
ETUDE DES FACTEURS DE
RISQUE DU CHOLERA
(Cas du district sanitaire de Lubumbashi)
OCTOBRE 2008
Par: TUBAYA BULELE Doudou
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies en santé
publique
Option : Epidémiologie et Médecine
Préventive
I

ETUDE DES FACTEURS DE
RISQUE DU CHOLERA
(Cas du district sanitaire de Lubumbashi)
Par: TUBAYA BULELE Doudou
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies en santé
publique
Option : Epidémiologie et Médecine
Préventive
Directeur : Prof. Dr MALANGU MPOSHI
Année Académique : 2007 -- 2008
II
DEDICACE
A notre Dieu tout puissant pour le plan merveilleux qu'il a
conçu pour ma vie ; A mon défunt père Paul TUBAYA SUMAHILI
;
A ma très chère mère Jeanne ANABWEMA MWANGE
pour tout ce qu'elle a déjà
fait pour moi ;
A ma grande amie et tendre épouse Claudine MATIMBA AWEZAYI
pour son intercession et sa fidélité à notre engagement
;
A mes enfants Eliel TUBAYA SUMAHILI et Yves TUBAYA MATIMBA pour
l'amour qu'ils m'ont toujours témoigné ;
A tous mes frères et soeurs pour leur assistance tant
morale, matérielle et
financière ;
Qu'ils trouvent à travers ce travail l'exemple d'un esprit
de volonté, de persévérance et la détermination
dans ce que l'on veut faire.
Je dédie ce travail
Dr TUBAYA BULELE Doudou
AVANT PROPOS
Au terme de la formation du Diplôme d'Etudes
Approfondies, option épidémiologie et médecine
préventive à l'école de santé publique de
L'Université de Lubumbashi, il est requis de rédiger un
mémoire en rapport avec un problème auquel la population est
confrontée, en identifier les facteurs favorisants et proposer une
stratégie adéquate de lutte.
C'est donc dans ce cadre que nous avons opté pour
l'étude des facteurs de risque du choléra à Lubumbashi.
Ce travail est une oeuvre humaine ouverte aux critiques et
suggestions en vue de lui apporter une amélioration tant sur le plan
scientifique que éthique.
Nous tenons donc à exprimer notre reconnaissance au
corps professoral de cette école, que tous ceux qui nous ont
encadré au cours de notre formation trouvent ici l'expression de notre
profonde gratitude.
Nous remercions particulièrement le professeur MALANGU
MPOSHI qui a accepté volontiers de diriger ce travail avec une rigueur
scientifique très remarquable.
Nos remerciements s'adressent également à Dr
micheline MABIALA, Dr Léon IRUND, Dr Patrick BANZA, Dr Didier BOMPANGUE
pour leur encouragement.
Nous ne pouvons pas terminer cette page sans pour autant
remercier tous les collègues de promotion. Nous citons
particulièrement Dr Stéphane TSHIMANGA, Dr Guillaume NGOIE, Dr
Patricia MUHUNGA pour les échanges fructueux qui nous ont
caractérisé, sans oublier nos amis : Dr Charles KAYA et Dr
Emmanuel MUYUMBA pour leur soutien.
Dr TUBAYA BULELE Doudou
LISTE DES ABREVIATIONS
- BEH : Bulletin Epidémiologique
Hebdomadaire
- CTC : Centre de Traitement du
Choléra
- DEA : Diplôme d'Etudes Approfondies
- EMAK : Exploitants Miniers Artisanaux du
Katanga
- ESP : Ecole de Santé Publique
- Gécamines : Générale des
Carrières et de Mines
- H0 : Hypothèse Nulle
- H1 : Hypothèse Alternative
- HGR : Hôpital Général de
Référence
- IC : Intervalle de Confiance
- IPM : Institut Pasteur de Madagascar
- IPS : Inspection Provinciale de la
Santé
- ISDR : Institut Supérieur de
Développement Rural
- ISPED : Institut de Santé publique
d'Epidémiologie et Développement
- KISHIMPO : «Kishima - pompe»
- MCK : Mining Company Katanga
- MSF : Médecins Sans
Frontières
- OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
- ONG : Organisations Non Gouvernementales
- OR : Odds Ratio
- PCR : Réaction des Chaînes
Polymérases
- RDC : République Démocratique du
Congo
- SNCC : Société Nationale de
Chemin de Fer du Congo
- SOMIKA : Société Minière
du Katanga
- TBC : Tuberculose
- UNICEF : Fond des Nations Unies Pour
l'Enfance
- UNILU : Université de Lubumbashi
- VIH : Virus de l'Immunodéficience
Humaine
RESUME
L'objectif de ce travail était d'identifier les facteurs
de risque du cholera et de proposer une stratégie de lutte
adéquate.
C'est donc une étude analytique cas - témoins
effectuée à Lubumbashi pour la période de Janvier à
Mars 2008.Nous avons réalisé un échantillonnage
stratifié proportionnel. La taille de l'échantillon est de 814.
L'analyse est effectuée à l'aide du logiciel Epi Info version
3.3.2.La force de l'association entre l'exposition et la maladie est
estimée par le rapport de cote. La stabilité de l'association est
testée par le khi carré. La précision de l'OR est
donnée par son intervalle de confiance.
Il a été observé qu'aucun âge n'a
été épargné par le cholera avec une
surreprésentation des hommes. Cette maladie a une forte
prédilection dans les contrées avec des problèmes
d'hygiène, eau et d'assainissement.
Notre étude a identifié les facteurs de risque
suivants :
- Contact avec un cholérique ;
- Manque d'un système d'évacuation des
déchets ;
- Manque de l'eau courante et du savon pour se laver les mains
avant les repas et après les selles ;
- Manque de latrines hygiéniques ;
- Absence de traitement de l'eau destinée a la boisson
;
- Consommation des aliments exposés au bord de la route
par les vendeurs ;
- Consommation des fruits, tubercules et aliments crus ;
- Conservation de l'eau de boisson dans un récipient avec
un collet non étroit ; - Analphabétisme ;
- Consommation de l'eau des puits.
Tous ces facteurs sont vulnérables à travers une
approche multisectorielle par les stratégies de lutte suivantes :
- Engagement politique du gouvernement ;
- Communication pour le changement de comportement ;
- Surveillance épidémiologique ;
- Participation communautaire ;
- Financement des programmes de desserte en eau potable pour
améliorer l'accessibilité et d'assainissement du milieu.
INTRODUCTION
0.1. ETAT DE LA QUESTION
Connu depuis l'antiquité grecque, le choléra
s'est étendu à travers le monde au XIXème siècle,
réalisant 7 pandémies. La dernière pandémie, en
1961, s'est accompagnée d'un changement bactériologique majeur de
l'agent infectieux, qui n'était plus le Vibrio
cholerae classique mais le
Vibrio El Tor. Dans cette même perspective, en
1992, une importante épidémie survint dans le sud de l'Inde, due
à une nouvelle souche de Vibrio cholerae non-O1 (1,16).
La propagation avait été facilitée par
les caravanes et le trafic d'esclaves (16,17). Le vingtième
siècle connaît la septième pandémie due au
biotype el tor. (17,18). Avec la participation aux
pèlerinages de la Mecque, le cholera est introduit et
disséminé en Afrique dans les années soixante-dix. Le
Congo fut touché par une première épidémie en 1973
limitée dans la région de Mayumbe (19) .C'est à partir de
1978 que l'épidémie se propage dans la région des Grands
Lacs et le long du fleuve Congo. Depuis 1981, des épidémies se
succèdent régulièrement dans la province du Katanga, dans
le SUD-EST de la RDC. .Une épidémie particulièrement grave
a eu lieu en 1994 à Goma lors des déplacements de populations .La
première épidémie documentée dans la province du
Katanga date de 1997 avec 1084 cas et 75 décès notifiés
(létalité : 7%) dans des zones de santé situées sur
la rive -Est du lac Moero (Kasenga, Kilwa, Mpweto), sur la rive Est du Lac
Tanganyika (Moba), au Nord de la province (Kongolo) et Lubumbashi. Depuis lors,
le cholera sévit de manière endemo-epidémique dans les
régions lacustres et la ville de Lubumbashi (6).
Le choléra est une maladie diarrhéique due
à l'infection de l'intestin par la bactérie Vibrio
cholerae qui peut atteindre tant les enfants que les adultes.
Environ 20% des personnes infectées présentent une
diarrhée aiguë aqueuse. Chez 10-20% d'entre elles, la
diarrhée aqueuse sévère s'accompagne de vomissements. En
l'absence de traitement rapide approprié, la perte importante de
quantités de liquide et de sel peut entraîner en quelques heures
une déshydratation sévère et la mort. Le taux de
létalité peut atteindre 30-50% chez les sujets non
traités. Le traitement est simple. Il est basé sur une
réhydratation importante. Appliqué convenablement, le traitement
devrait permettre de maintenir le taux de létalité en dessous de
1% (3).
L'eau et les aliments contaminés par des
matières fécales sont en général responsables de la
transmission du choléra. Ce risque est constant dans de nombreux pays en
voie de développement. C'est pourquoi, de nouvelles flambées
peuvent apparaître sporadiquement dans toute région du monde
où l'approvisionnement en eau, l'assainissement, la salubrité
alimentaire et l'hygiène font défaut (2).
Les personnes les plus exposées sont celles vivant dans
des zones surpeuplées ou des camps de réfugiés dans
lesquels l'assainissement et la qualité de l'eau de boisson sont
insuffisants et où le risque de transmission interpersonnelle est accru.
Vu la brièveté de la période d'incubation (de 2 heures
à 5 jours), le nombre des cas peut croître de manière
extrêmement rapide .Mais la propagation de la maladie peut être
évitée, moyennant un dépistage et une confirmation
précoces des cas, puis la mise en oeuvre de mesures appropriées(
2 ).
Étant donné le risque que constitue le
choléra pour la santé publique - il peut causer de nombreux
décès, se propager rapidement, y compris au plan international,
et affecter sérieusement les voyages et les échanges commerciaux
(32). Il est de la plus haute importance, en cas de flambée, que la
riposte soit bien coordonnée et mise en oeuvre en temps utile et de
façon efficace. La mise en oeuvre de la riposte doit toujours être
suivie de la planification et de l'application des mesures de
préparation qui permettront de gérer plus efficacement les
flambées futures (2).
Le choléra reste ainsi un problème
d'actualité dans le monde. En 1998, plus de 240 000 cas de
choléra entraînant 8 443 décès ont été
déclarés à l'OMS par 59 pays. Les pays les plus
touchés sont ceux dont la structure sanitaire est insuffisante,
où le niveau socio-économique est bas et lorsqu'il y a des
concentrations de populations (déplacements de populations lors des
guerres et des famines). Le continent le plus atteint en 1998 est l'Afrique
(9/10 des cas déclarés dans le monde et des décès
dus au choléra) dont plus de la moitié se situe dans la zone des
Grands Lacs (Ouganda, RDC, Kenya, Tanzanie, Mozambique) (1).
Pour contracter le cholera, il faut généralement
ingérer une grande quantité des micro-organismes.Parmi les
personnes infectées, environ 80% demeurent asymptomatiques et moins de
5% ont une atteinte grave caractérisée par des selles aqueuses
volumineuses mais indolores (3).
Dans les villes du Tiers-monde et plus particulièrement
dans les quartiers défavorisés, les besoins en eau potable et en
assainissement ne sont pas couverts ou partiellement compte tenu des besoins
actuels et de l'accroissement rapide de la population (4).
A cela s'ajoute le problème de l'élimination des
eaux usées,des excréta,des ordures de la ménagère
et des eaux pluviales .La pratique de défécation en plein air,le
rejet incontrôlé des eaux usées et des ordures et
l'inefficacité du drainage des eaux de surface(résultant des
inondations,de l'accumulation des eaux usées ou d'un mauvais
ruissellement des pluies d'orages),qui semblent sans conséquences dans
les zones rurales peu habitées,se traduit en ville par la pollution des
ressources en eau douce et la recrudescence des maladies hydriques (5).
0.2. PROBLEMA TIQUE
Le cholera est une maladie complexe. La compréhension
de son étiologie ne peut se passer d'une analyse multifactorielle de ses
déterminants. Cette étiologie se caractérise par sa
multisectorialité. Les natures sociodémographiques et
microsociale, politique et économique, écologique et climatique,
des facteurs qui déterminent l'apparition et la flambée du
cholera doivent être considérés au sein d'une analyse
pluridisciplinaire afin de permettre une évaluation qualitative du
risque d'épidémie (3).
Ainsi, les mesures mises en oeuvre en cas de flambée de
choléra sont généralement axées sur les aspects
médicaux importants pour la réduction de la mortalité.
Toutefois, des mesures plus complètes sont nécessaires pour
limiter la propagation de la maladie. Les opérations étant
souvent dirigées par des médecins, d'autres aspects, liés
par exemple à l'environnement ou aux communications, peuvent se trouver
négligés (2).
Une douzaine d'urgences épidémiques ont
été prises en charge par les ONG internationales, les services
nationaux de la santé et des agences des nations unies.Toutefois, leurs
interventions n'ont pas permis de contrôler durablement la situation des
épidémies de cholera. De même, l'intervention ponctuelle
réalisée par tous ces intervenants pour tenter de baisser la
létalité ne suffit pas, pour régler les problèmes
de fond : accès à l'eau potable et l' assainissement. A cela
s'ajoute le fait que le gouvernement ne dispose pas des moyens de faire sa
politique en matière de santé au regard du budget alloue à
ce secteur (2,44).
La létalité reste élevée comme
cela est souvent décrit en Afrique. D' après l'enquête
effectuée par MSF-Belgique dans la province du Katanga, la
létalité a été de 8,5% en général et
de 11,1% pour la ville de Lubumbashi en 2002 partim (6) ; de 7,3% en 2002 (7) ;
de 6,2% en 2003 (7). Un taux de létalité supérieur
à 1% est généralement considéré comme
élevé mais, dans les zones rurales où l'accès aux
soins de santé est très réduit, ce taux peut être
supérieur (parfois plus de 20%). Si le taux de létalité
dépasse 5%, une enquête s'impose et des mesures appropriées
devront être mises en oeuvre. Un taux de létalité
élevé peut également être dû à des
biais .Ainsi par exemple,il peut s'agir d'une sous-estimation du nombre des
cas, d'une comptabilisation de décès dus à d'autres causes
ou à une mauvaise prise en charge des cas (2).
La pollution de l'eau, des aliments et de l'environnement
risque d'être entretenue si l'application des normes urbanistiques pour
les quartiers périphériques et les nouveaux lotissements ne suit
pas l'allure de la croissance démographique (8,9).
Compte tenu du profil de transmission particulier du cholera :
porteurs asymptomatiques mais contagieux, il faut craindre une contamination
par les personnes malades mais aussi par des porteurs sains (10).
Nous voudrions insister sur le fait que chaque
épidémie est particulière et qu'aucune mesure ne peut
être présentée comme une panacée universelle (11) .A
cet effet, nous nous proposons de déterminer pourquoi,
l'épidémie survient-t-elle dans la ville de Lubumbashi ?
0.3. HYPOTHESE
Plusieurs types de facteurs de risque sont impliqués
dans le cholera. Il peut s'agir d'une condition biologique (sexe, âge),
d'une pathologie, d'une habitude de vie (tabac, régime alimentaire),
d'un environnement (pollutions, conditions de travail), d'une
caractéristique socio- économique (profession, statut
matrimonial, revenu). Il est aussi usuel de différencier les facteurs
susceptibles d'être modifiés par une intervention (facteurs
d'environnement, comportements...) de ceux qu'il est impossible de modifier
(âge, sexe, gènes chromosomiques...) (12).
Dans ce contexte, nous postulons que la survenue des
épidémies de cholera à Lubumbashi est due aux facteurs de
risque non encore identifiés.
0.4. INTERET DU SUJET
Depuis un certain temps, nous assistons à une
flambée épidémique du cholera dans la ville de Lubumbashi.
L'analyse des déterminants peut permettre de prévoir
l'émergence des foyers infectieux ou la réémergence d'une
épidémie. Pour y parvenir, nous nous sommes proposé de
faire une étude des facteurs de risque d'une épidémie de
cholera. Cela ne signifie pas, que les facteurs ainsi relevés,
constituent exclusivement des causes directes dans l'explosion du cholera mais
en pratique, leur constatation peut être suffisante pour permettre une
mise en oeuvre des mesures concrètes de surveillance et de
prévention de la maladie.
0.5. OBJECTIFS Objectif
général
Le présent travail a pour objectif général
celui de contribuer à l'amélioration de l'état de
santé de la population par la réduction de la morbidité et
de la mortalité due au cholera.
Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de notre étude sont :
1. Déterminer les facteurs de risque du cholera ;
2. Proposer une stratégie adéquate de lutte.
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Notre travail est subdivisé en deux parties:
Une partie théorique comprenant un chapitre
décrivant les généralités sur le choléra et
celui des facteurs de risque ;
Une partie pratique s'articulant en deux chapitres d'une part,
sur la description du lieu de l'étude, sur les sujets, matériels
et méthodes et d'autre part, sur les résultats et
l'interprétation des résultats.
Une conclusion et recommandations terminent notre travail.

