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L'impérialisme culture occidental et devenir de la culture africaine: Défis et perspectives

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par Bernard ZRA DELI
Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua - Fin de cycle de Philosophie (Licence) 2008
  

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III- 1. La nouvelle orientation de la politique culturelle africaine

La configuration mondiale actuelle suscite de nombreuses inquiétudes : terrorisme, homosexualité, guerre, lesbienisme, pédophilie, surexploitation des enfants, corruption, misère morale et dépravation de toutes sortes. Cette nouvelle face du monde doit nous amener à veiller aux grains, à redéfinir notre politique culturelle suivant les problèmes prioritaires de notre milieu. Cette redéfinition doit signifier pour nous d'abord un renoncement à nos intérêts égoïstes. Et dans ce sens, le rôle de l'Etat sera de faciliter la créativité et la croissance culturelle de toutes les composantes de la société sans exclusion ou préjudice. Cette orientation donnera à notre culture l'occasion de se mondialiser, de trouver à travers chacun de nous « une identité rayonnante, une identité attrayante »87(*) aux yeux des autres. Dans cette perspective, la politique culturelle gagnerait de vastes secteurs gouvernementaux où se revèle la culture. Cette politique touchera ainsi à toutes les dimensions de la vie en mettant l'être humain au centre comme valeur à réaliser et à épanouir. La promotion de la culture africaine passera par la nôtre qui doit témoigner de la valeur et de l'importance que nous accordons à cette culture. C'est dans ce sens que Marcien TOWA affirme que : « notre mode d'être, c'est nous-mêmes en tant que nous voulons nous affirmer et nous faire reconnaître par nos oeuvres. »88(*) La politique culturelle doit avoir pour objectif l'encadrement des jeunes, encouragement et multiplication des rencontres, des forums culturels des jeunes, des échanges culturels. Mais le constat actuel est pertinent avec les gouvernements ambigus de l'Afrique. Les démagogies quotidiennes, le détournement permanent des deniers publics, sans perdre de vue les campagnes électorales et les élections truquées, témoignent de la mauvaise politique de la gestion de la chose publique. Vieux ou jeunes, nous sommes tous responsables. Fascinés et absorbés par l'Occident, nos élites et dirigeants doivent se vêtir de l'africanité pour promouvoir cette culture. Félix HOUPOUET-BOIGNY dénonce ce fait en ces termes : « Nulle part en Afrique on a encore une structure politique tirée des réserves traditionnelles ; tout fut calqué sur l'organisation du colonisateur. A ce jeu, on reste intellectuellement colonisé et on peut dire que `'l'oiseau noir n'a fait qu'occuper le nid abandonné par l'oiseau blanc''. »89(*) Pour combler ce vide, une voie se fraye avec Alpha SOW, pour qui « nos autorités gouvernementales devront définir une politique culturelle et élaborer une charte nationale de la culture garantissant le respect, la dignité, l'égalité et la promotion des langues et cultures de toutes les communautés nationales et précisant les modalités de mise en valeurs de ces principes. »90(*) Mais comment y parvenir concrètement ?

Pour cela, l'école reste le lieu du jeu. Elle est le lieu où se développe la pépinière des élites africaines de demain. Nous proposons qu'il y ait dans nos écoles une refonte du système éducatif et une nouvelle élaboration des programmes adaptés aux réalités africaines. Ceci permettra de sortir, de libérer les jeunes africains abrutis par une mentalité figée, occultée et aveuglés par des normes d'enseignement occidental contraires à nos réalités et que nous prenons pour idéal et seul tremplin pour notre réalisation.

Dans l'enseignement, des valeurs culturelles telle l'hospitalité, la sagesse et l'humanisme donneront l'occasion aux jeunes d'exprimer librement leur génie. La refonte de la pédagogie du système actuel d'enseignement évitera que les jeunes soient « en face d'un enseignement trop général, trop désincarné, trop livresque, n'intégrant pas suffisamment la technique, la technologie, le scientifique et se développant sans réellement tenir compte des réalités du milieu. »91(*) Cela donnera libre cour à une jeunesse prête aux innovations et culturellement libérée des complexes. De cette manière, l'art deviendra ainsi l'expression fondée de la culture locale. Les jeunes relèveront alors le défi, incarneront ce qui nous a échappé. CHEICK Hamidou KANE nous apprend dans ce sens que : « nos meilleures graines et nos champs les plus chers ce sont nos enfants. »92(*) La réalisation de ce rêve dépend de la révolution de nos mentalités et de nos cultures.

* 87 TOWA M., « Le concept d'identité culturelle », in L'identité culturelle camerounaise, Yaoundé, 1985, p. 38.

* 88 TOWA M., Op. Cit., p. 38.

* 89 HOUPOUET-BOIGNY F., Tradition et Modernisme en Afrique Noire, rencontre internationale de Bouaké, Paris, Seuil, 1965, p. 42.

* 90Alpha SOW I A., Introduction à la culture africaine, Paris, Union générale d'éditions, 1977, p. 37.

* 91 MBUMA W.E., Démocratiser la culture, Yaoundé, Clé, 1974, p. 57.

* 92 CHEICK H. K., L'aventure ambiguë, Paris, Juliard, 1961, p. 41.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery