Diversité des systèmes d'élevage bovin laitier et performances animales en région semi aride de Sétif( Télécharger le fichier original )par Charef eddine MOUFFOK Institut national agronomique INA Alger - Magister en sciences animales 1997 |
DISCUSSION GENERALEa- Emergence, diversité et fonctionnement des systèmes d'élevage en région semi aride L'atelier bovin dans la région semi aride de Sétif est devenu une des activités principales de l'exploitation agricole. La typologie construite dans le cadre de notre enquête basée sur les critères de la taille des troupeaux, le degré de la dépendance alimentaire vis à vis de l'extérieur et l'orientation productive permet de distinguer cinq grands types de troupeaux. Les grands troupeaux sont répartis sur tout le territoire et se subdivisent en deux orientations i) l'orientation mixte lait - viande, se caractérise par plus d'autonomie fourragère, domine les grands élevages du Sud et du Nord ; ii) l'orientation laitière est plus concentrée dans la région du Centre et fait appel aux achats de fourrage pour la couvertures des besoins alimentaires du troupeau, et pour combler les besoins en périodes de soudures. Pour les trois autres types identifiés, la taille des troupeaux est réduite (< 8 UGB) et leur localisation est en majorité au Centre et au Nord de la région ; ceux-ci se caractérisent par une dépendance alimentaire variable vis à vis de l'extérieur. L'élevage en hors sol dépend totalement de l'extérieur dans son approvisionnement alimentaire, alors que la possibilité de cultiver des fourrages ou la disposition de ressources fourragères naturelles réduit le recours à l'achat des fourrages dans les deux autres types. - Taille de l'exploitation, troupeau bovin et gradient d'aridité La taille d'exploitation ayant du bovin dans la région semi aride, évaluée en moyenne à 24#177;29ha apparaît comparable à celle rapportée par ALI BENAMARA (2001) dans la région du Dahra mais nettement supérieurs à celle des exploitations en périmètres irrigués du Maroc (SRAIRI et KIADE, 2005). En effet, plusieurs travaux dans la région (MADANI, 2000 ; BENNIOU et al. 2001 ; MADANI et al. 2002) ont montré la réduction de la taille de l'exploitation privée en allant du Nord vers le Sud (augmentation du gradient d'aridité). L'hypothèse avancée est que les problèmes d'héritage et un faible taux de migration des habitants du Sud favorisent le morcellement du foncier agricole. En revanche, le problème sécuritaire dans la région du Nord a conduit la population à migrer vers les villes en laissant les terres à la possession d'un seul membre de la famille. Dans le présent travail, une telle hypothèse
n'est pas validée. Les exploitations sont assez pastoraux bénéficiant de ces ressources. Plus en allant vers le Sud, l'aridité augmente et ne favorise pas l'exploitation de l'élevage bovin seul. Ce dernier est toujours associé à l'activité agricole. Les troupeaux bovins dans les grandes exploitations céréalières bénéficient des jachères utilisées pour le pâturage au printemps et des chaumes de céréales en été. La diversification dans la région du Sud favorisée par la taille importante de l'exploitation ainsi que la disponibilité des ressources d'eau donne naissance à un système fourrager basé sur la culture des fourrages en irrigué. Ceci permet la conduite en intensif d'un troupeau bovin constitué généralement d'un matériel animal exotique valorisant plus les investissements en intensification fourragère. Concernant la relation entre la taille du troupeau et la région, les petits troupeaux sont largement répondus dans au nord et dans les vallées du centre, par contre au sud sont surtout présents les grands troupeaux. Dans la région de Dahra Ouest, ALI BENAMARA (2001) a révélé que la taille des troupeaux bovins est liée à la taille de l'exploitation agricole. En fait, les grands troupeaux sont exploités dans les vallées, par contre en montagnes les troupeaux sont de taille moyenne à réduite. - Diversification : à qu'elle échelle ? En milieu difficile la diversification des activités agricoles est une tendance structurelle, recherchée dans l'ensemble des systèmes de production et constitue une stratégie appropriée pour conserver les exploitations agricoles (ELLOUMI et al. 1991 ; MADANI et ABBAS, 2000 ; CORNIAUX et al. 2001 ; MADANI et al. 2001). En effet, l'enquête a montré qu'à l'exception de trois exploitations pratiquant l'élevage bovin d'un troupeau de deux vaches laitières, la diversification se manifeste dans l'ensemble des exploitations et à différentes échelles. Le niveau de base de la diversification est l'orientation productive. En effet, l'association de l'atelier `'vaches laitières» à une autre de `'taurillons et veaux» dans le cas d'un élevage bovin, participe à améliorer la viabilité du système de production. La stratégie adoptée par les éleveurs de cette classe se base sur l'utilisation des revenus provenant de la vente du lait pour couvrir les besoins quotidiens en trésorerie familiale et de l'exploitation, alors que la capitalisation est affectée à l'atelier `'taurillons et veaux». A l'échelle production animale, l'exploitation de plus