PREMIERE : PARTIE THEORIQUE
I. GENERALITES
1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS
a. CHOLERA:
La définition utilisée est celle de l'OMS (13) .Il
s'agit d'une affection diarrhéique frappant :
+ Un malade âgé de plus de cinq ans souffrant
d'un épisode de diarrhée aqueuse (généralement
accompagné de vomissement) provoquant une déshydratation
sévère
Où
+ Un malade âgé de plus de deux ans souffrant d'une
diarrhée aqueuse aigue dans une région où sévit une
flambée de cholera.
b. EPIDEMIE:
Apparition dans une communauté ou une région
des cas d'une maladie ou d'un phénomène semblable excédant
largement ce qui est normalement attendu. Pour savoir qu'il y a excès de
cas ou non il est nécessaire de savoir quelle était l'incidence
habituelle dans la même région (14).
c. ENDEMIE:
Présence constante d'une maladie ou d'un agent
infectieux dans une population ou une zone géographique donnée.
Egalement utilisé pour une maladie ayant une incidence plus ou moins
constante dans une région (14).
d. PANDEMIE : Epidémie survenant dans
une région très étendue (14).
e. DETERMINANTS OU FACTEURS DE RISQUE :
+ Terme utilisé pour designer un attribut, une
variable ou une exposition qui augmente réellement la fréquence
d'apparition d'un évènement donné de ce fait,
considéré comme causal (14).
+ Un facteur de risque est un facteur associé
statistiquement à la survenue d'une maladie. Une relation est dite
significative s'il est peu probable que son existence soit due au hasard. En
pratique, la valeur de 5% est conventionnellement retenue comme peu probable,
ce qui signifie qu'il y a moins d'une chance sur vingt de conclure à
tort à la réalité de l'association. L'intervalle de
confiance, qui donne la précision de l'estimation, permet
également de représenter la "significativité" d'une
relation. L'existence d'une association statistiquement significative ne
préjuge en rien de son caractère causal (12).
f. ETUDE CAS-TEMOIN :
C'est le principe inverse de celui des études de
cohortes, puisque les groupes comparés (deux au moins) sont
constitués en fonction de leur
statut vis-à-vis de l'événement
et que l'on étudie dans chacun des groupes la
fréquence de l'exposition antérieure
à une caractéristique donnée. Le plus souvent, la
comparaison porte sur deux groupes : un groupe de sujets présentant
l'événement, les « cas », et un groupe de sujets ne
présentant pas cet événement, les« sujets
témoins ». Une fréquence plus importante (ou moins
importante) de l'exposition chez les cas que chez les sujets témoins est
en faveur d'une association entre l'exposition et l'événement
(15).
1.2. EPIDEMIOLOGIE
a) SOURCES
Le réservoir de vibrio cholerae
est principalement environnemental en période inter
épidémique et essentiellement humain pendant les épisodes
épidémiques (3).
b) VOIES DE CONTAMINATION ET DE TRANSMISSION
Le cholera est considéré comme maladie du
péril oro-fecal ou d'origine environnementale, les voies de
contamination peuvent être de deux types : hydrique ou interhumaine
(3).
c) PERSONNES EXPOSEES
- Les personnes dénutries ou malnutries en période
de famine, ou présentant une
achlorhydrie ou hypochlorhydrie gastrique sont plus
exposées au cholera grave.
- L'infection chronique par helicobacter
pylori est aussi associée avec une
augmentation du risque d'apparition de cholera.
- S'il n'existe pas d'immunité naturelle, il existe un
effet immunisant de l'infection mais qui est de faible durée (une a deux
années au plus) et qui peut être raccourcie par la malnutrition
(3).Cependant, Les porteurs sains témoignent d'une sensibilité
génétique différente des sujets touchés dont, les
bases moléculaires restent inconnues .Cette inégalité ou
des prédispositions génétiques est aussi soutenue par la
surreprésentation chez les malades des personnes de groupe
érythrocytaire O.
1.3. ETIOLOGIE
Vibrio cholerae est une
bactérie Gram négatif qui sécrète une toxine
extrêmement puissante (exotoxine). Parmi les nombreux séro groupes
de V. cholerae, seuls sont pathogènes
les souches O1 pandémiques (vibrio cholerae classique et El
Tor) et les nouvelles souches non- O1 épidémiques
(O139 Bengale et O37 Soudan).
Le Vibrio cholerae se
développe bien : dans l'eau (> à 15°), les milieux
humides alcalins (pH > 8) et salés. Il vit des années dans
l'eau profonde et saumâtre (estuaire). Il vit plusieurs jours dans les
poissons et crustacés contaminés, dans les déjections
humaines (6 à 10 j), à la surface des aliments souillés (2
j). Il résiste bien au froid (10 jours à une température
de 5 à 10°). En revanche, le Vibrio
cholerae est détruit par le soleil, la dessiccation, la
chaleur sèche, le chauffage (> 70°C), l'eau de Javel et par les
milieux acides (donc l'acidité gastrique) (1).
1.4. PHYSIOPATHOLOGIE
Le choléra est une diarrhée due à
l'élaboration par le vibrion d'une toxine, la choléragène,
qui inverse le flux hydro sodé au niveau de l'épithélium
du grêle par activation d'un enzyme, l'adénylcyclase. Cette
inversion entraîne la production dans la lumière intestinale d'un
liquide très abondant isotonique au plasma, particulièrement
riche en potassium et en bicarbonates. La conséquence de cette
diarrhée hydro électrolytique massive est une
déshydratation aiguë avec hypokaliémie et acidose. Le
vibrion ne pénètre pas à l'intérieur de la muqueuse
intestinale qui reste donc anatomiquement intacte. Il n'y a pas d'invasion
muqueuse. .Le vibrion disparaît des selles spontanément en 7
à 14 jours (20).
1.5. CLINIQUE
Le syndrome «cholérique» est
caractérisé par la survenue brutale d'une diarrhée aqueuse
(eau de riz), d'odeur fade, sans glaire ni sang, avec des vomissements
abondants «en jet», entraînant une déshydratation rapide
et sévère réalisant la triade «diarrhée
aqueuse, vomissements, déshydratation». Le nombre d'émission
est de l'ordre de 10 à 50 et plus par jour (4 à 20 litres de
liquides). Le malade est apyrétique et présente des crampes
abdominales qui seraient plus fréquentes avec le Vibrio
cholerae O 139 (20).
1.6. PA RA CLINIQUE
Le diagnostic de certitude repose sur la coproculture (selle,
écouvillonnage rectal). Les tests rapides basés sur des
techniques immunologiques utilisent l'or colloïdal : la
révélation de la réaction antigène-anticorps se
fait par la capture et donc l'accumulation de particules d'or
sensibilisées par des anticorps monoclonaux. L'IPM développe des
bandelettes diagnostiques validées sur prélèvement de
selles et écouvillonnage rectal pouvant donner en résultat en
moins 15 minutes.
La PCR est pratiquée dans les centres de
référence pour rechercher le gène de la
toxine.
En revanche, l'analyse au laboratoire de
prélèvements effectués sur les premiers cas suspects est
effectivement essentielle afin de confirmer la présence du cholera
(20).
1.7. EVOLUTION
Le choléra est une infection bactérienne qui
entraîne des troubles digestifs et des diarrhées massives pouvant
provoquer la mort par déshydratation en l'absence d'une prise en charge
médicale rapide et adaptée. Cependant, la plupart des infections
à vibrion cholérique restent asymptomatiques ou peuvent mimer une
gastroentérite banale (21).
1.8. PREVENTION
La seule protection sure contre les épidémies de
cholera consiste dans la qualité de l'approvisionnement en eau et de
l'assainissement. La prévention repose sur la réduction du risque
d'ingestion des vibrions. Quand le cholera fait son apparition dans une
collectivité, il faut intensifier les activités visant à
promouvoir l'évacuation hygiénique des excréta, un
approvisionnement en eau saine et des pratiques alimentaires éliminant
tout danger. Il est vain d'essayer de combattre le cholera par la
chimioprophylaxie de masse, la vaccination et des restrictions à la
circulation des personnes et des marchandises (22).
1.9. TRAITEMENT
Le traitement du choléra est basé sur la
réhydratation d'urgence, par voie veineuse, pour compenser les pertes
hydro électrolytiques massives observées chez certains patients.
Cette réhydratation d'urgence entraîne une amélioration
clinique rapide. Ce traitement seul suffit à guérir du
choléra car les défenses immunitaires sont capables
d'éliminer complètement le germe en quelques jours. Cependant, il
est évident que la destruction des vibrions dans l'intestin hâtera
la guérison, le traitement d'appoint est basé sur
l'administration d'une antibiothérapie. Ce traitement réduit le
risque de dissémination du germe qui disparaît des selles en
quelques heures. Cependant, il existe des souches de V.
cholerae résistantes parfois poly-résistantes
à divers antibiotiques (23).
II. LES FACTEURS DE RISQUE
Dans le cadre des épidémies de choléra, les
déterminants sont tous les facteurs influençant favorablement ou
défavorablement l'évolution d'une épidémie (3,
24,29) :
2.1. DETERMINANTS ECONOMIQUES
Les grandes épidémies de choléra arrivent
toujours dans les pays pauvres du monde. Les épidémies de
choléra surviennent surtout dans les zones pauvres de ces pays, cumulant
plusieurs facteurs de risque : densité de la population,
promiscuité, dégradation des conditions d'hygiène,
problèmes d'assainissement et d'accès à l'eau potable.
2.2. DETERMINANTS DEMOGRAPHIQUES ET
SOCIOLOGIQUES
Les déterminants démographiques et sociologiques
sont favorisés par l'activité et le comportement humain. Parmi
ces facteurs, l'on peut citer :
o L'augmentation de la population : surtout dans les
grandes villes, associée à une paupérisation et une
urbanisation sauvage, constitue un facteur essentiel dans l'apparition
présente et future des épidémies de choléra ;
o Les mouvements de population : déplacements
de population à la suite de guerres, de catastrophes naturelles, de
famine favorisant l'émergence des épidémies de
choléra en zone d'endémie (la malnutrition, le stress,
l'épuisement, la promiscuité favorisent la contamination) ;
o Les grands rassemblements (pèlerinages,
fêtes, rites, coutumes) favorisant la promiscuité et le manque
d''hygiène constituent des déterminants habituels et connus d'une
flambée épidémique. Il suffit d'un cas importé par
avion et l'épidémie se propage vite. Les axes de communication de
l'épidémie de choléra sont toujours terrestres, maritimes,
fluviaux mais de plus en plus aériens.
2.3. DÉTERMINANTS GÉOGRAPHIQUES,
ÉCOLOGIQUES
Les déterminants géographiques et
écologiques entrant dans l'explosion du
cholera sont :
2.3.1. Le climat
Le cholera se recrute le plus souvent en zone humide,
intertropicale, pendant la saison des pluies .C'est le cas de la région
des Grands Lacs en Afrique Subsaharienne et du delta du Gange qui sont, des
régions endémiques bien connues. Mais on peut aussi avoir des
épidémies de choléra en région
semi-désertique pendant la saison sèche. C'est le cas des
épidémies dans le Sahel, en Afrique, de 1970 à 1980, puis
en 1983.
2.3.2. La pluviométrie
L'arrivée de la saison des pluies ou de cyclones peut
favoriser l'émergence ou la recrudescence d'une épidémie
de choléra en région endémique humide. Toutefois, en
région sèche ou semi-désertique, l'arrivée de la
pluie peut arrêter l'épidémie de choléra en
dispersant la population, jusque là concentrée sur les rares
points d'eau et en permettant une meilleure hygiène.
2.3.3. La température de l'eau
Le vibrion se développe bien dans les eaux saumâtres
plutôt chaudes, mais survit aussi des années dans les eaux
profondes.
2.3.4. La température de l'air
Le vibrion cholérique est plus fragile à l'air
ambiant que dans son milieu aquatique habituel. Il peut toutefois survivre
quelques jours à la surface des fruits, légumes, poissons et
crustacés contaminés.
2.3.5. La topographie
Les épidémies de choléra débutent
habituellement par les zones côtières des pays, parfois autour des
lacs. Les estuaires, les deltas, les marigots et les mangroves, avec la
présence d'eau saumâtre et de végétation aquatique,
sont les principales zones à risques. A partir de ces
zones, les épidémies diffusent vers tous les
terrains : plaines, plateaux, en zone montagneuse, et même en haute
altitude à des hauteurs de 2000 à 4000 mètres.
2.3.6. La nature du sol
Le terrain argileux toujours humide est un facteur aggravant :
l'eau stagne, les latrines débordent. Paradoxalement, un sol volcanique
constitué de lave qui favorise le ruissellement et l'infiltration dans
les nappes souterraines, peut être un facteur aggravant ; en effet, il
peut y avoir contamination de la nappe, donc des puits, en cas
d'épidémie de choléra.
2.3.7. L'écologie - l'environnement
Le changement des écosystèmes dû au
réchauffement de la planète, la pollution atmosphérique,
la déforestation entraînant des inondations, les
sécheresses ou autres catastrophes climatiques pourrait être
à l'origine de la recrudescence épidémique du
choléra. Ces facteurs environnementaux pourraient aussi favoriser
l'émergence de nouvelles souches de vibrio
cholerae.
De ce qui précède, il importe de stigmatiser le
fait qu'il n'existe pas de profil type climatique ou géographique pour
une épidémie de choléra. On peut voir des
épidémies de choléra sous de nombreux types de climats, en
montagne ou en zone désertique, etc.
2.4. DETERMINANTS SANITAIRES
Les déterminants sanitaires sont liés (3 ,24) :
- Au manque de ressources sanitaires du pays ;
- insuffisance de structures de santé, de personnel
soignant par ailleurs bien formé et de financement ;
- A la désorganisation des services de santé et
d'accès aux soins en cas d'épidémie de choléra ;
- Au manque de politique de santé bien définie ;
- A l'état de santé précaire de certaines
populations.
Le niveau sanitaire d'un pays est un déterminant
essentiel dans le contrôle d'une épidémie de choléra
et dans son extension. Elle est très facilement stoppée dans les
pays développés où les ressources sanitaires sont
suffisantes.
2.5. DÉTERMINANTS HISTORIQUES
Au début d'une épidémie de choléra
dans une région ou un pays, il est important de connaître
l'histoire des précédentes épidémies de
choléra, car elle permettra de comprendre plus vite les modalités
épidémiques, le cheminement de l'épidémie et le
comportement dés populations (3,24).
2.6. DÉTERMINANTS BIOLOGIQUES
Parmi les déterminants biologiques l'on distingue (3,24) :
2.6.1. Sensibilité génétique :
L'âge, le sexe n'interviennent qu'indirectement en
fonction du milieu social et des activités. Mais il existerait une
sensibilité génétique au choléra : un facteur
génétique dont le support pourrait être l'équipement
d'un individu en gangliosides intestinaux intervient certainement.
2.6.2. Facteurs biologiques favorisants :
La sensibilité individuelle à contracter la
maladie dépend aussi de la physiopathologie et du mode de contamination.
En effet, pour être pathogène, le vibrion doit passer la
barrière de l'estomac (l'acidité gastrique le détruit au
fur et à mesure). Deux conditions lui permettront d'atteindre le
jéjunum où il deviendra pathogène :
- une forte dose infectante (108 à
1011 vibrions/ml) ;
- un pH gastrique alcalin (chez les malades présentant une
hypochlorhydrie, les gastrectomisés, ...).
2.7. DETERMINANTS EPIDEMIOLOGIQUES
Les épidémies de choléra touchent des
communautés à immunité faible ou nulle. Dans un pays
vierge de choléra, la première vague épidémique
touche l'ensemble de la population, tous âges confondus, en fonction
surtout de ses activités.
Dans un pays ou une région d'endémie de
choléra où les vagues épidémiques se
succèdent, la population restante s'immunise plus ou moins et les
réémergences saisonnières ne concernent que les jeunes non
immunisés et les personnes ayant perdu leur immunité acquise.
2.8. DETERMINANTS ANTHROPOLOGIQUES
Les grands rassemblements favorisant la promiscuité et le
manque d'hygiène sont des déterminants importants d'une
flambée épidémique (3,24) :
· Les rites funéraires ;
· Les lieux de prières ;
· Les cérémonies occasionnant les grands
rassemblements ;
· Le rôle important de la médecine
traditionnelle est un facteur favorisant la diffusion et l'extension de
l'épidémie en retardant l'arrivée des malades et en
diminuant l'impact des messages de prévention.
L'approche ethnosociologique, la connaissance des pratiques
culturelles, les comportements et attitudes devront être
étudiés pour comprendre l'évolution de
l'épidémie et adapter au mieux la prévention.
2.9. DETERMINANTS POLITIQUES
Un climat d'instabilité politique, les guerres
chroniques engendrent des conditions de vie et d'hygiène
désastreuses, un appauvrissement du pays, une destruction des ressources
sanitaires et parfois un déplacement de la population. Tous ces facteurs
peuvent favoriser les épidémies de choléra.
CONCLUSION
L'émergence des épidémies de choléra
dans un pays ou une région donnée est donc, le résultat de
l'interaction de facteurs complexes liés.

