CILSS
Comite Permanent Inter-Etats de Lutte contre la
Sécheresse dans le Sahel
CILSS
Permanent Interstates Committee for Drought Control in
Sahel
Centre Régional AGRHYMET
Application des Méthodes d'évaluation de
Rendements Agricoles à l'aide des images NDVI
Présenté par :
Mr MAI MOUSSA MOURIMA
Janvier 2005
Remerciements
Au terme de cette consultation nous tenons à remercier
très vivement toutes les personnes qui ont participé à la
préparation de ce document a travers leurs suggestions et leurs
conseils. Il s'agit en particulier de :
> Mr Brahima SIDIBE chef du Programme Majeur Information (PMI)
> Dr Bakary DJABY chef de l'Unité Méthode Application (UMA)
> Mr Issifou ALFARY chef de l'Unité Gestion des
Naturelles(GRN)
> Mr Alkhalil ADOUM Unité Gestion des ressources
Naturelles (GRN) > Mr Ado DAN KARAMI Unité Gestion des ressources
naturelles (GRN) Qu'ils trouvent ici l'expression de ma très haute
gratitude.
SOMMAIRE
I. LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 4
II PREAMBULE 5
III TACHES SPECIFIQUES DU CONSULTANT ET RESULTATS
ATTENDUS 7
3.1 Méthodes S.Groten et F.Maselli d'estimation des
rendements agricoles 7
3.11Introduction 7
3.12 Présentation et caractérisation de
la zone d'étude 7
3.13 Méthodologie 10
3.131 Les outils utilisés 10
3.132 Données utilisées et sources d'acquisition
10
3.134Rappel sur l'indice de végétation à
différence normalisée (NDVI) 10
3.134 Elimination de l'effet de sol 13
3.135 Etalonnage géographique des valeurs NDVI et
rendements 15
3.136 Caractérisation de la zone agricole sur la zone
d'étude 18
3.14 Résultats, analyses et discussions
20
3.141 Méthode Fabio Maselli 20
3.142 Méthode Susanne Groten 28
3.15 Validation des résultats
31
3.16 Conclusion 34
3.2 Méthodologie SCOT d'évaluation des rendements
36
i Modèle semi- déterministe 36
3.21 1Introduction 36
3.212 Méthodologie 37
3.213 Résultats et analyses 38
3.214 Validation 42
3.214 Conclusion 44
IV. BIBLIOGRAPHIES 45
V.TERMES DE REFERENCE DE PRESTATION DE SERVICE 48 VI.
ANNEXES 51
I. LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AP3A Projet Alerte Précoce et Prévision des
Productions Agricoles
AVHRR Advanced Very High Resolution Radiometer
CILSS Comité Inter-Etats pour la Lutte contre la
Sécheresse au Sahel
IBIMET Instutute of Agrometeorology and Environmental Analysis
for agriculture
FAO Food and Agricultural Organization
FMA Fondation pour la Metéorologie Appliquée
GAC Global Area Coverage
GIMMS Global Inventory and Modeling Studies
LAC Local Area Coverage
MVCs Maximum Value Composite
NASA National Aeronautics and Space Administration
NDVI Normalized Difference Vegetation Index
NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration
OMM Organisation Météorologique Mondiale
RMSE Root Mean Square Error
II PREAMBULE
Le Centre Régional AGHRYMET (CRA) est une structure
créé en 1974 par le Comité Inter états de lutte
contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) dans le but de faire face aux
problèmes dérivant des sécheresses qui ont sévi
depuis 1969 dans la zone Soudano- sahélienne de l'Afrique Occidentale et
qui ont atteint des proportions catastrophiques après la saison de
pluies de 1972 et 1973.
A travers ces Programmes Majeurs Formation et Information, le
CRA a entre autre objectif de rechercher une méthodologie fiable et
opérationnelle qui puisse servir de support à un Système
d'Alerte Précoce dans les centres nationaux du CIL SS. Car à
défaut de pouvoir changer les conditions climatiques des pays du Sahel,
il faut pouvoir prévoir et quantifier les déficits et les
excédents agricoles afin d'organiser au mieux les secours alimentaires
en cas de mauvaise production et la gestion des excédents en cas de
bonne production.
L'imagerie satellitaire a été utilisée
dans plusieurs travaux pour tenter une telle approche (Barthomé, E. 1988
; Rudorf B.F.T. 1989 ; Ahscroft P.M. et al 1990).
Dans le cadre de l'amélioration des dispositifs de
prévention et de gestion des crises conjoncturelles, le Programme Majeur
Information a entrepris depuis plusieurs années de développer des
outils pour l'alerte précoce et la prévision des productions
agricoles. La disponibilité de l'imagerie satellitaire basse
résolution au CRA tout au long de la campagne agricole a permis de
mettre en place des outils pour le suivi de la végétation
naturelle ou cultivée en vue de suivre l'état d'installation des
cultures et des pâturages. Afin d'améliorer ce suivi qualitatif,
le CRA a participé à plusieurs initiatives visant à
améliorer les prévisions quantitatives liées à la
production agricole et en particulier les rendements avec plusieurs centres de
recherches européens, CESBIO, IBIMET et SCOT.
Ces travaux ont été concluants sur le plan des
résultats et depuis 2003, des actions sont en cours pour rendre
opérationnels les résultats. Les premiers résultats
testés sur le Niger ont été présentés
à la réunion de suivi à mi-parcours de juin 2004 à
Dakar. Afin de mettre en place ces outils pour la campagne 2004-2005 et de les
rendre opérationnels au sein de la chaîne de production
d'informations du CRA, le Programme Majeur Information se propose de tester les
méthodologies de
détermination des rendements agricoles à l'aide de
l'imagerie base résolution sur un plus grand nombre de pays du CILSS.
La présente prestation de service a pour objectif de
poursuivre l'amélioration et le test des modèles d'estimation des
rendements agricoles par les méthodes qui utilisent l'imagerie
satellitaire basse résolution NDVI provenant de NOAA et de Spot
Végétation.
Ces méthodes ont été déjà
utilisées par le CRA pour des tests sur le Niger en 2003 et
résultent des collaborations déjà menées par le CRA
avec le CESIA, l'ITC et le CESBIO.
Depuis 2003, le CRA utilise les méthodes
développées par l'ITC (Méthode GROTEN) et par le CESIA
(Méthode MASELLI) pour l'évaluation des rendements agricoles. Ces
méthodes testées sur le NIGER ont été concluantes
et les premiers résultats ont été présentés
à la réunion de suivi à mi-parcours de la campagne
agricole 2004.
Notre tache sera d'appuyer le CRA dans le test et
l'application des méthodes retenues sur les autres pays du CILSS par
:
· d'une part le test des méthodologies
développées par S.GROTEN et F.MASELLI sur les autres pays du
CILSS. Ce test sera mené sur la période de 1995 à 2003 sur
tous les pays du CILSS en utilisant différents types d'images NDVI
à savoir la série GAC corrigée fournie par la NOAA
jusqu'en 2002, la série NOAA LAC du CRA, la série SPOT
Végétation disponible sur la période 2002-2004 dans le
cadre des collaborations avec le CESIA et le projet GMFS.
· D'autre part l'application de la méthodologie
SCOT sur le Niger sur 3 années retenues sur la base d'une
considération qu'une des années est moyenne, une
excédentaire et une déficitaire par rapport à une
situation normale
III TACHES SPECIFIQUES DU CONSULTANT ET RESULTATS
ATTENDUS
3.1. Méthodes S.Groten et F.Maselli d'estimation
des rendements
agricoles
3.1.1. Introduction
Tucker (1979) fut l'un des premiers à examiner les
relations entre le NDVI développé dés le début des
années 1970 et les paramètres biophysiques de couverts
végétaux tels que la biomasse sèche, verte
(photosynthétique), brune ( sénescente),etc. De nombreuses
études par la suite ont été basées sur les
capacités des indices de végétation à
prédire la production agricole et le rendement.
L'utilisation des données NOAA- AVHRR NDVI pour la
prévision des récoltes, a une importance particulière dans
les régions semi-arides où les fluctuations inter annuelles de
rendement dues aux caprices météorologiques sont fortes.
