INTRODUCTION
Les volailles présentent de nombreuses
particularités anatomiques et physiologiques par rapport aux
mammifères. En effet, malgré la très grande
hétérogénéité entre les différentes
espèces aviaires, l'appareil digestif des volailles reste marqué
par l'adaptation au vol, même chez les espèces qui ont perdu cette
aptitude. Cette adaptation morphologique et fonctionnelle se trouve au niveau
de la totalité des appareils et plus particulièrement l'appareil
digestif. Le tube digestif malgré les différences de
régime alimentaire est doué d'une grande capacité
d'absorption qui permet de découvrir le métabolisme basal
élevé de cette espèce.
PREMIERE PARTIE
ETUDE ANATOMIQUE
Rappel
Anatomiquement l'appareil digestif des oiseaux est
constitué par: un bec, une cavité buccale dépourvue de
dents, un gosier, un oesophage, un jabot, des estomacs sécrétoire
et musculaire, l'intestin débouchant dans le cloaque puis l'anus. Il
comprend bien sûr toutes les glandes annexes : le foie et le
pancréas. (VILLATE. D 2001; BRUGERE. H cité par BRUGERE-PICOUX.
J et SILIM. A 1992).
Figure 1 vue latérale du tractus digestif du
poulet après autopsie (VILLATE. D 2001).
1. REGION CRÂNIALE DU TUBE DIGESTIF
1.1 LE BEC
Le bec est utilisé avant tout pour la préhension
des aliments, il offre une grande diversité de formes dans la classe des
oiseaux qui est souvent le reflet d'une adaptation à un régime
alimentaire particulier. Le bec lamellé du Canard lui permet de filtrer
la vase. Le bec cylindrique et très long de la Bécasse lui permet
de rechercher des vers et les larves dans le sol. Les becs forts et coniques
(Poules, Dindons, Canaris, etc....) sont les moins spécialisés
mais témoignent plutôt d'un régime granivore. La forme du
bec est un des éléments importants utilisés pour la
classification scientifique ou taxonomie des oiseaux.
La partie visible du bec est une production cornée ou
rhamphothèque. Au même titre que les griffes, sa croissance est
continue. Elle doit être compensée par une usure
régulière par frottement des deux mâchoires entre elles,
sur les aliments ou sur des objets non comestibles.
Le bec est composé de deux parties : dorsalement
la maxille ou mandibule supérieure ; ventralement la mandibules ou
mandibule inférieure (ALAMARGOT. J 1982).
1.1.1 La maxille
Le squelette de la maxille est constitué principalement
de l'os prémaxillaire. Il est recouvert d'une production
cornée : la rhinothèque. La maxille est perforée de
deux narines qui sont protégées par un opercule chez la Poule et
le Pigeon, par des plumes raides chez le Canari. Chez la Perruche et les
Rapaces diurnes, les narines sont incluses dans une production charnue et
lisse : la cire.
La maxille est légèrement mobile par rapport au
crâne chez tous les oiseaux mais surtout chez les Canaris, les Perroquets
et les Perruches (ALAMARGOT. J 1982).
1.1.2 La mandibule
Le squelette de la mandibule est constitué de l'os
dentaire.
Il est recouvert de la gnathothèque,
généralement moins développée que la
rhinothèque. La mandibule est articulée avec le crâne par
l'intermédiaire de l'os carré (ALAMARGOT. J 1982).
Figure 2 les différents becs des volailles
(VILLATE. D 2001).
1.2 LA CAVITE BUCCALE ET LA LANGUE
1.2.1 La cavité buccale
Elle est limitée rostralement par les bords (ou tomies)
et caudalement par le pharynx. Les limites avec le pharynx sont difficiles
à préciser anatomiquement (d'ou le nom de buccopharynx ou
d'oropharynx donné à l'ensemble bouche et pharynx).Elle ne
possède ni lèvres, ni dents.
La cavité buccale est recouverte d'un
épithélium muqueux, sauf dans sa portion rostrale ou le
revêtement est corné (rhamphothèque).
Le plafond de la cavité buccale est fendu
longitudinalement par la fissure palatine. C'est dans cette fissure que
débouchent les deux choanes (voies respiratoires) qui sont
séparées par l'os vomer.
Chez certaines espèces (Corvidés, etc....et
surtout Pélicans) le plancher de la cavité buccale est extensible
et peut servir au maintien des aliments en formant la poche gulaire. Les
oiseaux n'ont pas de voile du palais ; seul le palais dur existe. Il
possède cinq rangées de papilles filiformes chez la poule
(ALAMARGOT. J 1982).
1.2.2 La langue
Organe mobile situé sur le plancher de la cavité
buccale, la langue présente une grande variabilité de taille, de
forme et de motilité dans la classe des oiseaux. Triangulaire
(sagittée) chez la poule, elle est limitée en arrière par
des papilles filiformes cornées et possède à son apex un
pinceau de soies tactiles. Elle est recouverte d'un épithélium
corné qui lui donne une apparence dure. Elle est soutenue par l'appareil
hyoïdien (os et cartilages) et renferme l'entoglosse. Ses muscles
intrinsèques rudimentaires lui confèrent une souplesse
très réduite
(ALAMARGOT. J 1982).
1.3 LES GLANDES SALIVAIRES
Sont groupées en massifs éparpillés.
Chaque glande possède plusieurs fins canaux excréteurs, soit une
centaine en tout. On distingue les glandes mandibulaires, palatines,
maxillaires, sublinguales, linguales, angulaires, cricoaryténoïdes,
et sphénoptérygoïdes. Les glandes salivaires sont
réduites chez certains oiseaux (Canards). La salive de la Poule
possède une amylase mais son rôle essentiel est de lubrifier et
de ramollir les aliments.
(ALAMARGOT. J 1982).
Figure 3 les glandes salivaires de la poule (VILLATE.
D 2001).
1.4 LE PHARYNX
Le pharynx est le carrefour du tube digestif et des voies
respiratoires. C'est un organe difficile à délimiter chez les
oiseaux (d'ou le nom de buccopharynx). D'un point de vue anatomique, on le
limite rostralement à la dernière rangée de papilles
filiformes du palais (après les choanes) et de la langue, et
caudalement, à l'entrée de l'oesophage, marquée
également d'une petite rangée de papilles. Revêtu d'un
épithélium muqueux simple, le pharynx est en rapport ventralement
avec la trachée par la glotte et dorsalement avec les oreilles moyennes
par une fente médiane, orifice commun aux deux trompes d'Eustache. Chez
la Perruche, cette fente est incluse dans la fissure palatine (ALAMARGOT. J
1982).
1.5 L'OESOPHAGE
L'oesophage est un organe tubuliforme musculomuqueux qui
assure le transport des aliments de la cavité buccale à
l'estomac. Il est situé dorsalement puis à droite de la
trachée dans son trajet cervical. Avant de pénétrer dans
la cavité thoracique chez certaines espèces dont la Poule et le
Pigeon, il se renfle en un réservoir, le jabot. Dans sa portion
intra-thoracique, l'oesophage redevient médian et dorsal à la
trachée. Il dévie vers la gauche après la bifurcation
bronchique (syrinx) puis passe dorsalement aux gros vaisseaux du coeur avec
lesquels il adhère quelque peu. Il se termine dorsalement au foie en
s'abouchant au proventricule.
L'oesophage est tapissé dans toute sa longueur d'une
muqueuse aux plis longitudinaux très marqués. Il possède
une musculature longitudinale interne très développée et
est très dilatable (surtout chez les Rapaces et les oiseaux piscivores)
(ALAMARGOT. J 1982).
1.6 LE JABOT
Le jabot est un élargissement de l'oesophage en forme
de réservoir situé à la base du cou, au ras de
l'entrée de la poitrine. Rudimentaire chez de nombreux oiseaux, il est
bien développé chez nos espèces domestiques (sauf chez le
Canard).Il se présente chez la Poule sous la forme d'un sac ventral
très extensible qui adhère dans sa partie ventrale à la
peau et aux muscles sous-cutanés du cou et dans sa partie caudo-dorsale
aux muscles pectoraux droits. Sa paroi, qui est très mince, a une
musculature (lisse) peu développée mais est riche en fibres
élastiques. (ALAMARGOT. J 1982).
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