d'une seule espèce de ruminants est une prairie et des cultures de fourrage favorise cette diversité. Généralement, le bovin est associé à l'ovin dans les exploitations céréalières du centre et du sud et à l'ovin et au caprin dans la région du nord. En effet, les cultures de fourrages et les espaces prairials sont toujours réservés aux bovins ; les petits ruminants sont conduits en extensif sur les parcours, ainsi que sur les jachères et les chaumes. En fait, ces deux espèces animales valorisent les ressources pastorales et les sous produits de l'agriculture produits de l'exploitation, tout en permettant l'affectation de la majeure partie des aliments achetés aux bovins. A Burkina Faso, NIANOGO et SOMDA (1999) rapportent que le bovin est exploité toujours en association avec le caprin et l'ovin et rarement seul. Cette combinaison entre espèces d'après BELHADIA (1998) est le principal support des ajustements et des stratégies adoptées en réponse aux contraintes du milieu. A l'échelle exploitation agricole et dans un milieu contraignant, l'éleveur est organisé de telle façon à diversifier ces produits pour s'adapter aux contraintes. Contrairement aux conditions de production favorables, la diversification des spéculations agricoles en milieu difficile aide à la durabilité du système de production. La diversification est donc la source de viabilité de l'exploitation autant une source de complémentarité entre production animale et végétale. Plusieurs recherches en milieux difficiles (MOROU et RIPPSTEIN, 2004) mettent en lumière la relation étroite entre les spéculations culturales et la pratique de l'élevage. Dans ce contexte, la complémentarité culture élevage améliore l'utilisation des moyens productifs en maximisant les gains. Dans notre cas, l'exploitation céréalière dispose toujours d'un atelier animal ovin. Ce dernier utilise les sous produits de la céréaliculture, les jachères au printemps et en automne ainsi que les chaumes en été ; la complémentation est assurée en grand partie par l'orge produit à l'exploitation. En cas de présence de l'eau, le maraîchage prend sa place dans l'assolement. La culture de maïs sur les bords des parcelles de maraîchage sert comme brise vent et représente aussi une source d'alimentation verte de qualité pour le troupeau bovin et principalement pour les vaches laitières en été. Ces dernières bénéficient aussi des fourrages cultivés en intercalaire entre les différentes parcelles. Enfin, l'épandage et la restitution des déjections est réalisée sur les parcelles utilisées en maraîchage, ainsi le fumier des animaux serve avec de la paille comme fertilisants naturels de qualité (FINET, 2002). - Flexibilité des systèmes d'élevage Contrairement à d'autres concepts employés pour caractériser et expliquer les changements en agriculture, tel que l'évolution, l'adaptation des systèmes de production (INGRAND et al. 2004), le terme de flexibilité n'est que très peu employé dans les travaux scientifiques en agriculture, pourtant, il est associé de façon plus ou moins directe à toutes ces notions. Dans un contexte de contrainte, la recherche de solutions "flexibles" en terme d'orientation de production devient un enjeu majeur pour les éleveurs. Pour ces auteurs la flexibilité est défini comme étant `'la capacité du système d'élevage à s'ajuster dans une large gamme de contraintes économiques, techniques, commerciales et climatiques tout en permettant la réalisation du projet de production de l'éleveur». Dans la région semi aride une flexibilité importante des systèmes de production bovins est observée. Les éleveurs changent l'orientation productive en fonction des disponibilités en ressources alimentaires, l'approvisionnement en aliment concentré, la diversité agricole ainsi que les conditions climatiques. Le changement d'orientation est beaucoup plus remarqué dans les situations où le niveau de pluies est inférieur à 400 mm. En effet, selon certains éleveurs la dégradation des parcours et la faible productivité des jachères suite aux années de sécheresse a conduit aux changement de l'atelier ovin, exigent en espaces pour le pâturage et conduit en extensif par un atelier bovin intensif, dont la conduite alimentaire est basée sur l'utilisation de concentré acheté. Par ailleurs, le changement d'orientation du laitier vers le mixte est une pratique signalée dans la région selon les déclarations des éleveurs. Les éleveurs laitiers évoluent parfois vers l'élevage mixte (lait/viande) dans le cas de la présence des ressources suffisantes en stocks fourragers. Dans ce cas, les éleveurs gardent leurs veaux à l'exploitation, et selon les disponibilités fourragères et financières les engraissent ou les vendent en maigre. - Avenir de la production laitière : durabilité des systèmes d'élevage Dans un milieu difficile comme celui de la région semi aride algérienne comment peut-on améliorer les systèmes de production bovins, particulièrement la production laitière, à long terme dans une perspective d'un développement durable. Dans un système diversifié basé sur l'irrigation, les fourrages jouent un rôle important dans le développement de la production du lait (HAMADOU et al. 2005). En fait, ces fourrages sont cultivés en intercalaire avec des cultures maraîchères, ou seules dans le cas des grandes et moyennes exploitations disposant de ressources en eau. A ce niveau l'exploitation des races laitières importées peut être une activité agricole rentable. La diversification des spéculations conduit à une valorisation des sous produits de l'agriculture, particulièrement ceux issues du maraîchage, qui servent comme une source d'aliment vert indispensable pour une production du lait soutenue. L'agricultures peut bénéficier des fertilisants naturelles en réduisant les charges d'achat des engrais minéraux et en diminuant les niveaux de pollution d'eau ou de l'environnement provoqués par ces types d'engrais. Dans les grandes exploitations de céréaliculture, les exploitations des vallées et celles de montagnes, l'utilisation des parcours pastoraux et forestiers peut contribuer au développement de l'élevage bovin. La stratégie recommandée pour les éleveurs dans ces cas gagne mieux d'être orientée vers la diversification des produits animaux et particulièrement bovins en exploitant des races mixtes qui répondent mieux aux exigences de ces systèmes. b. Analyse des performances à l'échelle troupeau et individu La fonction de la reproduction est une composante