Epigraphe
« ... Pouvoir accéder à des sources
sures et suffisantes est indispensable à la survie, au bien-être
et au développement socioéconomique de l'humanité tout
entier.
Nous continuons pourtant à nous comporter comme si l'eau
douce était inépuisable, alors que ce n'est pas le
cas. »
KOFFI ANNAN, Secrétaire Général
des Nations Unies
(1996-2006)
Dédicace
A Dieu Tout Puissant, qui est au-dessus de tout ce qui fut
créé ;
A mon regretté Grand Père MBUYI-Alexandre
TSHAMALA (Mulongeshi)
Je dédie ce travail
Avant propos
Conformément aux dispositions en vigueur
régissant l'enseignement supérieur et universitaire au en
République Démocratique du Congo, la fin d'études
universitaire est sanctionnée par un travail de fin d'études.
A l'issue de nos études, nous nous sentons
obligé d'exprimer notre gratitude à tous ceux qui nous ont
soutenu moralement et matériellement. Nous rendons
particulièrement un hommage sincère à tous les professeurs
dont le Dévouement et les qualifications intellectuelles étendues
nous ont forgé et armé pour la vie.
Nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance
à Monsieur le Professeur Yvon BONGOY MPEKESA qui, en dépit de ses
multiples occupations, a bien voulu assurer la direction de ce travail. Ses
conseils et ses suggestions nous ont été bénéfiques
dans la mesure où ils nous ont permis de parfaire cette étude.
Qu'il daigne trouver ici l'expression de notre profond remerciement.
De même notre reconnaissance s'adresse à Madame
l'Assistante Marie NYANGE NDAMBO pour son dévouement dans nos
différentes recherches. Ses remarques nous ont été
profitables pour l'achèvement de ce travail.
Enfin, nous sommes heureux de témoigner notre
reconnaissance à tous ceux qui, généreusement, nous ont
offert leur soutient tant moral, spirituel que financier. Nous pensons
particulièrement à Mr Jean-Jacques TSHAMALA, à Me Valery
KABAMBA, à Me Tshibain MBUYI et à Mr. BOSCO SIMBI.
Que tous nos amis avec qui nous avons cheminé ensemble
trouvent ici la marque de sympathie de notre part pour l'amour, l'assistance,
la compréhension et la collaboration dont ils ont fait preuve tout au
long de ce cursus et nous citons : Isaac MUBIAYI, Dénis MUSHIYA,
Déborah MAZAMA, Jascky TSHILUMBA et Honoré KATAMBA.
Que nos amis, collègues et connaissances qui, en
diverse occasions, ont exprimé leur sympathie à notre
égard, trouvent ici la marque de toute notre reconnaissance.
Enfin, au-delà de toute chose, que la grâce et la
louange soient rendues au Seigneurs Jésus-Christ, l'unique Dieu
adorable, pour ce qu'il a fait pour nous.
Serge olivier TSHIBAMBA.
Sigles et Acronymes
|
ACOMEN
|
: Conférence des Ministres de l'Environnement
de l'Afrique
|
AMCOW
|
: Acte Constitutif du Conseil de Ministres Africains
de l'Eau
|
BAD
|
: Banque Africaine de Développement
|
CEEC
|
: Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Centrale
|
CEFDHAC
|
: Conférence des Forêt Humides d'Afrique
Centrale
|
CNUED
|
: Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement
|
CEPGL
|
: Communauté Economique des Pays des Grands
Lacs
|
CICOS
|
: Commission International des Bassins
Congo-Oubangui
|
CNAEA
|
: Communauté du Marché Commun de
l'Afrique Orientale et Australe
|
COMESA
|
: Communauté du Marché Commun de
l'Afrique Orientale et Australe
|
COMIFAC
|
: Commission des Forêt d'Afrique
Centrale
|
GIRE
|
: Gestion Intégrée des Ressources en
Eau
|
GWP
|
: Global Water Partnership
|
IBN
|
: l'Initiative du Basin du Nil
|
NEPAD
|
: Nouveau Partenariat pour le Développement de
l'Afrique
|
OMD
|
: Objectif du Millénaire pour le
Développement
|
OMS
|
: Organisation Mondiale se la Santé
|
ONATRA
|
: Office National de Transport (RDC)
|
PNUD
|
: Programma des Nations Unies pour le
Développement
|
RDC
|
: République Démocratique du
Congo
|
REGIDESO
|
: Régie des eaux RDC
|
RVF
|
: Régie de Voie Fluviale
|
RVM
|
: Régie de Voie Maritime
|
SADC
|
: Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Australe
|
SMDD
|
: Sommet Mondial sur le Développement
Durable
|
SNEL
|
: Société Nationale d'Electricité
(RDC)
|
UNESCO
|
: Fond des Nations Unies pour l'Education, la Science
et la Culture
|
UNIKIN
|
: Université de Kinshasa
|
WSP
|
: Water and Sanitation Program
|
INTRODUCTION GENERALE
I. PROBLEMATIQUE
D
epuis l'origine de la civilisation, les populations du monde
entier vivent en contact étroit avec les zones humides, utilisent leurs
ressources naturelles et gèrent l'eau de diverses manières. Cette
relation étroite et ancienne a fait naître des structures et des
liens culturels forts qui ont évolué selon les dynamiques
sociales de chaque siècle. L'eau et les milieux humides façonnent
depuis longtemps la vie des êtres humains.
Certes, un homme peut vivre environ deux semaines sans manger,
mais il ne survivra pas plus d'une semaine sans boire. L'eau est aussi
indispensable à la survie quotidienne des hommes que l'air. Mais si
l'air est encore gratuit, l'eau, elle, se paie de plus en plus cher1(*).
Voilà pourquoi des spécialistes soutiennent que
les réductions des réserves d'eaux douces engendreront un nombre
croissant de conflits dans les années à venir, car « depuis
environ 1000 ans, tous les jeudis midi, un tribunal unique en son genre
siège à Valence, en Espagne. Il est chargé de
régler les litiges relatifs à l'eau »2(*). Depuis, le problème de
l'eau au Proche-Orient n'a cessé d'empirer. Au moins deux
éminents dirigeants de cette partie du monde ont affirmé que
s'ils déclaraient la guerre à un Etat voisin, ce serait à
cause de ce problème.
C'est ainsi qu'aujourd'hui, comme jamais auparavant, le volume
et la qualité de l'eau douce que recèle notre planète sont
menacés. L'eau recouvre environ 71% de la superficie de la
planète, représentant un volume de 1400 millions de
km3 (hydrosphère). Même si, dans certaines
régions favorisées du monde, l'eau semble abondante, il ne faut
pas se tromper; environ 97,5 % de l'eau de la planète se trouvent dans
les océans, et cette eau-là est donc trop salée pour
être bue et utilisée dans l'agriculture ou dans l'industrie.
Ainsi, près de 2,5 % seulement de l'eau du globe est constituée
de l'eau douce. Cependant, la majeure partie est difficilement
accessible3(*).
Trop longtemps considéré comme un simple fluide
ou un produit chimique, l'eau doit être aujourd'hui envisagée
comme une ressource qu'il faut préserver tant en quantité qu'en
qualité et en diversité. Mais peu de pays gèrent
convenablement cette ressource.
Il convient de signaler que dans le monde, le flux des eaux
continentales, c'est-à-dire des eaux superficielles et souterraines de
l'ensemble des terres émergées, est évalué à
40 000 milliards de m3/an, mais se trouve très inégalement
réparti et très irrégulier dans le temps. Les zones arides
et semi-arides ne contribuent à ce flux qu'à hauteur de 2%. Moins
de 10 pays dans le monde sont parmi ce petit groupe de pays riches en
« or bleu » se partageant ainsi près de 60% de ces
ressources en km3/an, il s'agit : du Brésil 5 670, de la
Russie 3 904, de la Chine 2 880, du Canada 2 850, de l'Indonésie 2 530,
des Etats-Unis 2 478, de l'Inde 1 550, de la Colombie 1 112 et de la
République Démocratique du Congo (RDC) 1 020.4(*)
Si, dans l'ensemble, des visions des orientations
stratégiques pour une meilleure gestion et valorisation des ressources
en eau sont définies au niveau mondial, voire régional et sous
régional, les réponses attendues de la RDC sont encore loin
d'être satisfaisantes et pertinentes. Ce constat est plus édifiant
en RDC où les progrès accomplis dans ce domaine tant par les
organismes sous-régionaux que par les pays voisins ayant en partage
commun le fleuve ou le lac, sont encore loin des ambitions et des attentes
légitimes de la population. Aussi, la RDC semble s'ériger en
goulot d'étranglement de la dynamique actuellement observée en
faveur d'une bonne gouvernance des ressources en eau. Près de 90 % de la
superficie du pays sont drainés par le fleuve Congo (4 700 Km) qui
constitue, avec ses nombreux affluents, un réseau de près de
14 .166 Km de voies navigables. Un chapelet de lacs (du sud au nord :
Tanganika, Kivu, Edouard et Albert) forment la frontière Est du pays.
Cependant, une seule entreprise publique de distribution de l'eau, la REGIDESO,
a reçu mission de produire et de distribuer de l'eau potable dans les
zones urbaines. Malgré cela, la RD Congo reste sans politique de la
gestion des ressources en eau ; les réserves halieutiques restent
sous exploitées et la qualité de l'eau de boisson fournie par sa
régie de distribution laisse encore à désirer.
Environ, 36 % de la population en RDC utilisent de l'eau de
boisson de qualité. La situation est très préoccupante en
milieu rural où 16 % seulement de la population utilisent une eau
à boire salubre. L`Equateur, le Bandundu, le Kasaï Occidental et le
Maniema sont les provinces les plus défavorisées dans ce domaine,
avec respectivement 24%, 28 %, 32 % et 33 % seulement de la population qui
boivent de l'eau de qualité. La proportion des ménages qui
s'approvisionnent en l'eau à moins de 100 mètres est très
faible. Dans l'ensemble du pays, 30 % seulement de la population ont l'eau sur
place ou à moins de 100 mètres. Les autres provinces doivent
parcourir des centaines de mètres, voire de kilomètres pour
obtenir de l'eau à boire saine. La différence est importante
entre milieu urbain (61%) et milieu rural (16%). 5(*)
Toutefois, qu'il s'agisse du temps ou de la distance pour
chercher de l'eau potable, 22%, soit près d'un cinquième
seulement de la population, a un accès facile à l'eau de boisson
de qualité. La différence entre milieu urbain et rural est encore
plus criante que pour l'accès à la source d'eau en
général. Pour ainsi dire, 95 % de la population rurale du pays
n'ont pas un accès facile à l'eau de boisson de qualité.
Dans toutes les provinces, 70 à 98 % de la population doivent marcher
pendant plus de 15 minutes ou au-delà de 100 mètres pour disposer
de l'eau à boire hygiénique. Le fardeau qui pèse sur la
femme en milieu rural, qui a la charge de la quête de l'eau, est
particulièrement lourd.
Aussi, dans la déclaration du millénaire, les
Nations Unies ont-elles demandé à tous les Etats membres de
« mettre fin à l'exploitation irrationnelle des ressources en
eau, en formulant des stratégies de gestion de l'eau aux niveaux
régional et local, permettant notamment d'assurer aussi bien un
accès équitable qu'un approvisionnement
adéquat »6(*).
De ce fait, la gestion rationnelle des ressources en eau est
devenue une des principales préoccupations de la plupart des
gouvernements du monde et de certains organismes privés en vue d'assurer
une bonne qualité de vie sur notre planète et un bon
développement économique de nos sociétés.
Néanmoins, pour espérer s'engager dans la voie
du développement durable, la prise en compte du secteur hydrologique
s'avère très indispensable en RDC du fait de la place
prépondérante qu'occupe ce secteur dans la vie économique
non seulement du pays, mais aussi du continent noir dans son ensemble, car
à elle seule, la RD Congo occupe près de 35 % des ressources
d'eau douce de l'Afrique7(*).
Cependant, parmi les freins essentiels à la gestion
globale et durable des ressources en eau en RDC, figure l'insuffisance des
capacités institutionnelles qui se traduisent par :
Ø Un déficit de planification ;
Ø Une défaillance des services collectifs de
l'eau ;
Ø Une forte pression démographique en milieu
urbain.
De ce qui précède, nous dirons que l'objectif
avoué pour cette étude est d'amener la RDC à
élargir les processus de décision en termes de gestion et
d'allocation de l'eau, afin de les rendre plus transparents et acceptables, en
incluant l'ensemble des acteurs concernés (public et privés) et
en particulier les usagers. Cet élargissement ne peut se faire sans de
nouvelles institutions, fondées sur des principes de démocratie
locale ou, pour employer un terme devenu foure-tout, de nouvelles formes de
gouvernance.
De ce constat, nous nous sommes posé plusieurs
questions eu égard aux différentes facettes de la crise de la
gestion des ressources en eau en République Démocratique du
Congo.
Ce faisant, les questions de base auxquelles cette
étude entend répondre se posent en ces termes :
Ø Quelle est la situation actuelle de la
République Démocratique du Congo en matière de la gestion
des ressources en eau ?
Ø Quelles stratégies et/ou politiques envisager
pour une gestion rationnelle des ressources en eau en République
Démocratique du Congo et ce, dans une perceptive d'intégration
régionale et du développement durable ?
II. HYPOTHESE DE TRAVAIL
Pour répondre aux questions posées ci-haut, nous
partons des hypothèses selon lesquelles :
Ø La mise sur pied d'un cadre institutionnel
approprié dans le secteur hydrique contribuerait à la solution
des problèmes relatifs à l'eau en République
Démocratique du Congo ;
Ø La mise en place d'une politique de l'eau
basée sur la gestion intégrée des ressources en eau d'une
part et d'autre part l'application d'une nouvelle technologie susceptible
d'accroître la production interne et d'améliorer ainsi la
qualité de cette ressource joueront un véritable rôle dans
le processus du développement de la République
Démocratique du Congo.
III. METHODOLOGIE DU
TRAVAIL
Tout travail de recherche scientifique utilise des
méthodes et techniques appropriées afin d'aboutir à un
résultat escompté. « La méthode n'est rien
d'autre que la démarche qu'il faut suivre pour atteindre les objectifs
de la recherche »8(*).
Pour mieux mener notre étude, nous avons opté
pour deux méthodes : la méthode inductive d'une part et la
méthode comparative d'autre part. La première méthode nous
a aidé à partir de l'observation des faits, des
événements qui ont effectivement eu lieu ; à
constater la fréquence et la récurrence de certaines attitudes
dans le temps, et à décider à généraliser ou
à formuler une théorie9(*). La deuxième nous a permis de définir le
cheminement de la ressource en eau en vue de comprendre son évolution
pour qu'enfin de compte, l'on arrive à dégager les
résultats escomptés.
Enfin, la technique documentaire nous a aidé à
procéder à une analyse des différents documents en rapport
avec l'étude sous examen.
IV. INTERET DU SUJET
L'intérêt de ce sujet est non
négligeable du fait que l'étude envisage de proposer des
solutions durables à un paradoxe, à savoir : l'abondance des
ressources en eau en République Démocratique du Congo et
l'absence d'une politique en eau favorisant ainsi l'accès limité
à l'eau potable des citoyens congolais pour cette denrée
importante pour l'existence humaine.
Si l'eau c'est la vie, comme on dit, il faut bien que cette
ressource soit préservée, ou gérée à bon
escient. Car la manquer c'est manquer la vie. Cependant, il est normal que les
chercheurs congolais s'investissent dans la réflexion sur l'eau en vue
de mettre en exergue les réponses juridiques, organisationnelles et
techniques qui puissent permettre une réelle maîtrise de la
gestion intégrée des ressources en eau en République
Démocratique du Congo.
V. DELIMITATION DU SUJET
La République Démocratique du Congo constitue
notre champ d'investigation non seulement en raison de sa position
stratégique en hydrogéologie et en hydrologie sur le continent
africain, mais également pour notre appartenance à ce pays.Pour y
avoir vécu, nous avons la facilité de mieux comprendre le
contexte et les éléments de notre étude.
VI. PLAN SOMMAIRE
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail
s'articule autour de trois chapitres.
Le premier chapitre parlera de l'étude
générale sur l'eau et s'articulera autour des connaissances
nécessaires pour la compréhension de cette étude; le
deuxième sera axé sur la situation de la ressource en eau en
République Démocratique du Congo et, pour terminer, le
troisième chapitre sera consacré aux stratégies de gestion
des ressources en eau en République Démocratique du Congo.
