UNIVERSITE MONTPELLIER I
Unité de Formation et de Recherche En Sciences et
Techniques de Activités Physiques et Sportives
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
Master 2 Professionnel Sciences du Mouvement Humain
Spécialité Ingénierie et Ergonomie
des Activités Physiques et Sportives Parcours INGENIERIE DE LA
PERFORMANCE Option PREPARATION PHYSIQUE
IMPACT D'UN ENTRAINEMENT EN MUSCULATION AU NIVEAU DES
MEMBRES SUPERIEURS SUR LA QUALITE DE FORCE EXPLOSIVE DES MEMBRES
INFERIEURS
Présenté par DURAND Thibault
Sous la direction de: PRADET Michel (PRAG) PERREY
Stéphane (MCU-HDR)
Année universitaire 2005-2006
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord a remercier Michel Der Zakarian et Bruno
Lippini, qui au long de toute la saison m'ont fait confiance et m'ont permis de
mener a bien cette étude tout en me laissant carte blanche dans la
préparation du centre de formation de Montpellier Hérault Sport
Club.
Michel Pradet et Stéphane Perrey, qui en plus d'avoir
cru en mon sujet, m'ont donné sans compter, et dieu sait que je vous ai
sollicité de très nombreuses fois... Merci pour tout, sans vous
rien n'aurait été possible...
Enfin, Olivier, rien d'autre a dire que merci...
SOMMAIRE
1. INTR
ODUCTION...................................................................................................
1
2. METHODES ET
MATERIELS.............................................................................5
2.1 Population
....................................................................................................................5
2.2 Plan
expérimental........................................................................................................5
2.2.1 Tests de
vitesse....................................................................................................................6
2.2.2 Tests de
musculation............................................................................................................7
2.2.3 Contenu des
entralnements..................................................................................................8
2.3 Analyse
statistique.......................................................................................................9
3.RESULTATS.........................................................................................................11
3.1 Tests de musculation
.................................................................................................11
3.1.1 Développé
couché..............................................................................................................11
3.1.2 Tirage
Planche...................................................................................................................11
3.1.3Rowing
..............................................................................................................................11
3.2 Tests de vitesse
...........................................................................................................12
3.2.1 Accélération
initiale...........................................................................................................12
3.2.2 Constante de temps
(t).......................................................................................................13
3.2.3 Vitesse maximale atteinte sur 40
metres............................................................................14
3.2.4 Temps de passage sur 40
metres........................................................................................15
4.
DISCUSSION........................................................................................................16
4.1 Puissance
musculaire.................................................................................................16
4.1.1 Développé
couché..............................................................................................................16
4.1.2 Tirage
Planche...................................................................................................................18
4.1.3Rowing
..............................................................................................................................18
4.2 Force explosive des membres
inférieurs..................................................................19
4.2.1 Accélération
initiale...........................................................................................................19
4.2.2 La constant de temps,
t......................................................................................................21
4.2.3 Vitesse
maximale...............................................................................................................22
4.2.4 Temps de passage sur 40
metres........................................................................................24
4.3 Limites de l'
étude.......................................................................................................24
4.4
Perspectives................................................................................................................25
5.
CONCLUSION......................................................................................................26
6.
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................27
ANNEXES.................................................................................................................30
1. iNTRODUCTION
Le propre méme de la performance est la
multifactorialité qui la caractérise. La constante
amélioration des résultats et records nécessite une
perpétuelle évolution et remise en question des
procédés d'entraInement déjà connus. Bien que la
part liée a l'empirisme ne soit nullement a négliger,
l'avènement et le développement de la science dans le domaine du
sport permettent de comprendre et analyser des phénomènes, alors
mal interprétés jusque là. Petit a petit, cette
multifactorialité est mieux cernée, l'amélioration des
connaissances nous conduit a optimiser les techniques d'entraInement,
réadaptation et récupération des athlètes. D'un
point de vue général, l'entraInement conduit a des adaptations et
ce, quelles que soient les conditions de sollicitations auxquelles sont soumis
les groupes musculaires impliqués. La plasticité de ces
adaptations au niveau du système musculosquelettique a
déjà fait l'objet d'études (Thepaut Mathieu et al., 1988)
et il est classiquement admis que ces dernières sont, soit d'ordre
central, soit d'ordre périphérique (Duchateau et Hainaut
1984,1988; Garfinkel et Cafarreli 1992). Les adaptations centrales font
état des évolutions au niveau de la commande nerveuse centrale
impliquant des modifications du niveau d'activité des muscles agonistes
(Moritani et DeVries 1979; Martin et al., 1995) et/ou une diminution de la
coactivation (Carolan et Cafarelli 1992) des muscles antagonistes. Les
adaptations périphériques résultent, quant a elles, des
modifications opérées au sein méme du muscle telle que la
modification des propriétés contractiles, cas de l'hypertrophie
par exemple (Duchateau et Hainaut 1984,1988; Garfinkel et Cafarelli 1992;
Maffiuletti et Martin 2001). Faisant indirectement référence a