Ainsi, l'ITC et Le CESIA à travers S.GROTEN et
F.MASELLI ont mis en place des méthodes opérationnelles pour le
traitement des données NDVI visant le contrôle de l'environnement
et plus spécifiquement à l'évaluation et la
prévision des rendements des récoltes dans les régions du
Sahel. Les deux méthodologies se basent sur le même principe. Il
s'agit de s'appuyer sur des études expérimentales pour chercher
une relation utilisant les données satellitaires et la
pluviométrie ou le rendement afin de travailler de façon
opérationnelle pour la prévision des rendements agricole à
l'échelle des entités administratives pour lesquelles les
données de rendement des années antérieures existent. Nous
utiliserons d'une part pour la méthode de S. Groten la valeur de
l'indice de végétation maximum estimée pendant la
troisième décade d'Août et le cumul pluviométrique
à la première décade d'Août, et d'autre part pour la
méthode de F.Maselli le NDVI maximum relevé en fin septembre et
le cumul pluviométrique à la fin de la première
décade de septembre.
3.1.2. Présentation et caractérisation
de la zone d'étude · Le Sénégal
Situé entre 12° et 16° 30 de latitude nord et
11°3 et 17° 30 de longitude ouest, le Sénégal couvre
une superficie de 196 722 km2. Il est limité au Nord par la
Mauritanie,
à l'Est par le Mali, au Sud par la Guinée Bissau
et la Guinée Conakry et à l'Ouest par l'Océan
Atlantique.
Le climat est soudano sahélien de type semi-aride
tropical avec une amplitude de température relativement peu importante,
et des températures moyennes comprises entre 20° C de novembre
à avril et 35°C de mai à octobre. Le régime
climatique du Sénégal est caractérisé par
l'existence de deux saisons : une saison chaude et pluvieuse (hivernage)
marquée par la circulation de mousson de juin à octobre, et une
saison sèche durant laquelle soufflent les alizés
continentaux.
La pluviométrie a baissé de façon
significative depuis les six dernières années. Elle varie
fortement d'une région à une autre, passant de plus de 1000 mm/an
dans le Sud à moins de 300 mm dans le Nord.
La Végétation évolue du Nord au Sud en
suivant le gradient pluviométrique. Selon les zones, on distingue :
- les steppes arbustives et les steppes arborées du
domaine sahélien ;
- les savanes arbustives et savanes arborées appartenant
au domaine sahélosoudanien;
- les forêts claires caractéristiques du domaine
guinéen ;
- les forêts du domaine guinéen.
Le Sénégal est subdivisé en trente cinq
départements administratifs comprenant une variété de
paysages (figure n°1)
· Le Burkina faso
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé
d'Afrique de l'Ouest, sa superficie est de 274 000 km2. Il est
encadré, au Nord et à l'Ouest par le Mali ; à l'Est par le
Niger ; au Sud, ses frontières longent le Bénin, le Togo, le
Ghana et la Côte d'Ivoire. Le climat du pays est chaud et sec, les pluies
sont rares et mal réparties (350 mm au nord contre 1000 mm au
sud-ouest). La flore Burkinabé est riche de plus d'un million
d'espèces réparties en deux sous ensemble principaux : la fore
sèche saharienne et sahélienne (la steppe) et la flore
soudanienne (la savane). Il faut aussi noter une flore guinéenne le long
des cours d'eau (FONTES et GINKO, 1995).
Le pays est subdivisé en une trentaine de provinces avec
une variété de paysages (figure 2)
Figure n°1 : La zone d'étude
du Sénégal divisée en trente cinq départements
Figure n°2 : La zone d'étude
du Burkina Faso divisée en trente provinces
9
3.1.3. Méthodologie
3.1.3.1. Les outils utilisés
Les logiciels qui ont été utilisés sont
:
· Le logiciel WINDISP3.5 pour l'extraction des valeurs
d'indice de végétation NDVI pour les différentes zones
d'études.
· Le logiciel SURFER qui a servi à l'interpolation
et la spatialisation des données ;
· Le logiciel IDRISI3.2 et ARCVIEW3.2 pour
l'établissement et la finalisation des différentes cartes ;
· Le logiciel EXCEL qui a servi aux traitements des
données, les divers calculs et la confection des tableaux et
graphiques.
3.1.3.2. Données utilisées et sources
d'acquisition
Les données de base qui ont été
utilisées étaient constituées de :
· Les données GAC (Global Area coverage) d'indice
de végétation par la différence normalisée (NDVI)
couvrant l'Afrique occidentale provenant de la base des données du
Centre Régional pour les années de 1990 à 2002 avec une
résolution d'environ 4 km au nadir ;
· Les données LAC (Local Area coverage) couvrant
également l'Afrique Occidentale provenant de la base des données
du CRA avec une résolution de 1.1 km au nadir pour la période de
1990 à 2002.
· Les données de pluviométrie
décadaire de la période 1990 à 2002 pour le
Sénégal et le Burkina faso provenant de la base des
données du logiciel SPM (Suivi des Pluies par Metéosat) du
CRA.
· Les données de rendements proviennent de la
base des données TDBASE (Système de Gestion de la Base de
données Thématique) du Centre Régional AGRHYMET ;
· Les cartes vectorielles des différentes zones
d'études proviennent du Centre Régional AGRHYMET.
3.1.3.4. Rappel sur l'indice de végétation
à différence normalisée (NDVI)
Depuis 1973, l'indice de végétation à
différence normalisée (NDVI) est utilisé pour
étudier la végétation. Son existence est due à la
télédétection, ensemble de techniques employées
pour acquérir des informations à distance qui fournit les mesures
de réflectance ou rayonnement électromagnétique
émis ou réfléchi par les corps terrestre dans
différentes longueurs d'onde (de 0.4 um à 14 um)
effectuées par les satellites à défilement. Plus de 90% de
l'information spectrale sur un couvert végétal est contenue dans
les bandes rouge du visible ® et proche infra rouge (PIR), d'où
leur utilisation pour le calcul des indices de végétation (Baret
et Guyot, 1991, repris par Guyot, 1996).
Le NDVI est le rapport de la différence des
réflectances des canaux PIR et R sur leur somme :
NDVI= PIR - R / PIR + R
Sa valeur varie de -1 à 1 et n'a pas d'unité.
Selon Tucker et al (1981) cités par Hiermaux et al
(1986), la valeur de 0.05 est le seuil indiquant une présence minimale
de végétation correspondant à 100 kg de matière
sèche par hectare avec une couverture de 1 %. Son utilisation est
avantageuse, son calcul est simple et sa normalisation réduit les effets
d'arrière plan tout en discriminant le spectre de la
végétation (Justice, 1986, repris par Djaby, 2000). En effet,
selon Hiernaux (1988) cité par Djaby (2000), l'intensité du
rayonnement de la matière verte augmente beaucoup dans le rouge(R)
à cause de la chlorophylle qui l'absorbe, tandis qu'elle augmente
légèrement dans le proche infra rouge (PIR), à cause de la
diffusion des radiations par les parois hydratées des cellules
foliaires. Il est donc un bon indicateur de la vigueur de la
végétation.
Inconvénients de l'interprétation
Le NDVI est sensible :
> A la couleur du sol sous-jacent qui l'affecte ;
> Aux couverts végétaux denses qui saturent
l'indice et le rendent insensible aux variations de la quantité de
phytomasse verte ;
> Au très bas niveau de la couverture
végétale verte qui le rend aussi insensible : 1% est le
recouvrement minimal visible par le radiomètre AVHRR de NOAA ;
> Aux conditions atmosphériques telles les nuages, la
poussière, la brume, la vapeur d'eau et d'autres aérosols qui
diminuent la valeur du NDVI ;
> Aux problèmes liés au capteur qui font que
les pixels éloignés du nadir ont une résolution plus basse
que celles qui en sont proches, et ceux liés à l'âge du
satellite (dérive).
Pour toutes ces raisons, des corrections doivent être
appliquées aux données avant leur utilisation.
3.1.3.4. Elimination de l'effet de sol
D'une analyse préliminaire, les images NDVI
apparaissent fortement conditionnées par les variations dues aux
différents types de sols. Selon Huete et Tuker (1991) les
différents types de sols peuvent causer des variations de NDVI de 0.2
dans les zones semi-arides où la couverture végétale est
faible.
Le modèle permet la réduction du pourcentage
d'influence du sol sur l'NDVI pour chaque pixel. De cette façon, et
tenant compte également du traitement particulier auquel ont
été soumises les images, les valeurs digitales de chaque pixel
doivent être considérées en pratique comme l'expression du
seul apport de la végétation.
Le fonctionnement du modèle est schématisé
en Figure 3.
Figure N°3 : Schéma du
modèle de correction pour l'effet des sols.