DEUXIEME PARTIE : PRATIQUE
I. DESCRIPTION DU DISTRICT SANITAIRE DE LUBUMBASHI
1.1. INTRODUCTION
Le District Médical de Lubumbashi est une
entité intermédiaire ayant le rôle d'appui technique et
logistique au développement de zones de santé de son ressort. Il
compte au total onze zones de santé dont deux sont des zones de
santé spéciales de part leur configuration qui est
constituée, d'une constellation d'aires de santé formées
par les camps militaires et de police (41).
1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE
Limité au Nord, au Sud et à l'Est par le
district sanitaire du Haut Katanga et à l'Ouest par celui de Likasi, le
District Médical de Lubumbashi, compte environ 1.458.883 habitants
repartis par zones de santé comme ci-après repris (tableau I)
:
TABLEAU I : REPARTITION DE LA POPULATION PAR ZONE DE
SANTE
N°
|
Zone de santé
|
Population actuelle 2008
|
01
|
Kamalondo
|
50.892
|
02
|
Kampemba
|
276.108
|
03
|
Katuba
|
197.645
|
04
|
Kenya
|
148.174
|
05
|
Kisanga
|
116.297
|
06
|
Kowe
|
23.587
|
07
|
Lubumbashi
|
127.071
|
08
|
Mumbunda
|
111.615
|
09
|
Rwashi
|
201.673
|
10
|
Tshamilemba
|
111.074
|
11
|
Vangu
|
94.747
|
|
TOTAL 1.458.883
SOURCE : Les données de
population de chaque zone de santé sont issues du dénombrement
effectué à la base en 2004, adopté par les assises de Goma
en 2006 et multiplié par le taux d'accroissement de 1,03 pour avoir
respectivement la population de 2007 et de 2008.
La superficie du District Médical de Lubumbashi est
estimée à 385 Km2.Il connaît deux saisons : une
saison de pluie (de Octobre à Avril) et une saison sèche (de Mai
à Septembre). Le relief dominant est un plateau dont la nature du sol
est du type sablo- argileuse et limoargileuse. La végétation est
constituée par une savane herbeuse et boisée. La ville de
Lubumbashi est traversée par des rivières et plusieurs cours
d'eau et marais (Luano, Kafubu, Lubumbashi, Katuba, Kimilolo, etc....) (41).
1.3. RESSOURCES HUMAINES
L'ensemble du personnel de santé employé dans le
District Sanitaire est représenté par les catégories et
effectifs ci- après (tableau II) :
TABLEAU II : REPARTITION DU PERSONNEL PAR
CATEGORIE
Catégorie
|
Nombre
|
Médecins
|
73
|
Pharmaciens
|
11
|
Chirurgiens dentistes
|
0
|
Administrateurs Gestionnaires
|
22
|
Infirmiers A1 et L2
|
193
|
Techniciens A1
|
19
|
Infirmiers A2
|
205
|
Nutritionniste Diététicien
|
11
|
Techniciens A2
|
27
|
Infirmiers A3
|
168
|
Autres Professionnels de Santé
|
229
|
Personnel Administratif
|
92
|
Personnel de maintenance
|
0
|
Ouvriers
|
235
|
|
TOTAL 1.446
1.4. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
Les activités socio-économiques sont
frappées de plein fouet par la faillite des grandes entreprises
étatiques (Gécamines, SNCC) au profit des entreprises
privées dominées par une exploitation minière (Rwashi
Mining, EMAK, MCK, Chemicls of Africa, SOMIKA).
Hormis les salariés de ces différentes
entreprises, la majorité de la population fait des petits
métiers, des petits commerces et l'agriculture de subsistance.
L'élevage qui est pratiqué en général est celui du
petit bétail (chèvre, porc) ou de la volaille (poules, canards)
et en particulier semi industriel (Fermil, Bazano. . .).Les principales
productions agricoles sont représentées selon l'ordre
d'importance par : le maïs, les patates douces, le manioc et les
légumes (41).
1.5. SITUATION SOCIOCULTURELLE
Les groupes ethniques sont représentés par les
Balamba, Babemba et différents groupes hétérogènes.
Les langues les plus parlées sont le Swahili, Français, Kilamba,
Kibemba, etc. Les religions les plus dominantes sont le christianisme et
l'islam. En ce qui concerne les Us et coutumes en rapport avec les
problèmes de santé, il y a entre autre le phénomène
« Kishimpo » : il s'agit des petits puits d'eau constitués sur
le trajet du réseau de distribution d'eau de la REGIDESO
(Société Nationale de distribution d'eau).A cela, s'ajoute le
refus des soins médicaux par les Postolo (une secte religieuse) et le
refus de transfusion sanguine par les Témoins de Jéhovah (41).
1.6. DONNEES SANITAIRES
A. Pathologie dominante
- Selon la morbidité il y a le paludisme , la co-
infection VIH-TBC,les infections
sexuellement transmissibles ,la malnutrition
protéino-énergétique ,les maladies d'origine hydrique et
les infections respiratoires aiguës .
- Selon la mortalité, on considère le paludisme
et la Co- infection VIH-TBC. Les principales maladies à potentiel
épidémique sont la grippe, la méningite
cérébro-spinale, la rougeole et les diarrhées sanglantes
(41).
B. Services de santé
Le District sanitaire de Lubumbashi compte six HGR repartis
dans six zones de santé que nous classons en ordre d'importance
décroissante : HGR Kenya, HGR Katuba, HGR Kisanga, HGR Kampemba, HGR
Rwashi et HGR Kamalondo.
La pauvreté de la population a un impact
négatif sur l'accessibilité aux soins pour le plus grand nombre :
l'automédication fait des ravages et beaucoup de décès ont
lieu à domicile surtout chez les moins de cinq ans (41).
Les HGR doivent être accompagnés pour permettre
d'assurer l'intégralité du Paquet complémentaire
d'Activités. Ainsi, les services d'imageries médicales doivent
être renforcées pour un meilleur diagnostic. Quant à la
gestion des déchets hospitaliers et autres répandus dans
l'environnement, il faut noter qu'il n'existe aucun programme
d'évacuation et de gestion en la matière et il y a urgence
d'envisager un projet pour lutter contre tous les risques de pollution (9).
Au sein de tous ces HGR, les quatre services traditionnels
(Médecine Interne, Pédiatrie, Gynéco-Obstétrique et
Chirurgie) y sont organisés. Mais, tous les HGR fonctionnent de
manière empirique, donc on y trouve tous les quatre services
regroupés soit dans 2 bâtiments pour certains hôpitaux soit
dans trois pour d'autres. A cela s'ajoute, un plateau technique, un
équipement et un matériel ne répondant pas aux normes pour
parler d'un hôpital général de référence
(41).
II. MATERIELS ET METHODES
1.1. MATERIELS
Notre étude porte sur la période allant du
premier Janvier au trente et un Mars de l'année 2008.Durant cette
période, nous nous sommes penchés sur 2758 cas de choléra
recrutés à Lubumbashi.
1.2. METHODES
Pour apprécier le poids de chaque facteur de risque sur
la survenue du cholera à Lubumbashi, nous avons choisi une étude
analytique cas- témoin comme type d'étude (42). 2.2.1.
Facteurs de risque
Sur base de la revue de la littérature, nous avons retenu
dans notre étude les facteurs de risque ci-après (3, 24,29) :
Déterminants biologiques
Donnant une appréciation sur l'identification du sujet
(3,24) :
> Age ;
> Sexe (masculin ou féminin).
Déterminants économiques
Donnant une appréciation du standing de vie du sujet :
> Profession ou occupation (6) ;
> Niveau d'étude (11,37) ;
> Ration journalière pour faire allusion aux revenus
(34,38) ; > Nombre de pièces par maison.
Déterminants démographiques et
sociologiques
Ces déterminants donnent une appréciation sur la
promiscuité et le statut social du
sujet (6,11, 28, 29, 32, 35,37) :
> Adresse pour appréhender le milieu dans lequel
évolue le sujet ;
> Nombre de personnes par pièces ;
> Condition de séjour ;
> Notion de voyage pour chercher l'éventualité
d'une importation de la maladie ;
> Circonstance de survenue faisant évoquer la
notion de rassemblement ou le comportement du sujet lors d'un deuil, d'une
fête, d'une prière, restaurant et autres.
Déterminants géographiques et
écologiques
Il s'agit des renseignements sur l'état des lieux ou les
conditions hygiéniques du sujet (6, 28, 29, 33,39) :
> Eau de boisson :
· Source d'approvisionnement de l'eau de boisson :
robinet, puit, rivière, «Kishimpo », eau conditionnée
en sachet ou en bouteille (6, 11, 26, 29, 30,40) ;
· traitement de l'eau par ébullition, filtration
ou chloration (31) ;
· système de conservation de l'eau pour
vérifier le mode de contamination de l'eau (19).
> Se laver les mains à l'eau courante avec du savon
avant de manger ou après les selles (19) ;
> Aliments (fruits, tubercules, légumes ou autres)
consommés, soient crus ou cuits, nettoyés ou non (6,19, 27, 29,
30, 36,40) ;
> Existence d'une latrine voire l'état de
propreté (19, 26, 28,38).
Déterminants sanitaires
Dévoilant l'organisation du système sanitaire (28)
:
> Structure dans laquelle les cas sont pris en charge (centre
de traitement de choléra) ;
> Zone de santé abritant les structures ci - haut
évoquées.
Déterminants anthropologiques :
> Religion (chrétienne, musulmane ou autre) ;
> Notion de contage liée aux habitudes telles que
mode de salutation, la visite des malades, la manipulation des habits, des
aliments ou de l'eau souillée par les selles ou vomissures d'un patient
cholérique (19,26,33,36,40).
Déterminant Historique
Antécédent de choléra
2.2.2. Critères d'inclusion :
Les cas
En dehors des cas index ayant bénéficié
d'un diagnostic biologique pour
confirmer le cholera, tous les cas de notre
échantillonnage ont été retenus sur base de
critères ci- après :
- La définition de cas selon l' OMS (13) ;
- Tout cas de cholera ayant fait l'objet d'une admission au
CTC Katuba et Kenya, ayant marqué son accord de participation
après la sortie du CTC et dont le nom est repris dans le registre des
malades ;
- Seuls sont pris en compte les patients résidant
à Lubumbashi.
Les témoins
- Un bon moyen de sélectionner un témoin consiste
à questionner une personne de même
sexe dont la différence d'âge n'excède cinq
ans, habitant dans une parcelle voisine ou sur la même avenue et qui a
accepté volontiers l'interview (14) ;
- Sujet sans antécédent de cholera ou de
diarrhée quelconque depuis le début de l'épidémie
;
- Sujet résidant à Lubumbashi.
2.2.3. Critères d'exclusion
Les critères d'exclusion ont été :
Les cas
- Tout sujet ne répondant pas à la
définition de cas du cholera selon l'OMS ;
- Tout sujet incapable ou ayant refusé de répondre
au questionnaire (petits enfants, cas grave, malade
décédé) ;
- Tout sujet en transit dans la ville.
Les témoins
- Tout sujet avec une description des symptômes
évoquant une suspicion du cholera ou de diarrhée ;
- Tout sujet incapable ou ayant refusé de répondre
au questionnaire d'enquête ; - Tout sujet non résident à
Lubumbashi.
2.2.4. Echantillonnage
Nous avons appliqué un échantillonnage
stratifié proportionnel au premier degré puis, un
échantillonnage systématique au second degré(42,43) .La
taille de l'échantillon a été calculée à
l'aide de la fonction stat calc du logiciel épi info version 3.3.2 en
tenant compte des paramètres suivants (33) :
- seuil de signification : 5% ;
- proportion des non malades pour un facteur étudié
: 50% ;
- proportion des malades pour un facteur étudié :
60% ;
- puissance : 80% ;
- beta :20 %;
- intervalle de confiance:95%;
- un cas pour un témoin.
De ce qui précède, la taille de
l'échantillon est constituée de 407 cas de cholera et 407
témoins. Ce qui fait ressortir un total de 814 sujets examinés.
S'agissant d'une enquête rétrospective, il n'y a pas eu des
données manquantes car, nous avons eu la possibilité de remplacer
automatiquement un cas par un autre qui se trouve dans les mêmes
conditions.
2.2.5. Sources d'information
La réalisation de notre étude a eu pour sources
d'information : - Registre des malades des CTC ;
- Questionnaire d'enquête ;
- Rapport du quatrième bureau de surveillance
épidémiologique de l'IPS /Katanga.
Dans cette perspective de recueil d'informations de
terrain,nous avons recruté cinq étudiants de première
licence de l'école de santé publique de l'Université de
Lubumbashi. Une formation a été organisée à leur
intention pour la compréhension de chaque item de notre questionnaire
d'enquête (voir annexe 1) .Ce questionnaire a été
pretesté dans la zone de santé de Kenya et corrigé pour
l'adapter en fonction des difficultés rencontrées sur terrain .Un
calendrier a été élaboré pour la descente sur
terrain proprement dite. Une supervision ainsi qu'un audit de la qualité
des données ont été assurés quotidiennement pour
garantir, la fiabilité des données. Une collation a
été remise à chaque enquêteur pour soutenir l'effort
de terrain.
2.2.6. Analyse des données
Après compilation et encodage des données,
l'analyse a été effectuée à l'aide du logiciel
epi-info version 3.3.2. en recourant aux mesures d'association suivantes (42)
:
> Rapport de cote s'appelle aussi odds
ratio.
Le lien entre l'exposition au facteur de risque et le cholera
est d'autant plus fort que la valeur odds ratio est élevée
(force de l'association) .Si OR est égal
à 1 donc le facteur étudié est sans effet chez les cas ;
si OR est supérieur à 1 donc le facteur étudié est
un facteur de risque. Par contre si OR est inférieur à 1 donc le
facteur étudié est un facteur de protection.
> Intervalle de confiance à 95 %
Si la valeur 1 n'est pas comprise dans l'intervalle de
confiance 95% de l'odds ratio au seuil 5%, l'association est statistiquement
significative entre le facteur étudié et le cholera
(jugement de signification).
~ p value désigne le degré de
signification
Si p value est inférieur à 0,05, la
différence est significative.
Pour certaines données, nous avons établi des
tableaux ou graphiques pour une meilleure compréhension à l'aide
du tableur excel.
Etant donné la pluralité des variables sous
examen, la détermination de la qualité d'association entre les
facteurs de risque et le résultat du diagnostic a été
réalisée en recourant au tableau de contingence et par
application du test de khi deux. Dans le test précité,
l'hypothèse nulle demeure l'indépendance ou l'absence d'influence
ou d'association entre les différents facteurs de risque sous examen et
le résultat binaire du diagnostic.
.
III. RESULTATS
3.1. DESCRIPTION DE L 'EPIDEMIE
3.1.1. Situation du cholera à Lubumbashi durant
le premier trimestre 2008
Pendant la période de notre étude, les CTC de
Katuba et Kenya ont enregistré un total de 2758 cas de cholera dont 44
décès soit une létalité de 1,59 %. Parmi les 2758
cas, 27 étaient des non résidents soit 0,9% et 2731 cas
étaient des résidents soit 99,02% dont notre échantillon a
été tiré (fig. 1) .Durant la première semaine, la
saturation de la prise en charge au niveau du CTC Kenya a entraîné
l'augmentation des cas et des décès à la sixième
semaine suivie de leur diminution à la suite de l'instauration d'un
deuxième CTC au niveau de la zone de santé de Katuba.
\

D é
c è s
C a s
450
400
350
300
250
200
150
100
Cas Décès
50
0
227
3 9 3 2 4 10 5 0
S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S13
276 261
350 317
404
Semaines
310
184
0
124
4
91 101
3 1
67
0
46
Fig. 1. Evolution des cas et décès par
semaine dans la ville de Lubumbashi durant le premier trimestre
2008
3.1.2. Distribution de l'échantillon en fonction
de l'âge
Du tableau III, sur un total de 814 personnes que compte
notre échantillon, il ressort que l'âge moyen est de 21,9#177;16,5
ans, l'âge médian est de 19 ans, le premier quartile 25% est de
7,5ans, le troisième quartile 75% est de 32 ans, l'âge modal est
de 10 ans et l'âge maximal est de 72 ans.
Tableau III: Répartition des sujets selon
l'age.
EFFECTIF MIN 25% MEDIAN MOYENNE ECART 75% MODE MAX
TYPE
814 1 7,5 19 21,9 16,5 32 10 72
3.1.3. Présentation des individus en fonction du
sexe
Sur 814 personnes retenues dans l'échantillon, il y a 480
hommes qui représentent 59% et 334 femmes soient 41%. (fig.2)

59%
41%
Femme Homme
Fig. 2: Répartition des sujets selon le
sexe
3.1.4. Distribution de l'échantillon en fonction
de zone de santé de provenance.
Notre échantillon compte 814 sujets résidents
à Lubumbashi suivant la répartition
ci-dessous :
Kamalondo : 16 sujets (1,9%), Kampemba 180 sujets (22,1%),
Katuba : 352sujets (43,2%), Kenya : 156 sujets (19,2%),
Kisanga : 34sujets (4,2%), Kowe : 4 sujets (0,5%),
Lubumbashi : 12 sujets (1,5%), Mumbumda : 18 sujets (2,2%),
Ruashi : 12sujets (1,5%), Tshamilemba : 10sujets (1,2%) et
Vangu : 20sujets (2,5%). (fig. 3) Les personnes les plus exposées se
recrutent dans les zones surpeuplées notamment à Katuba, Kampemba
et Kenya)
400

350
300
250
200
150
100
50
0
ZONE DE SANTE
Fig. 3. Répartition des sujets selon les
zones de santé de provenance.
3.2. MESURES D'ASSOCIATION
3.2.1. Distribution de l'association entre la source
d'approvisionnement en eau et le statut
Parmi 251 sujets dont la source d'approvisionnement d'eau est
un puits, 139 soit 55,4% ont été affectés par le cholera
et 112 soit 44,6% n'ont pas contracté la maladie. De même, Parmi
563 sujets desservis par le réseau public à travers les robinets,
il se constate que 268 soit 47,6% ont contracté le cholera et 295 soit
52,4% sont restés indemnes. Le fait d'utiliser l'eau de robinet
prédispose également au risque de l'affection autant que ceux qui
utilisent l'eau des puits car il n'y a pas un grand écart entre les cas
et les témoins pour les deux sources d'approvisionnement en eau. L'OR de
1,37 avec un IC a 95%= [1,00-1,86], le KHI carré est de 4,20 avec un p
value<0.05 (Tab. IV).
Tableau IV: Association entre la source
d'approvisionnement en eau et le statut.
|
STATUT
|
|
CAS
|
TEMOIN
|
TOTAL
|
139 268
|
112
295
|
251 563
|
407
|
407
|
814
|
|
OR=1,37 IC95%=[1,00 -1,86] KHI-carré :4,20
p<0,05
3.2.2. Distribution de l'association entre la
consommation des
aliments (puits, tubercules...) exposés par les
vendeurs au bord de la route.
Considérant la consommation des aliments vendus au
bord de la route, le tableau ci-dessous nous donne le constat suivant : il y a
304 cas qui en consomment et 103 que n'en consomment pas parmi les 407 cas. Et
il y a 111 témoins qui en consomment contre 296 qui n'en consomment pas
parmi les 407 témoins. Le fait de consommer des aliments vendus au bord
de la route expose davantage au cholera par rapport à ceux qui
s'abstiennent d'en consommer. Sur 415 sujets exposés à la
consommation des aliments vendus au bord de la route ,304 soit 73,3.% ont
contracté le cholera et 111 soit 26,7% n'ont pas contracté la
dite maladie. Un OR de 7,87 avec un IC 95%= [5,69-10,89], le KHI carré
est de 183,11 avec un p value <0,05 (tab. V).
Tableau V: Association entre la consommation des
aliments exposés au bord de la route et le
statut.