des adaptations nerveuses, le concept de transfert intervenant sur le membre
controlatéral non entraIné suite a un entraInement,
analysé par Howard et Enoka (1987) est une piste nouvelle de
développement dans l'entraInement a ne pas négliger. Ce
phénomène dit de <<cross education>> a
été mis en évidence par Enoka (1988). Des effets
significatifs post entraInement sur le membre non entraIné, ont a
plusieurs reprises été rapportés pour des entraInements
unilatéraux de types isotonique, isocinétique et
isométrique. Des gains de force musculaire de l'ordre de 10 a 70% sur le
membre controlatéral ont été observés en fonction
de la nature de l'entraInement et de l'état initial des sujets
(sédentaire ou athlète), mais surtout en fonction du groupe
musculaire entraIné (Zhou 2000). Ces adaptations ne sont pas
corrélées a une quelconque modification d'ordre structural
(hypertrophie par exemple) (Enoka 1988; Zhou 2000). Bien qu'étant une
composante de la performance, la préparation physique
tend a optimiser les qualités physiques de l'athlète afin de
permettre a ce dernier d'intégrer de manière efficiente les
différents schémas moteurs et complexes technico-tactiques
spécifiques de l'activité. On peut alors répartir ces
mémes qualités selon trois grands secteurs
caractérisés par une certaine ambivalence, car a la fois
distincts et complémentaires: l'adresse, l'endurance et la puissance
(Pradet 1996). Bien que d'égale importance, ce mémoire traitera
préférentiellement de la puissance. Notion complexe, car unissant
deux termes opposés mais supplétifs que sont la vitesse et la
force. Plus la force développée est importante et plus la vitesse
de déplacement associée au mouvement est faible, il en va de
méme pour la réciproque. Qu'elle soit sportive ou liée a
la vie de tous les jours, la réalisation d'une tache motrice implique la
mise en jeu de nombreuses synergies intra et inter musculaire, et se doit donc,
de combiner parmi plusieurs d'entre elles, deux des qualités qui nous
intéressent ici (vitesse et force) dans le double souci d'optimisation
et d'efficience motrice. Il apparaIt alors comme pertinent de développer
au cours des différents cycles d'entraInements non seulement, chacun des
deux secteurs constitutifs de la puissance (car répondant souvent a des
règles distinctes de développement physiologique), mais
également la puissance en tant que telle et faisant de fait
continuellement interagir ces deux qualités. Etant une qualité
plastique de l'entraInement (Pradet 1996; Cronin et Slivert 2005), il ne faut
cependant pas négliger les liens transversaux existant entre ces deux
qualités de base. Généralement prépondérante
lors de la finalisation de gestes sportifs (exemple d'une phase
d'accélération en sports collectifs, de la réalisation
d'une prise ou d'un coup en sport de combat, et d'un lancer athlétique
etc.), la puissance mécanique d'un système se caractérise
comme étant le rapport du travail sur le temps ou le produit de la force
par la vitesse. La puissance maximale s'exprime alors a des niveaux de force et
de vitesse optimum comme le montre la ~~~~~~ L qui suit.
Fi~ure i. Relation force - vitesse et
Puissance - vitesse lors d'une épreuve de pédalage
L'essentiel du débat concernant la puissance musculaire
s'oriente autour des méthodes d'entraInements mais également de
la détermination de la charge idéale a laquelle l'athlète
doit s'entraIner afin d'en optimiser les effets. En effet, aucun consensus
n'est clairement établi. Lorsque certains préconisent une
mobilisation très rapide de charges légères (<30% de
RM1, 1 répétition maximale) (Kaneko et al., 1983), d'autres
optent pour la mobilisation de lourdes charges a vitesse forcement beaucoup
plus réduites (> 80% RM1), induisant de ce fait un recrutement des
unités motrices rapides (UMs rapides), et produisant davantage de
puissance que les unités motrices lentes au seuil d'excitabilité
plus faible (Schmidtbleicher 1992; Mc Bride et al., 1999). Il est cependant
important de souligner le fait que la puissance recherchée lors d'une
activité, est fortement dépendante de la nature et de la
spécificité de cette méme activité. Ainsi en
fonction des différents sports, l'athlète cherchera ou non a
exprimer sa puissance maximale a des niveaux de force plus ou moins importants.
Un protocole d'entraInement en puissance basé sur la mobilisation
très rapide de charges relativement légères (<50% de
RM1) a pour but la production de force sur un temps très court,
généralement proche de celle de compétition dans
l'activité support de ce mémoire: le football. Cette pratique
apparaIt alors comme intéressante pour les entraIneurs et
athlètes. (Cronin et al., 2002). D'autre part, l'utilisation de lourdes
charges (> 80% de RM1) est basée sur le principe du recrutement
privilégié des fibres musculaires de grandes tailles, c'est a
dire sur les UMs rapides. Connaissant l'importance de la relation entre force
maximale et puissance (Moss et al., 1997), les gains obtenus sont alors
transférables en puissance
dans les activités physiques oü l'athlète
doit manipuler de lourdes charges. Bien qu'une certaine opposition
réside entre les chercheurs, la tendance s'inscrit du coté de la
manipulation de charges légères a vitesse maximale dans un souci
d'amélioration de puissance musculaire, représentant ainsi la
majorité des activités physiques pratiquées dans le milieu
sportif (Moss et al., 1997 ; McBride et al., 2002). Ce travail direct de
l'amélioration de la puissance s'oppose aux méthodes
culturellement employées dans le monde de l'entraInement et qui tendent
a travailler indépendamment soit la composante de vitesse soit celle de
force. Aux vues des éléments ci-dessus, il peut alors
s'avérer intéressant de combiner différents principes
d'entraInements déjà connus dans l'optique d'améliorer un
aspect particulier de la qualité de puissance, et que nous appellerons
la force explosive (Pradet 1996). La notion de transfert non plus vers le
membre controlatéral comme précédemment
démontrée, mais plutôt des membres supérieurs vers
les membres inférieurs peut alors être une piste nouvelle tant en
terme de développement en période d'entraInement que de maintient
de niveau en cas d'immobilisation des membres inférieurs. La
majorité des articles faisant état de transferts, fait
référence aux phénomènes circulatoires post
exercice (McKenzie et al., 1978; Loftin et al., 1988; Tordi et al., 2001)
intervenant la plupart du temps après un entraInement en endurance
(Lewis et al., 1980; Bhambhani et al., 1991). S'accordant a dire qu'il existe
des transferts au niveau de la V02 max, des adaptations circulatoires, ainsi
qu'un gain de puissance recensé des membres inférieurs aux
membres supérieurs (Tordi et al., 2001), la dizaine d'études sur
le sujet synthétisée par Tordi et al. (2001), toutes comprises
entre 1973 et 1991, ne s'intéressent a aucun moment aux seuls gains de
puissance musculaire, sauf pour Tordi et al. (2001) qui lui, le fait mais de
facon indirecte. Aucune de ces études ne fait état des
éventuels transferts existant des membres supérieurs aux membres
inférieurs dans des conditions spécifiques d'entraInement en
musculation (puissance).