NDVIsx = valeur de NDVI d'un pixel pour un type
déterminé de sol rapporté à une couverture
végétale nulle ;
NDVIc = valeur de NDVI au point où la couverture
végétale est nulle ;
NDVIsd = valeur de NDVI avec une couverture
végétale nulle et sols clairs.
En pratique un pixel sans végétation peut
retomber dans l'intervalle Sd-Sb. Alors que lorsque la végétation
recouvre complètement le terrain dans l'un et l'autre cas on atteint le
point C du graphique, c'est-à-dire le point au-delà duquel les
sols n'ont aucun effet dans le calcul du NDVI. Entre ces deux extrêmes un
pixel peut retomber dans le triangle Sd Sb C.
Pour corriger les images il faut enlever à la valeur
digitale de chaque pixel le segment Dx qui représente la valeur à
imputer à l'effet des sols.
La valeur de NDVI corrigée par l'effet sol est donc :
NDVI = NDVIx - Dx
Où :
NDVI = NDVI corrigé
NDVIx = NDVI des données brutes
Dx = effet des sols
Dx = (1-P)*D représente l'effet sol
Cette méthodologie de correction de l'effet des sols a
été appliquée uniquement sur les images NDVI GAC parce que
selon son auteur Fabio Maselli pour qu'elle puisse être appliquée
aux autres images, il faut un travail préalable de
réadaptation.
3.1.3.5. Etalonnage géographique des valeurs NDVI et
rendements
Des études récentes ont démontré
que la méthode d'étalonnage géographique des valeurs NVDI
et des rendements des cultures est très efficace pour dissocier les
informations non intéressantes liées à la
différence spatiales des ressources (types de végétation,
topographie, sol, etc., Kogan 1990, Maselli et al. 1993, Hayes and Decker 1996)
qui peuvent influencer l'interprétation des différents
résultats.
Pour appliquer cette procédure, nous avons
calculé les valeurs moyennes des NDVI pour chaque circonscription
(départements pour le Sénégal et provinces pour le Burkina
faso) sur les douze années d'études et les résultats ont
été utilisés pour estimer les valeurs géographiques
standardisées S_NDVI (Maselli et al. 1993) à travers la formule
suivante :
S_NDVI= (NDVI - M_NDVI) / SD_NDVI
Où S_NDVI = NDVI standardisé pour chaque
année par circonscription administrative NDVI=valeur de NDVI maxi
pour chaque année par circonscription administrative M_NDVI = moyen
des douze années de NDVI par circonscription (figure 4,5) SD_NDVI =
écart type des NDVI maxi pour les douze années d'études
par circonscription (table 1)
Une formule semblable d'étalonnage a été
appliquée pour chaque circonscription pour calculer le rendement
standardisé S_YIELD selon :
S_YIELD = (YIELD - M_YIELD) / SD_YIELD
Où S_YIELD=rendement final standardise par
circonscription administrative et par année YIELD = rendement final
par circonscription et par année M_YIELD=moyen des douze
années de rendement par circonscription
administrative SD_YIELD=écart type des rendements pour les douze
années par circonscription
Les précipitations ont aussi été soumises
au même processus d'étalonnage pour avoir des
précipitations standardisées S_PRECI PITATION :
S_PRECIPITATION = (PRECIP -
M_PRECIP)/SD_PRECIP
Les valeurs (NDVI et précipitation) utilisées dans
ce processus d'étalonnage sont relatives :
· aux valeurs relevées à la fin du mois
d'août pour les NDVI maxima et au cumul des précipitations
jusqu'à la fin de la première décade d'août
(méthode de Susanne GROTEN)
· aux valeurs relevées à la fin du mois de
Juillet pour les NDVI maxima et au cumul des précipitations
jusqu'à la première décade de Juillet (Méthode de
Fabio MASELLI)
Cette procédure a été appliquée
aux valeurs NDVI de toutes les circonscriptions (provinces et
départements) des différentes zones d'études. Ainsi ces
valeurs étalonnées (S_NDVI) ont été
comparées aux données collectées (précipitations et
rendements) qui ont été également soumises à un
processus semblable d'étalonnage à travers les valeurs moyennes
multi annuelles et les écart types des NDVI (table N°1).
Figure N°4 : Valeur moyenne des
NDVI maxi mesurée en fin Août de 90 à 02 au Burkina
Figure N°5 : Valeur moyenne des
NDVI maxi mesurée en fin Août de 90 à 02 au
Sénégal
17
Table 1 : Valeur moyennes (M_NDVI) et
écart type (SD_NDVI) des valeurs NDVI LAC mesurées à la
fin Août de 1990 à 2002 pour le Sénégal et le
Burkina Faso
Burkina Faso
|
Sénégal
|
Provinces
|
SD_NDVI
|
M_NDVI
|
Départements
|
SD_NDVI
|
M_NDVI
|
BAM
|
0.046721004
|
0.39811057
|
BAKEL
|
0.064767391
|
0.57109649
|
BAZEGA
|
0.093790876
|
0.49616595
|
BAMBEY
|
0.037931789
|
0.37776378
|
BOUGOURI BA
|
0.124512044
|
0.54020115
|
BIGNONA
|
7.45058E-09
|
0.42575
|
BOULGOU
|
0.131684304
|
0.54421206
|
DAGANA
|
0.125386114
|
0.30753667
|
BOU LKI EMDE
|
0.005773503
|
0.42008367
|
DAKAR
|
|
0.186305
|
COMOE
|
0.128960469
|
0.52063168
|
DIOURBEL
|
0.041049381
|
0.37066505
|
GANZOURGOU
|
0.07369869
|
0.46682892
|
FATICK
|
0.070354253
|
0.29359992
|
GNAGNA
|
0.138129627
|
0.49228252
|
FOUNDIOUGN E
|
0.100759879
|
0.46069732
|
GOURMA
|
0.111858291
|
0.57169717
|
GOSSAS
|
0.063245553
|
0.40842
|
HOU ET
|
0.074996393
|
0.51303835
|
KAFFRI N E
|
0.040535657
|
0.47495637
|
KADIOGO
|
0.116681444
|
0.4280865
|
KAOLACK
|
0.048914948
|
0.44408304
|
KENEDOUGOU
|
0.119696057
|
0.55904323
|
KEBEMER
|
0.101527814
|
0.33161129
|
KOSSI
|
0.002006581
|
0.46801825
|
KEDOUGOU
|
0.087424554
|
0.55147684
|
KOURITENGA
|
0.109663808
|
0.46164944
|
KOLDA
|
0.057231933
|
0.5807584
|
MOUHOUN
|
0.086525293
|
0.5193552
|
LINGUERE
|
0.084899936
|
0.36273943
|
NAHOURI
|
0.078733038
|
0.49730327
|
LOUGA
|
0.05710042
|
0.2810059
|
OUBRITENGA
|
0.09777014
|
0.45379381
|
MATAM
|
0.060607379
|
0.38499417
|
OUDALAN
|
0.023918784
|
0.35928576
|
MBACKE
|
0.054494924
|
0.38395074
|
PONI
|
0.051844721
|
0.49644772
|
MBOUR
|
|
0.394914
|
SANGUIE
|
0.003041683
|
0.43361506
|
NIORO DU RIP
|
0.096763046
|
0.53016644
|
SANMATENGA
|
0.016466292
|
0.39988095
|
OUSSOUYE
|
0.153486024
|
0.41476964
|
SOUM
|
6.35388E-09
|
0.379585
|
PIKINE
|
|
0.227806
|
SOUROU
|
0.057514453
|
0.45945384
|
PODOR
|
0.067550871
|
0.30196597
|
TAPOA
|
0.072094219
|
0.52109881
|
RUFISQUE
|
0.065800006
|
0.33870726
|
YATENGA
|
0.108430047
|
0.41957106
|
SEDHIOU
|
0.031622777
|
0.546631
|
ZOUNDWEOGO
|
0.132791227
|
0.55431875
|
TAMBACOUN DA
|
0.060383437
|
0.56995517
|
|
|
|
THIES
|
0.042163702
|
0.365079
|
|
|
|
TIVAOUANE
|
0.044789512
|
0.31438508
|
|
|
|
VELINGARA
|
0.071101126
|
0.61133418
|
|
|
|
ZIGUINCHOR
|
0.129992728
|
0.47002626
|
|
3.1.3.6. Caractérisation de la zone agricole sur la
zone d'étude
Pour caractériser notre zone agricole sur le
Sénégal et le Burkina Faso, à l'absence d'une carte
d'occupation des sols, nous nous sommes servis des cartes indiquant la longueur
moyenne de la saison de l'année 1971 à l'année 2000 d'une
part et d'autre part leur variabilité saisonnière et
interannuelle des NDVI (Tucker et al 1991). Ainsi sont
considérées comme zone agricole, les régions dont la
longueur moyenne de la saison pluviales va au moins à quatre vingt dix
jours (figure N° 6 et figure N°7) et puis ses zones ne soient pas
complètement boisées.
