INTRODUCTION
Il existe un très grand nombre d'entreprises publiques
dans les pays en voie de développement en général et dans
les pays africains en particulier. Ces entreprises exercent dans tous les
secteurs clés de l'économie nationale comme le transport, la
communication, l'énergie, la sécurité sociale, etc.
La sécurité sociale peut être
définie comme l'ensemble de la protection que la société
accorde à ses membres, grâce à une série de mesures
publiques, contre le dénuement économique et social où
pourraient les plonger, en raison de la disparition ou de la réduction
sensible de leur gain, la maladie, la maternité, les accidents du
travail et les maladies professionnelles, le chômage,
l'invalidité, la vieillesse et le décès du travailleur.
Ainsi, le besoin de sécurité sociale existe et est
inhérent à toute société dans laquelle nous vivons.
Les travailleurs ont besoin d'une protection contre le risque d'une perte de
revenus en cas d'incapacité de travail ou de chômage. Les
employeurs ont besoin de la sécurité sociale pour disposer d'une
main d'oeuvre productive. Les retraités ont besoin d'une
sécurité du revenu pour jouir pleinement d'une retraite
satisfaisante. De plus, la déclaration universelle des droits de l'homme
(1948) en son article 22 proclame que « toute personne, en tant que
membre de la société, a droit à la sécurité
sociale ». C'est pourquoi, la sécurité sociale est
devenue dans la plupart des pays une affaire de l'Etat. Au Bénin, cette
tendance s'est manifestée au départ par la création de la
Caisse de Compensation qui a évolué pour donner naissance
à l'Office Béninois de Sécurité Sociale avant de
devenir Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale sur le
plan conjoncturel au cours des vingt dernières années, a
évolué dans un environnement instable en perpétuelle
mutation. En effet, la crise économique observée depuis le
dernier choc pétrolier de 1974 a maintenu dans la récession la
plupart des économies africaines. La croissance économique qui
devrait permettre aux institutions de sécurité sociale de faire
face à l'augmentation de leurs charges n'est pas suffisante. Au
contraire, on observe une baisse continue d'activité, qui entraîne
la fermeture des entreprises, réduit le nombre de cotisants, donc le
niveau des ressources, alors que le volume des prestations de la CNSS ne cesse
de croître. Aussi, la crise économique de 1989 et la
dévaluation du franc CFA intervenue en janvier 1994 sont elles venues
aggraver la situation. Comme bon nombre d'entreprises publiques, la CNSS avait
rencontré beaucoup de problèmes de gestion : gestion
fantaisiste, techniques de gestion inappropriées, procédures
bureaucratiques, navigation à vue, etc.
Aujourd'hui, même si la situation financière de
la CNSS reluisante, il est important d'adopter une attitude de gestion pouvant
garantir d'une part, l'équilibre financier face aux épreuves les
plus rudes, et d'autre part la qualité de service et la satisfaction des
«clients« de la CNSS. Le manager d'une entreprise publique comme la
CNSS doit être en mesure de piloter de manière plus fine les
activités, en ayant à ses côtés des outils qui
doivent l'aider à maintenir le cap, l'alerter en cas de dérive et
l'aider à prendre des décisions pour corriger la trajectoire. A
travers la définition d'objectifs précis, le respect des
principes élémentaires de gestion et surtout la mise en place
d'un système de mesure des performances ne permettront-ils pas aux
dirigeants de la CNSS d'éviter de « naviguer à
vue » ?
C'est dans cette optique que le présent travail se veut
être une contribution au développement de la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale. Il se focalise sur le thème
suivant :
« CONTRIBUTION A LA MISE EN PLACE D'UN
SYSTEME DE MESURE DES PERFORMANCES DANS UNE ENTREPRISE PUBLIQUE : Cas de
la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale ».
Le présent mémoire s'attellera à
présenter le cadre et la dimension théorique de l'étude
puis, procéder à la proposition d'un système de mesure de
performances qui vise la performance globale à travers des indicateurs
financiers et non financiers.
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