CHAPITRE PREMIER : LES
GENERALITES
A
près avoir identifié le problème dans la
partie introductive, nous rappelons maintenant un ensemble de connaissances
générales sur l'eau, ses propriétés et ses rapports
avec le sol. Cela est nécessaire pour comprendre les conditions et les
conséquences de son emplacement dans le sol d'une part et, d'autre part,
son usage dans la vie quotidienne.
Bien évidemment, la compréhension approfondie
des processus évoqués dans ce chapitre demanderait des
exposés intégrant des notions complexes de physique
générale, de chimie et thermodynamique, ainsi que de
l'hydrogéologie. Cela n'étant pas l'objet essentiel de la
présente étude, nous avons essayé de présenter un
minimum de connaissances nécessaires à la compréhension de
la structure moléculaire de l'eau, des relations eau-milieu universel et
eau-sol et certaines définitions des concepts qui seront utiles par la
suite.
Section I :
Définition
I.1. Structure moléculaire de l'eau
Un cm3 d'eau contient 3.14 1022
molécules dont le diamètre est de 3 angströms
(3.10-8 Cm). La formule est H2O (fig. 1). Chaque
molécule étant composée de deux atomes d'hydrogène
(H+) et d'un atome d'Oxygène (O=). On sait que
l'atome d'hydrogène est composé d'un proton (positif) et d'un
électron (négatif) sur la couche K ; l'oxygène
possède un noyau de 8 protons et de 8 électrons dont deux sur la
couche K et 6 sur la couche L. Ces atomes sont neutres (autant de positifs que
de négatifs), mais pour l'hydrogène il manque un électron
sur la couche K, et pour l'oxygène deux électrons sur la couche
L10(*). Ce sont donc des
atomes à couche électronique extérieure non
saturée, et cette disposition permet l'établissement de
liaisons covalentes entre un oxygène et deux
hydrogènes11(*). La
molécule de l'eau se comporte alors comme un dipôle
électrique et cela explique nombre propriétés de
l'eau : propriété de solvant, possibilité
d'absorption, capacité d'hydratation des ions et des colloïdes,
etc.
Il existe un autre type de liaison caractéristique de
la molécule d'eau : en effet, chaque hydrogène d'une
molécule peut être lié à un oxygène d'une
autre molécule. C'est ce que l'on appelle le pont hydrogène.
Cette liaison intramoléculaire est extrêmement importante car
elle est à la base de plusieurs propriétés originales de
l'eau (état liquide à température normale, valeurs
élevée de viscosité...).
O--
105°
H++ H++
Diamètre 3.10-8 Cm
Un atome d'oxygène-deux atomes
d'hydrogène : H2O
(Fig. 1) Modèle d'une molécule
d'eau
1 cm3 = 3.4.1022
molécules
I.2. L'eau et le milieu
universel
Cette qualité d'universalité s'explique par une
série de propriétés remarquables de ce fluide sur les
plans physique, chimique et biologique, conférant ainsi à l'eau
les trois états de la matière : solide, liquide et gazeux.
Les changements d'états de la matière jouent un rôle
essentiel dans le cycle de l'eau grâce à l'énergie du
soleil avec l'évaporation à la surface de l'eau libre, ou de
l'évapotranspiration au travers des plantes et dans l'atmosphère
avec les équilibres eau-grâce-vapeur.
Sa tension superficielle très élevée, la
plus forte après celle du mercure, correspond à une ascension
capillaire importante qui met en mouvement la tranche du sol, maintenant son
humidité et alimentant les plantes par le réseau des racines.
Grâce à sa molécule très ouverte,
l'eau peut s'additionner à presque tous les corps gazeux, liquides ou
solides, et jouit d'un pouvoir dissolvant quasi universel. L'eau contient
notamment des fractions d'oxygène, d'azote et de phosphore. L'eau est
donc un milieu propice à la vie et constitue le liquide des cellules
vivantes. Elle est le vecteur qui conduit les éléments nutritifs
aux plantes. Elle peut aussi dissoudre des substances nocives ou des
déchets et joue alors le rôle de collecteur de pollution. Son
grand pouvoir calorifique sous ses trois états lui permet de stocker les
calories et de jouer un rôle de volant thermique essentiel dans le
mécanisme des climats.
La structure de cette petite molécule de quelque 3
angströms (A°) asymétriques avec deux atomes
d'hydrogène positifs accrochés d'un angle de 105°C en font
un petit aimant (fig.1). Elle se fixe ainsi aisément sur d'autres
molécules d'eau pour donner l'eau liquide ou la glace, avec une faible
variation de température, donc agitation.
L'eau est l'agent le plus actif de l'érosion par son
énergie mécanique ; elle est responsable du modèle du
relief ; elle complète son action par son pouvoir de dissolution,
son action de transport et la sédimentation. L'eau est le constituant
principal des êtres vivants, faune et flore, car elle représente
80% de la biomasse totale des 1 400 milliards de tonnes existants à
la surface du globe12(*).
Elle est l'élément prédominant à la surface de la
terre avec notamment les océans comme le montre le tableau n°1.
Celui-ci rassemble les propriétés de l'eau et leurs
conséquences sur le milieu ambiant, son rôle sur les
équilibres et les échanges qui s'y produisent. Il explique les
raisons profondes des usages et des besoins en eau traités dans le
chapitre suivant.
Tableau n°1 Eau et le Milieu
Universel
Propriété
|
Conséquences sur le milieu
environnant
|
Rôle
|
Les trois « états » de l'eau vapeur
100°C- Eau glace 0°C (à une atmosphère)
|
Evaporation
Evapotranspiration
Cycle de l'atmosphère
|
Régulation et formation des climats agents
d'équilibre pour l'homme et la faune
|
Grand pouvoir calorifique
|
Régulation thermique
|
Tension superficielle très élevée
|
Ascension capillaire d'où mouvement de l'eau dans la
frange supérieure du sol irrigation des plantes
|
Vecteur de l'alimentation des plantes
|
Pouvoir dissolvant élevé
|
Dissout O2, P, N etc. agent vecteur de pollution
|
Densité
|
Possibilité de transport évacuation des
déchets énergie potentielle
|
Vie aquatique
|
Molécule ouverte et attraction moléculaire
|
Eau milieu indispensable à la vie
|
Ecoulement dans le sol
|
Elément prédominant dans la biomasse
|
Eau milieu indispensable à la vie
|
|
Source : Pierre Dubreuil13(*)
I.3. L'eau à la surface
du globe
Traditionnellement perçue comme une ressource naturelle
tenue pour acquise, l'eau est aujourd'hui de plus en plus convoitée.
L'accélération du développement économique dans le
contexte de la mondialisation en fait une ressource rare dans certains pays et
stratégique sur le plan mondial.
2,5% de cette masse d'eau
est de l'eau douce
0.007% de la masse d'eau qui recouvre la surface de la
terre est aisément accessible pour des usages humains
(Fig.2) Masse d'eau qui recouvre la surface de la
terre
70% de cette eau douce est inaccessible pour
l'utilisation
Source : Figure conçue par nous même
sur base des éléments du tableau n°2
L'eau douce, élément pourtant indispensable
à la vie et au développement, ne constitue que 2,5 % de l'eau
couvrant la surface de la terre. Près de 70 % de cette eau douce se
trouve soit prisonnière sous les calottes glaciaires arctique et
antarctique, soit disséminée sous forme d'humidité dans le
sol, soit profondément enfouie dans des couches aquifères
profondes et inaccessibles. En conséquence, moins de 1% de l'eau douce
du monde, ou environ 0,007 % de toute l'eau présente sur la
planète, est aisément accessible pour les usages humains sous
forme de lacs, de rivières, de fleuves, de réservoirs ou de
sources souterraines (voir tableau n°2). Seule cette eau est
régulièrement renouvelée par la pluie et les chutes de
neige (voir tableau n°3), ce qui en fait une ressource rare. Les
écosystèmes naturels, spécialement les milieux humides et
les forêts, captent l'eau et stabilisent les débits saisonniers
des cours d'eau, tout en alimentant les nappes souterraines. Conserver ces
écosystèmes est donc vital pour le maintien des ressources en eau
douce renouvelable.
|
Total en Km3
|
%
|
Volume d'eau stockée en
Km3
|
Eau douce
|
%
|
Océans
|
1 340 000 000
|
96,5
|
|
|
Glaces (pôle glaciers)
|
24 000 000
|
1,75
|
4 000 000
|
69
|
Eaux souterraines
|
94 000 000
|
|
10 500 000
|
30
|
Humidité du sol
|
16 500
|
1,75
|
16 500
|
0,05
|
Lacs et barrages
|
176 400
|
|
176 400
|
|
Lits des rivières
|
2 120
|
0,013
|
2 120
|
0,26
|
Atmosphères
|
13 000
|
0,001
|
13 000
|
0,06
|
Eau biologique
|
1 120
|
0,0001
|
1 120
|
0.003
|
Tableau n°2 : volume d'eau (en Km) sur la
surface de la terre
Source : service
d'hydrogéologie-lyon14(*)
Tableau N°3. Durée moyenne de
renouvellement des stocks
|
Durée moyenne de renouvellement des
stocks
|
Océans
|
2 600 ans
|
Eaux souterraines
|
De quelques années à quelques milliers
|
Humidité
|
1 ans
|
Calotte glaciaire
|
10 000 ans
|
Eaux des lacs
|
17 ans
|
Eaux des rivières
|
16 jours
|
Eau biologique
|
Quelques heures
|
Homme
|
24 jours
|
Atmosphère
|
10 jours
|
Source : service d'hydrologie-lyon
Section II : L'eau
dans le sol
II.1. Les eaux souterraines
Les eaux souterraines proviennent de l'infiltration des eaux
de pluie dans le sol. Celles-ci s'insinuent par gravité dans les pores,
les microfissures et les fissures des roches, humidifiant des couches de plus
en plus profondes, jusqu'à rencontrer une couche imperméable.
Là, elles s'accumulent, remplissant le moindre vide, saturant
d'humidité le sous-sol, formant ainsi un réservoir d'eau
souterraine appelé
aquifère15(*). La
nappe16(*) chemine en sous-sol sur la
couche imperméable, en suivant les pentes, parfois pendant des dizaines
voire des centaines de kilomètres, avant de ressortir à l'air
libre, alimentant une source ou un cours d'eau. Les nappes souterraines
fournissent ainsi presque le tiers du débit total de tous les cours
d'eau de la planète, soit environ 12 000 kilomètres cubes d'eau
par an.17(*)
Tableau n°4 : l'eau dans le sol18(*)
|
Nombre litres par m3
saturé
|
Eau mobile par m3
|
Sable et gravier
|
200 à 400
|
150 à 250
|
Sable fin
|
300 à 350
|
100 à 150
|
Grès
|
50 à 250
|
20 à 150
|
Craie
|
100 à 400
|
10 à 50
|
Calcaire massif saturé
|
10 à 100
|
1 à 50
|
Argile
|
400 à 500
|
10 à 20
|
Schiste
|
10 à 100
|
1 à 20
|
Granite fissuré
|
1 à 50
|
1 à 20
|
Les nappes d'eaux souterraines peuvent être de deux
types selon qu'elles circulent sous une couche perméable ou non. Les
nappes situées sous un sol perméable sont dites libres. Au-dessus
de la nappe en effet, les pores du terrain perméable ne sont que
partiellement remplis d'eau, le sol n'est pas saturé, et les eaux de
pluie peuvent toujours l'imprégner davantage. Aussi, le niveau de la
nappe peut-il monter ou baisser à son aise. De telles nappes peuvent
donc contenir des volumes d'eau variables (voir tableau n°4).
Dans les régions
karstiques19(*), les eaux de pluie
s'engouffrent rapidement par les fissures et les avens et circulent à
grande vitesse dans les galeries souterraines (jusqu'à quelques
centaines de mètres par heure). Les eaux souterraines forment alors de
véritables lacs et rivières souterrains, les lacs pouvant avoir
jusqu'à 100 mètres de long et les rivières parcourir
jusqu'à 10 kilomètres en souterrain. Mais le plus souvent, le
périple souterrain des eaux de pluie prend du temps : dans les
régions constituées de calcaire ou de granite peu fissuré,
de craie, de sable ou d'alluvions, leur infiltration est lente (quelques
mètres par an dans les sables fins). L'eau remplit progressivement les
moindres interstices, les pores de la craie, les petites fissures des granites
ou des calcaires durs, ou encore les vides laissés entre les grains de
sable ou de graviers (voir tableau n°4). Les nappes ainsi formées
ne sont jamais des étendues d'eau libre, mais des couches de terrain
saturées d'eau. Leur écoulement est paresseux et les distances
parcourues peuvent être très longues. Ce lent voyage permet au
flux de l'eau de se régulariser, et aux nappes d'alimenter de
manière régulière les cours d'eau, malgré le
caractère erratique des pluies. Même en période de
sécheresse, elles peuvent parfois continuer à ravitailler les
cours d'eau pendant des années20(*). Les eaux souterraines ont donc un rôle de
régulation extrêmement important. Ce sont elles qui alimentent ce
que l'on appelle le " débit de base " des cours d'eau ou débit
d'
étiage21(*). Mais toutes les nappes
ne sont pas d'aussi bonnes régulatrices du débit d'eau : les
nappes libres en sont d'excellentes, contrairement aux nappes captives.
Il est bien sûr possible d'exploiter cette ressource en
puisant l'eau directement dans les nappes. Mais si l'on veut conserver
l'aptitude de ces eaux à réguler les flux, il faut prêter
attention à ne pas prélever plus d'eau que l'écoulement
naturel ne peut en offrir (voir tableau n°3). Il n'est donc pas
recommandé de puiser dans une nappe sans en connaître au
préalable le comportement, si l'on ne veut pas risquer un
épuisement irréversible.
Certaines nappes, notamment, ne sont plus du tout
approvisionnées en eau aujourd'hui : leur exploitation, comme celle
de n'importe quel gisement fossile (pétrole, charbon, gaz,...), ne peut
donc que conduire à leur assèchement progressif. C'est le cas par
exemple des nappes profondes et captives de certains bassins
sédimentaires qui ne sont quasiment plus en relation avec le
réseau hydrologique superficiel et que les eaux de pluie ne peuvent
atteindre. C'est aussi le cas de certaines nappes libres des régions
désertiques, comme celles des grès nubiens du nord de l'Afrique
ou celle de l'Alti Plano en Bolivie : ces nappes se sont formées
alors que ces régions bénéficiaient d'un climat plus
clément mais aujourd'hui les pluies sont trop rares pour pouvoir les
alimenter.
II.2. Les eaux de surface
Ce terme « eau de surface » regroupe
toutes les formes d'eau en contact avec le sol, c'est-à-dire les
glaciers, le manteau neigeux, les lacs, les fleuves et les rivières.
Cela exclut toutes les précipitations (pluie, rosée, brouillard,
chute de neige...), ainsi que les océans et la banquise qui flotte sur
l'océan en bordure du rivage.
II.2.1. Les Fleuves et Rivières
Rivières et fleuves se caractérisent par
l'irrégularité de leur débit au cours de l'année,
lequel dépend de multiples facteurs, tels la provenance de leurs eaux,
le rapport entre les précipitations et l'évaporation, ou le taux
de ruissellement sur leur
bassin
versant22(*). Les
autres cours d'eau proviennent du ruissellement des pluies excédentaires
et/ou de l'émergence, sous la forme de sources, de
nappes
d'eaux souterraines : ce type de régime est dit pluvial.
Dans les régions tempérées ou froides,
ils connaissent en général leurs plus fortes eaux en hiver quand
la pluviosité est importante et l'évaporation faible et/ou au
printemps lors de la fonte des neiges et/ou en été lors de la
fonte des glaciers. Vers l'équateur où l'évaporation est
relativement constante durant toute l'année, c'est l'alimentation
pluviale qui prédomine. Leur débit reste donc élevé
toute l'année avec deux maximums en avril et en octobre au moment des
plus fortes pluies. Dans les régions tropicales, la situation est
très contrastée : leur niveau est souvent très bas durant
la sécheresse hivernale, et au plus haut durant les pluies estivales.