Figure N°6 : Longueur moyenne de la
saison pluviale de 1971 à 2000 pour le Sénégal
Figure N°7 : Longueur moyenne de
la saison pluviale au Burkina Faso de 1971 à 2000
Ainsi les départements de Podor, Dagana et Louga
(sénégal) avec une longueur moyenne saisonnière
inférieure à quatre vingt dix jours et les zones de Kedougou et
Velingara pour le Sénégal et Comoe, Poni et Bougouriba pour le
Burkina Faso, régions boisées ont été exclues de la
présente étude.
3.1.4. Résultats, analyses et discussions
Le NDVI (Normalised Difference Vegetation Index) est un bon
indicateur de la productivité des récoltes surtout dans les zones
ou il dépend fortement des conditions environnementales. Ainsi comme
dans le cas de la première étude, les comparaisons entre NDVI,
précipitations et rendements ont été limitées aux
circonscriptions (provinces pour le Burkina et départements pour le
Sénégal) qui sont caractérisées par une forte
variabilité. Le choix des différentes circonscriptions s'est
basé sur leurs variabilités saisonnières et interannuelles
des NDVI (Gilabert et al.1993), ainsi que sur la durée moyenne de la
saison pluviale qui nous ont permis de caractériser les zones
agricoles.
Le traitement des données a été fait en
utilisant différents types d'images NDVI à savoir la série
GAC corrigée fournie par la NOAA jusqu'en 2002 et la série NOAA
LAC du CRA sur la même période.
3.1.4.1. Méthode Fabio Maselli
Il convient tout d'abord de faire un bref aperçu sur
le principe même de cette méthodologie. Il consiste à
considérer le NDVI maxi relevé en fin Juillet, le cumul de
précipitations à la première décade de Juillet et
le rendement final. Ce choix s'explique pour plusieurs raisons. En effet la
troisième décade de juillet est considérée comme
étant la période la plus variable en terme de
précipitation et précède juste le mois d'août
où l'activité végétative est importante. En
général, si la saison des pluies commence tardivement ou si la
précipitation est au dessous de la moyenne, il n y a plus assez de temps
pour le développement complet des plantes vers la fin de la saison de
croissance et la production finale est basse (Sivakumar, 1989). En
conséquence, l'hypothèse est que l'état de la
végétation en fin juillet est fortement sensible aux
précipitations des mois précédent et est lié
à la production finale.
Ainsi pour la corrélation, nous considérons le
NDVI maxi relevé en fin Juillet, le cumul des précipitations
jusqu'à la première décade de Juillet et le rendement
final.
~ Comparaison entre NDVI et données au sol
Cette comparaison a été faite, d'une part entre
les images NDVI à savoir la série GAC fournie par la NOAA
corrigée et non corrigée, la série NOAA LAC de la
troisième décade de juillet et les précipitations
recueillies deux décades au paravent, et d'autre part entre ces
mêmes valeurs de NDVI et le rendement final.
Les figures 8 et 9 nous donnent le rapport existant entre les
valeurs de NDVI maximum relevées en fin juillet et les cumuls de
précipitation recueillis jusqu'à la première décade
de Juillet.
Nous récapitulons les résultats de cette
première analyse dans les tableaux 2et 3.
Tableau N°2 : cas du
Sénégal
Type d'images NDVI
|
Relation NDVI/Pluies(x/y)
|
Coefficient
de corrélation(r)
|
Erreur standard
|
LAC
|
Y= 311.59X - 6.1973
|
0.7048
|
41.97mm
|
GAC corrigées
|
Y=212.81X+16.179
|
0.7193
|
42.47mm
|
GAC non corrigées
|
Y= 418.89X+57.21
|
0.6843
|
44.34mm
|
|
Tableau N°3 : cas du Burkina
Faso
Type d'images NDVI
|
Relation NDVI/Pluies
|
Coefficient
de corrélation(r)
|
Erreur standard
|
LAC
|
Y= 582.87X-15.142
|
0.8046
|
51.08mm
|
GAC corrigées
|
Y=586.16X+93.848
|
0.7237
|
59.56mm
|
GAC non corrigées
|
Y=511.01X-75.802
|
0.7192
|
59.699mm
|
|
Les variables NDVI et précipitation sont liés
entre elles avec un coefficient de corrélation de 0.7048 pour le
Sénégal et 0.8046 pour le burkina Faso pour ce qui est des images
LAC. Ceci confirme les résultats des autres recherches que pendant cette
date, le NDVI est fortement lié aux précipitations
antérieures dans les régions semi-arides (Seguin et al.1989, Malo
and Nicholson ).
350
300
250
200
150
100
50
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
y = 212.81x + 16.179 R2 = 0.5175
NDVI GAC corrigées fin Juillet
350
300
250
200
150
100
50
0
y = 311.59x - 6.1973 R2 = 0.4968
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
NDVI LAC fin Juillet
600
500
400
300
200
100
0
y = 418.89x + 57.21 R2 = 0.4684
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
NDVIgac non corrigées fin Juillet
Figure N°8 : Régression
linéaire entre les images NDVI fin Juillet et le cumul de
précipitations à la première décade de Juillet
pour le Sénégal pendant la période de 1990 à
2002
y = 582.87x - 15.142 R2 = 0.6475
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
NDVI Lac fin Juillet
700
600
500
400
300
200
100
0
700
600
500
400
300
200
100
0
y = 428.11x + 8.233 R2 = 0.51 94
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
NDVIgac corrigées fin Juillet
700
600
500
400
300
200
100
0
y = 511.01x - 75.802 R2 = 0.5173
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
NDVI Gac non corrigées Juillet
Figure N°9 : Régression
linéaire entre les images NDVI fin Juillet et le cumul de
précipitations à la première décade de Juillet
pour le Burkina Faso pendant la période de 1990 à 2002
Le rapport existant entre les valeurs de NDVI maximum et le
rendement final des différents départements du
Sénégal et des provinces du Burkina Faso est
représenté sur les figures 10 et 11. Nous constatons que le
rapport entre le NDVI et le rendement des récoltes n'est pas très
bien défini (tableaux 4 et 5), avec coefficient de corrélation
qui varie de 0.6496 pour les images LAC à 0.560 pour les images GAC non
corrigées. Cette différence observée entre les deux
variables peut avoir probablement une origine géographique,
dérivant des conditions environnementales différentes. En effet,
il a été démontré que le NDVI mesuré
à un moment précis d'une saison est linéairement
corrélé à la production végétale totale et
au rendement des récoltes (Tucker et al. 1985, Prince 1991).
Tableau N°4 : cas du
Sénégal
Type d'images NDVI
|
Relation NDVI/Rendements(x/y)
|
Coefficient
de corrélation(r)
|
Erreur standard
|
LAC
|
Y= 2755.2X - 296.25
|
0.6496
|
101 kg/ha
|
GAC corrigées
|
Y=1678.9X+570.22
|
0.5982
|
108kg/ha
|
GAC non corrigées
|
Y= 1711.9X+357.78
|
0.560
|
156kg/ha
|
|
Tableau N°5 : cas du Burkina
Faso
Type d'images NDVI
|
Relation NDVI/Rendements(x/y)
|
Coefficient
de corrélation(r)
|
Erreur standard
|
LAC
|
Y= 2802.6X-337.75
|
0.6353
|
96.8kg/ha
|
GAC corrigées
|
Y=2325.1X+323.08
|
0.6426
|
91 .7kg/ha
|
GAC non corrigées
|
Y=2735.6X-1 10.92
|
0.6321
|
11 0kg/ha
|
|
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
y = 1678.9x + 570.22 R2 = 0.3579
NDVI GAC corrigées fin Juillet
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
y = 2755.2x + 296.25 R2 = 0.4221
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
NDVIlac fin Juillet
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
y = 1711.9x + 357.78 R2 = 0.3137
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
NDVI GAC non corrigées fin Juillet
Figure N°10 : Régression
linéaire entre NDVI à la fin du mois de juillet et le rendement
final des récoltes dans les différents départements du
Sénégal pendant la période 1990-2002
y = 2802.6x + 337.75 R2 = 0.4037
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
NDVI en fin Juillet
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
y = 2325.1x + 323.08 R2 = 0.413
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
NDVI Gac corrigées fin Juillet
y = 2735.6x - 110.92 R2 = 0.3996
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
NDVI Gac non corrigées fin juillet
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Figure N°10 : Régression
linéaire entre NDVI à la fin du mois de juillet et
le rendement final des récoltes dans les différentes provinces
du Burkina Faso pendant la période 1990-2002
Pour pallier aux problèmes d'origine
géographique qui affectent considérablement les
différentes valeurs des NDVI, une autre méthode a
été appliquée. Celle-ci consiste à standardiser les
différentes valeurs avant le traitement.