animale clef de la productivité des systèmes d'élevage. De nombreuses études ont clairement mis en évidence la sensibilité de cette fonction biologique aux effets de l'environnement ainsi qu'à l'état physiologique de l'animale durant sa vie productive. Les effets sur la capacité reproductrice s'observent à différentes phases de la vie reproductrice de la femelle ; dès le jeune âge l'environnement et le type de matériel animal agissent sur le moment d'apparition de la puberté et l'âge à la première mise bas, puis chez les femelles adultes sur la fertilité et la fécondité et donc sur les rythmes de reproduction. L'âge moyen de la première mise bas est de 1052#177;189j (34,5#177;6,2 mois). Cet âge tardif par rapport à celui observé dans les pays tempérés (PIRLO et al. 2000 ; RANBERG et al. 2003 ; SIMERL et al. 1992 ; HEINRICHS et al. 1994; ETTEMA et SANTOS, 2004), est toutefois comparable à celui enregistré par la race Holstein introduite dans les régions chaudes (SRAIRI et KESSAB, 1998 ; SRAIRI et EL KHATTABI, 2001 ; MAGANA et SEGURACORREA, 2001; TRACH, 2003 ; CHAGUNDA et al. 2004). Pour optimiser la rentabilité de l'élevage HEINRICHS (1993), FRICK (2004) et DE VLIEGHER et al. (2004) recommandent pour les races laitières un âge à la première mise bas compris entre 23 et 27 mois. Un effet significatif de certains facteurs de l'environnement
sur l'âge d'entrée en production a MAGAÑA et SEGURA-CORREA (2001) et GARCIA-PENICHE et al. (2005). Ces derniers ont observé une différence significative entre saison de naissance chez trois races bovine (Holstein, Jersey et Brune de Suisse) élevées aux Etats-Unis, mais les niveaux de signification sont variables selon la région. En revanche, CHAGUNDA et al. (2004) rapportent que la saison de naissance n'a pas d'influence sur l'âge d'entrée en production chez la race Holstein introduite au Malawi. Les résultats obtenus n'ont pas signalé l'effet de la ferme sur la variabilité de ce paramètre. La ressemblance des pratiques d'élevage des génisses de remplacement dans l'ensemble des exploitations annule l'effet ferme ; ce résultat est en désaccord avec les travaux de PACHOVA et al. (2005). Toutefois, la variabilité selon l'année montre un manque d'efforts d'amélioration de l'âge d'entrée en production et sa dépendance des variations climatiques interannuelles. HEINRICHS et VAZQUEZ-ANON (1993) ont noté une amélioration continue de la moyenne de l'âge au vêlage de 1985 à 1990 chez les populations Holstein et Jersiaise au Etats-Unis. La puberté et la mise à la reproduction sont associées au poids des femelles (VAN AMBERGH et al. 1998). En milieu semi aride la précocité relative des génisses nées en été et en automne est probablement expliquée par la coïncidence des phases pré-pubertaire et de la préparation à la saillie avec les périodes de forte disponibilité fourragère (fin d'hiver et printemps). Plusieurs recherches ont montré l'effet négatif d'allonger l'âge à la première mise bas. Théoriquement, réduire l'âge d'entrée en production peut augmenter le nombre de naissance par vache (PIRLO et al. 2000), augmenter la durée de vie productive (RANBERG et al. 2003), améliorer le progrès génétique par la réduction de l'intervalle entre génération et diminuer le coût de remplacement des génisses (FIEZ, 1993 ; MEYER et al. 2004). Néanmoins, certains auteurs observent une corrélation négative entre un âge précoce de la mise à la reproduction et les performances pré et post-partum. STUDER (1998) et HOFFMAN et FUNK (1992) ont noté une augmentation des fréquences de difficulté de vêlage (dystocie) à des âges précoces de vêlage qui peut réduire la viabilité des veaux. NILFOROOSHAN et EDRISS (2004), MOURE et al. (1991) et SIMERL et al. (1992), affirment la corrélation négative entre l'âge à la première mise bas et la lactation du premier cycle. L'âge à la première mise-bas normale est phénotypiquement associé à un poids élevé au moment du vêlage et une production importante lors des lactations suivantes (MOORE et al. 1991). En effet, plusieurs études attribuent la détérioration des performances post-partum au poids des génisses au moment de la première mise bas et pas à leurs âges (MEYER et al. 2004). LOSINGER et HEINRICHS (1996), observent une diminution de la production du lait de 600kg si le poids diminue de plus de 550kg à moins de 500kg. Dans le cas de la région semi aride de Sétif, un âge précoce de l'âge à la première mise bas se répercute sur les performances post-partum. Cet effet est significativement plus observé en début de carrière pour les performances de reproduction et durant les lactations ultérieures pour la production laitière. A cause de ces multiples corrélations entre l'âge et le poids des femelles au moment de la parturition et leurs performances post-partum, les pratiques d'élevage des génisses sont complexes. VAN AMBURGH et al. (1998) et MOURITS et al. (1997) observent que la diminution du rendement de lait en premières lactations est le résultat d'une balance énergétique élevé en phase pré pubertaire appliquée pour réduire l'âge de la première mise bas. Alors que VAN AMBURGH et al. (1998) rapportent une relation linéaire positive entre le gain quotidien moyen post pubertaire et la production du lait. Dans les hautes pleines semi aride, les vaches Montbéliardes réalisent leurs premières saillies 98#177;63 jours après le part, alors que la fécondation exige 1,43#177;0,99 tentatives. Des résultats similaires ont été enregistrés dans le cas des races européennes élevées sous climat méditerranéen et tropical (SRAIRI et BAQASSE, 2000 ; VAN SANH et al. 1997). Comparé aux pays tempérés (GILLUND et al. 2001 ; PRYCE et al. 2001 ; BERRY et al. 2003 ; VEERKAMP et al. 2001 ; GLOVER, 2001 ; LINDHE, 2001), Si l'intervalle vêlage première saillie apparaît plus allongé, l'IC est