Dans les régions arides enfin, où les nappes
sont trop profondes pour alimenter les cours d'eau, leur écoulement
s'interrompt en l'absence de pluie.
Il existe une multitude de fleuves et rivières de par
le monde, très différents les uns des autres par leur longueur,
le débit moyen (c'est-à-dire la quantité d'eau qui y passe
varie suivant les régions climatiques) de leurs eaux et leur
comportement saisonnier. Avec ses 6 400 kilomètres de long et un
débit moyen annuel de 180 000 mètres cubes d'eau par seconde, le
fleuve Amazone est le plus imposant d'entre eux. A côté de ce
monstre, avec un débit moyen de 50 000 mètres cubes par seconde
à son embouchure, le fleuve Congo fait aussi son poids et occupe la
première place en Afrique.
Pour tous, quelle que soit la saison, des pluies
exceptionnelles par leur fréquence et leur intensité ou la
combinaison d'évènements tels qu'une pluie moyenne
associée à une importante fonte des neiges, peuvent être
à l'origine d'un grossissement excessif de leurs eaux avec pour
conséquence, parfois, des crues dévastatrices plus en aval dans
les plaines alluviales23(*).
II.2.2. Les lacs
Les lacs se forment lorsque les eaux qui coulent le long des
pentes, cours d'eau ou eaux de ruissellement, rencontrent un obstacle, une
contre-pente, qui les empêche de poursuivre leur course. Les eaux
envahissent alors la dépression ainsi créée formant des
étendues d'eaux parfois immenses, à tel point que certains grands
lacs sont appelés des mers comme la mer Caspienne avec ses
371 000 kilomètres carrés de superficie24(*). D'autres résultent de
barrages naturels souvent dus à des dépôts glaciaires,
laissés il y a 10 000 ans (les lacs de Nantua et d'Annecy, par exemple)
ou d'effondrement de l'Est Africain (Rodolphe, Albert, Malawi), mais aussi
parfois à des éboulements, à des coulées de laves
de volcans ou même à des volcans (le lac Kivu). D'autres encore
sont dus à des déformations tectoniques de l'écorce
terrestre comme les lacs Baïkal et Tanganyika.
Des lacs, il en existe donc partout dans le monde, et à
toutes les altitudes, même s'ils sont particulièrement nombreux
dans les régions subpolaires et de montagne. Tous ne sont pas
alimentés par un cours d'eau. Certains ne reçoivent que des eaux
de ruissellement, tandis que d'autres sont essentiellement alimentés par
des eaux souterraines. Mais tous sont capables de stocker l'eau quant il y en
a, en période de forte pluviosité, et de la rendre aux cours
d'eau, quant elle manque, au moment de la saison la plus sèche. Comme
les eaux souterraines, ils permettent en cela de réguler les flux. C'est
l'une des raisons pour lesquelles certains barrages ont été
construits : ils permettent en effet de retenir, sous la forme de grands lacs
artificiels, d'énormes quantités d'eau qu'ils peuvent
lâcher au moment voulu.
Comme les mers et les océans, les lacs alimentés
par des cours d'eau reçoivent en permanence des quantités
d'alluvions et de sels dissous. Par nature, si rien n'est fait, de tels lacs
sont condamnés à être progressivement comblés par
ces alluvions qui s'accumulent progressivement sur leurs fonds. Les sels
dissous peuvent également s'accumuler dans certains lacs. Cela se
produit lorsque l'évaporation est intense par rapport aux entrées
d'eau : au cours de l'évaporation en effet, seules les
molécules
d'eau s'échappent dans l'atmosphère, laissant les composés
dissous dans les eaux du lac où leur concentration augmente. Les eaux de
la Mer Morte en particulier sont les eaux les plus salées du globe, neuf
fois plus salées que celles des océans.
En termes de réserve, les lacs d'eau douce ne sont pas
suffisamment nombreux pour constituer une réserve d'eau importante. A
l'exception de l'un d'eux cependant, le lac Baïkal, situé en
Sibérie dans la confédération de la Russie : le
Baïkal est si profond qu'il contient le Cinquième de tout le volume
d'eau douce superficielle disponible dans le monde, ce qui en fait le plus
grand réservoir superficiel d'eau douce liquide de la
planète25(*).
Cependant, si l'eau souterraine n'exige pas beaucoup de
traitement, il n'en est pas de même pour l'eau de surface. L'eau doit
être entretenue dans de bonnes conditions en vue d'éviter les
maladies liées à l'eau qui sont une véritable
tragédie pour l'humanité, tuant plus de 5 millions de gens chaque
année.26(*)
Section III : Les
Maladies d'origine hydrique
Les maladies d'origine hydrique constituent un cheval de
bataille pour la population du tiers-monde. Environ 2.3 milliards de gens
souffrent de maladies dues à une mauvaise qualité de l'eau. Et
près de 60% des maladies infantiles dans le monde sont la
conséquence des maladies parasites liées à l'eau27(*).
Parmi ces maladies, nous avons choisi les plus importantes,
représentées soit par la masse des populations atteintes dans les
pays du Tiers-Monde, soit par les difficultés de la recherche
médicale.
Voici donc la liste des principales maladies dues à
l'eau dans les pays du Tiers-Monde :
III.1. Le Cholera
Véhiculé par l'eau, le vibrion cholérique
est responsable d'épidémies redoutables. Le choléra touche
actuellement tous le continent africain, mais il atteint plus
sévèrement les pays où l'hygiène publique laisse
à désirer. C'est évidemment dans les pays du Tiers-Monde
que cette maladie fait le plus de victimes. Les conflits et les mouvements de
masse des réfugiés favorisent les épidémies en RDC.
Quand une communauté est bien préparée et
qu'elle intervient rapidement, notamment pour assainir et traiter les points
d'eau contaminés et prendre en charge les malades, le taux de
décès peut rester en dessous de 1%. Dans le cas contraire, il
peut atteindre 50%.
III.2. La Bilharziose
C'est une maladie parasitaire due à des vers
« les bilharzies » ou « schistosomes »
dont il existe 5 espèces susceptibles de parasiter l'homme. Le cycle
parasitaire fait intervenir un hôte intermédiaire, mollusque
vivant dans les eaux douces, qui permet la maturation des larves de
schistosomes et leur libération dans le milieu aquatique. L'homme
s'infeste par simple contact avec les eaux douces (lacs, rivières,
mares, fleuves) infectées, car le parasite peut à ce stade
traverser la peau saine. Plus de 300 millions de personnes sont touchées
par cette maladie28(*). La
répartition des foyers de bilharziose est liée aux contacts entre
l'homme et les eaux douces contaminées. Le foyer le plus important de
bilharziose au monde se situe au Sénégal à Richard Toll,
ville située à environ 90 km au Nord-Est de Saint-Louis.
III.3. L'Onchocercose
L'onchocercose ou cécité des rivières est
une maladie parasitaire transmise par la piqûre d'une mouche
« la simulie ». L'onchocercose entraîne de
sérieuses lésions cutanées et dans sa phase finale une
cécité irréversible. Plus de 15 millions de personnes sont
actuellement atteintes par la maladie dont une grande majorité en
Afrique sub-saharienne. L'onchocercose représente la
2ème cause de cécité d'origine infectieuse dans
le monde après la conjonctivite granuleuse29(*). Cette maladie est
endémique dans 30 pays d'Afrique et 6 pays d'Amérique. Environ
120 millions de personnes dans le monde sont exposées au risque
d'onchocercose. Plusieurs programmes de lutte contre la maladie sont
actuellement en cours d'exécution notamment par l'Organisation Mondiale
de la Santé (OMS).30(*)
III.4. Le Paludisme
Le paludisme reste la maladie parasitaire la plus
fréquente au monde (environ 41% de la population mondiale, soit 2.3
milliards de personnes souffrent de cette maladie). On recense entre 300 et 500
millions de cas par an (infections nouvelles ou réinfections) dont
près de 80% en Afrique sub-saharienne (estimation de l'OMS en 1994). Il
s'agit d'une des plus meurtrières de toutes les affections humaines.
Elle tue chaque année 1.5 à 2.7 millions de personnes dont 1
million d'enfants de moins de 5 ans31(*). L'agent du paludisme est un protozoaire du genre
Plasmodium dont le vecteur est un moustique femelle; l'anophèle. Face au
manque de médicaments spécifiques au traitement du paludisme,
cette maladie a longtemps fait figure de « maladie
orpheline ». Toutefois plusieurs initiatives récentes
témoignent d'un regain d'intérêt en faveur des recherches
thérapeutiques dans ce domaine, tant de la part des grandes
sociétés pharmaceutiques que des organismes publics de recherche.
Quant à l'Organisation Mondiale de la Santé,
elle vient enfin de mettre cette maladie au rang de ses hautes priorités
en développant notamment un vaste « programme
malaria ».
Section IV : La
gestion des ressources en eau
IV.1. Définition
Dans la pratique, la notion de gestion des ressources en eau
varie selon le contexte. Au niveau opérationnel, l'enjeu est de traduire
les principes admis en action concrète. Pour ce faire, on a souvent
recouru à ce qu'on appelle la gestion intégrée des
ressources en eau (GIRE), où il est entendu que
« gestion » englobe aussi bien la notion de gestion que
celle de développement.
Cependant, le concept de gestion intégrée des
ressources en eau, pour lequel il n'existe pour l'instant aucune
définition ne prêtant pas à équivoque, fait l'objet
d'une intense controverse.
Dans ce travail, la gestion intégrée des
ressources en eau est définie comme une philosophie holistique de la
gestion des ressources en eau qui cherche à intégrer la
planification, le développement et la gestion traditionnelle des
ressources en eau dans tous les secteurs d'utilisation. Il s'agit d'une des
gestions des ressources en eau qui reconnaît à par
entière :
Ø Tous les aspects physiques naturels des ressources en
eau de surface et souterrains, y compris les variations dans le temps et
l'espace ;
Ø Tous les secteurs de l'économie qui
dépendent de l'eau et donc leurs contributions et conséquences
complètes relatives à l'eau (y compris les eaux
usées) ;
Ø Les contraintes et objectifs nationaux pertinents
touchant à l'eau, y compris les contraintes et objectifs sociaux,
légaux, institutionnels, financiers et environnementaux.
Le but global de la GIRE est de réaliser l'utilisation
intégrale et durable à travers des politiques, institutions et
instruments de contrôle appropriés et des mesures d'encouragement
économiques et financières.
En matière de lutte pour le développement
économique et social, les défis auxquels sont confrontés
un nombre croissant de pays sont de plus en plus liés à l'eau. La
gestion intégrée des ressources en eau permet d'aider les pays
à faire face aux problèmes liés à l'eau de
manière efficace. Le chapitre deuxième revient avec force
détail, sur la situation de la République Démocratique du
Congo en matière de la gestion des ressources en eau.
VI. 2. Contexte mondial (enjeu
plantaire)
Le consens international sur la gestion intégrée
des ressources en eau s'est développé au cours d'un certain
nombre d'années, et a été influencé par un certain
nombre d'événements importants. Un des plus significatifs de ces
événements est la décennie internationale d'adduction
d'eau potable et de l'assainissement des Nations Unies (1981-1990),
également appelée la « Décennie de
l'eau ».
Suite à la décennie de l'eau, la
conférence internationale sur l'eau et l'environnement s'est tenue
à Dublin en 1992. C'était la conférence mondiale sur
l'eau la plus significative depuis celle de Nations Unies tenue à Mar de
Plata en 1977. Cette conférence a fourni les principales données
de base sur les problèmes d'eau douce à la Conférence des
Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED), tenues
à Rio de Janeiro en juin 1992. La CNUED visait à élaborer
des stratégies et des mesures en vue de freiner et d'inverser les effets
de la dégradation de l'environnement et de promouvoir ainsi la gestion
intégrée des ressources en eau.
Un autre événement important à
été la création du Partenariat Monial de l'Eau en anglais
« Global Water Partneship (GWP) » et le conseil mondial de
l'eau en 1996 en vue d'améliorer la coordination des activités
dans le secteur de l'eau au niveau international. Les deux institutions ont
pour mission, la coordination de la mise en oeuvre des principes et pratiques
de GIRE à travers le monde. Un plan d'action global pour les
années 90 et se poursuivant au 21ème siècle, appelé
Action 21, a été élaboré.
Le consensus international sur la GIRE, né de ces
nouveaux développements, porte essentiellement sur les quatre principes
de Dublin, qui sont généralement considérés comme
fondamentaux dans ces domaines. Ces principes sont les suivants 32(*):
Ø L'eau douce est une ressource limitée et
vulnérable, essentielle pour préserver la vie, le
développement et l'environnement ;
Ø L'exploitation et la gestion de l'eau doivent se
fonder sur une approche participative, impliquant les utilisateurs, les
planificateurs et les décideurs à tous les niveaux ;
Ø Les femmes jouent un rôle crucial dans
l'approvisionnement, la gestion et la préservation de l'eau ;
Ø L'eau a une valeur économique dans toutes ses
utilisations concurrentes et doit donc être reconnue comme un bien
économique.
Les mesures prioritaires recommandées par l'Action 21
pour l'utilisation durable et efficace des ressources en eau douce
sont :
Ø Exploitation et gestion intégrée des
ressources en eau ;
Ø Evaluation des ressources en eau ;
Ø Protection de la qualité de l'eau et des
écosystèmes aquatiques ;
Ø Fourniture d'eau salubre pour la boisson, la
production alimentaire, le développement rural et
l'assainissement ; et
Ø Compréhension et surveillance des impacts du
changement climatiques sur les ressources en eau.
VI.3. Cadre conceptuel de la GIRE
Le cadre conceptuel du développement de la GIRE en
République Démocratique du Congo est indiqué dans la
fig.3.
Le schéma de la (fig.3) a neuf domaines
thématiques qui abordent les questions prioritaires de la GIRE en RD
Congo, les neuf domaines retenus dans ce schéma sont subdivisés
en deux catégories : il s'agit des outils de la GIRE d'une part et,
d'autre part, des objectifs de la GIRE. Les éléments qui
constituent les outils de la GIRE sont : le cadre institutionnel
régional et national des ressources en eau ; la technologie et les
infrastructures techniques ; la participation des parties prenantes et le
renforcement des capacités et afin l'information sur les ressources en
eau et la gestion de ces informations. Sont retenus dans la catégorie
des objectifs de la GIRE : l'industrie ; la sécurité
alimentaire ; l'approvisionnement en eau et assainissement ;
l'énergie et la protection contre les catastrophes liées à
l'eau.
Les outils et les objectifs de la GIRE servent de base
à la réalisation du but (le développement du secteur de
l'eau en RDC). Pour fonctionner correctement, les objectifs exigent la
présence des outils efficaces.
Trois besoins fondamentaux étroitement
interdépendants, se conjuguent avec les objectifs et les outils de la
GIRE pour influer sur le développement harmonieux de la RDC dans le
secteur hydrologique. Il s'agit des besoins économiques,
environnementaux et sociaux. La gestion intégrée des ressources
en eau doit toujours s'opérer dans un cadre où
s'équilibrent ces besoins interdépendants.
Tout au long de cette étude, cette idée servira
de trame à la description de la situation actuelle de la RDC dans le
secteur de l'eau (deuxième chapitre du présent travail) et
à la formulation de politique et stratégies (troisième
chapitre).
Développement Industriel
Sécurité Alimentaire
Approvisionnement en eau et assainissement
Énergie
(Hydro-électricité)
Prévention des catastrophes
Développement du secteur de l'eau en R D C
Besoins économiques
Besoins sociaux
Besoins environnementaux
Besoins fondamentaux
Gestion Intégrée des Ressources en Eau
(GIRE)
La technologie et les infrastructures
techniques
· Meilleurs ; connaissances des ressources en eau
· Développement et transfert des
technologies ;
· Gestion de pénurie d'eau .
Information sur les ressources en eau
· L'acquisition, la gestion et l'information des
données sur les ressources en eau ;
· Le partage des informations.
Participation des parties prenantes
· Participation et sensibilisation ;
· Egalité entre homme et femme ;
· Santé et éducation;
· La recherche.
Cadre institutionnel Régional et national des
ressources en eau
· Politique nationale de l'eau ;
· Edification des capacités
institutionnelles ;
· Institutions des cours d'eau partagées.