Par conséquent l'objectif de notre étude
était de démontrer qu'un entraInement de douze semaines en
musculation réalisé dans l'optique principale de
développer la puissance musculaire au niveau des membres
supérieurs permettait d'optimiser la qualité de force explosive
des membres inférieurs.
Les gains d'accélération et de vitesse maximale
imputable au travail spécifique des membres supérieurs pourront
entraIner de nouvelles perspectives d'entraInement, tant au niveau de
l'amélioration de la performance que pour pallier les problèmes
liés a des blessures.
2. METHODES ET MATERIELS
2.1 Population
Notre population était composée de 10
footballeurs de niveau national. Le but et le déroulement de
l'étude leur ont été expliqués avant les
différents tests. Tous les sujets étaient volontaires. Les sujets
constituaient un seul méme groupe de 10 personnes, une fois en situation
contrôle et une fois en situation expérimentale. Les sujets
avaient en moyenne (#177; écart type) 18 ans et 10 mois (#177; 8,8),
mesuraient 176,65 (#177; 6,4) cm et pesaient 71,45 (#177; 5,0) kg. Ce groupe ne
comprenait que des joueurs du centre de formation du M.H.S.C évoluant en
CFA et 18 ans nationaux. De plus, bien qu'elles pouvaient être
légerement modifiées mais de facon ponctuelle, leurs charges
d'entraInement étaient sensiblement les mémes. Aucune variation
significative n'était a enregistrer pendant la durée de
l'étude.
2.2 Plan expérimental
Les tests étaient repartis sur 2 jours, et ce pour
chaque session (SO, S13 et S26). Le test de musculation (évaluation de
la puissance musculaire au niveau des membres supérieurs) était
réalisé le mardi. Le test de vitesse (départ -
arrété sur 40m) était réalisé le mercredi
matin. Le méme groupe de 10 athletes est successivement passé
d'une situation contrôle (de S1 a S12) a une situation
expérimentale (de S14 a S25) (&vve~e 2). Dans un souci de justesse,
des mesures initiales ont été réalisées avant le
protocole d'entraInement (S0), puis a la fin des 12 premieres
semaines (S13) [situation contrôle]. Les mesures en S13 ont
été utilisées comme pré-test de la situation
expérimentale puis une nouvelle série de mesure a
été réalisée en S26, afin de mesurer les effets
liés a la variable étudiée (travail spécifique des
membres supérieurs). Ces mesures ont été effectuées
dans des conditions climatiques relativement similaires (beau temps, pas de
pluie les jours précédents ni le jour méme), de plus, le
matériel utilisé a été le méme pour les 3
sessions de tests. De S1 a S12 et de S14 a S25, le programme d'entraInement au
niveau des membres inférieurs a été normalisé
(&vve~e 3), la modification concernant les membres supérieurs est
donc apparue au niveau du travail spécifique des
membres supérieurs qu'en deuxième partie de l'expérience
(S14-S25) (&vve~e -). Cependant la charge
d'entraInement est restée la méme en situation
contrôle, les deux séances hebdomadaires de musculation (mardi et
jeudi) étant dédiées a du travail de gainage,
d'abdominaux et de proprioception (~~~e~e 5). Nous n'avons donc
pas fait
intervenir de développement de la puissance a cet
étage corporel, et ce, sous quelques conditions que se soient lors de la
situation contrôle. Ce protocole nous permet donc de mettre en
évidence les modifications de la qualité de force explosive dues
au travail des membres supérieurs s'ils doivent apparaItre.
2.2.1 Tests de vitesse
Culturellement utilisés en football, les tests de
vitesse s'effectuent sur 40 metres. Cette distance nous permet de mesurer la
vitesse maximale, atteinte généralement entre 30 et 40 metres a
ce niveau de pratique (Hubiche et Pradet, 1996). Après un
échauffement standardisé de 20 minutes pour les 3 sessions de
tests, composé d'une mise en route de 5 minutes, d'éducatifs
(montée de genoux, talons fesses, pas chassés, course jambes
tendues..), de 4 sprints sous maximaux de 20 metres et 4 maximaux sur
méme distance, les athletes effectuaient 2 sprints a vitesse maximale
sur la distance test. Une récupération de 3 minutes 30 secondes
entre chaque effort, respectant ainsi les lois physiologiques de
resynthèse des phosphagenes et permettant une performance suivante non
amoindrie par une fatigue d'ordre musculaire, était
systématiquement mise en place. Des exercices de type neuromusculaires,
n'induisant aucune fatigue tout en maintenant une stimulation de l'influx
nerveux importante, indispensable a la réalisation de haute performance
sur courte distance, étaient réalisés pendant cette phase
inter sprint. Le départ s'effectuait debout derriere une ligne
matérialisée au sol par un trait blanc. Des cellules
photoélectriques (Microgate, race time 2, Bolzano, Italie)
étaient placées a 0 et 40 metres, et étaient
combinées a un système de me sure de la vitesse
instantanée par infrarouge (Stalker ATS, Minneapolis, USA). Le profil de
la vitesse instantanée, maximale et de l'accélération
initiale était ensuite déterminé (-f~~vre 2).