comparable. L'environnement et l'état de l'animal affectent significativement les paramètres de fertilité. En effet, des différences significatives entre fermes, générations, années et classes d'âge ont été observées. L'effet ferme a été bien décrit par plusieurs auteurs (BUCKLEY et al. 2003 ; CHAGUNDA et al. 2004 ; SILVA et al. 1992). DOMECQ et al. (1991), attribue cette variabilité entre ferme aux modes d'insémination, de détection de chaleur, de signes d'oestrus et aux autres pratiques. En outre, les performances de fertilité sont meilleures dans la région du nord par rapport au sud, les femelles dans cette région enregistrent un retard de l'équivalent d'un cycle oestral (20 jours). Ces résultats confirment ceux rapportés par SMITH et al. (2002) et JORDAN (2003) aux Etats-Unis. Néanmoins, WEIGEL et REKAYA (2000) observent des intervalles courts en Californie (Sud) et longues en Minnesota (Nord) dans une étude faite sur la période avril-septembre. Par ailleurs, la fertilité est sous la dépendance des variations climatiques inter annuelle et peu affectée par les fluctuations entre saisons. La variabilité inter annuelle s'explique par l'action du climat sur le niveau de production et de stocks fourragers et leurs conséquences sur l'état corporel des animaux. Les faibles variations entre saisons, particulièrement entre l'été et les autres saisons, montrent un faible impact du stress thermique sur la fertilité, confirmant ainsi les observations de REKSEN et al. (1999) chez la race Holstein en Norvège. Cependant, plusieurs auteurs rapportent l'effet de la saison sur les paramètres de fertilité (SILVA et al. 1992, CAMPOS et al. 1995), quoi que ces différences diffèrent en direction et en valeur selon les populations, les pays et les régions. BAGNATO et OLTENACU (1994) ont noté qu'en Italie, les vaches vêlant en saison sèche et chaude ont de faibles performances de reproduction, reflétées par un IC élevé et un IVPS important. En plus, SILVA et al. (1992) rapportent que les intervalles vêlage 1ère saillie sont plus court en saison froide (89j) qu'en saison chaude (96j) et attribue ces performances au stress thermique. Cependant, GILLUND et al. (2001), observe dans les pays Scandinave de meilleurs performances pour les vêlages d'été traduit par un gain de 10 à 14 j par rapport à ceux d'hiver. L'effet de l'état corporel sur l'amélioration des performances de reproduction a été confirmé par RUEGG et MILTON (1995). Dans nos conditions d'élevage, la coïncidence de la période de reconstitution des réserves corporelle (fin de lactation et tarissement) avec la période de forte disponibilité fourragère (Printemps) permet au vaches vêlant en été d'avoir de meilleurs performances, qui se traduisent par un repos post-partum relativement court et un taux de non retour en chaleur élevé. Une meilleure alimentation en cette saison favorise la correction du statut énergétique partiellement négative durant la 1ère période post-partum. Cette correction influe positivement sur les paramètres de fertilité en augmentant la taille des follicules ovulatoire, le nombre des follicules ovariens et la concentration des hormones de reproduction (STAPLES et al. 1998). DECHOW et al. (2002), LOEFFLER et al. (1999) et DE VRIES et al. (2000) rapportent que le bilan énergétique négatif au début de la lactation, surtout pour les animaux mal nourri en phase de tarissement, conduit l'animal à mobiliser ses réserves corporelles, augmentant ainsi les incidences de désordre métaboliques et affaiblissant la fertilité. Pour BENCHARIF et al. 2000, cela est dû aux problèmes de l'involution utérine et le rôle de la prostaglandine. Cet auteur signale une réduction de l'intervalle vêlage-1ère saillie et le nombre de saillies par fécondation avec l'injection de la prostaglandine ou ses analogues. Selon la génération animale, les fortes
variabilités sont observées entre l'été et le
printemps meilleure adaptation de la G4. Cette différence entre générations est expliquée par deux facteurs : le format et la production du lait. En effet, FAR (2002) observe une baisse significative de poids de la G1 à G4 (695 kg vs 600 kg) corrélée à une amélioration de la fertilité. BERRY et al. 2003, montre que le poids de la vache est négativement corrélé avec l'intervalle vêlage- 1ère insémination. L'amélioration de l'intervalle vêlage première saillie selon la génération peut être expliqué aussi par le niveau de production du lait. Les vaches importées au stade génisse produisent plus du lait que les générations nées localement, et manifestent une faible adaptation de la fonction de reproduction. Cela confirme plusieurs travaux dans des régions différentes sur l'effet négatif du niveau de production du lait sur les performances de fertilité (KEARNEY et al. 2004 ; WASHBURN et al. 2002 ; BAGNATO et OLTENACU, 1994). Au cours de la carrière, la fertilité des femelles des faibles variations non significatives, toutefois les performances des primipares sont légèrement inférieures comparées à ceux des multipares ; en effet, une concurrence plus élevée entre les différentes fonctions physiologique (reproduction, production du lait et croissance) explique cette différence. Aux Etats-Unis, BARTON et al. (1996) observent un effet significatif de la parité sur l'indice coïtal et non sur l'intervalle vêlage- 1ère saillie, bien que en Norvège, RESKEN et al. (1999) ont noté que la parité affecte les deux paramètres. La fertilité des femelles est sous la dépendance aussi du repos post-partum. Une mise à la reproduction précoce diminue sensiblement la possibilité de la réussite de l'insémination quelque soit la génération et au cours de toute la carrière. Néanmoins, un intervalle vêlage-1ère saillie compris entre 45j et 90j apparaît comme l'optimum pour une meilleure fertilité dans les conditions