~ Comparaison entre NDVI standardisée et
données au sol
Nous récapitulons les résultats de cette
opération de standardisation dans deux tableaux différents, l'un
pour le Sénégal (tableau N°6) et l'autre pour le Mali
(tableau N°7). Pour ce qui des courbes représentatives des
différentes fonctions, se référer à l'annexe du
document.
Tableau N°6 : Relations entre
variables normalisées (NDVI, précipitation et rendement) pour
le cas du Sénégal
Types d'image NDVI
|
Valeurs non Standardisées
|
Valeurs standardisées
|
|
NDVI/Rendements
|
Pluies/NDVI
|
NDVI/Rendements
|
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
LAC
|
0.7048
|
41.97mm
|
0.6496
|
101 kg/ha
|
0.723
|
0.394
|
0.687
|
0.102
|
GAC corrigées
|
0.7193
|
42.47mm
|
0.5982
|
108kg/ha
|
0.721
|
0.411
|
0.613
|
0.104
|
GAC non corrigées
|
0.6843
|
44.34mm
|
0.560
|
156kg/ha
|
0.691
|
0.443
|
0.601
|
0.128
|
|
Tableau N°7 : Relations entre
variables normalisées (NDVI, précipitation et rendement) pour
le cas du Burkina Faso
Types d'image NDVI
|
Valeurs non Standardisées
|
Valeurs standardisées
|
|
NDVI/Rendements
|
Pluies/NDVI
|
NDVI/Rendements
|
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
LAC
|
0.8046
|
51.08mm
|
0.6353
|
96kg/ha
|
0.812
|
0.580
|
0.682
|
0.0761
|
GAC corrigées
|
0.7237
|
59.56mm
|
0.6426
|
91kg/ha
|
0.740
|
0.579
|
0.674
|
0.0906
|
GAC non corrigées
|
0.7192
|
59.69mm
|
0.6321
|
110kg/ha
|
0.7204
|
0.561
|
0.6410
|
0. 1021
|
|
Ainsi, l'étalonnage géographique adoptée
nous permis de réduire de façon significative l'influence des
facteurs environnementaux en améliorant considérablement les
corrélations existantes entre les différentes variables.
3.1.4.2. Méthode Susanne Groten
Dans cette partie, nous allons insister beaucoup sur la
méthodologie d'estimation des rendements développée par Dr
Susanne M. E. Groten. Cette méthodologie nous a permis d'avoir des
résultats satisfaisant lors des premières expériences
appliquées dans le cas du Niger.
Ainsi les hypothèses du départ ont
été relativement maintenues comme dans le cas de la
première étude (méthodologie de F.Maselli) à la
seule différence que, nous allons utilisé dans le cas
présent, le cumul pluviométrique jusqu'à la
première décade d'Août et l'indice de
végétation maximum estimé à la fin du mois
d'août. Ce choix est motivé par plusieurs raisons fondamentales.
Entre autre, nous savons que dans le Sahel, le mois d'Août correspond
plus généralement au mois le plus pluvieux de l'année et
l'activité végétative est plus importante.
Les résultats de l'étude sont
récapitulés dans deux tableaux différents l'un pour le
Sénégal (tableau N°8) et l'autre pour le Burkina Faso
(tableau N°9).
Tableau N°8 : Relations entre
variables (NDVI, précipitation et rendement) pour le cas du
Sénégal
Types d'image NDVI
|
Valeurs non Standardisées
|
Valeurs standardisées
|
|
NDVI/Rendements
|
Pluies/NDVI
|
NDVI/Rendements
|
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
LAC
|
0.7785
|
70mm
|
0.7542
|
78kg/ha
|
0.807
|
0.575
|
0.794
|
0.0646
|
GAC corrigées
|
0.7584
|
76.07mm
|
0.734
|
101kg/ha
|
0.757
|
0.692
|
0.721
|
0.0875
|
GAC non corrigées
|
0.7145
|
81.64mm
|
0.583
|
108kg/ha
|
0.730
|
0.764
|
0.6505
|
0.117
|
|
A travers les résultats du tableau ci-dessus relatifs
au Sénégal, nous remarquons que les coefficients de
corrélation sont assez significatifs surtouts comparés à
ceux calculés avec la méthode de F.Maseli (voir tableau
N°6). Ceci confirme l'efficacité de la méthodologie de Dr
Susanne M.E. Groten par rapport à celle de Fabio Maselli dans le cas
Sénégal. Ces différents résultats obtenus varient
aussi en fonction du type d'image. Ainsi à travers le tableau N°8,
les coefficients de corrélations obtenus avec les images de la
série NOAA LAC du CRA sont supérieurs à ceux
calculés avec
la série GAC corrigée ou non. Cependant, nous
remarquons l'effet dû à la correction apportée à la
série Gac qui a permis l'amélioration du coefficient de
corrélation (voir tableau N°8).
Pour pouvoir une fois de plus améliorer, la
corrélation entre les différentes valeurs, nous avons
appliqué la méthode de l'étalonnage géographique.
Cette méthode permet de réduire les effets dus aux
différences géographiques qui influencent les résultats.
Ceci a permis d'améliorer le coefficient de corrélation (tableau
N°8).
En définitif, nous pouvons dire que parmi toutes les
images utilisées, la série LAC du CRA présente les
meilleurs résultats pour la prévision des rendements (figure
N°11)
Tableau N°9 : Relations entre
variables (NDVI, précipitation et rendement) pour le cas du Burkina
Faso
Types d'image NDVI
|
Valeurs non Standardisées
|
Valeurs standardisées
|
|
NDVI/Rendements
|
Pluies/NDVI
|
NDVI/Rendements
|
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
LAC
|
0.816
|
54.72mm
|
0.706
|
70kg/ha
|
0.8252
|
0.584
|
0.7238
|
0.0671
|
GAC corrigées
|
0.723
|
66.07mm
|
0.667
|
88kg/ha
|
0.7368
|
0.671
|
0.665
|
0.1022
|
GAC non corrigées
|
0.721
|
65.64mm
|
0.652
|
74kg/ha
|
0.7325
|
0.681
|
0.6584
|
0.1018
|
|
Le résultat du tableau N° 9, confirme aussi notre
analyse comme dans le cas du Sénégal. Les coefficients de
corrélation (NDVI/rendements) sont assez significatifs variant de 0.701
à 0.652 pour les valeurs non standardisées à 0.8252
à 0.7325 pour les valeurs standardisées. Ainsi, les
corrélations entre les deux variables considérées
(précipitation et rendement) sont beaucoup plus remarquables et
significatives quand on utilise des données standardisées.
Ceci confirme l'hypothèse selon laquelle, le NDVI est
linéairement corrélé au rendement des récoltes
à un moment précis de la saison (Tucker et al. 1985, Prince
1991).
600
500
400
300
200
100
0
y = 731 .96x - 56.129 R2 = 0.6061
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
NDVIlac fin Aout
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
y = 3564.5x - 353.33 R2 = 0.5689
0 0.2 0.4 0.6 0.8
NDVI Lac fin Août
3
2
1
0
-1
-2
-3
y = 0.7348x - 0.0214 R2 = 0.6404
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4
NDVI lac fin Août*
3
2
1
0
-1
-2
-3
-4
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4
NDVIlac fin Aout*
y = 0.792x + 0.01 R2 = 0.6342
Figure N°11 : Régression
linéaire (pluies, rendements, NDVI lac) standardisés et non
standardisés pour le Sénégal de 1990 à 2002
Figure N°12 : Régression
linéaire (pluies, rendements, NDVI lac) standardisés et non
standardisés pour le Burkina Faso de 1990 à 2002
y = 774.93x + 45.571 R2 = 0.6668
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
NDVI lac fin Août
800
700
600
500
400
300
200
100
0
y = 3703x - 304.24 R2 = 0.4998
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
NDVI en Ao ût
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
NDVIlacfinAout*
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
y = 0.8198x + 0.0138 R2 = 0.6811
4
3
2
1
0
-1
-2
-3
NDVIlacfin Août*
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
y = 0.6283x - 0.01 95 R2 = 0.5239
3.1.5. Validation des résultats
Pour valider les résultats auxquels nous nous sommes
aboutis, plusieurs méthodes peuvent être utilisées.
