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La participation des diasporas camerounaises de France et de Grande-Bretagne à la vie politique nationale: émergence et consolidation de la citoyenneté à distance

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par Ruth Mireille Manga Edimo
Université Yaoundé II - DEA en science politique 2008
  

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1. Diaspora

Le terme « diaspora » est un mot d'origine grecque, construit à partir du verbe diaspeirô, et dont l'usage est attesté au Ve siècle avant J.-C. Selon le Petit Larousse, le mot désigne : « l'ensemble des membres d'un peuple dispersés à travers le monde mais restant en relation ». D'après le même dictionnaire, le terme peut également être utilisé pour désigner « l'ensemble des communautés juives établies hors de la Palestine, surtout après l'Exil (VIe siècle), ou qui demeurent en dehors d'Israël depuis la création de cet Etat ». En effet, le mot est resté, pendant des siècles, associé, voire réservé à l'histoire des Juifs.

Les immigrés, envisagés comme des ``diasporiques'' peuvent se définir comme des gens qui, « d'une part fusionnent lieu d'origine et étapes des parcours, et d'autre part, tout en restant fidèles aux liens créés dans leurs antécédents migratoires, se placent en posture d'intégration dans les sociétés qui les accueillent »14(*).

D'usage récent dans les sciences sociales, peu de chercheurs utilisent cette notion dans leurs travaux avant les années 1970. Elle n'avait pas encore été employée pour qualifier des migrations économiques ou les mouvements de réfugiés politiques et les exodes du XXe siècle. Le terme ne désignait pas non plus les migrations massives des travailleurs originaires des pays pauvres du Sud. Le lien entre diaspora et peuple juif restait très fort pour qu'on applique le terme à d'autres groupes sociaux vivant hors de leur territoire d'origine. Dans son usage récent, le terme s'est éloigné de cette référence initiale, de l'archétype juif. A partir des années 1980, il commence à connaître des développements qui culminent en 1990. Les chercheurs ont participé au mouvement général en lui accordant un crédit croissant, d'abord en Amérique du Nord, puis en Europe15(*). Il peut dès lors désigner  la plupart des populations du monde -diaspora britannique, tchétchène, somalienne, tibétaine, antillaise, algérienne, iranienne, latino-américaine, roumaine, russe ou afghane-, des composantes d'une même population nationale -diaspora corse, bretonne, auvergnate ou alsacienne, dans le cas de la France-, ou des groupes professionnels -diaspora des scientifiques, des intellectuels, des ingénieurs ou des footballeurs français ou nigérians-. D'une manière générale, ces nouveaux emplois du terme révèlent les recompositions en cours, des identités qui se construisent en privilégiant la dimension transnationale, dans le cadre d'une globalisation des revendications particulières16(*). On passe d'une logique de « club fermé » à une logique de « fourre-tout»17(*).

Diaspora devient un terme servant à évoquer : « à la fois tout phénomène de dispersion à partir d'un lieu ; l'organisation d'une communauté ethnique ou religieuse dans un ou plusieurs pays ; une population répartie sur plus d'un territoire ; les lieux de dispersion ; tout espace d'échanges non territorial ; etc. »18(*). Selon Pascal Boniface, la « diaspora » désigne toute  « population en situation de dispersion géographique, d'exil politique ou de migration économique »19(*). Il y ajoute que : « de façon stricte, une diaspora est le résultat d'un flux migratoire aboutissant à la constitution d'une population conservant une forte conscience de son identité (linguistique, religieuse...) et des rapports au moins affectifs avec son pays d'origine ». Ce qui est intéressant dans cette définition de l'auteur, c'est la dimension économique.