Proposée par Henry et
Trafton (1951) puis reprise par Chelly et Denis (2001),
l'équation suivante permet de calculer l'accélération
initiale a partir de la courbe obtenue grace au radar. L'allure de la courbe
étant exponentielle, l'équation est la suivante:
r
Vitesse = Vmax (1 - e - temps I)
oü r (Tau) est la constante de temps de la relation.
L'accélération initiale était
calculée grace au rapport Vmax / t, comme indiquée sur la -f~~vre
2 ci-dessous.
T~~vre 2. Exemple d'une courbe vitesse instantanée (en
m.s41) - temps obtenue pour un sprint de 40 metres
modélisée par une fonction mono exponentielle au moyen d'une
régression non linéaire (courbe en noir avec trait discontinu).
En résumé, le test de vitesse nous a donc permis
d'analyser quatre variables différentes concernant directement le sprint
et donc la qualité de force explosive, qui
sont: l'accélération initiale, t, la vitesse
maximale atteinte sur la distance et le temps de passage a 40 metres.
2.2.2 Tests de musculation
Ces tests n'ont été réalisés qu'en
situation expérimentale, du fait qu'en situation contrôle, aucune
forme d'entraInement proposé ne pouvait modifier la puissance musculaire
des membres supérieurs. Les tests étaient donc effectués
sur les 3 mouvements de base (développé couché, tirage
planche et rowing) autour desquels notre protocole d'entraInement s'articulait
tout au long des 12 semaines ~~~~ .
Nous avons utilisé le real power (Globus, Italie) (~koto
i), qui nous a permis de
mesurer la vitesse de déplacement de la barre dans un
plan vertical. L'ordinateur via le logiciel de l'appareil calcule ensuite la
puissance développée pour chacune des trois
répétitions maximales en fonction de la charge placée sur
la barre de musculation.
Pkoto . Utilisation du real power lors d'un mouvement de
développé couché
Pour chaque mouvement, l'athlète effectuait 3
répétitions maximales en incrémentant la barre de 10 kg a
chaque passage, et ce, avec une récupération passive de 3 minutes
(élimination maximale des sources de fatigues
énergétiques). En développé couché, la
charge minimale était a 20 kg puis augmentait jusqu'à 90 kg pour
certains joueurs. En tirage planche, l'amplitude s'étendait de 20 a 70
kg. En rowing, la charge variait de 8,5 a 38,5 kg. La barre en Z
utilisée pour le rowing pesait 8,5 kg contre 10 kg pour les 2 autres
mouvements. De plus un test de RM1 était effectué une semaine
avant sur les 3 mémes mouvements. Le but de ce test n'était pas
de vérifier si la performance a ce test évoluait avec le
protocole mais simplement de bénéficier d'une base de travail
pour programmer les séances.
2.2.3 Contenu des entraInements
Bien qu'appartenant a deux équipes différentes
(CFA et 18 ans), un seul groupe d'entraInement subsistait lors des
séances. De ce fait, les séances sur terrain étaient donc
les méme pour les 10 joueurs, et ce, aussi bien d'un point de vue
qualitatif que quantitatif. Les séances étaient au nombre de 8
par semaines, 6 sur terrains et 2 en
salle de musculation (~~~e~es , 3,4 et 5). Durant nos deux
phases d'entraInements,
la charge hebdomadaire de travail ne variait que très
peu au niveau des membres inférieurs. En effet, les cycles de
préparation physique et les séances tactiques ne se dissociaient
que d'un point de vue qualitatif. En outre, la première phase de notre
étude (situation contrôle) commencait après la
période de préparation pré championnat (~~~e~e 2), et
n'était pas plus <<lourde>> que la seconde (situation
expérimentale). Concernant les entraInements propre a
notre expérimentation, chaque athlète effectuant la méme
séance, la différence individuelle apparaissait au niveau de la
charge propre a chacun, qui était calculée en fonction du test
puissance ou de RM1, et ce, en fonction de l'orientation du bloc. Notre cycle
(macro cycle) de 12 semaines se décomposait en 3 blocs (ou méso
cycle) de 4 semaines. L'optique de notre macro cycle, était d'optimiser
les effets induit par l'entraInement en musculation (notion d'optimisation de
la surcompensation) (~~~e~e t). Nos 3
mouvements préférentiels étaient au
centre de nos cycles. Leurs intéréts résident dans le fait
qu'ils mobilisent et mettent en jeu une grande proportion de la masse
musculaire totale des membres supérieurs et qu'ils ne nécessitent
pas un apprentissage technique particulièrement délicat. Cette
démarche apparaIt comme prépondérante dans une logique de
progression. Nos méso cycles cherchaient a développer les deux
composantes de la puissance évoquées précédemment.