difficiles. Pour les exploitations pratiquant de l'insémination artificielle, BERRY et al. (2003) rapportent que les économies réalisées en réduisant l'intervalle vêlage_1ère saillie sont perdues à cause des difficultés de réussite de la 1ère insémination. Les vaches dans la région semi aride sont fécondées après 125#177;87 jours post-partum et peuvent donner deux veaux en 413#177;100 jours d'intervalle (13,5 mois). Au Maroc, SRAÏRI et BAQUASSE (2000) et SRAÏRI et EL KHATTABI (2001) rapportent des intervalles de 136j et 405j pour l'intervalle vêlage fécondation et l'intervalle entre mise-bas respectivement chez la race Frisonne élevée dans les périmètres irriguée. Plusieurs études en régions chaudes (VACCARO et al. 1999 ; OSORIO-ARCE et SEGUERA-CORREA, 2002 ; TRACH, 2003 ; TADESSE et DESSIE, 2003 ; CHAGUANDA et al. 2004) montrent la similarité du comportement reproductif des races exotiques élevées sous conditions difficiles traduite par des intervalles prolongées. Dans les pays tempérés, la fécondité varie selon la région, le niveau de production, le pays et la race. Les intervalles vêlage-fécondation et vêlage-vêlage sont plus courts en Europe (BANOS et al. 2004 ; GLOVER, 2001) qu'aux Etats-Unis (DECHW et al. 2001 ; KEARNEY et al. 2004). Dans cette dernière, la race jersiaise présente de meilleures performances que la race Holstein (SILVA et al. 1992). Dans la région semi aride, les sources de variation des paramètres de fécondité sont diverses. La ferme, l'année de vêlage, la génération animale et l'âge sont les facteurs les plus déterminants (p< 0,001), la saison et l'ordre de vêlage sont sans effet, ou bien à faible effet (p< 0,05) sur la variabilité des paramètres de fécondité. Les performances de fécondité sont meilleures chez les exploitations disposant plus de superficies fourragères et moins exposées au stress thermiques. En effet, les vaches élevées dans la région du Nord sont les plus performantes. Durant les seize dernières années, on a observé une amélioration des performances de fécondité, signe d'adaptation de cette race aux conditions semi aride aux cours des générations successives nées et élevées localement. Dans les pays tempérés, les performances de fertilité se sont dégradées durant les vingt dernières années (LINDHE, 2001 ; WASHBURN et al. 2002) mais à des niveaux faibles. Cette dégradation, plus remarquée chez les races pie noire, est probablement liée à la sélection pour la production du lait (ROMAN et al. 1999 ; VEERKAMP et al. 2001 ; DEMATOWEWA et BERGER, 1998). La variabilité des performances de fécondité selon la saison de vêlage est minime. Toutefois, les intervalles tendent vers le raccourcissement progressif de l'hiver vers l'été. Dans la littérature, l'effet de la saison de vêlage sur les performances de reproduction est controversé. MAGANA et SEGURA-CORREA, (2001) ont observé des intervalles entre mise-bas plus longue en saison pluvieuse chez la race Brune Suisse introduite au Mexique. Chez la bufflesse Egyptienne et la race locale Tswana à Botswana, la fécondité est meilleur pour les vêlages de la saison sèche traduite par des intervalles entre mise bas plus courts (AZZIZ et al. 2001 ; MADIBELA et al. 2001). En plus, PRYCE et al. (2000) ont montré qu'au Royaume Unis et en Ireland, les femelles vêlant dans la période de janvier à mai réalisent les intervalles entres mise bas les plus longs. En revanche, Aux Etats-Unis, les races Holstein et Jersiaise réalisent de faibles performances en été (SILVA et al. 1991 ; RAY et al. 1992 ; CAMPOS et al. 1995 ; KANG'MATE et al. 2000). D'autres auteurs rapportent que la saison de vêlage n'a pas d'effet sur les performances de reproduction (VACCARO et al. 1999 ; RESKEN et al. 1999 ; CHAGUNDA et al. 2004). Cette variabilité entre ferme, année et saison peut être expliqué par le niveau de l'état corporel des animaux au moment des inséminations et ses conséquences sur le bilan énergétique. La relation de cette dernière avec les performances de reproduction a été bien documentée (HERD et SPROTT 1996 ; PRYCE et al. 2000 ; PRYCE et al. 2002 ; VEERKAMP et al. 2001). Pour BANOS et al. 2004, le bilan énergétique négatif est associé à des difficultés rencontrées par la vache à recevoir et maintenir le foetus. Ces problèmes sont plus remarqués chez les vaches hautement productrices de lait. ROYAL et al. (2002) rapportent que chez les femelles hautement productrice du lait, le bilan énergétique négatif est la cause d'une forte activité des hormones régulant le métabolisme intermédiaire pour la mobilisation des réserves corporelles. Cette activation favorise l'altération de la circulation des hormones de reproduction. Une complémentation énergétique adéquate avant et après la mise bas peut corriger cette balance négative (STAPLES et al. 1998 ; PRUIT, 2001). Mais, la ration riche en azote administrée pour augmenter la production du lait peut diminuer le taux de fertilité par l'augmentation de la concentration plasmatique de la progestérone (BARTON et al. 1996). Dans la région semi aride, les femelles peuvent reconstituer leurs réserves corporelles durant la saison de pâturage (printemps et début de l'été). En outre, la faible production du lait en été et en automne exerce moins de pression sur la mobilisation des réserves corporelles et aider ainsi à améliorer les niveaux de fécondité des animaux. Dans un climat semi aride, les femelles introduite au stade génisse manifestent plus de difficultés à se reproduire comparée à celles nées localement. L'adaptation se fait progressivement au cours des générations successives et traduite par des gains de plus d'un mois d'intervalle entre mise bas de la G1 à la G3. La réduction significative du format des femelles au cours des générations aboutit probablement à la possibilité de reconstituer plus rapidement