But
Approche
Source : schéma conçu par nous
même
(Fig. n°3)
Schéma de la GIRE
Objectifs
Outils
A. Les outils de la GIRE
1° Le cadre institutionnel régional et
national des ressources en eau
Dans cette case on a, les dispositions politiques traitant les
arrangements institutionnels au niveau régional et national ainsi que
les institutions des cours d'eau partagés. Il s'agit d'une disposition
politique sur l'eau pour l'intégration et le développement
socioéconomique national et régional ; d'une
coopération dans la gestion des ressources en eau des cours d'eau
partagées ; de l'harmonisation de politique en eau et de la
législation nationale.
2°. La participation des parties prenantes et le
renforcement des capacités.
Contient les dispositions axées sur la participation et
la sensibilisation ; le renforcement des capacités et la
formation ; l'intégration de l'égalité entre les
hommes et les femmes ; la recherche ; la santé et
l'éducation ;...
3°. La technologie et les infrastructures
techniques.
Meilleures connaissances des ressources en eau ; le
développement des technologies et le transfert ; la gestion de
pénurie d'eau, etc.
4°. Information sur les ressources en eau et
gestion de ces informations.
Traite l'acquisition, la gestion et les informations des
données d'une part et, d'autres part, le partage de ces
informations.
CONCLUSION
I
l ressort des considérations du premier chapitre que
l'eau est très présente sur notre Terre et, par ailleurs,
indispensable à la survie de tout être vivant, animal ou
végétal, et n'est pas un liquide banal. Elle a des
propriétés physiques fort originales qui résultent de la
composition même de sa molécule et de la façon dont ces
molécules se lient entre elles. On peut ainsi la trouver sous trois
formes : liquide, solide ou gazeuse.
La santé est un enjeu particulièrement sensible
dans la mesure où un grand nombre de maladies infectieuses sont
véhiculées par l'eau, avec des conséquences
désastreuses sur la mortalité humaine, en particulier dans les
pays en développement.
Pour ce faire, la gestion intégrée des
ressources en eau exige une bonne coordination des activités des
sous-secteurs de l'eau qui permet de faire efficacement face à la
question interdépendante, notamment les problèmes d'environnement
et de santé d'origine hydrique, ainsi que les projets polyvalents de
construction de barrages hydriques.
L
a République Démocratique du Congo est l'un des
plus vastes pays d'Afrique au sud du Sahara et le troisième du continent
par sa taille après le Soudan (2 505 813 Km²) et
l'Algérie (2 382 000 Km²). Compris entre 5°20' de
latitude nord et 13°50' de latitude sud, il s'étend entre
12°15' et 31°15' de longitude Est. Il couvre ainsi une superficie de
2 345 350 Km² et s'étale sur 2 000 Km du nord au
sud et 2 000 Km d'Ouest en Est. Elle partage ses frontières avec
neuf pays qui sont, l'Angola, le Burundi, la République Centrafricaine,
la République du Congo, l'Ouganda, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et
la Zambie.
Dans ce chapitre, il sera question de faire l'état des
lieux, une prospective des ressources en eau et de leur utilisation (section
I) ; de donner une image claire sur la mobilisation et l'utilisation des
ressources en eau en RDC (Section Il) ; d'examiner le cadre de gestion des
ressources en eau (Section III) ; l'action de coopération
internationale et régionale (Section IV) et enfin de présenter
les atouts, contraintes et défis liés à l'eau en RDC
(Section V).
Section I : Etat des
lieux, prospective des ressources en eau et leur utilisation
I.1. Ressources en eau
I.1.1. Eau de surface
Les ressources en eau superficielles sont très
abondantes. Elles sont composées des eaux du bassin du Congo et de
celles du bassin du Nil. Elles sont caractérisées par un
réseau hydrologique très dense et par un ensemble de lacs
transfrontaliers et de lacs intérieurs. Le réseau fluvial du
bassin du Congo comprend le fleuve Congo et les principaux affluents
suivants :
Ø A gauche : la Lubudi, la Lomami, la Lulonga, la
Ruki et le Kasaï ;
Ø A droite : la Lufira, la Luvua, la Lukunga, la
Luama, l'Elila, L'Ulindi, la Lowa, la Maïko, la Lindi, l'Itimbiri, la
Mongala , l'Ubangi et l'Uele.
Le fleuve Congo constitue la ressource en eau de surface la
plus importante du pays. Comprendre son fonctionnement se
révèle ainsi capital en ce début du siècle
où l'eau est un enjeu majeur, particulièrement en Afrique. Le
fleuve Congo est l'un des fleuves les plus réguliers au monde en terme
de régime hydrologique. La régularité de son régime
résulte du mélange des régimes hydrologiques de ses
affluents du système dit « Nord » drainant plus ou
moins 1/3 du bassin et situé dans l'hémisphère nord
où l'Oubangi en est grand tributaire. Et de ceux du système dit
« sud » qui draine les 2/3 du bassin et est situé
dans l'hémisphère sud avec le Kasaï comme grand
émissaire; ainsi de ceux du système dit
« composé » des zones situées le long de
l'équateur.
La partie congolaise du bassin du Nil est constituée
des eaux coulant dans la rivière Semeliki, ainsi que de celles du lac
Albert et du lac Edouard. Les lacs transfrontaliers se composent des grands
lacs de l'Est qui appartiennent au Rift Africain. Ce sont :
- Le lac Tanganyika
|
: 148 000 Km² dont 32 000 Km² en RDC avec 772
m de profondeur
|
-Le lac Albert
|
: 5270 Km² dont 2420 Km² en RDC avec 618 m de
profondeur
|
- Le lac Kivu
|
: 2700 Km² dont 1700 Km² en RDC avec 460 m de
profondeur
|
- Le lac Edouard
|
: 5 600 Km² dont 1630 en RDC avec 912 de profondeur
|
- Le lac Moëro
|
: 5100 Km² dont 1 950 Km² en RDC avec 927 de
profondeur
|
Les deux importants lacs intérieurs sont : le lac
Tumba et le lac Maï-ndombe qui couvrent ensemble une superficie variant
de 2 302 Km² à plus de 7 000 Km² de la saison
sèche à la forte saison pluvieuse. Le pays a un lac de
dépression et des lacs de retenue qui sont respectivement ; le lac
Kamalondo (17000 Km²), le lac Tshgele (446 Km²) et le lac Nzilo (280
km²).
L'écoulement total annuel des eaux de surface a
été estimé à 899,00 km3/an en
2002.33(*)
I.1.2. L'eau souterraine
Du point de vue hydrologique, la République
Démocratique du Congo se trouve à cheval sur la ligne de partage
des territoires couverts par les eaux souterraines de l'Afrique septentrionale
et Occidentale et ceux couvèrent par les eaux souterraines de l'Afrique
Orientale, Centrale et Australe. Sur base des considérations
géologique, morphologique et climatique, le territoire de la RDC peut
être subdivisé en six grands ensembles aquifères qui
sont :
Ø L'Unité I, constituée des alluvions
fluviales et lacustres, récentes et anciennes. Elle regroupe des
aquifères à potentiel en eau très
élevé ;
Ø L'Unité II, dans la cuvette centrale, est
formée de sables à grains fins à grossiers d'âge
mésozoïque. Elle forme des aquifères importants qui peuvent
atteindre 120 m d'épaisseur ;
Ø L'Unité III, formé de sable, de
grès tendre, de grès polymorphe, est située sur le
pourtour de la cuvette centrale et forme des recouvrements ravines. Le
potentiel aquifère est faible avec une épaisseur atteignant au
plus 80 m ;
Ø L'Unité IV, constituée des grés
fins à grossiers où s'intercalent des formations argileuses et
calcareuses. Elle forme des aquifères anisotropes et
hétérogène. La perméabilité en grand est
prédominante ;
Ø L'Unité V, comprend des schistes
gréseux, des arkoses, des calcaires et des dolomies. Elle forme des
aquifères très hétérogènes où la
perméabilité de fracture prédomine sur la
perméabilité d'interstices;
Ø L'Unité VI, formée des roches
cristallines et métamorphiques, notamment les complexes granitiques,
migmatiques et les métasédiments. Les failles et les fractures
qui affectent les roches développent des zones aquifères
très importantes.
L'écoulement annuel moyen des eaux souterraines de la
RDC a été estimé à 421,00 Km3/an en
2002.34(*)
Le tableau n°5 nous montre la situation
d'écoulement d'eau souterraine d'origine interne de la RDC, en
Km3/an en 2002 en comparaison avec la situation des pays de
l'Afrique centrale.
Tableau n°5 : Ecoulement d'eau souterraine
d'origine interne en Afrique Centrale (Km3/an en 2002)
Angola
|
Burundi
|
Cameroun
|
Congo
|
Gabon
|
G.Equa.
|
R.C.A
|
Rwanda
|
R.D.C
|
Sao T.P
|
Tchad
|
72,0
|
2,10
|
100
|
198
|
62,2
|
10,0
|
56,0
|
3,60
|
421
|
0,87
|
11,5
|
Source : Base de données de la FAO aquastat-2005
Graphique n°1 : Ecoulement d'eau souterraine
d'origine interne en Afrique Centrale (Km3/an en 2002)
Source : Graphique conçu par nous-même sur base des
données du tableau n° 5
Au regard du tableau n°5 et du graphique n°1, il est
de constater que la République Démocratique du Congo arrive en
tête avec 421,00 Km3 /an en
prélèvement d'eau souterraine d'origine interne. A y regarder de
près, on remarque que les pays à l'Est de la RDC ont le plus
mauvais score, il s'agit du Burundi et du Rwanda avec comme écoulement
annuel moyen des eaux souterraines respectivement de 2,10 et 3,60
Km3/an en 2002. Il faut également signaler que le Cameroun
avec un prélèvement de ¼ de la RDC, soit 100,00
Km3/an dispose d'une politique en eau, cela montre a quel point la
RD Congo a tout intérêt de mettre du sérieux dans le
secteur hydrologique en vue de se doter d'une politique nationale de l'eau,
nous y reviendrons en force détail dans le troisième chapitre
consacré sur les stratégies nationales pour l'amélioration
du cadre la de gestion des ressources en eau eu RDC.
I.1.3. Disponibilité des ressources en eau
renouvelable (intérieures et extérieures)35(*)
La RDC dispose d'une importante ressource en eau
comparativement aux autres pays d'Afrique. La disponibilité de la
ressource en eau par habitant est très élevée en raison de
la faible importance démographique. En moyenne, en 2002, un habitant de
la République Démocratique du Congo disposait de 25 050
Km3/an de ressource en eau renouvelable alors que les moyennes pour
l'Afrique et le monde n'étaient respectivement que de 5 720 et
7 600 m3/hab/an.36(*)
Section II. Mobilisation et
utilisation des ressources en eau
II.1. Mobilisation des
ressources en eau
Les ouvrages de mobilisation des ressources en eau sont
très variés. Ce sont essentiellement les barrages de grandes et
petites capacités et les captages en rivière pour les eaux de
surface, les forages, les puits modernes et traditionnels.
En général, les capacités de mobilisation
des ressources en eau en République Démocratique du Congo sont
encore faibles. En se basant sur les données disponibles à la
FAO, la RDC ne dispose à ce jour que de 15 barrages alors que le Burkina
Faso et l'Afrique du Sud par exemple en disposent respectivement de 78 et
517.37(*)
Les barrages en exploitation actuellement en RDC sont
destinés à l'irrigation, à l'abreuvement du bétail
et à la production de l'énergie électrique. Par contre,
dans d'autres pays du content, les barrages sont destinés
également à l'approvisionnement en eau potable des populations,
à la régulation des crues ainsi qu'aux activités
créatives.
II.1.2. Utilisation des ressources en eau par secteur
de l'économie
L'utilisation des ressources en eau est suivie à partir
des données sur les prélèvements. Celles-ci indiquent la
quantité d'eau brute extraite annuellement pour un usage donné.
Le tableau n°6 présente la distribution des
prélèvements en eau en RDC pour les trois grands secteurs
consommateurs à savoir : l'agriculture (irrigation et abreuvement
du bétail), l'approvisionnement des populations (consommation par les
collectivité) et l'industrie.
Cependant, il convient de signaler que les besoins en eau
à des fins énergétiques (hydro-électricité),
pour la navigation, la pêche, les mines, l'environnement et les loisirs,
bien qu'utilisant une part significative des écoulements, ont un faible
taux de consommation nette et ne sont pas pris en compte dans les calculs.
L'autre raison qui justifie la non prise en compte de ces consommations est le
manque de données fiables.
Tableau n°6 : Prélèvements
annuels par secteur en RDC- situation en 2000
Agriculture
|
Collectivités
|
Industrie
|
Total
|
Million de m3
|
% du total
|
Million de m3
|
% du total
|
Million de m3
|
% du total
|
Million de m3
|
% du total
|
112
|
32
|
186
|
52
|
58
|
16
|
356
|
100
|
Source : Aquast FAO-2005
L'analyse des données du tableau n°6 permet de
tirer les concluons suivantes :
Ø Les prélèvements de l'eau en
agriculture en RDC sont inférieurs à d'autres pays du continent,
ils sont de l'ordre de 112 m3/an soit 32%. Cette situation peut
s'expliquer entre autres par le faible niveau d'équipement hydraulique
du pays et la prédominance de l'agriculture pluviale.
Ø Les prélèvements d'eau pour l'industrie
sont supérieurs à ceux de certains pays de l'Afrique. La moyenne
de l'Afrique est de 4%(38(*)) du volume total prélevé alors que
celle de la RDC est de 16%. Ceci peut s'expliquer par le raccordement de la
majorité des industries aux réseaux publics de distribution
d'eau, ce qui fait que les prélèvements industriels sont
comptabilisés en partie comme prélèvements domestiques
(pour les collectivités).
Ø Une forte disparité est relevée en ce
qui concerne l'utilisation de l'eau par les collectivités. Les volumes
d'eau utilisés pour les besoins domestiques sont de 186 millions de
m3 cela équivaut à une capacité
inférieure à 10 m3 par habitant par an, ce qui
correspond à un volume journalier inférieur à 50 litres
par habitant39(*).
II.1.3. Confrontation
« Ressource/Utilisation »
La confrontation « Ressource/Utilisation »
se base sur l'analyse de deux indicateurs
« hydroéconomiques » ; le taux de
prélèvement annuel de l'eau par habitant et le taux
d'exploitation des ressources renouvelables.
a) Prélèvement annuel de l'eau par
habitant
Le taux de prélèvement de l'eau par habitant est
très faible. Il ne dépasse pas 100 m3. Cette
situation s'explique entre autres par le faible niveau d'équipement
hydraulique d'une part, et d'autre part, par le caractère vétuste
et obsolète des infrastructures et/ou équipements de
prélèvement.
b) Exploitation des ressources
renouvelables
Les ressources en eau sont très peu utilisées en
RDC, comparativement aux autres pays de l'Afrique. Le prélèvement
total ne représente que 0.04% (voir tableau n°6) des ressources
renouvelables totales du pays alors que la moyenne du continent est de 5,5%.
II.2. Prospective des
ressources en eau 2006-2015
II.2.1. Approche méthodologique
La prospective des ressources en eau et de leur utilisation
à long terme pose des défis méthodologiques
considérables. L'horizon chronologique s'étend sur des
années, voire des décennies. Il est impossible d'extrapoler sur
l'avenir ou de le prédire, en raison de trois types
d'interdétermination : l'ignorance et la non maîtrise des
tendances d'évolution de la situation, la surprise liée aux
événements inattendus et la volonté des décideurs
et des parties prenantes au processus.
Pour éviter toutes ces contraintes, l'approche
méthodologique retenue se base sur les considérations
ci-après :
Ø Considérer l'année 2015 comme horizon
pour deux raisons ci-après : la nécessité de
réduire les incertitudes en réduisant le nombre d'années
et la coïncidence de l'échéance avec la date
d'évaluation de la mise en oeuvre des OMD ;
Ø Considérer le chapitre troisième du
présent travail comme parmi les stratégies de base pour le
développement futur du secteur hydrologique en RDC.
II.2.2. Disponibilité des ressources en
eau
Les changements climatiques et les activités
anthropiques n'auront pas d'effets significatifs sur la disponibilité
des ressources en eau. L'écoulement total restera sensiblement constant
entre 2005 et 2015 (voir tableau n°7).