Gabriel Scheffer a proposé quant à lui une définition du phénomène diasporique en énonçant trois critères qui sont : « le maintien et le développement d'une identité propre au peuple en diaspora ; une organisation interne de la diaspora distincte de celle de son Etat d'origine ou d'accueil ; des contacts significatifs avec sa patrie d'origine sous forme réelle ou mythique »20(*). Cette définition nous a semblé intéressante dans la mesure où elle nous a permis de mettre en exergue des formes nouvelles d'appartenance et d'acceptation communautaire qui en découlent, notamment en ce qui concerne les Camerounais de la diaspora, sans oublier les trames de la citoyenneté transnationale qui progressivement s'instituent comme des réalités socio-politiques.

Nous avons adopté dans ce travail la définition de Steven Vertovec. Pour cet auteur, le terme ''diaspora'' est aujourd'hui de plus en plus usité pour décrire ou qualifier toute population « déterritorialisée ou transnationale » 21(*), qui tire ses origines autre part que son lieu d'habitation et dont les échanges sociaux, économiques, et politiques dépassent les frontières des Etats et par conséquent, couvrent le globe terrestre. La notion peut en effet être perçue sous trois formes distinctes : une forme sociale, une forme spirituelle et une forme culturelle. Le plus intéressant dans cette considération est la dimension sociale d'une diaspora. En tant que forme sociale, la diaspora peut être appréhendée comme une population dispersée à travers plusieurs territoires. L'expérience juive est généralement prise pour exemple dans ce cas. Et par rapport à cette expérience juive, Martin Baumann a suggéré trois points référentiels : le processus de dispersion, une communauté vivant en terres étrangères, et les lieux ou les espaces de dispersion. Mais surtout comme l'ajoute Steven Vertovec, une population restant en relation malgré la dispersion. Vertovec considère la diaspora en tant que forme sociale, comme un groupe d'individus, « résultat d'une migration volontaire ou forcée d'une terre d'origine à au moins deux autres territoires, maintenant consciemment une identité collective, qui le plus souvent, est soutenue par une relation commune ethnique d'origine, des expériences historiques ou des repères géographiques »22(*). Elle devra favoriser l'institutionnalisation des réseaux d'échanges et de communication qui transcendent le territoire des Etats et créent de nouvelles formes d'organisation sur le territoire d'accueil, tout en gardant des liens explicites ou moins implicites avec leur territoire d'origine. Les diasporas développent donc par là des liens solidaires avec des membres d'une même appartenance ethnique ou nationale.

Dans ce travail, il faudra entendre par diaspora camerounaise l'ensemble des Camerounais dispersés à travers le monde et qui, partis de leur territoire pour des raisons économiques, sociales ou politiques gardent un lien plus ou explicites avec le pays d'origine. Pouvant être affectif, culturel, économique ou politique, ce lien est traduit en terre d'accueil par la reproduction d'espaces culturelles et politiques camerounais. Ce qui nous conduit à faire des usages soit singulier ( en référence à l'Etat camerounais en général), soit pluriel (en référence aux différents clivages ethniques et politiques entre les groupes) du terme. Il est également à noter que le caractère transnational des Camerounais de la diaspora et les nouvelles formes d'organisation de ceux-ci donnent à l'expression tout son sens.

2. Participation politique

Selon le dictionnaire Larousse, participer, c'est « s'associer, prendre part à quelque chose ; c'est également collaborer, payer sa part, contribuer, etc. ». La participation serait donc « l'Action, le fait de participer, la collaboration ». Elle peut revêtir plusieurs aspects : politique, économique et social. Sans toutefois négliger l'aspect socio-économique, dans ce travail nous mettons un accent particulier sur la participation politique.

Guy Hermet pense que : « la participation politique constitue le fondement même de la démocratie : à travers l'élargissement du suffrage universel et son extension, à des rythmes différents, d'un pays à l'autre, à tous les membres de la communauté politique, hommes comme femmes, à travers aussi son organisation juridique favorisant la liberté de réunions publiques, l'existence des partis et des associations, le droit d'affichage »23(*).