Pour cela, durant le bloc 1 l'accent était mis sur le coté
structural et nerveux du renforcement musculaire. Une certaine
dégressivité de la partie structurale était ensuite
observée avant de laisser place a la vitesse et a la puissance
proprement dite (~~~e~e t). Les blocs 1 et 2 étaient composés de
4 mouvements, dont l'objectif était
toujours la mobilisation de la plus grosse partie des muscles
du tronc et du dos. Le bloc 3 utilisant la méthode des pyramides de
travail nous a permis d'optimiser les gains de puissance obtenus au cours des 8
premières semaines. Enfin, l'utilisation du real power (Globus, Italie)
ainsi que du test de RM1, nous a permis de calibrer les séances de
musculation de manière individuelle. Enfin, lors de ces séances,
une récupération passive inter séries de 2 minutes a
été observée.
2.3 Analyse statistique
Pour tous les tests statistiques suivants, les tests
d'applications des tests paramétriques ont été
vérifiés (homogénéité des variances,
normalité de la distribution). Le cas échéant, des tests
non paramétriques étaient utilisés. Les
résultats sont présentés sous la forme
moyenne #177; écart type. L'évolution de la puissance
mécanique sur chacun des trois mouvements réalisés lors
des tests de musculation (développé couché, tirage planche
et rowing) a été vérifiée par un test t-de Student
apparié. L'évolution de la vitesse maximale, de la constante de
temps t, de l'accélération initiale, et du temps sur 40 metres a
été analysé a l'aide d'une ANOVA a un facteur (temps :
début, milieu et fin) avec mesures répétées suivie
d'un test post hoc de Neumann Keuls pour localiser les différences le
cas échéant. Le seuil de significativité a
été fixé a P<0,05.
800
700
600
500
400
300
200
100
3. RESULTATS
3.1 Tests de musculation
3.1.1 Développé couché
L'analyse statistique indiquait une amélioration
significative de la puissance maximale moyenne post entraInement de l'ordre de
11% pour ce mouvement avec P=0,03 (-fL~vre 3).
3.1.2 Tirage Planche
De méme, l'analyse statistique montrait une
augmentation significative de la puissance maximale de l'ordre de 18%
concernant le mouvement de tirage planche avec P=0,02 (-fL~vre 3)
3.1.3 Rowing
Concernant ce mouvement, une forte tendance a l'augmentation a
été enregistrée (+ 12%) mais la différence
n'était pas statistiquement significative (P=0,07, -fL~vre 3)
Développé couché
Tirage planche
Rowing
pre ost
Pré-tests Post-tests * p < 0,05
FL~vre 3. Evolution de la puissance maximale
(movenne #177;SD) pour les trois tests
de musculation au cours de la deuxième phase de
l'entraInement (situation expérimentale).
Le graphique suivant (-fLjvre 4) fait état des
gains obtenus post entraInement, mettant en évidence la part
d'augmentation propre a chaque mouvement de musculation.
140
120
100
80
60
40
20
0
P = 0,07
Développé couché Tirage planche Rowing
*p<0~05
fLjvre 4. Gain de puissance pour
les trois tests de musculation au cours de la deuxième phase de
l'entraInement (situation expérimentale).
3.2 Tests de vitesse
Comme expliqué précédemment, nous avons
effectué trois sessions de tests, a S0, qui représente les
pré-tests de la situation contrôle, a Si 3, qui représente
les post-tests de cette méme situation contrôle ainsi que les
pré-tests de notre situation expérimentale, et enfin, a S26,
oü l'on a effectué les post-tests. Ainsi, nous garderons cette
nomenclature (pré/post en situation contrôle et pré/post en
situation expérimentale) lors de la présentation suivante des
graphiques.
3.2.1 Accélération initiale
Avec l'aide du tracé de la vitesse instantanée
(-fLjvre i), et de l'équation
précédemment citée,
l'accélération initiale a été
déterminée pour chaque session. Les résultats montraient
une amélioration très significative (+9%, P^0,0i) de
l'accélération initiale suite a la situation
expérimentale, mais non après la situation contrôle
(-fLjvre 5-)
8,00
7,80
7,60
7,40
7,20
7,00
6,80
6,60
6,40
6,20
6,00
**
Non Significatif (NS)
situation contrôle situation expérimentale
pré/post pré/post ** P <0,01
~igvre ~. Evolution de
l'accélération initiale au cours des deux
situations contrôle et expérimentale
3.2.2 Constante de temps ('r)
Notre analyse statistique a mis en evidence une amelioration
de ce paramètre uniquement après la situation contrôle (+
11% avec P<O,OO1). En effet, suite au protocole experimental, t
n'évolue quasiment plus (+ 2,5%, P=O,38) lors de la dernière
session de test comme nous le montre la -figvre .
1
situation contrôle
N.S
situation expérimentale
1,35
1,30
1,25
1,20
1,15
1,10
1,05
1,00
10,00
9,50
9,00
7,00
6,50
6,00
8,50
8,00
7,50
pré/post
FIgure 6. Evolution de la constante de temps
Tau au cours des situations contrôle et
expérimentale
3.2.3 Vitesse maximale atteinte sur 4O mètres
Nous avons constaté une évolution continue au cours
des trois sessions de la vitesse
maximale. Cette dernière évoluait de +8,33 % en fin
de situation contrôle (P^O,O1) puis de +11,48% (P^O,O1) en fin de
situation expérimentale (voIr -fIgvre y-).