Cet état des ressources en eau sera garanti grâce
aux mesures de préservation que la RDC mettra en oeuvre, notamment en ce
qui concerne le contrôle des prélèvements en pratiquant des
principes « Préleveurs-Payeurs » et
« Pollueurs-Payeurs40(*) ». Ces deux principes permettront de limiter le
gaspillage tout en favorisant une meilleure prise de conscience sur
l'importance de l'eau et surtout sur sa valeur économique.
Tableau n°7 : Consommation d'eau par
secteur en 2015 (RDC, Afrique Centrale et Afrique)
Pays
|
Agriculture
|
Collectivités
|
Industrie
|
Total
|
Million de m3
|
% du total
|
Million de m3
|
% du total
|
Million de m3
|
% du total
|
Million de m3
|
% du total
|
RDC
|
112
|
32
|
186
|
52
|
58
|
16
|
356
|
100
|
Afrique centrale
|
1100
|
48
|
840
|
37
|
350
|
15
|
2290
|
100
|
Afrique
|
166000
|
74
|
42000
|
19
|
17000
|
7
|
225000
|
100
|
Source : CEEAC41(*)
L'analyse des données du tableau n°7 permet de
tirer les conclusions suivantes :
Ø Les tendances observées en 2000 vont se
poursuivre en 2015 en ce qui concerne le taux de prélèvement par
secteur.
Ø Les ressources en eau en RDC, seront plus
prélevées pour les besoins des collectivités au
détriment de l'industrie soit respectivement 52% contre 16%.
Section III : Cadre de
gestion des ressources en eau RDC.
L'état de lieu du cadre de gestion des ressources en
eau en RDC reposera sur les trois éléments fondamentaux
suivants ; la politique de l'eau, la législation et la
réglementation et le cadre institutionnel du secteur de l'eau.
III.1. Politique en eau
III.1.1. But et objectifs
a) But
La Réplique Démocratique du Congo ne dispose pas
à ce jour de politique nationale de l'eau. Un forum national sur la
politique nationale de l'eau a été organisé en mai-juin
2000. Ce forum avait pour objectif de concevoir les axes majeurs de la
politique Nationale de l'eau, à savoir :
Ø L'eau est une ressource nationale qui doit appartenir
au peuple de la République Démocratique du Congo ;
Ø Le gouvernement congolais est le garant de la
ressource et en assure la gestion tant du point de vue qualitatif que
quantitatif.
Ø La ressource est vulnérable et
nécessite par conséquent une gestion intégrée et
durable.
b) Objectifs
Les objectifs de cette gestion intégrée et
durable de l'eau étaient résumés en cinq points
suivants :
Ø Valoriser l'eau comme bien économique et
éviter sa surexploitation ;
Ø Préserver et protéger les
écosystèmes aquatiques et autres ;
Ø Harmoniser et réconcilier les besoins en eau
des différents secteurs économiques et des activités
humaines ;
Ø Satisfaire tous les besoins en eau des
communautés de la République Démocratique du Congo.
III.2. Législation et
réglementation
III.2.1. Législation
La République Démocratique du Congo ne dispose
pas d'une loi spécifique ou d'un code de l'eau. Plusieurs projets
existent et sont en cours d'harmonisation avec l'appui financier de la
Coopération Allemande.
Cependant, il existe d'autres lois en vigueur dans le pays qui
traitent aussi des matières relatives à l'eau. Il s'agit de la
loi sur l'environnement ; la loi sur le développement rural ;
la loi domaniale et foncière ; le code forestier ; le code
minier ; la loi sur la navigation ; la loi sur les exploitations
industrielles ; la loi sur les barrages hydroélectriques, la loi
sur la pollution et la contamination des sources, lacs, cours d'eau et parties
des cours d'eau ; la loi sur la conservation de la nature ; la loi
sur les concessions et l'administration des cours d'eau et lacs...
III.2.2. Réglementation
Les textes réglementaires se rapportant à la
gestion des ressources en eau sont peu nombreux. Ceux qui existent ont
été pris dans le cadre de l'application des lois des secteurs
connexes et ne sont presque pas appliqués. En attendant la mise en place
de tous les organes de gestion du secteur de l'eau, le suivi de l'application
des lois des secteurs connexes incombe aux administrations dépositaires
desdites lois.
III.3. Cadre institutionnel du
secteur de l'eau
III.3.1. Principales missions du Ministère
chargé de la gestion des ressources en eau.
La gestion des ressources en eau en RDC est multisectorielle.
En fait, plusieurs ministères, suivant leurs caractères
techniques, administratifs, sectoriels ou selon la mission des services sous
leurs tutelles respectives, s'occupent de la gestion de l'eau. Toutefois, avec
la mise en place du gouvernement de transition, un décret
présidentiel avait défini les attributions de chacun des
ministères en matière de gestion de l'eau et confié la
mission de gestion de l'eau au Ministère en charge de
l'énergie.
III.3.2. Principales missions des autres
départements ministériels concernés par la gestion des
ressources en eau.
Les missions des autres départements
ministériels concernés par la gestion des ressources en eau sont
les suivantes :
Ø Le Ministère de l'Environnement, Eaux et
Forêts s'occupe des aspects normatifs et qualitatifs ;
Ø Le Ministère des Transports couvre les aspects
liés à la navigation, à l'hydrologie et à la
météorologie ;
Ø Le Ministère du développement rural
pour les matières ayant trait à l'hydraulique rurale ;
Ø Le Ministère de l'Agriculture s'occupe des
questions d'irrigation, de pisciculture et de l'abreuvement du
bétail.
Plusieurs organismes publics et privés ont des objets
sociaux dont les missions portent sur les activités d'hydrologie, de
navigation, d'exploration, de développement, d'exploitation et de
distribution de l'eau. Ce sont respectivement :
Ø La REGIDESO : une entreprise publique
dépendant du ministère de l'Energie. Elle est chargée de
la production, de la distribution et de la commercialisation de l'eau potable
dans les villes et les centres assimilés ;
Ø Le Service National de l'Hydraulique Rurale
« SNHR » : sous tutelle du ministère du
développement rural, cette direction a pour mission d'approvisionner en
eau potable les populations vivant en milieu rural et d'assurer la maintenance
des ouvrages d'approvisionnement ;
Ø L'Office National des Transports
« ONATRA » : Entreprise publique sous tutelle du
Ministère des transports ; elle se charge du transport fluvial et
de la gestion des ports maritimes et fluviaux ;
Ø La Régie des voies fluviales
« RVF » et la Régie des Voies Maritimes
« RVM » ; elles dépendent du ministère
des transports. Elles ont pour tâches principales, respectivement
l'aménagement de toutes les voies navigables du bassin du Congo sur le
territoire national (notamment sur le bief principal) et la réalisation
de l'entretien des voies navigables du bief maritime du fleuve Congo sur une
longueur de 100 Km entre Matadi et Banana dans la province du Bas-Congo.
III.3.3. Principales missions de l'organe de
coordination trans-sectorielle
La coordination du secteur de l'eau et de l'assainissement est
assurée par le Comité National d'Action de l'Eau et de
l'Assainissement (CNAEA), structure placée sous la tutelle du
Ministère du Plan. Le CNAEA a des handicaps majeurs qui entravent son
fonctionnement. Il s'agit de l'absence de textes constitutifs, des lacunes dans
les dispositions et procédures opératoires et de l'absence de
moyens financiers.
III.3.4. Mission, statuts et organisation des
instances de participation des Usagers.
Présentement, la République Démocratique
du Congo ne dispose pas d'instance de participation des usagers.
III.3.5. Mission, statuts et organisation des
organismes de gestion des bassins nationaux.
La République Démocratique du Congo ne dispose
pas d'organisation des bassins intérieurs.
Section IV : Action
de coopération internationale et régionale
IV.1. Coopération
internationale
La R.D.Congo a adhéré aux principales
initiatives internationales, conventions et accords relatifs à la
gestion de l'environnement en général et des ressources en eau en
particulier. Il s'agit de :
Ø Conventions de RAMSAR42(*) n°28-96 du 25 juin 1996 sur les zones
humides ;
Ø Convention n° 26-96 du 25 juin 1996 sur la
biodiversité ;
Ø Convention n° 27-96 du 25 juin 1996 sur les
changements climatiques et le Protocole de Kyoto ;
Ø Convention Africaine du 21 avril 1980 sur la
conservation de la nature et des ressources en naturelles ;
Ø Engagement pour la réalisation des objectifs
du développement du Millénaire. (ODM) et des cibles du Sommet
Mondial sur le Développement durable (SMDD) de septembre 2002.
IV.2. Coopération
régionale
IV.2.1. Initiatives régionales auxquelles le
pays a adhéré
Le Pays a adhéré aux initiatives
régionales suivantes :
Ø Le Nouveau Partenariat pour l'Afrique (NEPAD)
Ø Acte constitutif du conseil de Ministres Africains de
l'eau (AMCOW)-2001 ;
Ø Quatrième convention de Lomé en 1995
relative à la protection et à la mise en valeur de
l'environnement et des ressources naturelles ;
Ø Le protocole révisé des eaux
partagées de la SADC ;
Ø La gestion des écosystèmes forestiers
du bassin du Congo.
IV.2.2. Organisations des bassins dont le pays est
membre
Le pays se partage avec ses voisins deux bassins fluviaux et
plusieurs lacustres. Ce sont les bassins du fleuve Congo, du Nil, des lacs
Tanganyika, Albert, Kivu, Edouard et Moëro. De tous ces bassins, seuls
ceux du Congo, du Nil et du lac Tanganyika sont gérés dans le
cadre d'organisations ou structures similaires auxquelles la RD.Congo a
adhéré. Il s'agit de :
Ø La Commission Internationale des bassins
Congo-Oubangui-Sangha (CICOS) ;
Ø l'Initiative du Basin du Nil (IBN) ;
Ø la Commission Internationale du lac Tanganyika.
IV.2.3. Organisations Economiques et de
coopération régionale traitant des questions de l'eau dont le
pays est membre.
La République Démocratique du Congo est membre
des organisations suivantes :
Ø Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Centrale (CEEAC) ;
Ø Conseil des Ministres Africains de l'Eau
(AMCOW) ;
Ø Commission des Forêts d'Afrique Centrale
(COMIFAC) ;
Ø Conférence des Forêts Humides d'Afrique
Centrale (CEFDHAC) ;
Ø Conférence des Ministres de L'Environnement de
l'Afrique (ACOMEN) ;
Ø Communauté Economique des Pays des Grands Lacs
(CEPGL) ;
Ø Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Australe (SADC) ;
Ø Communauté du Marché Commun de
l'Afrique Orientale et Australe (COMESA).
IV.2.4. Projet et Programmes régionaux en cours
d'exécution
Le principal projet régional en cours
d'exécution dans le pays est lié à l'initiative du bassin
du Nil. Il s'agit de l'aménagement d'un troisième barrage Ruzizi
III, qui intéresse les pays de la CEPGL.
IV.2.5. Initiatives à caractère
régional en cours de développement
Les initiatives à caractère régional en
cours de développement par le pays ou dans lesquelles le pays est
impliqué sont les suivantes :
Ø Transfert des eaux du bassin du Congo vers celui du
Lac Tchad ;
Ø Evaluation hydrologique du bassin du Congo-projet
-UE ;
Ø Projet de création de l'autorité de
gestion Intégrée des Eaux en Afrique Centrale (AGIEAC).
Section V : Atouts,
Contraintes et Défis liés à l'eau
V.1. Principaux atouts
Le pays dispose de plusieurs atouts dont la valorisation peut
contribuer de manière efficace à une meilleure gestion des
ressources en eau. Parmi ces atouts, on peut citer :
Ø La situation de la RDC en cheval sur
l'équateur, zone bien arrosée avec un réseau
hydrographique dense ;
Ø La disponibilité des ressources en eau par
habitant très importante ;
Ø L'existence des Ministères en charge de la
gestion des ressources en eau, conditions de base requise pour la planification
du développement du secteur de l'eau ;
Ø La participation de la RDC dans plusieurs
organisations de coopération et d'intégration économique,
cadre indispensable pour le développement harmonieux du secteur de l'eau
et le renforcement de la coopération sous-régionale et
régionale dans ce domaine.
V.2. Principales
contraintes
Plusieurs contraintes constituent actuellement des freins
importants au développement du secteur de l'eau et à une
meilleure valorisation des ressources en eau. Les principaux problèmes
du secteur hydrique peuvent être classer en trois groupes, il s'agit
des :
Ø Problèmes liés à la situation de
l'eau actuelle du pays ;
Ø Problèmes touchant à la vie et au
bien-être ;
Ø Problèmes liés à la gestion et
à la gouvernance de l'eau.
V.2.1. Problèmes liés à la
situation de l'eau actuelle du pays
Trois problèmes principaux sont identifiés. Il
s'agit de :
Ø La poursuite des actions de planification du pays, de
contrôle de ses frontières et de consolidation de la paix,
éléments déterminent pour un développement
harmonieux du pays ;
Ø Les faibles capacités d'intervention des
principaux acteurs du secteur de l'eau. Particulièrement des
administrations en charge de la définition et de la mise en oeuvre des
politiques de développement sectoriels ;
Ø La faiblesse des capacités d'investissement de
l'Etat ;
Ø La dépendance croissante aux subventions
extérieures pour le développement du secteur de l'eau. Cette
situation est très marquée en matière de suivi de la
ressource.
V.2.2. Problèmes touchant à la vie et au
bien-être
Les problèmes relevés à ce niveau sont
les suivants :
Ø Non satisfaction des besoins fondamentaux en
matière d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement. En 2002,
le taux d'accès à l'eau potable et à l'assainissement
n'était respectivement que de 36% et 16% (voir tableau n°8)
;
Ø Absence d'un cadre global pour l'évaluation
des actions entreprises en matière de protection des
écosystèmes aquatiques ;
Ø Faible valorisation des ressources en eau à
des fins économiques, en 2000, les prélèvements d'eau
étaient estimés à 356 millions de m3 , dont 112
million pour l'agriculture(32 pour cent), 186 million pour l'usage domestiques
(52 pour cent) et 58 million pour l'industrie (16 pour cent)43(*) ;
Ø Faible capacités de gestion des cités
urbaines et des problèmes environnementaux liés à l'eau
qui s'y rapportent ;
Ø Faible valorisation des énormes
potentialités hydro-électriques du pays. La RD Congo compte 13
barrages hydroélectriques avec une puissance totale installée de
2523 MW alors que le potentiel hydroélectrique inventorié
dépasse 50 000 MW44(*).
V.2.3. Problèmes liés à la
gestion et à la gouvernance de l'eau
Les contraintes relevées à ces propos sont les
suivantes :
Ø La faiblesse des capacités de gestion des
risques naturels liée à l'eau ;
Ø Les faibles capacités d'intervention des
principaux acteurs du secteur de l'eau. Particulièrement des
administrations en charge de la définition et de la mise en oeuvre des
politiques de développement sectoriel ;
Ø L'absence de moyens nécessaires pour la mise
en application de la politique nationale de l'eau ;
Ø Faiblesse du cadre réglementaire et
institutionnel de gestion des ressources en eau ;
Ø Faiblesse des capacités de suivi de la
ressource et de gestion de l'information hydrologique.
V.3. Défis liés
à l'eau
V.3.1. Défis liés à la
satisfaction des besoins humains
a) Satisfaire les besoins humains
fondamentaux
La satisfaction des besoins fondamentaux humains constitue le
principal défi que les gouvernements et les acteurs du
développement doivent relever. Dans ce domaine, la situation du pays est
très préoccupante. Elle se caractérise par le faibles taux
d'accès aux services appropriés d'approvisionnement en eau
potable et d'assainissement. Le tableau n°7 ci-dessous, nous donne
l'évolution de l'accessibilité en eau potable et assainissement
en RDC.