De manière plus simple, la participation politique peut être définie comme « l'ensemble des activités, individuelles ou collectives, susceptibles de donner aux gouvernés une influence sur le fonctionnement du système politique »24(*). A coté du vote25(*), présenté par les dirigeants comme « un rituel important de la vie politique, moment d'accomplissement de l'identité citoyenne en ce sens qu'il octroie aux membres d'une collectivité le droit de désigner les titulaires des rôles politiques et de choisir leurs représentants »,26(*) il faudra reconnaître d'autres modalités de participation politique telles que celles relevant d'une attention minimale à la chose publique (lecture de la presse, discussions des informations, etc.) ; celles se concrétisant dans l'adhésion à des organisations sociales ou politiques ; celles qui expriment une volonté, plus ou moins intense, de peser sur la décision publique par des grèves et des manifestations de nature à influencer les gouvernants ; et enfin les modalités de participation qui visent à contester les règles du jeu institutionnel normal, en tentant d'y substituer d'autres normes. Ces différentes formes de participation politique nous montrent qu'aux activités traditionnelles de participation, s'ajoutent aussi, dans la perspective de R. Inglehart, de « nouvelles formes d'actions, telles que : l'occupation des locaux, sit-in, boycotts etc., sans compter l'explosion des nouveaux mouvements sociaux »27(*) , qui sont toutes considérées dans ce travail. Par ailleurs, dans les régimes démocratiques où la participation politique serait érigée en « valeur fondamentale », elle est associée au concept de citoyenneté.

3. Le concept de citoyenneté

La citoyenneté a d'abord un sens juridique. Le citoyen n'est pas un individu concret, il est un sujet de droit. Il dispose à ce titre des droits civils et politiques. Il jouit des libertés individuelles : la liberté de conscience et d'expression, la liberté d'aller et de venir, de se marier, d'être présumé innocent s'il est arrêté par la police et présenté à la justice, d'avoir un avocat pour le défendre, etc. Il dispose également des droits politiques : participer à la vie politique et être candidat à toutes les fonctions publiques28(*). En revanche, selon Dominique Schnapper, « il a l'obligation de respecter les lois, de participer aux dépenses collectives en fonction de ses ressources et de défendre la société dont il est membre, si elle se trouve menacée »29(*). De manière générale, la citoyenneté sur le plan juridique, peut être définie comme la jouissance des droits civiques attachés à la nationalité. Elle renvoie à la qualité d'une « personne qui dispose de tous ses droits politiques (jouissance du droit de vote) dans l'Etat dont elle a la nationalité ».30(*) Philippe Braud, rattache cette qualité à « la capacité d'exercer les droits liés à la participation politique de type démocratique »31(*).

Cependant, la citoyenneté est aussi un principe de légitimité politique. C'est-à-dire que le citoyen n'est pas seulement un sujet de droit individuel. Il est détenteur d'une part de souveraineté politique. C'est l'ensemble des citoyens, constitués en communauté politique ou en ``communauté des citoyens'', qui par l'élection, choisit les gouvernants. C'est l'ensemble des citoyens qui est à la source du pouvoir et justifie que les décisions prises par les gouvernants soient exécutées. C'est l'ensemble des citoyens qui contrôle et sanctionne l'action des gouvernants issus de l'élection. Les gouvernés reconnaissent qu'ils doivent obéir aux ordres des gouvernants parce que ceux qui leur donnent ces ordres ont été choisis par eux et restent sous leur contrôle32(*).

La citoyenneté est encore, la source du lien social car, dans la société démocratique moderne, le lien entre les hommes n'est plus religieux ou dynastique, il est politique. Vivre ensemble, comme le note Dominique Schnapper, « ce n'est plus partager la même religion ou être ensemble, sujets du même monarque ou être soumis à la même autorité, c'est être citoyens de la même organisation politique »33(*). Néanmoins, il faudrait noter que nous avons intériorisé l'idée de citoyenneté si bien qu'elle pourrait nous paraître naturelle. Pourtant, les origines de cette idée sont anciennes. C'est bien l'héritage grec qui est à l'origine de ce concept. Pour D. Fustel de Coulanges, on reconnaissait le citoyen de la cité grecque : « à ce qu'il avait part au culte de la cité, et c'était de cette participation que lui revenaient tous ses droits civils et politiques. La participation au culte entraînait donc la possession des droits. Comme le citoyen pouvait assister au sacrifice qui précédait l'assemblée, il pouvait aussi voter »34(*). Avec les cités démocratiques de l'Antiquité grecque, (Ve -IVe siècle avant notre ère), émerge l'idée de participation à la chose publique. Mais la modernité politique, née progressivement dans l'Occident chrétien, qui se serait imposée avec éclat dans les révolutions politiques des XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre, aux Etats-Unis, en France, a introduit une rupture fondamentale. La citoyenneté moderne n'est pas celle de l'Antiquité.

Aujourd'hui, on entend par là, le droit de vote aux consultations politiques, l'éligibilité, l'exercice des libertés publiques qui donnent sens à la participation politique, et enfin l'accès aux fonctions d'autorité dans l'appareil de l'Etat. Dans ce travail, trois grandes catégories de représentations valorisantes associées à la citoyenneté par la culture démocratique35(*), constituent la base de notre définition opératoire : implication politique active, c'est-à-dire attention portée aux affaires publiques, exercice du droit de vote, participation volontaire à des activités d'intérêt général, amour de la patrie, respect de la loi, solidarité avec les membres de la même communauté nationale36(*).

La citoyenneté à distance

Elle peut être définie comme le lien social ou politique qui unit un Etat et ses nationaux à l'étranger. En effet, ce lien citoyen qui a d'abord pour but de sédentariser les populations, conduit les individus, bien qu'étant en dehors de leurs frontières, à mener des activités politiques, économiques ou sociales en direction de leur Etat d'origine. Et dans le cadre de la participation politique, cette notion entraîne la remise en cause des frontières nationales comme cadre exclusif du jeu politique national. Elle nous permet également d'établir le rapport direct entre les Camerounais de l'étranger et leur implication dans la vie politique nationale. Il s'agit de comprendre par là, l'intérêt manifesté par les diasporas camerounaises de France et de Grande-Bretagne pour la politique de leur pays, à travers le déploiement de différentes activités politiques par celles-ci.

C. REVUE DE LA LITTERATURE

Notre étude n'est pas la première à porter ni sur les diasporas, ni sur la transnationalisation des relations internationales. Cependant, les études qui l'ont précédée ne se sont pas forcément axées sur le même objet, et encore moins sur le même problème.

Hyung -Chan Kim (1977), dans The Korean Diaspora37(*), en faisant une étude historique et sociologique de la communauté coréenne vivant aux Etats-Unis, a mis en exergue les stratégies mises en place par une communauté antérieurement méprisée, pour gagner en respectabilité par sa maîtrise des outils du pouvoir économique. Si les liens évoqués par Hyung-Chan Kim entre les Coréens- américains et leur pays d'origine sont une approche par laquelle nous avons pu expliquer certains comportements au sein des diasporas camerounaises de France et Grande-Bretagne, il n'en demeure pas moins que son travail ne cadre pas directement avec nos préoccupations, qui est la participation politique de celles-ci à partir de leurs lieux de résidence.

Richard Joseph (1986), dans Le mouvement nationaliste au Cameroun38(*), parlant de l'UPC et la politique camerounaise entre 1948 et 1954, évoquait déjà, dans une certaine mesure, des aspects de la transnationalisation de la vie politique camerounaise. Selon l'auteur, dans sa campagne pour mettre un terme à la domination coloniale française au Cameroun, l'UPC n'a pas limité ses activités à l'intérieur du Cameroun. Dès ses débuts en 1948, elle a constamment cherché à développer d'autres bases de soutien en Afrique et dans le monde. Cet ouvrage est intéressant dans la mesure où il est tributaire d'une approche historique qui nous a permis de comprendre que l'internationalisme politique camerounais ne date pas des années 1990, et encore moins d'aujourd'hui. Cependant, ce travail essentiellement historique, ne met pas en exergue des aspects politiques telle que la citoyenneté.