**
1 2
situation contrôle situation expérimentale
pré/postpré/post **P<o,o1
FjMure 7. Evolution de la vitesse maximale au cours des
situations contrôle et expérimentale
5,60
5,50
5,00
3.2.4 Temps de passage sur 40 mètres
Durant la situation contrôle, le temps sur 40 m
régressait de 3/100° s. Durant la deuxième et
dernière phase de notre protocole, le temps enregistré en
post-test s'avère être meilleur que les deux
précédents avec un gain de 7/100°s. Bien qu'il y ait
amélioration (-fI~ure ) de la performance, cette dernière
n'apparaIt pas comme
signi%icative d'un point de vue statistique.
N.S
N.S
5,40
5,30
5,20
5,10
1 2
situation contrôle situation expérimenale
préfpost préfpost
fI~ure . Evolution du temps sur 40 metres au
cours des situations contrôle et expérimentale
4. DISCUSSION
Le principal objectif de notre étude était de
déterminer si un entraInement de douze semaines au niveau des membres
supérieurs permettait d'améliorer la qualité de force
explosive des membres inférieurs. Apres analyse des tests, les
principales observations sont:
1. Dans un premier temps, notre protocole d'entraInement
visant a améliorer la puissance musculaire des membres supérieurs
répond a nos attentes. Nous avons ainsi noté une nette
amélioration de cette puissance post entraInement dans nos trois
mouvements de base (Développé couché, Tirage planche et
Rowing).
2. Nous avons également noté une certaine
évolution des quatre variables inhérentes a la force explosive
des membres inférieurs au cours de la période de
développement de la puissance des membres supérieurs.:
accélération initiale
constante de temps de temps de la relation
vitesse maximale
temps sur 40m.
Concernant l'évolution de la puissance musculaire des
membres supérieurs, il apparaIt clairement que notre protocole
d'entraInement favorise dans de grandes proportions l'amélioration de
cette méme puissance, directement mesurée a la
périphérie des systèmes entraInés. Dans notre
étude, ces gains répondent positivement au premier niveau du
protocole. En effet, comment peut-on vouloir améliorer la qualité
de force explosive des membres inférieurs par un entraInement au niveau
des membres supérieurs, ci celui-ci n'améliore pas, dans un
premier temps la variable (la puissance) que l'on souhaite modi%ier a cet
étage corporel.
4.1 Puissance musculaire
4.1.1 Développé couché
Ces premières conclusions s'inscrivent dans une logique
de résultats, rejoignant ainsi le consensus établi par certains
chercheurs (Kaneko et al., 1983 ; Moss et al., 1997) sur l'amélioration
de la puissance musculaire par un protocole d'entraInement principalement
basé sur la charge optimisant cette dernière (avec l'aide des
valeurs
du real power). Les observations faites sont en accord avec
les principales études traitant de ce sujet. Selon ces études, un
entraInement visant a améliorer la puissance mécanique de
systèmes musculaires est efficace pour augmenter la puissance maximale
enregistrée a la périphérie de ces mêmes
systèmes (Kaneko et al., 1983; Moss et al., 1997). Nous avons
noté dans la présente étude, une amélioration de
11,2% de la puissance maximale entre les pré- (533,4 #177; 67,7 W) et
les post-tests (595,1 #177; 107,5 W). Pour expliquer cette augmentation
significative, la plupart des études pointent l'impact produit sur les
facteurs neuromusculaires (Hakkinen et Komi, 1985 ; Haff et al., 2001). La
puissance maximale optimise le rapport intensité maximale / temps de
réalisation. De ce fait, les facteurs nerveux apparaissent comme
prépondérant lors de la production d'une telle action. Les
principaux facteurs peuvent être:
Un recrutement préférentiel des unités
motrices de types II (UMs II), plus puissantes que celles de type I
Une plus grande fréquence de décharge des UMs II
Une meilleure synchronisation des UMs II
Une diminution du ratio agonistes / antagonistes (meilleure
coordination intermusculaire)
Lors d'une contraction volontaire, les unités motrices
sont recrutées selon la loi de Hennemann et al. (1965) (ou principe de
taille), et ce, en fonction de leur fréquence de décharge, ainsi
les petites unités motrices (type I) qui ont une résistance
d'entrée relativement élevée seront recrutées en
premier lors d'une contraction volontaire et cela quelque soit leur emplacement
géographique dans le muscle. Les UMs I seront donc
dépolarisées et activées plus rapidement que les UMs de
type II dont la résistance est plus faible, nécessitant ainsi une
impulsion plus intense. En effet selon la loi d'Ohm (U=R*I), le seuil de
recrutement est alors plus bas pour les fibres de type I que pour les fibres de
types II. Ce principe de recrutement est confirmé chez l'homme, pour des
contractions lentes (recrutement principalement des fibres de type I)
(Milner-Brown et Stein 1975). Cependant, selon Haff et al. (2001) les UMs de
type II peuvent être recrutées, et ce, de manière
préférentielle, lors de mouvements explosifs principalement
utilisés sous un protocole d'entraInement en puissance. Ainsi, ce
principe expliquerait l'élévation de la puissance moyenne
postentraInement par la capacité des athlètes a recruter plus
vite et plus efficacement les UMs de type II. Concernant la fréquence de
décharge des UMs II déjà recrutées, il est
rapporté par Sale (1992) <<que plus cette dernière est
importante et plus la
production de force en un point donné est grande
>>. De plus, si la fréquence de décharge de l'UMs est
supérieure au niveau nécessaire pour atteindre la force maximale,
cette différence contribue a l'augmentation de la capacité a
développer une grande force sur un temps très court. Selon Newton
et Kraemer (1994) cette capacité est importante lors de la
réalisation d'une action motrice basée sur la puissance, car la
durée est un facteur limitant a la production d'une très grande
force dans les actions de puissance musculaire. Apparaissant alors comme
plastique a l'entraInement (Haff et al., 2001), ce phénomène
permet lors d'un mouvement balistique de diminuer la part de ''travail'' des
UMs de type I, dont les fréquences de décharge sont relativement
plus faibles, en faveur des UMs II, qui participeront dans de plus grande
proportion a la production de puissance. Sur une étude de 24 semaines,
Hakkinen et Komi (1985) mettent en évidence une augmentation de force,
due entre autres a un meilleur recrutement et synchronisation des UMs, pouvant
également expliquer nos résultats. Enfin, bien que la
littérature ne soit pas parvenue a un consensus (les études de
Carolan et Cafarelli 1992, s'opposant aux résultats de Colson et al.
