RESUME
La prise de conscience de la nécessité d'une
gestion durable des écosystèmes forestiers du bassin du Congo
s'est nettement accélérée avec le sommet de la terre de
Rio de Janeiro en 1992. Le défi a été principalement
d'appliquer le concept de développement durable à la forêt
avec l'objectif de concilier l'exploitation économique de la forêt
pour assurer le développement socio-économique et la
préservation du patrimoine écologique. Il faut noter que
l'expression gestion durable des forêts ne signifie pas
nécessairement la même chose pour tout le monde. Les
critères et les indicateurs qui permettent de suivre, mesurer et
évaluer l'état et l'évolution des forêts ont
beaucoup contribué à améliorer la compréhension du
concept, mais sa mise en oeuvre continue d'être un défi. Les
hommes de terrain et les décideurs, tant dans le secteur forestier qu'en
dehors, reconnaissent maintenant que la gestion durable des forêts
requiert la participation d'un large éventail de partenaires pour
arriver à des arbitrages équilibrés et résoudre les
conflits.
Dans leur politique de protection des
écosystèmes du bassin du Congo et de l'environnement en
général, les Etats de la sous-région et leurs partenaires,
pour faire face aux menaces croissantes qui pèsent sur ces
écosystèmes ont pris un ensemble de mesures juridiques,
institutionnelles et techniques répondant aux impératifs de
protection et de gestion écologiquement rationnelle de l'environnement.
Sur le plan interne, au Cameroun par exemple nous citerons la
Loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts et
la Loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant loi-cadre relative à
la gestion de l'environnement qui définit
en son titre VI les différentes responsabilités ainsi
que les sanctions applicables en cas d'infraction à l'environnement. Au
Congo, la Loi n° 16-2000 du 20 novembre 2000, portant code forestier, qui
institue un cadre juridique approprié pour assurer la gestion durable
des forêts sur la base d'un aménagement rationnel des ressources,
et la loi n° 003-91 du 23 avril 1998 sur la protection de l'environnement
qui soumet l'exercice de certaines activités en rapport avec
l'environnement à autorisation sous peine de sanctions.
Dans l'ensemble, ces textes veillent à la protection
et à la préservation de l'environnement dont ils énoncent
les différentes infractions et les peines encourues, au même titre
que les lois forestières. Mais, il convient tout de même de se
poser la question de savoir si ces politiques de gestion de la foresterie
initiées par ces deux Etats sont efficaces et surtout si elles
s'inscrivent dans le cadre du développement durable du bassin du
Congo.
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