Conclusion
Les liens entre les clans suundi et ce passé restent
indéfectibles : mode de gestion de la société, le
clan est une structure qui a un fonctionnement qui ne se fait pas en vase clos.
IL reste lié aux autres membres de la société. Mais le
lien entre clans prend en compte tous aspects visible et invisible. Ce lien
pèse dans la balance de l'équilibre de la société
suundi qui en tire une partie fort importante dans son affirmation identitaire.
Malheureusement, l'avancée du modernisme érode
inexorablement cette forme d'organisation sociale, héritage du Mbanza
Koongo.
Loin d'être nostalgique d'un passé qui n'est pas
exclu de tout manquement, les pays africains peuvent s'en inspirer dans la
confection des textes juridiques et autres formes d'éducation, formelles
ou informelles, de la jeune génération qui en est effroyablement
étrangère et qui végète dans un oubli de ce qu'ils
devraient être. Et Dominique NGOIE NGALLA de dire : « Ce
qu'ils apprendront vaut-il ce qu'ils oublient ? », interrogation
angoissée que, dans L'aventure ambiguë, Cheik Hamidou Kane
met dans la bouche du chef des Diallobé à qui on demandait de
juger de l'opportunité d'envoyer les enfants à l'école des
Blancs. Question redoutable, devant tant de désordre de nos
sociétés et l'incertitude de nos lendemains.»
Les ateliers du Musée National du Congo, qui prennent
en ligne de compte les nouveaux tournant de la nouvelle muséologie
africaine, sont organisés dans une optique à mi parcours entre
l'ancien /le traditionnel et le moderne/le nouveau.
C'est entre autres les idées de bâtir une
nouvelle Afrique sur ce prestigieux passé. Nous nous refusons de faire
de l'art pour l'art au risque d'être taxé de tigre qui
clame sa tigritude sans bondir sur sa proie. Loin de faire du catéchisme
culturel outre-atlantique, nous souhaitons que l'Afrique reparte au point de
départ, qu'elle interroge son passé, pour un meilleur bond dans
l'avenir, l'héritage de Mbanza Koongo peut compter parmi les creusets
d'édification d'une nouvelle Afrique.
Propositions :
- Institutionnaliser la table ronde sur Mbanza Koongo en
biennale, tous les deux ans, lieu de rencontre pour rendre à Mbanza
Koongo ce qu'il a donné au monde;
- Création des Chaires Mbanza Koongo dans les
universités du monde, notamment aux Etats unis, pour l'enseignement des
cultures Koongo, la société civile peut être mise
à contribution;
- Création d'une Grande Bibliothèque et d'un
grand Musée, sur Mbanza Koongo, véritable projet scientifique,
à l'image de la grande bibliothèque d'Alexandrie en Egypte;
- Créer une espèce de communauté
culturelle des chercheurs Koongo, une forme de Ciciba, avec un financement
extérieur (% plus) et des Etats (% moins): Angola, Congo,
Gabon et la RDC.
- Créer une revue scientifique qui sera
dénommée La Lettre de Mbanza Koongo ou
seront publiés toutes les recherches, conférences et autres
aspects liés à l'histoire de Mbanza Koongo sous tous ses
aspects : linguistique, migratoire, anthropologique, sociologique,
archéologie, histoire, etc.
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