STATUT
CAS
|
TEMOIN
|
TOTAL
|
OUI
|
304
|
111
|
415
|
NON
|
103
|
296
|
399
|
TOTAL
|
407
|
407
|
814
|
|
OR= 7,87 IC 95%= [5,69-10,89] KHI-carré : 183,11
p<0,05
3.2.3. Distribution de l'association entre
l'état d'une latrine et le statut.
Sur un total de 407 cas de cholera, 371 cas ont des latrines
malpropres et 36 latrines propres. Sur un total de 407 témoins, 191 ont
de latrines malpropres contre 216 ayant des latrines propres. Le fait
d'utiliser des latrines malpropres expose davantage au cholera par rapport
à l'utilisation des latrines hygiéniques. Notons que parmi 562
sujets exposés à l'utilisation d'une latrine malpropre ,37 1 soit
66 % ont été affectés par le cholera et 191 soit 34 %
n'ont pas été affectés par cette maladie. Et s'agissant de
252 sujets exposés à l'utilisation des latrines
hygiéniques, 216 soit 85,7 % n'ont pas été affectés
contre 36 seulement soit 14,3 % qui ont été affectés par
le cholera. L'OR est de 11,65. Un IC 95% est de [7,73-17,63], le khi
carré est de 186,22 avec un p value<0,05 (tab. VI).
Tableau VI : Association entre l'état d'une
latrine et le statut

|
CAS
|
STATUT
TEMOIN
|
TOTAL
|
MALPROPRE
|
371
|
191
|
562
|
PROPRE
|
36
|
216
|
252
|
TOTAL
|
407
|
407
|
814
|
|
OR= 11,65 IC 95 [7,73-17,63] KHI-carré : 186,22
p<0,05
3.2.4. Distribution de l'association entre l'eau de
boisson non traitée (par la filtration, la chloration et/ou
l'ébullition) et le statut
Sur 407 cas, 394 soit 96,8 % consomment l'eau non
traitée et 13 soit 3,2.% l'eau traitée. Sur 407 témoins,
317 soit77,9% consomment l'eau non traitée et 90 soit 22,1% consomment
l'eau traitée. Il se fait que la consommation d'une eau de boisson non
traitée augmente davantage le risque de développer le cholera
qu'une eau de boisson traitée.
L'OR est de 8,6 un IC à 95% de [4,58-16,4], le Khi
carré est de 65,90 avec un p value <0,05 (Tab. VII).
Tableau VII : Association entre l'eau de boisson non
traitée et le statut
STATUT

CAS
|
TEMOIN
|
TOTAL
|
OUI
|
394
|
317
|
711
|
NON
|
13
|
90
|
103
|
TOTAL
|
407
|
407
|
814
|
|
OR=8,6 IC95%= [4,58-16,4] Khi-carré :65,90
p>0,05
3.2.5. Distribution de l'association entre le contact
avec un malade cholérique et le statut.
Sur 407 cas de cholera, 334 cas ont été en
contact avec des sujets affétés par le cholera et 73 n'ont pas
été en contact avec un cholérique. Parmi les 407
témoins, 19 ont été e contact avec un cholérique et
388 ne l'ont pas été .Le fait d'entrer en contact avec un patient
cholérique prédispose davantage au risque de contracter le
cholera par rapport à ceux qui n'ont pas eu de contact avec un
cholérique. L'OR est de 93,43 un IC à 95% de [53 ,77-164,07], le
khi carré de 496,33 avec un p value<0,05(Tab. VIII).
Tableau VIII : ASSOCIATION ENTRE LE CONTACT AVEC UN
CHOLERIQUE ET LE STATUT
STATUT
CAS TEMOIN TOTAL
|
OUI 334 19 353
NON 73 388 461
|
|
TOTAL 407 407 814
OR = 93,43 IC 95% :[53,77-164,07] KHI CARRE 496,633 p
<0,05
3.2.6. Distribution de l'association entre le manque
d'un système d'évacuation des déchets (ordures
ménagères)
Le tableau ci-dessous révèle que parmi les 407
cas de cholera, 333 soit 82 % n'ont pas un système d'évacuation
des déchets contre 74 soit 18 % qui en ont. Sur 407 témoins ,67
soit 16 % ne disposent pas de système d'évacuation et 84% en
disposent. Il se constate que les sujets dotés d'un système
d'évacuation des déchets ne risquent pas de contracter le cholera
autant que les sujets qui en manquent. L'OR est de 22,84 un IC 295 de
[15,63-33,43], le khi -carré est de 374 avec un p value <0,05 (tab.
IX).
Tableau IX: Association entre le manque d'un
système d'évacuation des déchets et statut.
CAS
|
STATUT
TEMOIN
|
TOTAL
|
333
|
67
|
400
|
74
|
340
|
414
|
407
|
407
|
814
|
|
TOTAL
OR= 22,84 IC 95% : [15,63-33,43] khi-carré : 347
p<0,05
3.2.7. Distribution de l'association entre le niveau
d'étude et le statut.
Nous notons que sur les 407 cas de cholera, 97 cas soit 24%
n'ont aucun niveau d'étude et 310 cas soit 76% ont un niveau
d'étude primaire ou supérieur. Chez 407 témoins, 49 n'ont
aucun niveau d'étude (12%) contre 358 avec un niveau d'étude
primaire ou plus(88%).L'OR est de 2,29 un IC à 95 % de [1,54-3,39], le
khi-carré est de 19,23 avec un p value < 0,05 (tab. X)
Tableau X: Association entre niveau d'étude et le
statut.
STATUT
CAS
|
TEMOIN
|
TOTAL
|
97
|
49
|
146
|
310
|
358
|
668
|
407
|
407
|
814
|
|
NEANT

PRIMAIRE OU PLUS
TOTAL
OR = 2,29 IC à 95% : [1,54-3,39] khi-carré
: 19,23 p < 0,05
3.2.8. Distribution de l'association entre le sexe et
le statut.
Le tableau montre que sur 407 cas de cholera il y a 167 sujet
de sexe féminin soit 41% et 240 sujets de sexe masculin soit 59%. Sur
407 témoin, il y a également 167 sujet de sexe féminin
soit 41% et 240 sujets de sexe masculin soit 59% .Le fait d'appartenir à
tel sexe ou tel autre n'a pas d'effet sur la survenue du cholera. L'OR est de
1, un IC à 95%de [0,87-1,15], le Khi-carré est de 0 avec un p
value >0,05 (tab. XI)
Tableau XI : Association entre le sexe et le
statut
STATUT
CAS TEMOIN TOTAL

MASCULIN 240 240 480
FEMININ 167 167 334
TOTAL 407 407 814
OR = 1 IC 95 % : [0,75-1,34] khi-carré : 0 p >
0,05
3.2.9. Distribution de l'association entre la
consommation des tubercules et fruits crus et le statut.
Parmi les 577 sujets qui ont consommé les fruits et
tubercules crus ,347 soit 60,1% ont développé le cholera et 230
soit 39,9% qui n'ont pas développé le cholera. Sur 237 sujets
n'ayant pas consommé les fruits et tubercules crus ,60 soit 25,3% ont
développé le cholera et 177 soit 74,7% ne l'ont pas
contracté. Il se dégage le constat selon lequel le fait de
consommer les fruits ou tubercules crus accroît davantage le risque de
contracter le cholera par rapport à ceux qui n'en consomment pas. L'OR
est de 4,45 ; un IC à 95% de [3,14-6,3 3], le khi- carré est de
81,48 avec p value < 0,05 (tab. XII)
Tableau XII: Association entre la consommation des
fruits et tubercules crus et le statut.

|
CAS
|
STATUT
TEMOIN
|
TOTAL
|
OUI
|
347
|
230
|
577
|
NON
|
60
|
177
|
237
|
TOTAL
|
407
|
407
|
814
|
|
OR = 4,45 IC à 95% : [3,14-6,33] Khi-carré
: 81,48 p < 0,05
3.2.10. Distribution de l'association entre la ration
journalière et le statut.
Considérant le montant dépensé par
chaque ménage pour sa ration journalière, le tableau ci-dessous
nous donne les constats suivants : il y en a 385 cas (95%) dont la ration ne
dépasse pas dix dollars parmi 407 cas de cholera. Par contre chez les
407 témoins il y a 387 soit 95% dont la ration est inférieure ou
égale à dix dollars et 20 soit 5 % dont la ration est
supérieure à dix dollars. L'OR est de 0,90 ; un IC à 95%
de [0,46-1,75], le khi-carré est de 0,11 avec p value > 0,05. (Tab.
XIII)
Tableau XIII: Association entre la ration
journalière et le statut.
|
CAS
|
STATUT
TEMOIN
|
Inférieur ou égal a 10$
|
385
|
387
|
Supérieur à 10$
|
22
|
20
|
TOTAL
|
407
|
407
|
|

TOTAL 772
42
814
OR = 0,90 IC 95% :[0,46-1,75] khi-carré 0,11 p
> 0,05.
3.2.11. Distribution de l'association entre le nombre
des pièces par maison et le statut.
Le tableau XIV montre que parmi les 572 sujets vivant dans
des maisons dont le nombre de pièces est inférieur à
trois, 48,8 % soit 279 ont développé le cholera et 51,2 % soit
293 n'ont pas développé le cholera. Sur 242 sujets vivant dans
des maisons dont le nombre des pièces est supérieur ou
égal à trois pièces, 52,9% soient 128 ont
développé le cholera contre 47,1% soient 114 qui n'ont pas
développé la maladie. L'écart entre les cas et les
témoins n'est pas très considérable avec la variation du
nombre des pièces par maison. L'OR est de 0,85, un IC à 95% de
[0,85-1,16], le khi-carré est de 1,15 avec p value > 0,05 (tab.
XIV).
Tableau XIV : Association entre le nombre de
pièces par maison et le statut.
TOTAL
STATUT
CAS
|
TEMOIN
|
TOTAL
|
279
|
293
|
572
|
128
|
114
|
242
|
407
|
407
|
814
|
|
OR = 0,85 IC 95 % : [0,85-1,16] Khi-carré : 1,15
p > 0,05
3.2.12. Distribution de l'association entre le nombre
de personnes par pièce et le statut
Sur les 688 sujets vivant plus de deux dans une chambre ,336
soit 48,8 % sont affectés par le cholera et 352 soit 51,2 % n'ont pas
développé cette maladie. Et sur les 126 sujets vivant à
deux ou moins dans une chambre, 71 soit 56,3 % sont affectés par le
cholera contre 55 soit 43,7% qui n'ont pas contracté la dite maladie. Il
se dégage le fait que le nombre des personnes partageant une même
chambre n'influence pas grandement la survenue du cholera car il n'y a pas un
grand écart d'effectif entre les cas et les témoins L'OR est de
0,77 ; un IC à 95 de [0,50-1,10], le khi-carré est de 240 avec p
value > 0,05 (tab. XV)
Tableau XV : Association entre le nombre moyen des
personnes par pièce et le statut
|
STATUT
CAS
|
> 2
|
336
|
= 2
|
71
|
TOTAL
|
407
|
|