Epifaino San Juan (1998), dans From exile to Diaspora : version of the Filipinos experience in the United States39(*), a étudié le poids de la diaspora philippine aux Etats-Unis, dans le développement des Philippines et la bataille pour sa reconnaissance dans le pays d'accueil. Même si l'histoire du peuple philippin est comparable à celle de notre pays (colonisation, restriction des droits et libertés, crise économique et mondialisation), il n'en demeure pas moins que le cadre de son étude reste américain et économico-centré.

Stéphane Dufoix (2003), dans Les Diasporas40(*), propose une histoire du mot ``diaspora'' et présente une étude des migrations juives, chinoises ou encore arméniennes. Dans cet ouvrage, l'auteur interroge la nature des liens entre les communautés transétatiques et un Etat, un pays, une nation ou une terre. Grâce à cet ouvrage, nous avons pu appréhender la nature, l'histoire et les implications du terme diaspora. Cependant, bien qu'il nous ait été d'un grand apport dans la compréhension du terme diaspora, c'est un ouvrage qui reste axé sur les généralités.

Arjun Appadurai dans Modernity at large : cultural dimensions of globalisation, soutient que l'interpénétration des peuples et les ponts que ces derniers établissent entre eux, constituent une variable importante par laquelle l'on peut rendre compte des relations internationales actuelles. Dans ce sens, il évoque la contribution des diasporas et immigrés dans le commerce international, les relations inter-étatiques, les décisions publiques, mais surtout la reconfiguration du concept de nation (...). Cet ouvrage nous a apporté un éclairage supplémentaire sur la place de la culture dans les relations internationales. Le concept d'ethnoscape offre une perspective dynamique sur les identités en constante redéfinition. Il nous a aussi paru fondamental dans la mesure où la globalisation est appréhendée comme un « processus qui est à l'oeuvre et qui met en cause les dimensions locales et nationales (caractérisant) jusqu'ici le fonctionnement des sociétés » 41(*). Si cet ouvrage nous a permis de mieux comprendre les dynamiques des immigrés, la place que ces individus occupent dans le déroulement de la politique de leur pays reste floue.

Dans son ouvrage Femmes camerounaises en région parisienne. Trajectoires migratoires et réseaux d'approvisionnement42(*), Sophie Bouly de Lesdain met en exergue les principales caractéristiques des trajectoires suivies par les migrants camerounais et de leur présence en France. Montrant leur organisation sur le plan socio-économique, l'accent est mis sur les activités menées par les femmes. Bien que très intéressant parce qu'il nous a renseigné sur le profil de certains individus de la diaspora camerounaise de France, l'aspect politique de leur organisation, très fondamentale pour notre étude, n'en ressort pas.

Juteau Deadjufo Tousse (2005), dans son mémoire de DESS en diplomatie43(*), nous donne déjà une idée sur le mode d'organisation de la diaspora camerounaise aux Etats-Unis, leur réussite en terre d'accueil et le rayonnement de l'Etat d'origine sur la scène internationale à travers les nationaux émigrés ; mais aussi, sur les transferts d'argent dont les Camerounais résidant aux Etats-Unis sont des auteurs, et l'impact de ceux-ci sur le développement de leur pays d'origine. Si cette approche originale nous a renseigné sur l'organisation des Camerounais à l'étranger en général et nous a montré le lien entre diaspora et financements pour le développement du pays dont les membres de la diaspora camerounaise seraient des auteurs, la préoccupation de l'auteur était beaucoup plus d'ordre diplomatique. Ce qui n'est pas forcément le cas dans notre travail. Bien que intéressant sur le plan méthodologique, l'impact de l'organisation est, dans notre travail, perçu sur la vie politique de l'Etat d'origine et non plus, sur la scène internationale, avec pour cadre d'étude, la France et la Grande-Bretagne.