Cependant, une fois de plus notre choix s'est porté comme dans le cas de
la première étude sur la validation croisée. Cette
méthode détermine la valeur probable du pouvoir prédictif
en utilisant le paramètre " crossvalidated r squared". Elle permet de
définir différents ensemble de données : un pour
l'apprentissage et l'autre pour la validation croisée. Ces deux
ensembles sont nécessaires pour étudier la
généralisation de manière systématique.
Les figures ci-dessous représentent les
résultats de la validation. A la figure N°13 et N°14, nous
avons représenté respectivement les différents profils de
rendements pour le Sénégal et pour le Burkina Faso. Pour chaque
année choisie, nous avons représenté deux profils. Le
premier profil représente le rendement réel et le second celui du
rendement estimé. A chaque représentation, nous relevons le
coefficient de corrélation et l'erreur standard. Les différents
résultats obtenus issues de ces validations sont
récapitulés dans les tableaux N°10 et N°11.
Tableau N°10 : Résultats du
test de validation pour le Sénégal
Années
|
Types d'images
|
|
GAC corrigées
|
GAC non corrigées
|
|
Erreur standard kg/ha
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
1997
|
0.60
|
279.02
|
0.51
|
280.3
|
0.51
|
278.5
|
1998
|
0.69
|
237.64
|
0.41
|
277
|
0.40
|
301
|
1999
|
0.67
|
232
|
0.47
|
260
|
0.47
|
306
|
2000
|
0.65
|
236
|
0.40
|
195
|
0.40
|
238
|
|
Tableau N°11 : Résultats du
test de validation pour le Burkina Faso
Années
|
Types d'images
|
|
GAC corrigées
|
GAC non corrigées
|
|
Erreur standard kg/ha
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard kg/ha
|
Coef de corrélation
|
Erreur standard
|
1999
|
0.50
|
151
|
0.327
|
198
|
0.26
|
182.51
|
2000
|
0.75
|
116
|
0.56
|
187
|
0.54
|
181
|
2001
|
0.43
|
158
|
0.36
|
225
|
0.326
|
250
|
2002
|
0.66
|
133.14
|
0.66
|
276
|
0.62
|
276
|
|
Nous remarquons que sur toute la période de validation
les images NDVI lac présente les meilleurs résultats pour le
Sénégal ainsi que pour le Burkina faso. Ceci démontre une
fois de plus la précision des ces images lac vis-a vis de la
série gac corrigée ou non corrigée.
A travers la figure N°13 relative au
Sénégal, nous pouvons dire que le résultat de la
validation pour l'année 1998 se rapproche beaucoup de l'allure du
rendement réel. Nous relevons un coefficient de corrélation de
0.69 pour une erreur standard de 237 kg/ha.
Pour le Burkina Faso(figure N°14), c'est l'année
2000 qui se rapproche beaucoup de l'allure du rendement réel avec un
coefficient de corrélation de 0.75 pour une erreur standard
estimée à 11 6kg/ha.
Nos résultats ont été validés sur
quatre années différentes donc ce qui nous donne quatre
résultats différents. Le résultat final sera la moyenne de
ses différents résultats. En définitif, nous relevons
comme résultat final de notre validation un coefficient de
corrélation moyen de 0.65 pour une erreur standard moyenne d'environ 200
kg/ha pour le Sénégal et d'une part et d'autre part pour le
Burkina Faso une corrélation d'environ 60% pour une erreur moyenne de 1
39kg/ha.
2500
2000
1500
1000
500
0
13579111315171921232527
Rendements réels Rendements estimés
Différentes localités
2000
1800
1600
1400
1200
1000
400
200
800
600
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27
Rendements réels Rendements estimés
différentes localités
Rendements
réels Rendements estimés
Différentes localités
Rendements réels rendements estimés
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27
Différentes localités
Figure N°13 : Profils des
différents rendements réels et estimés pour le
Sénégal pendant la période de validation (images LAC)
2500
2000
1500
1000
500
0
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
2500
2000
1500
1000
500
0
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Rendements réels Rendements
estimés
1 357911131517192123252729
Différentes localités
Rendements réels Rendements
estimés
1 35 7911131517192123252729
Différentes localités
Rendements réels rendemnts
estimés
1 357 911131517192123252729
Différentes localités
Rendements réels Rendements
estimés
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29
Différentes localités
Figure N°14 : Profils des
différents rendements réels et estimés pour le Burkina
Faso pendant la période de validation (images LAC)
3.1.6. Conclusion
Le développement des moyens efficaces de
prévision des rendements de récolte est un défi pour les
pays du Sahel, où la productivité de l'agriculture de subsistance
est toujours assujettie à des adversités atmosphériques ou
des attaques parasites. En effet, plusieurs études ont été
menées sur la possibilité d'utiliser des données NDVI
convenablement traitées pour faire des prévisions. Ainsi dans le
présent travail deux méthodes ont été
développées. Celle de l'ITC à travers Dr Susanne Groten et
celle du Cesia par Fabio Maselli. Ces méthodes utilisées nous ont
permis d'effectuer une estimation précoce des productions au niveau des
provinces pour le Burkina Faso et des départements pour le
Sénégal. Cette estimation est de très grande importance
pour les pays en question ou la productivité de l'agriculture de
subsistance peut être très fortement influencé par des
conditions météorologiques variables. La lenteur de la
circulation de l'information à l'intérieur de ces pays et la
rareté de celles qui parviennent aux pays développés
aggrave encore le problème.
La méthodologie appliquée est basée sur
la corrélation entre les valeurs de NDVI maximum par décade et
les rendements finaux. La procédure de standardisation utilisée,
élimine la majeure partie des informations qui ne sont pas
intéressante, liées aux variations spatiales du territoire.
A travers l'analyse des corrélations, la meilleure
période pour la prévision des rendements a été
identifiée à la fin Août ( méthode S.Groten).
On observe une assez bonne corrélation entre les NDVI
Lac et la pluviométrie d'une part et les rendements d'autre part avec la
méthode développé par l'ITC (Méthode GROTEN). Ceci
peut s'expliquer à la résolution relativement faible des images
NDVI lac 1.1km*1.1km et à leur fréquence d'acquisition
élevée par rapport à celle des NDVI Gac.
Cependant l'influence de la correction sur l'effet sol
apportée aux images NDVI Gac se fait fortement sentir parce ça a
permis d'améliorer les différentes corrélations.
L'application de la procédure de corrélation des images NDVI Lac
avec les rendements a permis d'obtenir des valeurs de r tournant autour de 70%
avec une erreur approximative de 80 kg /ha. Des tels résultats peuvent
être considérés suffisant pour des applications
opérationnelles dans des cas de système d'alerte précoce
(Hutchison,1991).
Ce modèle de prévision pourra cependant
être amélioré en utilisant des données NDVI Lac
corrigées de l'effet sol et une carte d'occupation des sols permettant
de discriminer les zones occupées par les cultures.
En définitif, il serait hasardeux de comparer les deux
méthodes. En effet pour les systèmes de l'alerte précoce
la méthode qui donne les résultats dès le mois de juillet
sur les rendements peut aussi être intéressante. Compte tenu que
les périodes sur lesquelles portent les deux méthodes sont
différentes, il ne faut pas les comparer. En effet la méthode
Groten s'avance plus dans la campagne pour les prévisions, et au mois
d'août concerné, il y a aussi d'autres outils pas des moindres.
Donc loin de pouvoir dégager la suprématie d'une méthode
sur l'autre nous suggérons au Centre Régional Agrhymet de prendre
en compte ses deux méthodes dans le calendrier des crises alimentaires
afin d'avoir une confirmation des estimations faites en juillet dès le
mois d'Août.