Tableau n°8 : Accessibilité
à l'eau potable et l'assainissement en RDC
|
Eau potable, en %
|
Assainissement, en %
|
Années
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble du pays
|
Urbain
|
Rural
|
Ensemble du pays
|
1980
|
43
|
5
|
20
|
8
|
6
|
7
|
1990
|
68
|
24
|
42
|
9
|
12
|
10
|
2000
|
67
|
20
|
40
|
8
|
12
|
9
|
2002
|
66
|
16
|
36
|
6
|
10
|
8
|
Source : CNAEA-RDC-2005
La situation du tableau n°8 a plusieurs causes, parmi
lesquelles on note :
Ø La faiblesse des performances des services publics de
production et de distribution d'eau potable, la REGIDESO, car en 2002, 36 %
seulement de la population en milieu urbain avait accès à l'eau
potable ;
Ø La faiblesse des efforts consacrés à
l'approvisionnement en eau potable en milieu rural par rapport au milieu
urbain. Le pays présente un taux de couverture d'approvisionnement en
eau potable en milieu rural inférieur à celui du milieu urbain
soit 16% contre 36% en 2002, cette situation montre l'absence de structures
performantes pour le développement de l'hydraulique villageoise dans le
pays, c'est ici qu'il est recommandé de redresser le SNHR ;
Ø La faiblesse des efforts consacrés à
l'assainissement par rapport à l'approvisionnement en eau potable, 36%
de la population en RDC ont l'accès à l'eau potable en 2002
contre 8% seulement à l'assainissement agréable.
b) Protéger les
écosystèmes
La préservation des écosystèmes naturels
en général et aquatiques en particulier constitue un défi
majeur à relever car le développement et la conservation des
ressources en eau en dépendent. L'importance de la déforestation
et l'accélération de la dégradation des terres dans le
pays constituent deux des menaces à forte incidence sur le
développement des ressources en eau.
c) Satisfaire les besoins spécifiques des zones
urbaines
En matière d'urbanisation, la situation de la RDC se
caractérise entre autres par :
Ø Un très fort taux d'urbanisation et de
croissance incontrôlée des bidonvilles en zones
péri-urbaines (zones d'habitations informelles). Le niveau moyen
d'urbanisation était estimé à 48% en 2003(45(*)) ;
Ø Les difficultés de plus en plus croissantes
pour assurer l'approvisionnement en eau potable dans les zones
périurbaines peu structurées.
Ø Des difficultés majeures pour la gestion des
déchets et de la pollution.
d) Mieux valoriser l'eau pour la
sécurité alimentaire
Le niveau de développement agricole de la
République Démocratique du Congo est encore bas. La part de
l'agriculture dans la constitution du PIB était évaluée
à 6,6%46(*) en
2006. Une meilleure valorisation de la ressource en eau en agriculture peut
contribuer efficacement à l'augmentation de la production et de la
sécurité alimentaire.
Il convient de noter que le niveau d'utilisation de l'eau en
agriculture est encore très faible. En 2000, les
prélèvements totaux des eaux pour l'agriculture ne
représentaient que 32 %.(voir tableau n°6).
c) Mieux valoriser l'eau pour la production
industrielle et de l'énergie.
Le niveau de développement industriel du pays est
encore très bas. Une des principales caractéristiques de cette
situation est le faible taux d'utilisation de l'eau dans l'industrie. En 2000,
les prélèvements totaux pour l'industrie ne dépassaient
pas 17% (voir tableau n°6). Il importe donc d'améliorer
l'utilisation de l'eau afin que celle-ci contribue de manière plus
significative au PIB.
Pour ce qui concerne la production de l'énergie, la
situation du pays se caractérise entre autres, par un faible niveau de
consommation de l'énergie et d'utilisation de
l'électricité alors que la RDC dispose d'un potentiel
hydroélectrique important et très faiblement valorisé. Le
tableau ci-dessous nous donne la situation de la RDC en matière de la
production électrique.
Tableau n°9 : Production
hydroélectrique en RDC
Nombre de barrages
|
Part de la production hydroélectrique, en
%
|
Puissance installée, en MW
|
Potentiel inventorié, en MW
|
Taux de valorisation, en %
|
15
|
99
|
2523
|
100 000
|
2,52
|
Source : Ministère de l'énergie de
la RDC
d) Mieux gérer les risques liés à
l'eau
En matière de gestion des risques naturels liés
à l'eau, la situation de la RD. Congo peut se résumer comme
suit :
Ø Absence de donnés historiques sur les risques
liés à l'eau ;
Ø Inefficacité voire absence de cadres nationaux
pour la prévention et la gestion des catastrophes ;
Ø Absence d'une approche sous-régional de
gestion des risques et des catastrophes.
Compte tenu de l'impact négatif des catastrophes
naturelles sur l'homme, l'économie et l'environnement, des mesures
appropriées doivent être prises pour garantir une meilleure
maîtrise de l'eau.
V.3.2. Défis liés à la gestion et
à la gouvernance de l'eau
a) Mieux gérer les eaux
partagées.
Les eaux partagées de la République
Démocratique du Congo sont gérées dans un cadre
insuffisamment structuré qui se caractérise entre autres
par :
Ø L'insuffisance des traités et accords relatifs
à la gestion des eaux des principaux bassins fluviaux
internationaux ;
Ø L'absence d'études exhaustives récentes
sur les potentialités et possibilités d'aménagement des
différents bassins internationaux et lacs transfrontaliers.
Il importe donc de développer des cadres
appropriés pour une meilleure gestion des eaux partagées en vue
du développement socio-économique de la sous-région en
général et de la RD Congo en particulier.
b) Reconnaître la valeur de l'eau
Le développement des ressources en eau en RDC n'est pas
toujours basé sur une reconnaissance de leur valeur économique.
Ceci se manifeste entre autres, par :
Ø La faiblesse des investissements consacrés
à l'eau ;
Ø Le prix de vente de l'eau non compatible aux charges
de production ou de mobilisation ;
Ø Le niveau de couverture des coûts de production
d'eau encore bas.
L'efficacité et l'efficience dans l'utilisation des
ressources en eau doivent donc être systématiquement
recherchées afin d'en garantir la valeur économique.
c) Garantir les connaissances de base.
La gestion des ressources en eau ne peut se concevoir sans
connaissances de base. La situation actuelle de la RD. Congo dans ce domaine
n'est guère satisfaisante. Elle se caractérise par :
Ø L'absence d'institutions de formation dans le domaine
de l'eau au niveau national. Les institutions existantes interviennent
plutôt dans le domaine de l'environnement en
général ;
Ø L'absence d'institutions de recherches au niveau
national. Celles qui existent dans les pays sont peu
opérationnelles ;
Ø La non opérationnalité voire
l'inexistence de réseaux de collecte de données
hydrologiques ;
Ø La faible valorisation des données
hydrologiques existantes.
Les défis à relever consistent donc à
créer les conditions requises pour une meilleure gestion des
connaissances de base.
Le développement du secteur hydrologique et la
valorisation des ressources en eau au niveau national et sous-régional
impliquent la République Démocratique Congo à s'appuyer
sur une vision claire et partagée d'une part et d'autre part sur des
orientations politiques et stratégiques cohérentes ainsi que sur
des plans d'action réalistes. Par conséquent, il importe de
créer les conditions requises pour doter les pays d'instruments de base
indispensables pour une meilleure gestion de l'eau.
CONCLUSION
I
l ressort des points développés dans ce chapitre
que la gestion intégrée des ressources en eau constitue l'une des
stratégies les plus efficaces pour le développement du secteur
hydrique en République Démocratique du Congo.
Nonobstant ses gigantesques potentialisés hydriques, la
RD. Congo ne dispose pas d'une loi spécifique ou d'un code de l'eau,
condition suffisante pour l'élaboration d'une politique nationale de
l'eau.
Cependant, avec l'adoption d'une nouvelle constitution en
janvier 2006, ce texte fondamental fixe de nouvelles dispositions sur
l'organisation administrative du pays, la gestion de l'Etat et des ressources
naturelles. Nous espérons voir la mise sur pied d'un programme de
réforme du secteur hydrologique en conformité avec la nouvelle
constitution de la République.
L
es stratégies que propose ce travail concernant la
gestion des ressources en eau en RD.Congo s'articulent autour de deux principes
de base et d'une approche majeure :
Les principes de base considèrent l'eau comme
étant un bien économique, social et environnemental ; les
politiques et orientations guidant la gestion des ressources en eau doivent
être étudiées dans un cadre intégré.
Quant à l'approche, elle vise à favoriser un
développement efficace, équitable et durable grâce à
une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).
Le développement, la gestion et l'affectation des
ressources en eau en RDC devraient obéir à ces principes de base
et viser cet te approche afin d'espérer un avenir meilleur dans le
secteur hydrique. Un certain nombre des stratégies ont été
définies dans ce chapitre. Elles concernent ou ont pour origine les
sphères d'influence institutionnelle (section première),
l'infrastructure technique (section deuxième), le cadre
économique (section troisième) et enfin les cadres social et
environnemental respectivement consacrés à la quatrième et
à la cinquième section.
Section I : Stratégies institutionnelles
I.1.
Politiques nationales de l'eau
Le pays ne dispose pas de politiques nationales en
matière de l'eau, ce qui constitue un handicap majeur car les politiques
nationales revêtent une importance primordiale dans la mesure où
elles servent de cadre à la législation, à la
planification stratégique et à la conduite des opérations.
C'est dire combien la définition des politiques nationales de l'eau
fondées sur la gestion intégrée sont essentielles et
doivent figurer en bonne place dans le programme du gouvernement. Toute
politique est le reflet des perspectives politiques, économiques,
sociales, environnementales et techniques du moment. Ces perspectives sont en
évolution, si bien que la politique doit être assez dynamique et
flexible à moyen terme pour s'adapter aux nouvelles situations et faire
l'objet d'une mise à jour régulière. D'autres aspects qui
méritent une grande attention dans l'élaboration de la politique
nationale sont des stratégies de réaction face aux situations
d'urgence liées aux catastrophes naturelles ou provoquées par
l'homme telles que l'inondation, la sécheresse, le séisme, etc.
La politique nationale devrait prévoir des mécanismes
institutionnels pour atténuer ces catastrophes ou des mesures
préventives pour en amortir l'impact.
Cependant, la République Démocratique du Congo a
mis en place des cadres comportant des éléments de politique sous
forme de plans d'action ou de plan directeur notamment, mais n'a pas encore
défini et approuvé la politique en bonne et due forme.
D'une manière générale, le pays est
appelé à prendre conscience de l'importance d'une approche
systématique à la gestion des ressources en eau en
commençant par la formulation d'une politique. La volonté
politique et la détermination des dirigeants sont les principaux
éléments qui conditionnent la capacité du gouvernement
à élaborer et appliquer la politique de gestion des ressources en
eau.
I.2.
Législation et cadre réglementaire
La législation relative à la gestion de la
ressource en eau est encore à l'état embryonnaire. Cela n'est
guère surprenant, puisque le pays, comme indiqué plus haut, ne
dispose pas des politiques qui puissent servir de fondement à la
législation. La mise en oeuvre efficace de la gestion
intégrée des ressources en eau (GIRE) nécessite que les
parties prenantes parviennent à un consensus sur la
légitimité des décisions et des actions des institutions.
L'amélioration de la qualité de l'eau et
l'atténuation des problèmes connexes (la santé,
l'état de l'environnement, etc.) doivent commencer par une
législation appropriée imposant aux pollueurs des eaux de surface
et des nappes souterraines de prendre les mesures requises pour prévenir
la contamination des eaux de surface et des nappes souterraines, sensibiliser
et former les usagers et les parties prenantes aux précautions à
prendre pour éviter le gaspillage et la pollution de l'eau. Ceux qui ne
se conformeraient pas à ces normes écologiques ou sanitaires
strictes, mais raisonnables, devront être immédiatement
sanctionnés en vertu du principe « polluer
payeur ». Ces sanctions devraient être un moyen de dissuasion
efficace, mais aussi un moyen de permettre de couvrir les coûts
liés aux indemnisations.
I.3.
Echelon de gestion
La problématique de l'eau comporte trois dimensions.
Premièrement, la gestion des ressources en eau se passe à
différents niveaux, allant de l'échelle nationale à
l'échelon des ménages, et englobe plusieurs secteurs. Comme nous
l'avons souligné, les bassins hydrographiques représentent un
niveau de gestion parallèle, susceptible d'être source de conflits
de gestion entre le niveau national et le niveau local. La détermination
du niveau de décentralisation le plus approprié et l'attribution
des fonctions constituent un défi majeur.
Deuxièmement, il importe d'établir une
séparation entre les fonctions de gestion et les fonctions de
distribution. Des efforts devront être déployés pour mettre
en place des institutions autonomes de coordination sectorielle et de gestion
globale des ressources en eau, différentes de celles ayant la charge de
sous-secteur spécifiques de l'eau.
Troisièmement, l'adoption de l'approche
intégrée pourrait s'avérer difficile à
réaliser au début, en raison des ingérences des nombreuses
institutions qui ont des intérêts dans le secteur de l'eau, des
besoins financiers et des délais relativement longs qui sont
nécessaires pour avoir des résultats positifs.
I.4.
Gestion et organisations de bassins fluviaux transfrontaliers
Le bon fonctionnement des organisations de bassins fluviaux
transfrontaliers dans la région est un sujet de préoccupation. La
RDC s'efforcera à déployer les efforts avec les pays riverains
pour définir, d'un commun accord, des stratégies rationnelles de
gestion intégrée des ressources en eau. L'approche essentielle
consiste à favoriser la coopération et l'intégration
régionales en aidant à développer et à renforcer
les institutions pour la gestion des eaux communes, en aidant à
élaborer les lois appropriées et en soutenant les infrastructures
pour la production et le partage des données et informations.
I.5.
La décentralisation
La décentralisation de la gestion de l'eau peut
revêtir plusieurs formes. Les responsabilités d'exploitation et de
gestion de l'eau peuvent être entièrement ou partiellement
confiées à des organismes publics restructurés, à
des organismes privés ou à des associations d'utilisateurs ou
encore concevoir un système mixte.
Cependant, il importe de s'assurer que ces institutions
auxquelles les responsabilités sont données sont effectivement
renforcées et habilitées afin qu'elles soient effectives,
autonomes et comptables de leurs actes. Il importe de veiller à
définir des normes de qualité, à fixer des règles
pour la tarification et à mettre en place des mécanismes de
promotion de la concurrence et de défense des intérêts des
utilisateurs. Ceci s'applique également aux mécanismes de lutte
contre la pollution et de protection des écosystèmes
aquatiques.
Section II : Stratégies techniques
II.1.
Meilleures connaissances des ressources en eau
La planification
stratégique à long terme repose sur la connaissance. Par
conséquent, des projets destinés à renforcer les
capacités dans ce domaine devraient recevoir la priorité. Les
planificateurs de l'aménagement des ressources en eau ont besoin d'avoir
des renseignements sur la présence et la répartition de l'eau et
sur les facteurs naturels et physiques tels que la topographie, les sols, la
géologie et la terre.
La société
de distribution d'eau, en l'occurrence la REGIDESO, doit avoir une bonne
connaissance des schémas d'évolution de la demande en eau des
ménages. Les différents ministères doivent avoir une
connaissance précise des habitudes de consommation d'eau (et de
pollution) dans leurs différents secteurs. Cette connaissance sera
acquise grâce à des programmes permanents et systématiques
de collecte de données et d'information, à des analyses, à
des synthèses et à des recherches portant sur l'éventail
des questions relatives à l'eau, à l'environnement et à la
protection sociale. Cela permettra de disposer de données en temps
réel à même de faciliter le contrôle et
l'évacuation en continu des ressources en eau. La mise en place d'une
telle base de données, accessible aux usagers, uniformisera les
règles du jeu et la prise de décision au plan régional.
L'une des principales
fonctions de la réglementation des ressources en eau devrait être
également de veiller à ce que les usagers disposent
d'informations précises et en temps opportun, et que les prix
reflètent fidèlement la situation prévalant sur le
marché de l'eau.
II.2.
Les technologies appropriées
Une bonne gestion des ressources en eau passe par des
technologies accessibles, socialement acceptables et adaptées au niveau
de développement. La continuité du fonctionnement et de
l'entretien doit être garantie.
Il faudra également tirer parti de la connaissance et
de l'utilisation des réseaux hydrographiques par des pollutions locales.
Dans cette logique, les techniques et pratiques traditionnelles courantes
devront être minutieusement évaluées, adoptées ou
adaptées selon le cas. Il convient, toutefois, de souligner que la
notion de technologie appropriée n'exclut nullement l'utilisation de
technologies modernes et sophistiquées, à condition de ne pas
perdre de vue l'efficacité par rapport au coût et la
maintenance.
II.3.