les réserves corporelles et améliorer ainsi leur fécondité. Par ailleurs, les performances de reproduction s'améliorent avec l'avancement de l'âge. TADESS et DESSIE (2003) et MAGANA et SEGURA-CORREA (2001) ont noté des gains de 50 et 160 jours d'intervalle entre mise bas chez la race Holstein et Brune Suisse introduite respectivement en Ethiopie et au Mexique. Généralement, les primipares ont tendance à avoir une balance énergétique post-partum négative que les multipares. Ce phénomène pourrait expliquer les faibles performances des primipares. Selon RESKEN et al. 1999, le bilan énergétique négatif peut affecter les performances de fécondité par la modulation de la sécrétion pulsatile de LH et l'altération de sa sensibilité ovarienne. Pour les vêlages de fin de carrière, la fécondité des femelles diminuent significativement, conséquence des maladies de reproduction (MARTI et FUNK, 1994). La moyenne de la durée de lactation, production par lactation et lactation standard à 305j pour les vaches Montbéliard élevées en région semi aride Sétifienne est de 292#177;66jours, 2740#177;1089kg et 2794#177;893kg respectivement, avec des coefficients de variation correspondant à 23, 40 et 32%. Cela montre les difficultés d'adaptation rencontrées par le bovin tempéré transféré en milieu chaud. Ces résultats sont en coordination avec d'autres étude algérienne (HAFIANE et LARFAOUI, 1997), africaines (NJUBI et al. 1992 ; MSANGA et al. 2000 ; KABUGA et AGYEMANG, 1984) et tropicales (TEODORO et MADALINA, 2003 ; TRACK, 2003 ; TADESSE et DESSIE, 2003 ; ROMAN et al. 1999) portées sur les essais d'adaptation du bovin européen en situation chaude. Les résultats montrent une nette chute de production comparé au niveau de production au pays d'origine. Quoique certaines études (AGEEB et HAYES, 2000, CERON-MUÑOZ et al. 2004) enregistrent des résultats satisfaisants en terme de production mais dans des conditions très intensives en matière d'alimentation surtout (utilisation de concentré avec des quantités importantes). L'analyse de la variance montre la dépendance des performances aux conditions de l'environnement et l'état physiologique et génétique de l'animal. Toutefois, tous les facteurs étudiés avaient des effets significatifs sur le niveau de production, mais seuls les conditions d'environnement influencent la durée de lactation. La localisation géographique de l'élevage, ainsi que les pratiques et les objectifs des exploitations peuvent expliquer une partie de variabilité. Dans nos conditions d'élevage, les meilleures performances sont observées dans les régions favorables en condition d'ambiances et les disponibilités alimentaires. Le sud de la région connaissant des périodes difficiles de production (fortes températures estivales et qualité médiocre de fourrage causée par la période réduite d'exploitation) enregistre la durée de lactation la plus courte et le rendement laitier le plus faible. Au nord la durée de lactation se prolonge (+20 jours de production) et le rendement laitier augmente avec un taux de 40%. Les variations rencontrées dans les fermes du nord sont parfois expliquées par les espaces fourragères ou par le mode d'exploitation. En France, AGABRIEL et al. (2001) ont noté qu'avec la même quantité de concentré, la vache Montbéliarde produit quotidiennement 3kg de lait supplémentaire dans un système alimentaire basé sur le vert que dans un système de foin. Dans le présent travail, l'effet de année est très hautement significative (p<0,00 1) pour la durée de lactation, production par lactation et production à 305j. Ces variations sont en relation directe avec les variations climatiques, le matériel animal exploité et les pratiques de gestion. Cet effet est très répondu dans plusieurs études (AGYEMANG et NKHONJERA, 1990 ; MSANGNA et al. 2000). Comme dans la littérature (BARASH et al. 2001 ; ÇILEK et TEKIN, 2005 ; TEKERLI et GÜNDOGAN, 2005) l'effet de la saison de vêlage est hautement significative et le rendement laitier par lactation est plus important pour les vaches vêlant en hiver. Plusieurs explications peuvent être attribuées à ces variations. SRIKANDAKUMAR et JONSON (2004) rapportent qu'au Sultanat Oman la race Holstein produit plus de lait que la jersiaise et le Zébu laitier en saison froide, bien qu'en saison chaude (température >43oC) tout les vaches se tarirent. Cependant, AGEEB et HAYES (2000) ont noté qu'au Soudan l'augmentation de l'indice de température et humidité par une unité conduit à une perte de 0,29kg de lait par jour. Ces deux auteurs se concentrent sur l'effet de la chaleur sur l'extériorisation des performances. En revanche, pour BERNABUCCI et al. (2002), les faibles rendements des lactations débutant en saison chaude sont liés à la réduction de la consommation et l'ingestion des fourrages au moment du pic en réponse au stress thermique. Cette réduction peut aller jusqu'au plus de 10% de la consommation comparé aux autres saisons qui conduit par la suite à une chute de production par 20% (BOURAOUI et al. 2002). Pour KNAPP et GRUMMER (1991), la complémentation énergétique pourrait améliorer le niveau de production du lait en diminuant l'ingestion de fourrages grossiers (BOVOLENTA et al. 2002), tandis que M'HAMED et al. (2001) rapportent que l'élévation du taux de protéines dans la ration améliore l'ingestion des animaux en produisant plus de lait. En revanche, OSTERMAN (2003) rapporte que les vaches vêlant en hiver auront plus de difficultés à se reproduire en prolongeant les intervalles entre vêlages qui augmente automatiquement la durée de lactation et par conséquence le rendement laitier. Pour d'autres auteurs (KAMGA et al. 2001) l'utilisation régulière de l'ensilage et de concentré durant la saison sèche peut réduire l'effet de cette dernière sur la durée et le niveau de production