3.2.6. Méthodologie SCOT d'évaluation des
rendements
L'élaboration de l'information " production de
biomasse -rendement " fait à plusieurs approches. Trois classes de
modèles de production - rendement se distinguent par les approches
suivantes :
~ Modèle empirique (corrélation statistique)
qui est facile à mettre en oeuvre mais relativement imprécis,
utilisant une carte d'occupation des sols et un indice de
végétation (NDVI) : voire méthodes F. Maselli ; Docteur
Susanne Groten...;
~ Modèle déterministe très précis
mais nécessite beaucoup de données raison pour laquelle son
utilisation reste cantonnée aux parcelles expérimentales ;
~ Modèle semi- déterministe qui est à
cheval entre les deux modèles. Ce modèle intermediare sera
développé dans la présente étude. Ainsi nous
pouvons tester l'applicabilité de cette méthode sur le Niger sur
trois années retenues sur la base d'une considération qu'une
année est moyenne (l'année 2001), une excédentaire (1998)
et une moyenne (1994).
i Modèle semi- déterministe
(Modèle de production de Monteith simplifié)
3.2.1.1. Introduction
C'est une méthode couramment utilisée à
l'échelle régionale et globale, son succès est dû
à sa relative facilité de mise en oeuvre et aux faibles nombres
des coefficients et variables utilisées. Il offre aussi l'avantage
d'utiliser des pas de temps de l'ordre de dix jours. Mais cette méthode
présente un certain nombre d'inconvénients qui limitent son
application comme par exemple la non connaissance précise des valeurs
d'efficience de conversion et les facteurs intervenant dans cette approche ne
peuvent être déterminés que de façon empirique. Par
ailleurs elle ne tient pas compte des effets de stress environnementaux
(essentiellement le stress hydrique) qui peuvent affecter le fonctionnement des
couverts végétaux.
3.2.1.12. Méthodologie
Le modèle de production de Monteith simplifié
utilise trois efficiences. La matière sèche totale (MST)
produites s'exprime suivant la relation suivante :
MST= ?ea eb ec
RG dt = ea eb ec
Ó (N DVI - NDVI sol nu)k RG ( k nbre de
décades)
· ea, L'efficience d'interception ou d'absorption
représente la fraction du rayonnement photo- synthétiquement
actif incident absorbé par le couvert. Elle est déterminée
de manière empirique par la relation qui consiste à faire
correspondre au NDVI du sol une absorption nulle et à un NDVI maximal de
0.7, une absorption maximale de 0.95,
· eb, l'efficience de conversion est le rapport entre la
matière sèche produite pendant un laps de temps donné At,
et l'énergie photo-synthetiquement active absorbée pendant la
même période de temps. Ce coefficient n'est pas normalement
constant mais par manque de données terrain, nous avons utilisé
une valeur moyenne sur la saison de 1.2g.MJ-1 (Bégué
et Myneni, 1996).
· °c , l'efficience
climatique est souvent peu variable au cours de la saison. Elle correspond
à une valeur moyenne de 0.466 (valeur souvent comprise entre 0.4 et
0.5),
· RG, le rayonnement global (MJ.m-2)
supposé constant à l'échelle du pays,
La période d'intégration pour l'application
correspond à 15 décades chacune. Elle débute de la
deuxième décade de mai et se termine à la première
décade d'octobre. La date correspondant la période
végétative s'est déduite de l'analyse des profils de
NDVI.
L'analyse des profils de NDVI couplée à des
données météorologiques (rayonnement global incident,
efficience climatique) et agronomiques (efficience photo-chimique) permet ainsi
de prévoir les rendements agricoles selon le schéma suivant :
3.2.1.3. Résultats et analyses
Les figures N°15, 16 et puis 17 illustrent respectivement
pour les années 1994, 1998 et 2001 respectivement année
déficitaire, année excédentaire et année moyenne
les résultats des différents rendements obtenus par ce
modèle. On remarque que la distribution des valeurs les plus faibles
(200 à 450 kg/ha pour l'année déficitaire, de 450 à
650 kg/ha pour l'année moyenne et l'année excédentaire)
suit un gradient du nord au centre du pays, et celle des valeurs relativement
fortes (450 à 800kg/ha année 1994, 650 à 1000kg/ha
année 2001 et 650 à 850 kg/ha année 1998) suit un gradient
du centre au sud.
41
Figure N°15 : Niger
1994 (année déficitaire). Rendements estimés (en Kg/ha)
avec le modèle semi- déterministe de Monteith
Figure N°17 : Niger
2001 (année moyenne). Rendements estimés (en Kg/ha) avec le
modèle semi- déterministe de Monteith
3.2.1.4. Validation
Pour pouvoir bien juger les résultats obtenus à
travers le modèle de Monteith, nous avons comparé les
différentes sorties du modèle avec les relevés du terrain
au niveau des différents départements du Niger. La figure N°
18 nous donne les résultats issus de cette comparaison. Ainsi pour
chaque année particulière, nous avons relevé le
coefficient de corrélation et l'erreur standard (Tableau N° 12).
Tableau N°12 : Résultats de
la validation
Images
Années
|
ND VI lac
|
Coefficient de corrélation
|
Erreur standard
|
1994 (année déficitaire)
|
0.74
|
147.56kg/ha
|
1998 (année excédentaire)
|
0.45
|
256kg/ha
|
2001 (année moyenne)
|
0.60
|
201kg/ha
|
Nous remarquons que l'année déficitaire 1994
présente le meilleur résultat avec un coefficient de
corrélation de 0.74 pour erreur estimée à 147.56kg/ha. Par
la suite, nous avons l'année moyenne 2000 avec une corrélation
moins bonne de 0.6 pour une erreur de 201 kg/ha et en dernière position
l'année excédentaire 1998 avec une faible corrélation de
moins de 50% pour une erreur de 201 kg/ha.
1600
1400
1200
1000
400
200
800
600
1600
1400
1200
1000
400
200
800
600
1400
1200
1000
0
400
800
600
200
0
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 192021 22 23 24
252627
Réels Estimés ANNEE 1998
7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31
Réels Estimés ANNEE 1994
Réels Estimés ANNEE 2001
Departements
Departements
Departements
Figure N°18 : Comparaison
entre rendements réels et rendements estimés
3.2.1.4. Conclusion
D'une manière générale, à travers
les résultats obtenus (figure N°18), nous pouvons dire que le
modèle simplifié de Monteith permet de sous dimensionner la
prévision des rendements agricoles.
Ainsi selon notre étude, l'utilisation du modèle de
Monteith serait plus efficace pour des prévisions des rendements sur des
années déficitaires (coefficient r >70%). Cependant pour les
trois années particulières nous relevons un coefficient de
corrélation moyen de 0.59 pour une erreur de 201 kg/ha.
Le résultat de ce modèle peut bien sure
être utilisé pour la prévision et alerte précoce en
ce sens qu'il permet de prévoir relativement plus ce qu'il faut pour les
aides d'urgence mettant à l'abri les populations vulnérables.
IV. BIBLIOGRAPHIES
Davis J. C. - (1973) - Statistics and Data
Analysis in Geology. John Wiley & Sons, inc., New York
Gilabert M.A., Maselli F., Conese C., Bindi M.
- (1995) - Charaterization of primary productivity levels in Niger
by means of NOAA NDVI variations. Geocarto Interational, 10, 31-41
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monitoring and early yield assessment of Burkina Faso. International
Journal of Remote Sensing, 8, 1945-1515
Hayes M.J., and Decker W.L. - (1996) -
Using NOAA AVHRR data to estimate maize production in the United States
Corn Belt. International Journal of Remote Sensing, 17, 3189-3200
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Sivakumar M. V. K. - (1988) - Predicting
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Begué. A., 1991. Estimation de la
production primaire en zone sahélienne à partir de données
radio métriques. Cas d'un couvert discontinu : le mil. Thèse de
l'université de Paris VII, 139pp.
SCOT, CNES : Développement de nouveaux
produits issus de capteur basse résolution : SPOT4/VEGETATION (OSS,
Centre Agrhymet et CSE) 85pages.
H. KONTONGOMDE et I. ALFARI
1991. Modélisation de la prévision des rendements de mil à
partir NDVI et de la Pluviométrie au Niger.
DE FILIPPIS, T., VIGNAROLY, P., DJABY., B., KONE,
B., and DI VECCHIA, A., 1988, AP3A : Agrhymet Projet
Alerte Précoce et Prévision des Productions Agricoles. Final
Repport, Agrhymet Center, Niamey, NIGER.
V. TERMES DE REFERNCE DU CONTRAT
V.TERMES DE REFERENCE DE PRESTATION DE
SERVICE
APPLICATION DES METHODES D'EVALUATION DE RENDEMENTS
AGRICOLES A L'AIDE DES IMAGES NDVI AUX.