Gestion de pénurie d'eau
Des mesures techniques seront nécessaires pour
répondre à l'action conjuguée de l'accroissement
prévu de la demande, de la pénurie future de l'eau dans le pays
et de la répartition inégale de l'eau dans le temps et dans
l'espace. Ces mesures, sans être exhaustives, engloberont
l'aménagement de structures de conservation de l'eau telle que les
barrages pour permettre le stockage d'un volume plus important d'eau en vue de
l'utilisation de l'eau pour permettre d'acheminer l'eau des zones
d'excédent vers les zones en déficit.
Du coté de la demande, la productivité de l'eau
doit être augmentée par une efficacité accrue grâce
à la remise en état des installations actuelles, à la
construction de systèmes plus efficaces et au changement des
systèmes d'utilisation de l'eau. D'autres approches novatrices devront
être appliquées, le cas échéant, comme la collecte
d'eau, la gestion des sols et le recyclage accru de l'eau.
Section III : Les stratégies
économiques
III.1.
Rôle de la tarification dans la gestion intégrée des
ressources en eau
Une bonne tarification constitue la clef de voûte d'une
gestion plus rationnelle des ressources en eau. Les considérations
d'ordre économique, environnemental, financier et social jouent un
rôle déterminant dans le processus de fixation des redevances.
Elles sont brièvement exposées ci-dessus.
III.1.1. Considérations économiques
Les tarifs doivent être fixés de manière
à inciter les usagers à utiliser l'eau avec efficacité et
modération dans leurs différentes activités, et les
producteurs à fournir de l'eau de bonne qualité à des
tarifs appropriés. Considérer l'eau de bonne qualité comme
un bien économique, c'est reconnaître qu'elle comporte un
coût d'opportunité. Le bien-être maximum est obtenu lorsque
les tarifs correspondent au coût marginal à long terme de
production (distribution et approvisionnement), y compris le coût
d'opportunité des eaux souterraines. Dans ces conditions,
l'efficacité économique ou l'efficacité de la
répartition des ressources est atteinte.
III.1.2. Considérations environnementales
Dès lors que l'eau est considérée comme
bien économique, le principe du « polluer payeur »
doit être appliqué. A cet égard, le gouvernement fera
recours à l'intégration des coûts environnementaux aux
tarifs de l'eau, grâce à l'application effective de ce principe.
Plusieurs démarches sont possibles. Par exemple, le coût d'un
impact négatif sur l'environnement pourrait être pris en compte en
incorporant le coût des mesures de redressement au coût de
l'investissement tout au long de sa durée de vie. Une autre approche
serait d'utiliser le principe du « polluer payeur » pour
inciter les industries à réduire la pollution en épurant
sur place leurs eaux usées, conformément aux normes
établies, avant de déverser les effluents dans les égouts.
Cela allégera la lourde tâche des stations d'épuration. Le
principe « polluer payeur » devait être aussi
appliqué aux usagers domestiques, afin de refléter le coût
intégral de la consommation d'eau, qui comprend l'épuration des
eaux usées avant leur rejet, en toute sécurité, dans
l'écosystème et dans les masses d'eau douce. Par exemple, le
coût de l'épuration des eaux usées pourrait être
automatiquement facturé aux usagers, de préférence sur la
base des quantités d'eau consommées.
III.1.3. Considérations
financières
Eu égard au coût élevé de
l'extension des services de distribution de l'eau et de la gestion plus
rationnelle des ressources en eau, les investissements supplémentaires,
publics et privés, exigent un consensus quant à
l'amélioration du recouvrement des coûts. Tout en reconnaissant
que l'efficacité économique optimale serait obtenue en percevant
auprès des usagers le coût économique intégral de
l'eau, il sera plus réaliste dans un premier temps de fixer un tarif
plus faible, permettant de couvrir les coûts financiers.
Pour que les projets soient financièrement viables sans
qu'il soit nécessaire de recourir aux subventions de l'Etat, le tarif
unitaire moyen appliqué à l'usager doit être égal au
coût financier unitaire de production et de distribution d'eau.
Cependant, si pour une raison quelconque, l'Etat est amené à
verser des subventions, ces raisons devront être
déterminées de façon transparente, de
préférence par un médiateur indépendant qui servira
d'intermédiaire entre l'Etat et les services de distribution
d'eau47(*), en tenant
compte du recouvrement direct des coûts auprès des usagers.
III.2. Partenariat entre
secteur public et secteur privé
La participation du secteur privé dans le secteur de
l'eau peut être un moyen efficace de mobiliser des investissements et de
renforcer l'autonomie et la responsabilité des prestataires de services.
En principe, le secteur privé peut participer à
tous les sous-secteurs de l'eau. Il est surtout actif dans la distribution
d'eau et l'assainissement. Le pouvoir public doit encourager sa participation
à ce sous-secteur.
La participation du secteur privé peut prendre
plusieurs formes, notamment les contrats de services et de gestion, le
crédit-bail, les concessions, les contrats de
construction-exploitation-transfert, le contrat de
construction-exploitation-propriété et la session. L'utilisation
de ces formules amènera des solutions à plusieurs contraintes,
telle que le type de problème que l'Etat cherche à
résoudre, le cadre juridique et réglementaire, la
viabilité financière et politique, les risques à
répartir ou à atténuer.
Pour porter son choix sur une option donnée, il
convient de procéder prudemment et d'engager une concertation avec
toutes les parties prenantes.
Section IV :
Stratégies Sociales
L'eau étant un bien social, toutes les dimensions de la
gestion de ressources en eau doivent être correctement analysées
sous un angle social, en vue de cerner les enjeux sociaux qui sont
déterminants pour une gestion intégrée des ressources en
eau.
La nécessité de créer des réseaux
appropriés pour l'évaluation des ressources en eau, le
contrôle de la qualité de l'eau et le règlement des
problèmes sociaux et culturels liés à la gestion durable
des ressources en eau représentent un défi pour la RDC.
L'analyse sociale et l'identification des enjeux sociaux essentiels dés
le démarrage des projets permettront de prévoir des solutions
appropriées pour remédier aux incidences négatives. Il est
donc nécessaire d'évaluer l'impact social des projets. Cependant,
les méthodes à utiliser devront être
déterminées en fonction des projets. Les lignes qui suivent
présentent les stratégies correspondant aux différents
enjeux sociaux intervenant dans la gestion intégrée des
ressources en eau.
IV.1.
Pression démographique et urbanisation
Les ressources en eau douce sont rares et limitées.
L'aspect social de la durabilité des ressources en eau met en cause la
capacité de gérer la croissance de la population de
manière à stabiliser la demande d'eau. Il est nécessaire
que la RDC applique le principe de la répartition spéciale
équilibrée de la population si elle n'arrive pas en a
réduire son taux de croissance. La réussite de ces
stratégies passe par des programmes de sensibilisation,
d'éducation et de formation ainsi que par l'utilisation de mesures
incitatives.
Dans les zones urbaines, il est nécessaire que les
administrateurs municipaux et les urbanistes reconnaissent l'existence des
zones péri-urbaines et trouvent des solutions pratiques au pari de
mettre à la disposition de la population, en particulier des pauvres,
des infrastructures de base, y compris les installations de distribution d'eau
et d'assainissement. Leur volonté de payer pour de tels services est
souvent sous-estimée, comme en témoignent les prix
élevés payés aux vendeurs d'eau.
Le gouvernement de la RDC doit aussi s'engager, à long
terme, à développer les zones rurales et marginales en instaurant
des conditions propices à la création d'emplois et à la
mise en valeur d'autres ressources, comme la pêche et l'aquaculture, pour
freiner l'urbanisation rapide à laquelle on assiste actuellement.
Une analyse approfondie des interactions qui existent entre
les ressources en eau et les établissements humains nécessite
aussi de se pencher sur la propriété foncière et le
régime d'occupation des terres, aussi bien en ville qu'en milieu
rural.
IV.2.
Santé et Education
L'éducation visant à sensibiliser la population
à l'utilisation hygiénique et la gestion durable de l'eau et
à induire un changement positif d'attitude est un facteur essentiel de
l'amélioration de l'état de santé. Les programmes de
santé et d'éduction choisis pour améliorer le
fonctionnement des installations d'eau domestiques, l'hygiène dans les
maisons, le stockage et l'utilisation rationnelle de l'eau doivent être
encouragés.
Les mesures de prévention et de lutte contre les
maladies d'origine hydrique telles que le paludisme et la schistosomiase
doivent faire partie intégrante des pratiques de gestion des ressources
en eau en fonction de l'évaluation de l'impact des projets sur la
santé. De tels programmes doivent être flexibles, participatifs et
attentifs aux normes et perception sociales et culturelles complexes.
Pour que le public s'implique de façon substantielle,
les sessions d'information du public, les campagnes à grande
échelle et la motivation sont de haute importance.
IV.3.
Problématique Hommes-Femmes
L'égalité entre les sexes implique la
participation effective des femmes à la planification, à la
conception, à l'exécution, à l'évaluation et
à tous les autres aspects du processus de décision concernant la
mise en valeur et la gestion des ressources en eau. Le rôle des femmes en
tant que responsables des questions touchant à la nourriture et à
l'eau au sein des ménages doit être pleinement pris en compte. Les
femmes accordent un intérêt particulier aux problèmes
familiaux et communautaires. Elles pourraient donc apporter une meilleure
contribution à la mise en place des installations du projet et à
leur entretien. L'expérience a montré que les femmes sont parfois
de bien meilleures gestionnaires des projets d'adduction d'eau que les hommes.
Elles peuvent également avoir des préférences pour divers
services qui pourraient leur permettre de s'engager dans des activités
à valeur économique plus importante.
IV.4.
Approche participative
Pour être satisfaisante, l'exploitation des ressources
en eau doit être attentive à la demande. A l'inverse des approches
centralisées et descendantes utilisées par le passé, la
démarche attentive à la demande est participative et implique les
bénéficiaires à toutes les étapes. Ce processus
offre l'avantage de pendre en compte, au moment de la conception du projet, les
préférences des usagers pour les différents niveaux de
services, ainsi que la volonté et la capacité de payer.
L'expérience montre que les projets et programme qui suivent une telle
méthode réussissent mieux et présentent de meilleures
perspectives de viabilité.
Section V : Stratégies Environnementales
Ce travail encourage le gouvernement à faire de
l'environnement une partie intégrante de la gestion des ressources en
eau, afin d'éviter ou de réduire au minimum les effets
négatifs de l'environnement dans le secteur hydrique. Les enjeux
environnementaux importants devraient être déterminés assez
tôt dans le cycle des projets d'exploitation des ressources en eau.
Présentement, aucun projet n'est exécuté sans une
étude préalable sur l'environnement.
V.1.
Interactions environnementales
Il existe une relation étroite entre la
dégradation de la ressource en eau et la pauvreté. Les pauvres
utilisent souvent de l'eau de mauvaise qualité, contaminée par
les eaux usées, les polluants industriels et les dépôts de
la boue provenant de terres agricoles ou de l'érosion et souffrent de
maladies débilitantes.
Dans les sociétés pauvres, comme la
République Démocratique du Congo, la population consacre beaucoup
de temps aux corvées de l'eau et à la recherche du bois de
chauffage. Cette corvée incombe plus particulièrement aux femmes
et aux enfants. La coupe du bois, le ramassage de résidus de cultures et
de bouse d'animaux sur les terres arabes pour la fourniture de l'énergie
aux ménages entraînent une dégradation et l'érosion
des sols. Ceci a des répercussions sur la qualité et la
quantité de l'eau.
Par ailleurs, la RD Congo, un pays pauvre, connaît des
problèmes du point de vue des ressources, de la connaissance et de la
compétence organisationnelle pour prendre des mesures de manière
à atténuer la dégradation de l'environnement. Ce qui donne
lieu à une spirale sans fin de pauvreté et de
détérioration de l'environnement. Il faudrait, par
conséquent, explorer des politiques, comme l'octroi de prêts sans
intérêt, destinées à atténuer la
dégradation écologique et à réduire la
pauvreté dans un contexte de gestion intégrée des
ressources en eau.
Grâce à une bonne coordination des
différents aspects intervenant dans le secteur de l'eau, la gestion
intégrée des ressources en eau constitue un moyen efficace de
surmonter les problèmes sanitaires et environnementaux.
V.2.
Présentation de la base de ressources
Au lieu d'être traité comme
« usager » de l'eau, l'environnement devrait être
considéré comme une « réserve d'eau»,
qui doit recevoir la priorité avant que les ressources en eau ne soient
affectées à d'autres usages. Il est vital de préserver la
base de ressources pour assurer la sécurité de l'eau et la
viabilité du point de vue écologique48(*).
En règle générale, la coopération
internationale s'impose à cet égard, compte tenu de la nature
essentiellement transfrontalière des ressources en eau dans le pays.
L'intégration de l'environnement dans la « réserve
d'eau » garantit que les cours d'eau et les zones humides recevront
des apports d'eau suffisants pour remplir leurs fonctions
écologiques.
V.3.
Construction de barrages et réservoirs écologiquement
rationnels.
Il faudra des barrages pour la conservation de l'eau et ces
barrages joueront un rôle déterminant dans la fourniture d'eau
pour les utilisations domestiques et industrielles, pour la production
d'électricité, pour la protection de l'inondation et pour
l'irrigation. Une bonne étude de faisabilité et une
évaluation judicieuse de l'impact sur l'environnement devraient indiquer
si oui ou non la construction d'un barrage et d'un réservoir sera viable
et acceptable du point de vue économique, écologique et social.
Et voir si des mesures d'atténuation pourront compenser les
dégâts causés. La construction de barrages et de
réservoirs devrait s'accompagner de mesures d'atténuation
suffisantes destinées à compenser les répercussions
négatives d'ordre matériel/biologique ou socioéconomique,
comme la réinstallation.
V.4.
Gestion des déchets solides et liquides
De la même façon qu'il est nécessaire
d'épurer les eaux usées, il est important de protéger les
eaux de surface et les eaux souterraines contre les effets néfastes des
déchets. Les décharges d'ordures doivent être
localisées de manière à éliminer tout risque pour
la santé humaine. Le gouvernement est appelé à
intégrer à la politique nationale de l'eau, la relation entre la
gestion de déchets solides et liquides et la gestion
intégrée des ressources en eau et à prévoir des
mesures appropriées dans le plan national d'action environnementale.
CONCLUSION
A
u terme de ce chapitre, il est à considérer
comme essentielle la définition et la mise en oeuvre d'une politique
nationale de gestion des ressources en eau basée sur trois
fonctions ; économique, sociale et environnementale. L'idéal
serait que ces trois fonctions différentes soient exercées par
des entités distinctes.
En plus, dans un contexte
où l'eau se fait de plus en plus rare, la détermination du tarif
en tenant compte du coût d'opportunité, doit être à
la base des décisions d'affectation de l'eau. L'application du principe
« polluer payeur » est essentielle pour protéger
l'eau douce de la pollution et de la dégradation.
Toutefois, l'eau étant un bien social, tout le monde a
droit d'en disposer à un prix abordable. Les différentes
conditions entre hommes et femmes doivent être prises en compte dans la
gestion des ressources en eau. Le gouvernement est appelé à
apporter son ferme soutien aux projets d'approvisionnement en eau offrant de
réelles perceptives de réduire le temps consacré par les
femmes et les filles à la recherche et à la conservation de
l'eau.
C'est pourquoi, l'Etat devrait se proposer les projets
d'exploitation des ressources en eau pour lesquels l'impact environnemental
aura été suffisamment étudié, tout en encourageant
l'utilisation de technologies appropriées, afin de réduire les
émissions de déchets industriels.
CONCLUSION GENERALE
A
la limite de cette étude, il est à discerner
que l'eau sera l'enjeu du XXIéme siècle comme le
pétrole l'a été au XXéme siècle,
par le fait que l'eau douce, à l'instar du pétrole, est
très inégalement répartie dans le monde.