1999), la diminution de la co-activation, oü la relaxation du
système musculo-squelettique antagoniste reste un
phénomène probable pouvant en partie expliquer les gains
observés post entraInement.
4.1.2 Tirage Planche
Ce mouvement enregistre également une très nette
augmentation (+11,9 %) post entraInement, passant de 518 #177; 77,9 W
(pré-tests) a 615,9 #177;138,5 W (post-tests). Comme pour le
développé couché, le faible apprentissage technique que
nécessite ce mouvement, permet d'être plus affirmatif sur
l'importance des phénomènes physiologiques sous-jacents
présentés ci-dessus, pour expliquer en grande partie cette forte
amélioration.
4.1.3 Rowing
Bien que l'augmentation post entraInement (+11,2 %) ne soit
pas statistiquement significative (P=0,07), elle reste tout de même
très conséquente. Bénéficiant des mêmes
effets physiologiques que les deux autres mouvements, la différence
majeure peut venir du fait que ce mouvement nécessite un apprentissage
technique plus complexe que le développé couché et le
tirage planche. Ceci pourrait expliquer en partie l'amélioration
statistiquement non significative de la puissance sur ce mouvement.
Outre le fait de mettre en évidence qu'un entraInement
de douze semaines en puissance favorise l'amélioration de cette
méme puissance, le réel intérét de notre
étude réside dans l'impact de cet entraInement sur la
qualité de force explosive des membres inférieurs. Cette
qualité est elle-méme mesurée par l'analyse des quatre
variables suivantes inhérentes a la force explosive des membres
inférieurs.
4.2 Force explosive des membres inférieurs
4.2.1 Accélération initiale
Après la situation contrôle,
l'accélération initiale tend vers une légère
diminution, passant de 6,72 (#177; 0,50) m.s-2 en S0 a 6,65 (#177;
0,45) m.s-2 en S13. Ce n'est qu'après l'ajout du protocole au
niveau des membres supérieurs que l'on note une augmentation
statistiquement très significative (P 0,0 1), évoluant de 6,65
(#177; 0,45) m.s-2 a 7,29 (#177; 0,59) m.s-2 en fin de
situation expérimentale. Durant cette première phase du sprint,
la difficulté majeure est de vaincre la résistance
créée par l'inertie (Hubiche, Pradet 1996). L'aptitude a vaincre
cette résistance met en évidence l'étroite relation qui
existe entre la capacité du coureur a accélérer et son
niveau de force maximale. Durant les premiers mètres, la faible vitesse
de déplacement entraIne un temps de contact de l'appui sur le sol
relativement long, favorisant l'expression de la force maximale. Cette
dernière constitue alors la principale qualité favorisant
l'amélioration de l'accélération. Passé les
quelques premiers appuis, la vitesse augmente, engendrant une diminution du
temps de contact des appuis au sol. Cette modification au niveau de l'appui a
pour conséquence un changement de la nature de la force exercée.
De force maximale, elle passe d'avantage a une force explosive (dynamique).
D'un point de vue musculaire, les deux principales qualités
inhérentes a l'accélération sont la force absolue et la
force dynamique (capacité a exprimer cette force absolue lors de gestes
rapides, Hubiche, Pradet 1996). Selon Zatsiorsky (1966), une constante relation
lie ces deux types de force, nécessitant un développement
simultané a base de protocoles d'entraInements similaires au notre. Une
première conclusion serait de dire que certains facteurs d'ordre nerveux
développés au niveau des membres supérieurs seraient
transférables aux membres inférieurs puisque liés a
l'amélioration du système nerveux central. Cette évolution
des membres supérieurs en terme de puissance permettrait alors
d'améliorer l'accélération au niveau des membres
inférieurs via les sous qualités de force absolue et dynamique.
Sur ce méme postulat Tordi et al. (2001) ont démontré
qu'il y avait
des modifications au niveau des membres supérieurs
faisant suite a l'entraInement des membres inférieurs. Bien qu'il ne
s'agisse pas directement de paramètres de puissance, ils ont tout de
même enregistrés des phénomènes de transfert entre
les étages corporels. Selon Ross et al. (2001), le recrutement des UMs
de type II ainsi que la fréquence de décharge de ces mêmes
UMs sont entre autres des facteurs physiologiques indissociables de la
performance en sprint. Développant ce type d'adaptation lors de
l'entraInement au niveau des membres supérieurs, et utilisant les
conclusions de Tordi et al. (2001), mais ne pouvant utiliser une étude
similaire a la notre comme support, il est alors possible que de tels
transferts aient lieu. La pauvreté de la littérature scientifique
concernant le transfert direct de puissance musculaire entre étages
corporels nous fait défaut, mais nous incite a explorer cette voie. Une
autre explication, plus physique que physiologique, viendrait de
l'évolution du role des segments libres (les membres supérieurs)
lors de la course qui ont principalement deux roles: favoriser
l'équilibre général du corps et contribuer a la propulsion
de l'ensemble du corps par des actions de renforcement et d'allégement.