TEMOIN TOTAL
352 688
55 126
407 814
OR = 0,77 IC 95% : [0,50-1,10] KHI-carré = 2,40 p
> 0,05.
3.2.13. Distribution de l'association entre le manque
d'utilisation de lave-
mains [= eau courante + savon pour se laver les mains
avant le repas et après les selles] et le statut
Le tableau XVI montre que sur 407 cas de cholera, 389 soit
95,6% n'utilisent pas un lave-mains et 18 soit 4,4% l'utilisent.
Considérant les 407 témoins, il y a 264 soit 64,9% n'utilisent
pas de lave-mains et les 143 soit 35,1% y recourent .Il se révèle
que le manque d'utilisation d'un lave-mains prédispose plus des sujets
à développer le cholera que son utilisation. L'OR est de 11,74 un
IC à 95% de [6,83-20,29], le khi-carré est de 120,98 avec p value
< 0,05 (tab. XVI).
Tableau XVI: Association entre l'utilisation d'un
lave-mains et le statut.
TOTAL
OR = 11,74
STATUT
CAS
|
TEMOIN
|
TOTAL
|
389
|
264
|
653
|
18
|
143
|
161
|
407
|
407
|
814
|
IC 95 : [6,83-20,29],
|
Khi-carré : 120,98
|
p < 0,05
|
|
3.2.14. Distribution de l'association entre le
système de conservation de l'eau de boisson.
Parmi les 407 cas de cholera, 169 soit 4 1,5% conservent
l'eau de boisson dans des seaux ou des bassins et 238 soit 58,5% la conservent
dans des bidons ou fûts. Sur les 407 témoins, 71 soit 17,4%
conservent dans des bassins ou seaux ; 336 soit 82,6% la conservent dans des
bidons ou fûts. L'OR est de 3,36. Un IC à 95° de [2,40-4,70],
le khi-carré est de 56,75 avec p value < 0,05(tab. XVII).
Tableau XVII: Association entre le système de
conservation de l'eau de boisson et le statut
|
CAS
|
STATUT
TEMOIN
|
SEAU OU BASSIN
|
169
|
71
|
BIDON OU FUT
|
238
|
336
|
TOTAL
|
407
|
407
|
|