Enfin, Chantal Bordes-Benayoun et Dominique Schnapper (2006), dans Diasporas et Nations44(*), prennent la mesure du phénomène dans toutes ses dimensions (le concept, son développement, les individus, leurs caractéristiques, leur environnement). Si par ses atouts sur le plan théorique cet ouvrage nous a accompagné tout au long de notre étude, ce document ne porte pas directement sur le Cameroun.

* 14 Tarrius (1995 :22), cité par Chouala, op.cit.

* 15 Fernand Braudel (1966), La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe I, Vol. I, Paris, Armand Colin, P. 43

* 16 Chantal Bordes-Benayoun et Dominique Schnapper, op.cit., P.12

* 17 Selon Stéphane Dufoix (2003), Les Diasporas, Paris, P.U.F., le mot est devenu « passe-partout ; il fait partie du langage courant des journalistes de presse-écrite, de radio et de télévision ; du vocabulaire des représentants de communautés nationales ou religieuses comme des autorités étatiques à ne pas perdre le contact avec des descendants d'anciens émigrés ; de l'arsenal conceptuel des chercheurs en questions migratoires ».

* 18 S. Dufoix, op. cit. PP. 3-4

* 19 P. Boniface (dir.), Dictionnaire des relations internationales, Paris, Hâtier, 1996, P.103

* 20 G. Scheffer (1986), Diasporas in international politics, cité par Françoise Bahoken (2005), P.8

* 21 Steven Vertovec (1999), « Three meanings of `diaspora', exemplified among South Asian religions», University of Oxford, PP.1-2

* 22 Ibid. PP. 2 - 8

* 23 G. Hermet et al, (2001)., Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Paris, Dalloz, Armand Colin, P. 216

* 24 P. Braud (2004)., Sociologie politique,7ème édition, Paris, L.G.D.J., P. 363

* 25 En science politique, le vote est reconnue comme la modalité essentielle de participation politique. Mais dans ce travail, il sera question de dépasser cette approche et voir d'autres modes d'influence sur la vie politique.

* 26 O. Ihl, cité par Hélène- Laure Menthong (1998), « Vote et communautarisme au Cameroun : `un vote de coeur, de sang et de raison' » in Politique Africaine, n°69, P. 40

* 27 Cité par Guy Hermet et al., opt.cit., P. 216

* 28 Braud, op. cit., P. 363

* 29 Dominique Schnapper (2000), Qu'est-ce que la citoyenneté ? , Paris, Gallimard, P.10

* 30 C. Debbasch (2001), Lexique de politique, Paris, Dalloz, P. 69

* 31 Braud, op.cit., P. 675

* 32 Dominique Schnapper (2000), op.cit., PP. 10-11

* 33 Ibid., P. 11

* 34 D. Fustel de Coulanges (1985), La cité antique, Hachette, PP. 226-230

* 35 Ces catégories sont inspirées du célèbre discours de Périclès et ont été confirmées par les enquêtes de Janovitz.

* 36 G. Hermet et al, op.cit., PP. 48-49

* 37 Hyung-Chan Kim (1977), The Korean Diaspora, Santa Barbara, American Bibliographical center.

* 38 Richard Joseph (1986), Le mouvement nationaliste au Cameroun, Paris, Karthala.

* 39 Epifaino San Juan (1998), From exile to Diaspora: version of the Filipinos experience in the United States, Westview press, U.S.A.

* 40 Stéphane Dufoix, op.cit.

* 41 Arjun Appadurai (2003), Modernity at large :cultural dimensions of globalisation, Minnesota, University of Minnesota Press.

* 42 Sophie Bouly de Lesdain (1999), Femmes camerounaises en région parisienne. Trajectoires migratoires et réseaux d'approvisionnement, Paris, L'Harmattan.

* 43 Juteau Tousse (2004), Diaspora, Développement et rayonnement de l'Etat d'origine : cas de la diaspora camerounaise aux Etats-Unis. Mémoire de DESS EN Diplomatie à l'IRIC.

* 44 Chantal Bordes-Benayoun, Dominique Schnapper (2006), Diasporas et Nations, Paris, Odile Jacob.

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