Ainsi, cet enjeu a suscité des questions
cruciales ; politiques, socio-économiques et environnementales se
posant donc actuellement partout dans le monde autour de l'eau. Ces questions
sont certes complexes, et il est devenu partout dans le monde nécessaire
de leur apporter des réponses juridiques, organisationnelles et
techniques qui puissent permettre une réelle maîtrise de l'eau
pour pouvoir :
Ø lutter contre l'érosion, soutenir les
étiages, prévenir les catastrophes naturelles et les risques tels
que les inondations ou la sécheresse ;
Ø améliorer l'hygiène et la santé
des populations et prévenir les grandes maladies, tant dans les
collectivités villageoises que, de façon urgente, dans les
grandes agglomérations ;
Ø assurer la production agro-alimentaire par
l'assainissement des terres et l'irrigation appropriée, et
développer l'aquaculture ;
Ø permettre le développement de l'industrie, la
production énergétique et, dans certains secteurs, la pratique
des loisirs et du tourisme ainsi que des transports fluviaux, notamment par des
aménagements intégrés à vocation
polyvalente ;
Ø prévenir les pollutions permanentes, diffuses
ou accidentelles, et préserver les équilibres et les
écosystèmes aquatiques.
Tous ces problèmes ne peuvent plus être
résolus de façon sectorielle et séparément les uns
des autres, mais doivent être abordés dans le cadre d'une approche
de gestion intégrée des ressources en eau.
Cependant, la République Démocratique du Congo,
en matière de gestion intégrée des ressources en eau, se
caractérise par l'absence des réglementations, des
politiques de l'eau et du cadre institutionnel dans le secteur hydrologique.
Toutefois, la mise en place d'une politique de l'eau
basée sur la gestion intégrée des ressources en eau
servira de trame pour l'amélioration du secteur de l'eau en RD Congo.
De ce fait, l'Etat doit se procurer les projets d'exploitation
des ressources en eau pour lesquels les enjeux politiques,
socio-économiques et environnementaux auront été
raisonnablement examinés.
BIBLIOGRAPHIE
I.
Ouvrages
1. Aneu, L'eau dans l'espace rural : vie et milieu
aquatique, Paris, éd Hatier, 2001, 282p
2. BAD, La politique de gestion intégrée de
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en Méditerranée ? , Tunis, éd Futuribles,
1998, 89p
5. Bourguignon, Image de la terre, Kinshasa, éd
Saint-Paul, 1995, 123p
6. Dikabane (Matondo), Qualité de l'eau et
aquaculture ; une approche d'éco- développement,
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7. Donald (Johnston), Questions les plus fréquentes
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10. Gérard Rio et al, L'eau dans l'espace production
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Hatier, 1997, 411 p
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Saint-Paul, 1995, p 19
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à l'eau dans les pays du tiers-monde, Paris, éd
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service des colonies à l'aide au développement : essaie
historique, Paris, éd L'Harmattan, 2003, 327 p
19. Peter W. Atkins ; Chimie physique, Bruxelles,
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20. Robert Kandel : Les eaux du ciel, Paris,
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matière de qualité de l'eau pour l'industrie agroalimentaire de
la Saskatchewan, Bruxelles, éd De Boeck, 1997, 212p
II.
Revues et Articles
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l'eau au Brésil : forces et enjeux d'une transformation vers une
gestion intégrée », in Revue Tiers Monde,
n° 166, avril-juin 2001, pp. 403-425
23. Guillaume (Henry), « L'accès
à l'eau potable dans la Jeffara tunisienne : contradictions et
nouvelles perspectives », in La Houille Blanche,
n° 1, Février 2004, pp. 52-59
24. OMS, « Première consultation
régionale sur l'initiative Afrique 2000 pour l'approvisionnement en eau
et l'assainissement » in www.oms,org
25. Paul (Donald), « Les conflits prendront-ils un
jour fin ? », in Réveillez-vous, 8 janvier 1995,
pp. 12-19
26. SADC, « De l'eau pour le 21ème
siècle » in De la vision à la l'action,
n° 45 mars 2006, pp 13-20
27. Treyer S, « Enjeux déterminants
à long terme pour la gestion de l'eau : importance de la dimension
territoriale », in Revue d'économie méridionale,
Vol. 49, n°194-195, octobre 2001 pp. 225-235
III.
Rapport
28. CEEAC, « Document de base pour le
développement de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau
en Afrique Centrale » in Réunion des Ministres en charge de
la Gestion des Ressources en Eau des pays membres, Libreville, Mai 2006,
pp. 56-60
29. GWP, Atelier de formation sur les outils de la gestion
intégrée des ressources en eau, Kinshasa, 21-22 décembre
2005,
30. Ministère de l'agriculture (RDC), Direction
générale des ressources en eau, 2002, Annuaire de l'exploitation
des nappes profondes, 373 p.
31. PNUE, L'eau pour un développement durable en
Afrique, application et plan d'action 21 de la gestion intégrée
des ressources en eau en Afrique : questions et Réponses, 2005
32. PNUD, Rapport mondial sur le développement humain,
année 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005
33. REGIDESO, Enquête socioéconomique sur le
projet d'alimentation en eau potable des quartiers périphériques
par camions citerne, rapport 1, Kinshasa, novembre 2005
34. REGIDESO, Rapport annuel 2004, Kinshasa, novembre 2005,
312p
35. UNESCO, Rapport mondial sur la mise en valeur des
ressources en eau n°1, 2003
36. USAID-CARPE, Programme de l'Afrique centrale pour
l'environnement en RDC, Kinshasa, USAID, 2005, 42p
37. USAID-UNICEF-RDC, Enquête nationale sur la situation
des enfants et des femmes MICS/2 2001, rapport d'analyse,USAID-UNICEF-RDC,
Kinshasa, 2002, 234 p
38. WSP, Etude de saisie des expériences de gestion de
systèmes autonomes d'approvisionnement et eau potable en RDC, Kinshasa,
juin 2006, 20p
IV.
Cours
39. Bongoy (Mpekesa), « Théories de
l'économie et des finances publiques », cours de licence,
UNIKIN, 2005-2006
40. Bongoy (Mpekesa), « Géographie
économique et économie des transports », cours de
graduat, UNIKIN, 2005-2006
41. Lututala (Mapasi), « Méthode des
recherches en sciences sociales », cours de graduat, UNIKIN,
2002-2003
42 Kika (Mavunda), « Aménagement du
territoire », cours de licence, UNIKIN, 2004-2005
V.
Site web
43. www. foa.org/aquastat
44. www. worldbank.org/data/countrydata/countrydata.htm
45. www. imf.org//external/np/exr/facts/povdebt.htm
46. www. wetlands.org/report/index.cfm
47. www.wssinfo.org
48.
www.undp.org
49.
www.uicn.org
50.
www.unesco.org/water/water_celebrations/decades/index_fr.shtml
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1
I. PROBLEMATIQUE
1
II. HYPOTHESE
7
III. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
7
IV. INTERET DU SUJET
8
V. DELIMITATION DU SUJET
9
VI. PLAN SOMMAIRE
9
CHAPITRE PREMIER : LES GENERALITES
10
Section I : Définition
11
I.2. L'eau et le milieu universel
12
I.3. L'eau à la surface du globe
15
Section II : L'eau dans le sol
18
II.1. Les eaux souterraines
18
II.2. Les eaux de surface
22
Section III : Les Maladies d'origine
hydrique
26
III.1. Le Cholera
26
III.2. La Bilharziose
27
III.3. L'Onchocercose
27
III.4. Le Paludisme
28
Section IV : La gestion des ressources en
eau
29
IV.1. Définition
29
VI. 2. Contexte mondial
30
CONCLUSION
38
CHAPITRE DEUXIEME
39
SITUATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO EN
MATIERE DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU
39
Section I : Etat des lieux, prospective des
ressources en eau et leur utilisation
40
I.1. Ressources en eau
40
Section II. Mobilisation et utilisation des
ressources en eau
46
II.1. Mobilisation des ressources en eau
46
II.2. Prospective des ressources en eau
2006-2015
49
Section III : Cadre de gestion des ressources
en eau RDC.
52
III.1. Politique en eau
52
III.2. Législation et
réglementation
53
III.3. Cadre institutionnel du secteur de l'eau
54
Section IV : Action de coopération
internationale et régionale
57
IV.1. Coopération internationale
57
IV.2. Coopération régionale
58
Section V : Atouts, Contraintes et
Défis lié à l'eau
61
V.1. Principaux atouts
61
V.2. Principales contraintes
61
V.3. Défis liés à l'eau
65
CONCLUSION
72
CHAPITRE TROISIEME
73
STRATEGIES NATIONALES POUR L'AMELIORATION DU CADRE
DE GESTION DES RESSOURCES EN EAU EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
73
Section I : Stratégies
institutionnelles
74
I.1. Politiques nationales de l'eau
74
I.2. Législation et cadre
réglementaire
75
I.3. Echelon de gestion
76
I.4. Gestion et organisations de bassins fluviaux
transfrontaliers
77
I.5. La décentralisation
77
Section II : Stratégies techniques
78
II.1. Meilleures connaissances des ressources en
eau
78
II.2. Les technologies appropriées
79
II.3. Gestion de pénurie d'eau
79
Section III : Les stratégies
économiques
80
III.1. Rôle de la tarification dans la
gestion intégrée des ressources en eau
80
III.1.1. Considérations
économiques
80
III.1.2. Considérations
environnementales
81
III.2. Partenariat entre secteur public et
privé
82
Section IV : Stratégies Sociales
83
IV.1. Pression démographique et
urbanisation
84
IV.2. Santé et Education
85
IV.3. Problématique Hommes-Femmes
86
IV.4. Approche participative
86
Section V : Stratégies
Environnementales
87
V.1. Interactions environnementales
87
V.2. Présentation de la base de
ressources
88
V.3. Construction de barrages et réservoirs
écologiquement rationnels.
89
V.4. Gestion des déchets solides et
liquides
90
CONCLUSION
91
CONCLUSION GENERALE
92
BIBLIOGRAPHIE
94
I. Ouvrages
94
II. Revues et Articles
96
III. Rapport
96
IV. Cours
98
V. Site web
98
TABLE DES MATIERES
99
* 1
Maneglier (Hervé) : L'histoire de l'eau, du mythe à
la pollution, Paris, éd François Massou, 1991, p113
* 2 Paul (Donald),
« Les conflits prendront-ils un jour fin ? », in
Réveillez-vous, 8 janvier 1995, p. 9
* 3 Johnston, Questions
les plus fréquentes à propos de l'eau, Paris, éd
Hatier, 2003, p92
* 4Valiron, Gestion des
eaux, Principes-Moyens-Structures, Paris, éd Complète, 1984,
p43
* 5 USAID-UNICEF-RDC :
Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS/2 2001,
Rapport d'analyse, UNICEF, Kinshasa, 2002, p30
* 6 PNUD : Rapport
Mondial sur le développement humain 2005 (résumé), Pnud,
New -York, p 13
* 7 GWP, Atelier de
formation sur les outils de la gestion intégrée des ressources en
eau, Kinshasa, 21-22 décembre 2005, p2
* 8 Boicheux,
Méthode des recherches en sciences économiques et
sociales, Rome, éd Bréal, 1996, p.15
* 9 Bongoy (Mpekesa),
« Théories de l'économie et des finances
publiques », cours de licence, UNIKIN, 2005-2006, p.5
* 10 Peter W. Atkins ;
Chimie physique, Bruxelles, éd De Boeck Université, 2000,
p 901
* 11Une liaison covalente
est une liaison chimique entre deux systèmes caractérisée
par l'existence d'une paire des électrons telle que chacun d'entre eux
puisse être considéré comme appartenant aux deux
systèmes, les deux électrons étant couplés de
façon que leurs spins soient antiparallèles.
* 12
Dubreuil (Pierre) : La Science hydrologique, du service des
colonies à l'aide au développement : essaie historique,
Paris, éd l'Harmattan, 2003, p 27
* 13 Dubreuil (Pierre),
op. cit., p 30
* 14 Pierre Dubreuil :
La Science hydrologique, du service des colonies à l'aide au
développement : essaie historique, Paris, éd
l'Harmattan, 2003, p 127
* 15 Formation
géologique souterraine, formée de roches poreuses ou
fissurées, dans laquelle l'eau peut s'infiltrer, s'accumuler et
circuler; le mot aquifère désigne à la fois le contenant
(les roches) et son contenu (l'eau).
* 16 : Ensemble de l'eau
contenue dans une fraction perméable de la croûte terrestre
totalement imbibée, conséquence de l'infiltration de l'eau dans
les moindres interstices du sous-sol et de son accumulation au-dessus d'une
couche imperméable ; ces nappes ne forment de véritables
rivières souterraines que dans les terrains
karstiques
* 17 Dikabane (Matondo),
Qualité de l'eau et aquaculture ; une approche
d'éco-développement, Kinshasa, éd Loyola, 1998, p
92
* 18 Gérard (Sounia):
l'eau et le sol dans les géosystèmes tropicaux, aires
protégés d'Afrique francophone, Paris, éd Jean-Pierre
de Monza, 1998, p 176
* 19 Se dit des terrains
calcaires que l'eau a progressivement creusés, formant diverses
cavités telles qu'avens, failles et galeries.
* 20 Gérard (Rio), et
al, L'eau dans l'espace production végétale et qualité
de l'eau, Paris, éd. Hatier, 1997, p311
* 21 Plus bas niveau des
eaux d'un cours d'eau.
* 22 Bassin versant ou
bassin hydrographique : territoire associé à une rivière
et regroupant tous les terrains sur lesquels ruissellent, s'infiltrent et
courent toutes les eaux qui alimentent cette rivière.
* 23 Bourguignon, Image
de la Terre, Kinshasa, éd Saint Paul, 1995, p 19
* 24 Kandel (Robert),
Les eaux du ciel, Paris, éd Hachette, 1998, p231
* 25 Bourguignon, Image
de la terre, Kinshasa, éd Saint-Paul, 1995, p 23
* 26Paul (Gabriel) et
al : Les maladies dues à l'eau dans les pays du tiers-monde,
Paris, éd Bréal, 2001, p 26
* 27 www.oms.org
* 28Paul, (Gabriel) et al,
op. cit, p38
* 29 Idem, p42
* 30 www.oms.org
* 31 Paul (Gabriel) et al,
op. cit., p83
* 32 . Formiga (Johnsson),
« La nouvelle politique de l'eau au Brésil : forces et
enjeux d'une transformation vers une gestion
intégrée », in Revue Tiers Monde,
n° 166, Avril-Juin 2001, pp. 404
* 33 www.fao.org/aquastat
* 34 FAO, Base de
données Aquastat 2005 in www.fao.org/aquastat
* 35 Les données sur
les ressources en eau renouvelables sont extraites de la base de données
aquastat 2005 de la FAO. Elles sont estimées pour l'an 2002.
* 36 CEEAC,
« Document de base pour le développement de la Gestion
Intégrée des Ressource en Eau en Afrique Centrale » in
Réunion des Ministres en charge de la Gestion des Ressources en Eau
des pays membres,, Libreville, Mai 2006, p20
* 37 Base de données
aquastat 2005 in www.fao.org
* 38 Base de données
aquastat 2005 in
www.fao.org
* 39 L'objectif de volume
suffisant d'eau potable a été fixé entre 20 à 40
litres par personne par jour comme recommandé par l'OMS bien que
l'évolution récente indique que le besoin minimal devrait
être de 50 litres par personne par jour pour quatre utilisations
domestiques : la boisson, l'assainissement, le bain et la cuisine.
* 40 Principe de gestion qui
reconnaît que l'élimination des déchets impose des
coûts importants en actions de réhabilitation et que ceux qui sont
à l'origine du besoin de « nettoyage » doivent
supporter le coût total de l'action de réhabilitation. Pour que le
principe soit efficace, il peut s'avérer nécessaire
d'établir des impôts et taxes très sévères
afin d'encourager la minimisation des déchets.
* 41 Source : CEEAC,
op. cit., p27
* 42 Ramsar : Ville en
Iran où a été adoptée en 1971 la convention sur les
zones humides. Cette convention reconnaît l'importance des fonctions
hydrologiques des zones humides, notamment pour la recharge des eaux
souterraines, l'amélioration de la qualité de l'eau et
l'atténuation des crues, ainsi que les liens inextricables qui existent
entre la gestion des ressources en eau et les zones humides.
* 43 Voir Tableau n°6
sur les prélèvements annuels par secteur en RDC- situation
2000
* 44 Source :
Ministère de l'énergie de la RDC
* 45 PNUD : Rapport
mondial sur le développement humaain-2005
* 46 Ministère de
Budget RDC, « Synthèses de dépenses » in
Aménagement du budget de l'Etat 2006, p3
* 47 La REGIDESO ou le
SNHR
* 48 Kika (Mavunda),
« Aménagement du territoire », cours de licence,
UNIKIN, 2004-2005
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