TOTAL 240
574 814
OR = 3,36 IC 95% : [2,40-4,70] Khi-carré = 56,75
p < 0,05
IV. DISCUSSION
Notre travail a pour objectif, celui d'étudier les
facteurs de risque qui sont à la base de la survenue de
l'épidémie de cholera à Lubumbashi et proposer une
stratégie adéquate de lutte afin de contribuer à
l'amélioration de l'état de santé de notre population.
En ce qui concerne l'âge des patients (Tableau III), il
s'observe que l'âge moyen des sujets affectes par le cholera est de
21,9#177;16,5 ans. Pour certains auteurs, l'âge moyen était de 27
ans et 8 mois à Madagascar en 2001(28). Cependant, une étude sur
les facteurs de propagation de l'épidémie de choléra au
Mali en 2003, l'épidémie a touché tous les âges
à partir de 1 an avec une prédominance de la tranche d'âge
de 20 ans qui semble être la plus mobile dans ces régions.
L'âge médian est de 24 ans (26). De même notre étude
a montré que l'âge minimal est de 1 an et que l'âge le plus
touché est celui des enfants de 10 ans et l'âge médian est
de 19 ans. Dans une étude effectuée en Inde, la moitié des
cas étaient des enfants des moins de 10 ans (50). En 2004, une
étude réalisée à Dakar a montré que
l'âge moyen était de 30 ans (30). Il découle de ces
constatations que l' 'âge des sujets susceptibles d'être
frappés par le cholera est variable d'un pays à un autre.
S'agissant du sexe (Figure 2), les études
précédentes de Madagascar et de Dakar ont donné
respectivement les sex ratio de 1 et 1,33 .Notre étude a trouvé
un sex ratio de 1,43. Cela traduit que les hommes ont 1,43 fois plus de risque
de contracter le cholera que les femmes (28,30). Dao et coll. ont trouvé
que le sex ratio est de 1,03 en faveur des hommes dans une étude
effectuée au Mali en 2005 (26). Dans tous les cas, nous avons
trouvé qu'il y a une surreprésentation des hommes sauf au
Madagascar qui peut également faire l'objet d'une étude
ultérieure.
Concernant la provenance des sujets des malades, Diop et ses
collaborateurs ont décrit, dans une étude réalisée
en 1991 sur le choléra à Dakar, que cette maladie du péril
fécal, s'est toujours développée dans les quartiers
densément peuplés avec d'importants problèmes
d'hygiène, d'eau et d'assainissement entretenant des relations
commerciales avec des espaces « sources » (45,49). Cela a
été également décrit au Bengladesh et à
Douala (29,37). Au regard de l'allure de la tendance de la fréquence des
cas observée dans les zones de santé de Katuba,
Kampemba et Kenya, le nombre des cas de cholera est
proportionnel à l'importance démographique (Tableau I et figure
3).
Concernant la source d'approvisionnement en eau de
consommation et en analysant les mesures d'association, nous avons retenu des
facteurs de risque sur base de l'interprétation de l'OR, l'IC à
95% et le p value. La source d'approvisionnement montre dans notre étude
que L'OR= 1,37. Cela traduit que la probabilité d'être
exposé au cholera est 1,37 fois plus élevée chez les
personnes qui boivent l'eau de puits que chez celles qui boivent l'eau du
robinet. L'IC ne contient pas 1 d'où le test est significatif. Le KHI
carré est significatif car p est inférieur à 0,05. Nous
rejetons l'hypothèse nulle (H0) d'indépendance au profit de
l'hypothèse alternative (H1).
Le seul fait d'être relié au réseau de
distribution d'eau ne suffit pas à enrayer un processus
épidémique (28). Ceci notamment, compte tenu du
phénomène « KISHIMPO » (41). Il s'agit d'un puits
creusé aux dépens d'une fuite créée sur le trajet
de la tuyauterie du réseau de distribution d'eau pour desservir certains
quartiers privés d'eau. Ceci a pour conséquence de drainer en
aval de microbes du fait que cette source artificielle n'est pas
aménagée pour donner de l'eau potable. Cela a pour
conséquence de perturber la régularité de la distribution
d'eau et la détérioration de la qualité de cette
dernière.
Shapiro et coll. ont montré dans leur étude en
1999 que l'eau reste considérée comme un facteur fondamental de
responsabilité épidémique (40). Dans une l'étude
réalisée au Mali en 2005 par Dao et Coll. sur les facteurs de
propagation, la manque d'eau potable été retenu comme un facteur
de risque de cholera (26). De même, les maisons sans eau courante au
Brésil avaient un taux d'attaque supérieur (38).
Selon les résultats de notre étude, la
consommation des fruits, tubercules et aliments étalés au sol par
les vendeurs au bord de la route expose 7,87 fois plus au risque de contracter
le cholera. Mais à Mbuji- Mayi,le fait de manger les arachides et les
beignets vendus sur la route expose 3,26 fois plus au risque de contracter le
cholera (OR=3,26) (19). Le fait de manipuler les aliments par les vendeurs ou
les acheteurs peut être également une source de contamination.
De même, l'inexistence d'une latrine hygiénique
expose 11,65 fois plus au risque de contracter le cholera dans notre
étude. Par contre, dans l'étude réalisée à
MBUJI-MAYI, l'exposition est de 2,47 fois plus de risque de contracter le
cholera (OR=2,47) (19). Cette association serait due au rôle de vecteur
des maladies jouées par les mouches (29). Au mali, les matières
fécales sont parfois éliminées dans les fosses septiques
qui ne sont pas bien protégées ou sont carrément
déversées dans de rivières ou emportées par les
eaux de ruissellement (26). Dans les mêmes conditions de notre
étude, les « kishimpo » sont la cible de ces eaux usées
suite à la difficulté d'évacuation d'eau lors de saisons
des pluies. Cela est aussi déploré au Comores (11). Par ailleurs,
les zones d'aisance sont souvent proches des points d'eau, le risque de
contamination de la nappe phréatique est tout aussi possible (28).
Le manque de traitement de l'eau de boisson est retenu comme
facteur de risque dans notre étude. Le recours à l'utilisation de
l'eau de boisson non traitée expose 8,6 fois plus au risque de
contracter le cholera à Lubumbashi (OR=8,6).A Pohnpei, la
présence d'une solution de chlore s'est révélé
être protecteur. (OR<1)(48). Le fait de bouillir l'eau est
également une méthode pour la débarrasser des microbes
nuisibles à la santé (31).
Par ailleurs, selon notre étude, le contact avec un
cholérique expose 93,4 fois plus au risque de contracter la maladie
(OR=93,4). A Mbuji Mayi, L'OR pour ce facteur est de 5,370 (19). Shapiro et al
ont trouvé au Kenya une association entre le fait d'avoir reçu
des aliments de quelqu'un qui a une diarrhée aqueuse et le cholera (40).
Il y a également d'autres contextes au cours desquels, on peut entrer en
contact avec un cholérique notamment lors des rites funéraires,
des visites, et des soins (17,26,28) .
Le manque d'un système d'évacuation de
déchets (ordures ménagères) expose 22,84 fois plus au
risque de contracter le cholera. (OR=22,84). Ceci est souvent à
l'origine des conditions d'hygiène précaire telle que
identifiée à Madagascar et à Douala (28,29).Ipso facto,
les mouches trouvent un milieu propice pour leur développement ainsi que
toutes les conséquences qui en découlent dans un environnement
précaire. Dans l'étude effectuée à Mbuji Mayi, la
présence des mouches autour de repas expose 2,88 fois plus au risque de
contracter le cholera (OR=2,88) (19).
Le faible niveau d'étude a montré qu'il expose
à 2,29 fois plus au risque de contracter le cholera (OR=2,29). D'autres
travaux l'avaient déjà identifié comme facteur de risque,
notamment celui de Renaud Piarroux aux Comores en 1998 ainsi que celui de Ali
et al au Bengladesh en 2002 (11,37).De plus, Quick et al ont montré que
les connaissances de la population sur les moyens de prévention du
cholera est un facteur protecteur (OR=0,2 ; IC 95% = 0,1-0,8) (47).
La consommation des aliments crus a pu être
identifiée comme exposant 4,45 fois plus au risque de contracter le
cholera dans notre étude (OR= 4,45). Quick et coll. ont identifié
ce facteur au Salvador avec un OR de 7,0 et un IC à 95% de 1,4 à
35,0. Le vibrio cholerae peut survivre à la surface des aliments pendant
5 jours à la température ambiante et jusqu'à 10 jours
à 5-10°C (47). Dans une étude réalisée en
Colombie- britannique, la consommation des fruits de mer crus ou insuffisamment
cuits a été identifiée comme facteur de risque (27). KIRK
et AL ont identifié comme facteur de risque le fait de garder les repas
non couverts (OR>1) (48).
Exceptionnellement, le sexe n'a pas d'effets sur la survenue