1. Contexte
Dans le cadre de l'amélioration des dispositifs de
prévention et de gestion des crises conjoncturelles, le Programme Majeur
information a entrepris depuis plusieurs années de développer des
outils pour l'alerte précoce et la prévision des productions
agricoles.
La disponibilité de l'imagerie satellitale basse
résolution au CRA tout au long de la campagne agricole a permis de
mettre en place des outils pour le suivi de la végétation
naturelle ou cultivée en vue de suivre l'état d'installation des
cultures et des pâturages. Afin d'améliorer ce suivi qualitatif,
le CRA a participé plusieurs initiatives visant à
améliorer les prévisions quantitatives liées à la
production agricole et en particulier les rendements avec plusieurs centres de
recherches européens, CESBIO, IBIMET et SCOT. Ces travaux ont
été concluants sur le plan des résultats et depuis 2003,
des actions sont en cours pour rendre opérationnels les
résultats. Les premiers résultats testés sur le Niger ont
été présentés à la réunion de suivi
à mi-parcours de juin 2004 à Dakar. Afin de mettre en place ces
outils pour la campagne 2004 - 2005 et de les rendre opérationnels au
sein de la chaîne de production d'informations du CRA, le Programme
Majeur Information se propose de tester les méthodologies de
détermination des rendements agricoles à l'aide de l'imagerie
base résolution sur un plus grand nombre de pays du CILSS.
2. Objectifs de la prestation de service
La présente prestation de service a pour objectif de
poursuivre l'amélioration et le test des modèles d'estimation des
rendements agricoles par les méthodes qui utilisent l'imagerie
satellitale basse résolution NDVI provenant de NOAA et de Spot
Vegetation. Ces méthodes ont été déjà
utilisées par le CRA pour des tests sur le Niger en 2003 et
résultent des collaborations déjà menées par le CRA
avec le CeSIA, l'ITC et le CeSBIO.
3. Tâche du prestataire
Depuis 2003, le CRA utilise les méthodes
développées par l'ITC (Méthode Groten) et par le CeSIA
(Méthode Maselli) pour l'évaluation des rendements agricoles. Ces
méthodes testées sur le NIGER ont été concluantes
et les premiers résultats ont été présentés
à la réunion de suivi à mi parcours de la campagne
agricole 2004.
Les taches du prestataire sont d'appuyer le CRA dans le test et
l'application des méthodes retenues sur les autre pays du CILSS par :
- Le test des méthodologies développées
par S. Groten et F. Maselli sur les autres pays du CILSS. Ce test sera
mené sur la période 1995 à 2003 sur tous les pays du CILSS
en utilisant différents types d'images NDVI à savoir la
série GAC corrigée fournie par la NOAA jusqu'en 2002, la
série NOAA LAC du CRA, la série SPOT Végétation
disponible sur la période 2002 - 2004 dans le cadre des collaborations
avec le CESBIO et le projet GMFS
- L'application de la méthodologie SCOT sur le Niger
sur 3 années retenues sur la base d'une considération qu'une des
années est moyenne, une excédentaire et une déficitaire
par rapport à une situation normale.
4. Résultats attendus.
Le prestataire devra produire à la fin de la prestation
un rapport détaillé présentant la méthodologie de
travail, les résultats obtenus qui mettront en relief pour chaque type
d'image, les méthodes qui présentent les meilleurs
résultats, une analyse critique des résultats en mettant l'accent
sur l'opérationnalisation des méthodes au cours de la prochaine
campagne agricole. Le rapport décrira aussi les procédures de
mise en oeuvre des différentes méthodologies
Le Rapport sera accompagné d'un CD comprenant les
données utilisées, les résultats sous forme
numérique et les procédures proposées.
Une présentation des résultats de la prestation
sera faite en présence des experts du PMI 15 Jours avant la fin de la
prestation.
4. Modalités particulières.
Le CRA mettra à la disposition du prestataire un
micro-ordinateur, les données satellitales et les données de
rendements agricoles nécessaires à la réalisation de la
prestation
L'activité est placée sous la
responsabilité du programme majeur information au sein de l'unité
méthodes et applications qui en assure la supervision technique en
collaboration avec les autres unités du Programme.
L'activité démarrera le 15 Novembre 2004 et se
terminera le 28 Février 2005.
Tous les coûts relatifs à la prestation de service
seront pris en charge par le budget USAID, 2004.
VI. ANNEXES
Principe de la validation
croisées
La validation croisées s'appuie non seulement sur des
hypothèses théoriques de distribution des données mais
également sur le fait que plusieurs estimations à partir de
portions indépendantes d'un échantillon sont plus fiables qu'une
estimation sur la totalité. Cette méthode détermine la
valeur probable du pouvoir prédictif en utilisant le paramètre "
crossvalidated r squared". Elle permet de définir différents
ensemble de données: un pour l'apprentissage et l'autre pour la
validation croisée. Ces deux ensembles sont nécessaires pour
étudier la généralisation de manière
systématique.
Echantillon issue de la
Echantillon initiale validation croisée
Rangée des composés exclus
Equation de corrélation dérivée
Y = ax+b
Propriétés prédites pour les rangées
des composés exclues
Mesurées
Prédites
Propriétés exclues
?
Répété jusqu'à m fois
|
|
Différences
|
|
|
Déviation standard
Principe de l'analyse de la validation
croisée
A partir d'une table initiale de données, on construit
une autre table dite de validation croisée résultant du
croisement des données initiales et de l'omission d'une où de
plusieurs rangées. Le nouveau modèle ainsi obtenu donne une
nouvelle équation de corrélation qui permet de déduire
l'activité résultante de l'exclusion de ou des rangées. La
différence entre l'activité mesurée et celle
prédite donne la déviation standard et la proportion de
l'incertitude originale crossvalidated r carré de la validation
croisée qui évaluent le modèle ainsi obtenu.
Le cycle de déviation/prédiction est poursuivi
jusqu'à ce que les valeurs obtenues pour l'activité cible soient
constantes. Notons que la validation croisée est un processus
contrôlé par le nombre de composé dans la table. Ainsi si
le nombre de groupe de la validation croisée est posé égal
au nombre de composés de façon à ce que toutes les
activités cibles soient prédites par toutes les données,
le processus de validation permettant d'obtenir des valeurs constantes dans des
séries consécutives se produira pendant un temps très long
car le modèle est réalisé autant de fois qu'il y a de
composés dans la table.
Principe de la méthode appliquée pour la
correction de l'effet sol
La valeur de NDVI corrigée par l'effet sol est:
NDVI = NDVIx - Dx
Où:
NDVI = NDVI corrigé
NDVIx = NDVI des données brutes
Dx = effet des sols
a = NDVIx - NDVIsx
A = NDVIc - NDVIsx
D = NDVIsx - NDVIsd
NDVIsx = valeur de NDVI d'un pixel avec un type de sol avec une
couverture végétale = 0
NDVIc = valeur de NDVI au point où la couverture
végétale = 0
NDVIsd = valeur de NDVI avec couverture végétale =
0 et sols clairs (DC = 0)
On fait l'approximation des courbes Sd C et Sb C à deux
droites. Sd représente la valeur de NDVI quand le pourcentage de
couverture végétale P est égal à zéro pour
les sols foncés et Sb représente la valeur des sols clairs. C'est
le seuil au-delà duquel les sols n'ont plus d'effet.
La surface à l'intérieur du triangle Sb C Sd
représente donc l'aire dans laquelle un pixel peut retomber avec un
pourcentage déterminé de couverture végétale,
inférieur à 100%. Par approximation linéaire on reporte le
point x sur l'axe y (Sx). En considérant les deux triangles Sx C F et SX
X E on établit la proportion
Sx E: Sx F= a : A
d'où P = Sx E / Sx F = a / A.
Considérant maintenant les triangles G X H et Sd Sx I on
établit la proportion
D : Dx = 1: (1-P)
de sorte que Dx =(1-P)D. [0, 0.2]
La valeur corrigée de NDVI résulte donc :
NDVI = NDVIx - Dx
Prenons par exemple deux valeurs de NDVI 0.7 et 0.4
Appliquons la formule pour calculer la valeur de NDVI
corrigée :
NDVI = 0.7 - Dx = 0.7
|
- (1-P) D =
|
0.7
|
-(1-0.7)*0.2
|
= 0.64
|
NDVI = 0.4 - Dx = 0.4
|
- (1-P) D =
|
0.4
|
-(1-0.4)*0.2
|
=0.28
|
|