en limitant le déficit alimentaire. La génération animale est une autre source de variation des performances de production du lait. Elle agit sur la durée de lactation et le niveau de production. Dans notre cas, les vaches importées au stade génisses expriment leurs supériorités par le prolongement de la durée de lactation et l'augmentation du rendement laitier. La G1 produit durant un mois en plus une quantité du lait supplémentaire de 20%. Ce même cas est observé chez les races Holstein et Frisonne élevées en Egypte (MARAI et al. 1999). Rapporté à la production par jour de lactation, les niveaux de production ne sont pas assez éloignés. En effet, la vache importée produit quotidiennement 1,5kg et moins d'1kg en plus par rapport à la génération 2 et 3-4 respectivement. Il est important à dire que la production du lait est primordialement associé à l'état corporel et au format des femelles. Les femelles de la G1 possèdent un bon gabarit qui leurs permettent une grande capacité d'ingestion et une meilleure mobilisation des réserves face à un bilan énergétique négatif. L'effet de l'ordre de lactation sur les performances de production du lait à été bien documenté, mais les résultats sont controversés. Les niveaux de production s'améliorent avec la parité pour certains chercheurs (RAY et al. 1992 ; COFFEY et al. 2002 ; VASCONCELOS et al. 2004 ; FUERST-WALTL et al. 2004) et sans effet pour des autres (ÔSTERMAN, 2003). En revanche, des auteurs affirment que la production augmente avec la parité, mais elle rechute en fin de carrière (EPAPHRAS et al. 2004, TADESSE et DESSIE, 2003). Pour ces derniers, l'augmentation des niveaux de production avec la parité s'explique par l'importance de la capacité d'ingestion chez les multipares que chez les primipares. Bien qu'en fin de carrière, la chute de production est à l'origine de la réduction de l'activité des cellules sécrétoires, leurs taux de mortalité élevé et l'accumulation du gras dans les mamelles qui occupe la place des cellules mortes. Dans nos cas d'élevage, la continuité de l'amélioration de la production au cours de la carrière peut être expliqué par une adaptation progressive aux conditions d'élevage et des potentialités de production non atteintes déprimées par une insuffisante en matière d'alimentation. Toutefois, les niveaux de production évoluent selon l'âge des femelles par la même manière que celle observée selon la parité. Quoique, FUERST-WALTL et al. (2004) rapportent que l'âge de la mère peut influencer significativement le niveau de production des filles. Pour cet auteur les femelles issues des vaches âgées produisent moins du lait que celles ayant des mères jeunes. La courbe de lactation a été l'objet de plusieurs études dans différentes régions du monde. Il s'agit de la détermination des models d'évolution (SOYSAL et al. 2004), de l'étude de facteurs de variation des formes d'évolution (DIDKOVA et NIMCOVA, 2003 ; ZAVADILOVÁ et al. 2005) et de proposition des formules de prédiction de la production par un minimum de contrôles (AMIN, 2003 ; COULON et PÉROCHON, 2000 ; KOONAWOOTRITTRIRON et al. 2001). Dans cette partie d'étude nous essayons d'interpréter les résultats obtenus pour la variabilité de la production du lait par l'étude détaillée de la courbe de lactation. Généralement la courbe de lactation se caractérise par deux élément essentiels : la production au pic et la persistance de la production. Plusieurs recherches rapportent des très fortes corrélations entre la production au pic et le rendement par lactation. La production totale est estimée par la multiplication de la quantité produite au pic par 250, 220 et 230, pour la première, deuxième et troisième lactation ( www.animsci.agrenv.mcgill.ca). En revanche, le manque de persistance est due généralement à une sous alimentation ou un déficit nutritif. Dans certains cas, il peut être génétique ou reflète une réponse au stress thermique. Dans cas de la région semi aride, le pic est atteint au deuxième mois de lactation. La coïncidence de cette période avec la disponibilité fourragère augmente significativement la production au pic et par conséquence le rendement total. C'est généralement le cas des vêlages de l'hiver et début printemps. En effet, ces lactations bénéficient de la persistance des niveaux de production élevés durant la phase printanière. Les vaches vêlées en fin printemps présentes des courbes avec un pic élevé, mais avec un manque de persistance. Les lactations de l'été et de l'automne soufrent des chaleurs et manque de fourrage de qualité qui se traduit par une production minimale au pic influençant ainsi la production totale. Cependant, le même problème est rencontré chez la ferme de Sud qui détient plus de superficie fourragère mais qui est exploitée pour une grande partie sous forme de foin de très mauvaise qualité (effet du climat). L'effet génétique est plus remarqué pour la production au pic que pour la persistance. La supériorité de la production des vaches importées au stade génisses est due à une production élevée au pic. Néanmoins, la production supplémentaire de 1,84kg de lait au pic (entre la G1 et G3) se traduit par un gain total de 480kg de lait par lactation. En revanche, les vaches importée ou nées localement ne présentent pas des fortes variabilités de la persistance de production. L'importance du pic est encore observé dans le cas d'âge et ordre de lactation. Les dernières lactations présentent un pic plus important que les premières, ce qui défini leurs supériorités en terme de production. Ça exprime l'effet de l'évolution du format de l'animal sa capacité d'ingestion, et sa forte possibilité de mobiliser ces réserves au moment du pic. Les vaches de grand format présentent une grande capacité d'ingestion et peuvent mobiliser plus de réserves. c- Approche