du cholera à cause du fait que l'OR est de 1 d'après notre
étude. Nous n'avons pas trouvé dans la littérature
d'autres études à ce sujet. Les facteurs tels que la ration
journalière, le nombre de pièce par maison, le nombre de
personnes par pièce se sont révélés comme facteurs
protecteurs car leur OR est inférieure à 1.
Cependant, le manque d'utilisation de lave-mains,
c'est-à-dire la non utilisation, de l'eau courante, du savon ou de
bassins différents, avant de manger ou après les selles expose
11,71 fois plus au risque de contracter la maladie. D'autres études
l'ont également attesté. En effet :
> Rodrigue et coll. ont montré que :
o Avoir un savon dans la maison (OR=0,3 ; IC=0,1-0,8) ;
o Ne pas manger avec les doigts (OR<1),
Constituent ainsi des facteurs protecteurs (17).
> Michael et coll. ont décrit en le fait que se
laver les mains avec du savon avant le repas familial est un facteur
protecteur en Afrique de l'ouest (OR=0,2 ; IC=0,02-0,96) (46).
> Kirk et coll. ont trouvé que le fait de se laver
les mains après avoir été à la toilette et avant de
manger, la disponibilité du savon dans la cuisine ainsi que
l'utilisation de 2 ou plus de bassins pour se laver les mains sont des facteurs
protecteurs (OR <1) (48). Paradoxalement, une étude
réalisée à Mbuji Mayi a montré que le fait de ne
pas se laver après avoir été à la toilette est
facteur protecteur (OR=0,3 1). Ce qui est contraire à la
littérature (19).
Abordant le système de conservation de l'eau, notre
étude a montré que la conservation de l'eau dans un seau ou
bassin ou encore dans un récipient à collet non étroit
expose 3,36 fois plus au risque de contracter la maladie (OR : 3,36).Cette
forme du récipient présente une susceptibilité à
une contamination chaque fois qu'on y trempe les doigts pour tenter de puiser
de l'eau. A Mbuji Mayi, ce même facteur a eu un OR de 2,53 contre un OR
de 3,7 en Guinée Bissau (17,19).D'où l'utilisation d'un
récipient à collet étroit tel qu'un bidon ou un fût
constitue un facteur protecteur. C'est le cas pour l'étude
réalisée à Pohnpei (48). A Salvador, boire de l'eau en
dehors du ménage expose 8,8 fois plus au risque de contracter le
cholera. C'est un facteur de risque (OR=8,8 ; IC à 95%= 1,7-44,6) (47).
Ceci est justifié par le fait qu'on ne sait pas les habitudes de chaque
maison en matière de conservation de l'eau. Pire encore l'eau du lac ou
d'une rivière ne présenterait aucune garantie car ces
réserves constituent les espaces « sources » qui jouent le
rôle de foyers de départ des épidémies mais aussi de
« sanctuaires » de la maladie en période d'accalmie (45).
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Le choléra demeure un problème majeur de
santé publique dans les pays en voie de développement en
général et à Lubumbashi en particulier.
> POINTS FORTS :
. Notre étude a détecté les facteurs
suivants comme favorisant la propagation du choléra à
lubumbashi.
· Contact avec un malade cholérique ;
· Manque de système d'évacuation des
déchets ;
· Manque de l'eau courante et du savon pour se laver les
mains avant les repas et après les selles ;
· Manque des latrines hygiéniques ;
· Absence de traitement de l'eau destinée à
la boisson ;
· Consommation des aliments exposés au bord de la
route par les vendeuses ;
· Consommation des fruits, tubercules et aliments crus ;
· Conservation de l'eau de boisson dans un récipient
avec un collet non étroit ;
· Analphabétisme ;
· Consommation de l'eau de puits.
> POINTS FAIBLES :
Une modélisation par régression logistique n'a pas
été appliquée afin de contrôler des facteurs
confondants.
> OPPORTUNITES :
Les acteurs de terrain peuvent capitaliser les acquis de cette
étude pour orienter leurs interventions en amont plutôt qu'en
aval.
> CONTRAINTES :
Les contraintes matérielles et organisationnelles n'ont
pas permis la réalisation de cette étude cas témoins dans
le délai imparti.
> RECOMMANDATIONS
Ces différents facteurs de risque sont vulnérables
par l'engagement de toute la population.
· A la population : de changer de comportement en adaptant
des pratiques clés telles que : o Prendre toutes les précautions
dès qu'on est en contact avec un cholérique ; o Rendre disponible
une poubelle ou un trou à ordure pour l'évacuation des
déchets
(ordures ménagères) ;
o Utilisation obligatoire de lave-mains;
o Construire une latrine hygiénique et une fosse
septique bien protégée ; o Veillez à ce que l'eau de
boisson soit bouillie, soit chlorée ou filtrée ; o Eviter la
consommation des aliments exposés au bord de la route par les
vendeuses ;
o Eviter de consommer les aliments crus ;
o Conserver l'eau à boire dans un récipient
à collet étroit.
· Aux autorités sanitaires : de poursuivre sans
désemparer la surveillance épidémiologique et d'esquisser
un plan de communication, pour le changement de comportement à travers
les messages clés adaptés aux facteurs de risque
identifiés.
· Aux autorités politico administratives : de
respecter, protéger et satisfaire le droit des personnes à l'eau
de boisson saine et à l'assainissement en tant que droit fondamental de
l'être humain.
· Aux chercheurs : de poursuivre la présente
étude avec une recherche expérimentale à travers l'analyse
de l'eau qui est desservie à la population (par rapport aux normes).
· Aux partenaires : de concevoir une étude de
faisabilité en vue de réhabiliter, de construire,
d'aménager les différents points d'eau dans une perspective
d'améliorer la couverture en eau potable.
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ANNEXE
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE SUR LES FACTEURS DE RISQUE DU
CHOLERA A LUBUMBASHI.
1. IDENTIFICATION
N° INITIAL DU NOM
STATUT : CAS/TEMOIN-
2. DETERMINANTS BIOLOGIQUES
AGE SEXE : MASCULIN / FEMININ
3. PROMISCUITE
> ADRESSE :
> NOMBRE DES PERSONNES PAR PIECE :>2 /=2
> SEJOUR EN DEHORS DE LUBUMBASHI : OUI/NON
> NOMBRE DES PIECES PAR MAISON :<3 / =3
> CONDITION DE SEJOUR : FAMILLE/CAMPING/AUTRE A PECISER >
CIRCONSTANCE : CONTACT DIRECT/CONTACT INDIRECT
4. CONDITIONS HYGIENIQUES
> SOURCES D'APPROVISIONNEMENT D'EAU : PUITS / ROBINET >
TRAITEMENT DE L'EAU : OUI/NON
> SYSTEME DE CONSERVATION DE L'EAU : SEAU OU BASSIN/BIDON OU
FUT
> EXISTENCE D'UN SYSTEME D'EVACUATION DES DECHETS (ORDURES
MENAGERES) : OUI/NON
> UTILISATION D'UN LAVE-MAINS : OUI /NON
> ETAT DES LATRINES : HYGIENIQUE/MALPROPRE
> CONSOMMATION DES FRUITS ET TUBERCULES CRUS : OUI/NON
> CONSOMMATION DES ALIMENTS EXPOSES PAR LES VENDEURS AU BORD
DE LA ROUTE : OUI/NON
5. NIVEAU DE VIE
> RATION JOURNALIERE : = 10$ / >10$
> NIVEAU D'ETUDE : NEANT/PRIMAIRE OU PLUS
> PROFESSION : ELEVE OU ETUDIANT/FONCTIONNAIRE/COMMERCANT OU
VENDEUR/CHOMEUR/SANS EMPLOI
6. DIVERS
> RELIGION : CHRETIENNE / MUSULMANNE > ANTECEDENT DE
CHOLERA : OUI/NON
> CTC : KATUBA/KENYA
> ZONE DE SANTE :
TABLE DES MATIERES
DEDICACE III
AVANT PROPOS IV
LISTE DES ABREVIATIONS V
RESUME VI
INTRODUCTION 1
0.1. ETAT DE LA QUESTION 1
0.2. PROBLEMATIQUE 3
0.3. HYPOTHESE 4
0.4. INTERET DU SUJET 5
0.5. OBJECTIFS 5
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL 5
I.GENERALITES 7
1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS 7
1.2. EPIDEMIOLOGIE 9
1.3. ETIOLOGIE 10
1.4. PHYSIOPATHOLOGIE 10
1.5. CLINIQUE 10
1.6. PARACLINIQUE 11
1.7. EVOLUTION 11
1.8. PREVENTION 11
1.9. TRAITEMENT 12
II.LES FACTEURS DE RISQUE 13
2.1. DETERMINANTS ECONOMIQUES 13
2.2. DETERMINANTS DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOLOGIQUES 13
2.3. DÉTERMINANTS GÉOGRAPHIQUES, ÉCOLOGIQUES
14
2.4. DETERMINANTS SANITAIRES 15
2.5. DÉTERMINANTS HISTORIQUES 16
2.6. DÉTERMINANTS BIOLOGIQUES 16
2.7. DETERMINANTS EPIDEMIOLOGIQUES 16
2.8. DETERMINANTS ANTHROPOLOGIQUES 17
2.9. DETERMINANTS POLITIQUES 17
CONCLUSION 17
I.DESCRIPTION DU DISTRICT SANITAIRE DE LUBUMBASHI
19
1.1. INTRODUCTION 19
1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE 19
1.3. RESSOURCES HUMAINES 20
1.4. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE 21
1.5. SITUATION SOCIOCULTURELLE 21
1.6. DONNEES SANITAIRES 21
II.MATERIELS ET METHODES 23
1.1. MATERIELS 23
1.2. METHODES 23
III.RESULTATS 29
3.1. DESCRIPTION DE L'EPIDEMIE 29
3.2. MESURES D'ASSOCIATION 32
IV.DISCUSSION 46
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 51
REFERENCES 53
ANNEXE 57
TABLE DES MATIERES 59
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