biologique des performances animales L'état corporel des femelles au moment de vêlage et en post-partum module les performances de reproduction et de production du lait. Les effets de la nutrition sur l'efficacité reproductrice des femelles ont été clairement démontrés par de nombreuses études. SHORT et al. (1990) rapportent que chez la vache allaitante la réduction du niveau des apports alimentaires avant le vêlage se traduit par un état corporel au vêlage plus faible qui s'accompagne d'un accroissement de la durée de l'anoestrus post-partum. Aussi, plusieurs recherches montrent que la sous-alimentation et la faible note d'état corporel durant la première phase de lactation s'accompagnent par des perturbations des concentrations plasmatiques des hormones reproductives (WESTWOOD et al. 2002), un faible développement folliculaire (FASSI FIHRI et al. 2005) et une mauvaise qualité des ovocytes (JORRITSMA et al. 2003). Une distinction a été faite par les chercheurs entre la note d'état corporel et le bilan énergétique durant la première période de lactation. Pour BAUMGARD et al. (2006), la plus part des vaches laitières entrent en bilan énergétique négatif après la parturition qui est une adaptation normale à la lactation. Cet état est indépendant du potentiel génétique du rendement laitier. BUKLEY et al. (2003) rapportent que c'est le bilan énergétique sévère qui engendre des désordres métaboliques et affaibli la fertilité. Bien que GRIMARD et al. (2003) a observé une amélioration de la fertilité par la rééquilibration du bilan énergétique même si la note d'état corporel reste faible. Dans notre cas, les meilleurs résultats de reproduction obtenu en saison estivale et chez les générations nées localement expriment une adaptation aux conditions du milieu par la réduction du potentiel de production du lait et par conséquence la rééquilibration du bilan énergétique au début de lactation, période de la mise à la reproduction. Car, les vaches qui produisent plus du lait mobilisent assez de réserves corporelles et la fonction de la reproduction est la plus sensible à ce changement (PRYCE et al. 2001). En Australie, MORAN (2005) observent une diminution de taux de gestation de 12% chez les vaches présentant une note d'état corporel de <4,5 comparé à celles avec une note de 4,5 à 5,5. Tandis que BURKE et al. (1996) a confirmé la corrélation positive entre l'état corporel et le taux de gestation. Pour cet auteur, une augmentation de 1 point de la note est liée à une augmentation de 13% de taux de gestation. Plusieurs recherches se sont penchées sur l'effet de
l'alimentation et l'état corporel sur le avec les disponibilités en ressources alimentaires et l'état de l'animal (EZANNO et al. 2003). L'état corporel est meilleur au printemps, ce qui se traduit par un niveau de production du lait plus élevé durant cette phase. Les lactations d'hiver connaissent de fortes production durant la première phase de lactation qui coïncide avec la période de pâturage au printemps. Cette période plus cruciale durant laquelle la note de l'état corporel est la plus faible (McGUIRE et al. 2004) nécessite une bonne gestion alimentaire. En revanche, les lactations du printemps bénéficient d'une bonne relance à cause des conditions favorables. Au cours de la carrière, l'augmentation de la production du lait selon la parité résulte d'une forte capacité de mobiliser les réserves corporels (0,73 points chez les primipares vs 0,89 chez les multipares) suite au meilleur développement du format (RUEGG et MILTON, 1995). Le stress thermique peut être définie comme étant l'ensemble des forces externes agissant pour élever la température du corps au delà des normes (HENZEN et ARECHIGA, 1999). Les vaches répondent à ce type de stress par des modifications physiologiques et comportementales. En conséquence il a été observé chez l'animal une élévation de la température rectale (PALLARD et COLLIER, 2004), une accélération du rythme respiratoire (WEST, 2003), une réduction de l'ingestion de la matière sèche (OMINSKI et al. 2002), une prise de quantité plus importantes d'eau (PENNINGTON et VANDEVENDER, 1996) et une diminution du niveau de production du lait (ARIELI et al. 2004) ainsi qu'une faible fertilité (HANSEN, 2005). La reproduction est l'une des fonctions physiologiques les plus sensibles au stress thermique. Cet effet est beaucoup plus remarqué d'après HANSEN (2005) chez les vaches hautement productrices du lait. Pour lui, les efforts d'amélioration du niveau de production du lait par la sélection rendent l'animal fragile et plus sensible au températures élevées. L'un des majeurs effets du stress thermique en reproduction bovine est la réduction des proportions des vaches considérées gestantes après l'insémination. Cela est dû selon WILSON et al. (1998) à la réduction de la taille du follicule dominant en fin du cycle oestral et une diminution des concentrations plasmatiques en oestradiols, hormones responsable des signes d'oestrus. Ceci conduit selon HANSEN (2005) à des difficultés de détection des chaleurs et par conséquent la réduction de la fertilité. Dans nos conditions d'élevage, l'effet du stress
thermique est beaucoup plus observé chez les en été reviennent en chaleurs 50jours après le part contre 80jours des vêlages d'hiver et du printemps. Durant ces saisons, les conditions sont favorables à une bonne production laitière qui influence sur les niveaux de fertilité (PRYCE et al. 2001). Une forte corrélation négative entre la température et les niveaux de production du lait a été observée par plusieurs chercheurs (WEST et al. 2003). Les vaches exposées au stress thermique réduisent considérablement les quantités du lait produit mais aussi sa qualité (OMINSKI et al. 2002). CONCLUSION |
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