Bien que la musculation avec barres libres favorisent dans de grandes
proportions la coordination inter-segmentaire et donc l'équilibre
général du corps, le second point s'avère être
intéressant dans l'explication de nos résultats. Par rapport a la
masse totale du corps, les bras représentent environ 7% et les membres
inférieurs environ 35%. Lorsque ces masses sont animées d'un
mouvement vers le haut, la force exercée par les appuis au sol augmente
(transfert de quantité de mouvement), provoquant une tension musculaire
plus importante par le recrutement d'un plus grand nombre d'UMs, renforcant
ainsi la réponse musculaire (Hubiche et Pradet 1996). Ce
phénomène décrit est celui dit du renforcement (Hubiche et
Pradet 1996). Lui faisant suite, le phénomène
d'allègement, intervient lorsque l'élévation des segments
libres est stoppée. La quantité de mouvement acquise est alors
transférée a l'ensemble du corps et l'allégement se
produit. Les améliorations pourraient donc être dues aux
différentes séquences renforcement - allégement, sous
tendant les modifications et transfert de quantités de mouvements
générées au niveau des membres supérieurs. Ce
phénomène pourrait d'ailleurs être accentuer par
d'éventuelles prises de masses musculaires au niveau des membres
supérieurs, ce que nous n'avons toutefois pas cherché a
vérifier. Aux vues de notre protocole et de nos résultats, et
concernant la simple phase d'accélération initiale (directement
liée a la qualité de force explosive), nous pouvons admettre le
fait qu'un travail en
puissance au niveau des membres supérieurs a un impact
positif au niveau de la qualité de vitesse explosive des membres
inférieurs.
4.2.2 La constant de temps, 'r
L'analyse de cette variable est un peu différente des
autres. La constante de temps de la relation est directement liée a la
vitesse maximale et correspond a la courbe de montée de vitesse (-f~~ure
~). Paradoxalement, deux athlètes qui ont la méme vitesse
maximale n'ont pas forcement la méme valeur de
·r. La figure suivante représente volontairement deux sujets
ayant une vitesse maximale identique mais une accélération
démesurément opposée, ce qui permet de mieux
apprécier les valeurs de
·r.
R~~ure~. Exemple de courbes vitesse
instantanée I temps, obtenues pour
un sprint de 40 metres modélisées par une
fonction mono exponentielle au moyen d'une régression non
linéaire (courbe rouge pour le suiet 1 et bleue pour le
suiet 2)
Sur la figure ci-dessus a titre d'exemple, le sujet 1 a une
meilleure accélération initiale (8,18 m.s-2) que le
sujet 2 (2,81m.s-2), alors que leur vitesse maximale est la méme (9
m.s-1). Cet exemple illustre parfaitement le fait qu'un sujet ayant
une accélération initiale importante ne peut avoir
également une valeur de Tau élevée. De méme qu'il
sera impossible pour nos sujets qui améliorent très
significativement leur accélération initiale en situation
expérimentale d'augmenter significativement Tau.
Donc le fait que les valeurs post situation
expérimentale (1,26 #177; 0,06 s) n'augmentent pas de façon
significative par rapport aux valeurs des pré-tests de cette méme
situation (1,23 #177; 0,07 s), signifie qu'elles suivent la tendance
imposée par l'accélération initiale, et donc corroborent
l'hypothèse initiale. Ainsi, si l'accélération initiale
augmente (ce qui est le cas) lors de la situation expérimentale, Tau ne
peut dans le méme temps augmenter de manière significative (ce
qui est également le cas).
4.2.3 Vitesse maximale
D'un point de vue général, la vitesse globale
d'un individu se compose de 3 paramètres fondamentaux, qui sont la
période de latence de la réaction motrice, la vitesse d'un
mouvement isolé et la fréquence gestuelle (Hubiche et Pradet
1996). Le premier de ces facteurs correspond a la vitesse de réaction,
et représente donc la capacité a réagir le plus vite
possible au signal sonore ou visuel, dans notre étude, ce
déterminant de la vitesse ne nous intéresse pas du fait que les
athlètes décident euxmémes du moment de leur
départ. Le second, qui est la faculté a exprimer une force
maximale dans un laps de temps minimal et ce, lors de l'exécution d'un
mouvement simple de manière acyclique, s'apparente a la phase
d'accélération initiale précédemment
analysée. Enfin le troisième paramètre représente
la vélocité ou la capacité a réitérer le
plus de fois possible un cycle gestuel identique dans une seule unité de
temps (exigeant implicitement une parfaite coordination inter et
intramusculaire), déterminant la montée en vitesse et
indirectement la vitesse maximale. Bien qu'évoluant plus lors de la
seconde phase de notre protocole (11,47 % contre 8,33 % lors de la
première phase), la vitesse maximale est statistiquement très
significativement (P^0,0 1) en hausse après chaque session de test. Il
est clair que ce phénomène est principalement imputable aux 6
séances hebdomadaires basées uniquement sur le train
inférieur, et ce, au cours de nos deux situations successives. De plus
il faut bien prendre en compte que notre test se déroule sur une
longueur de 40 mètres. L'expert va atteindre sa vitesse maximale a
partir de 30 mètres (et la soutenir jusqu'à environ 70m) tandis
que notre distance test est suffisante pour les non experts de notre
étude. On peut alors considérer a leur niveau que cette vitesse
n'évoluera plus positivement (Hubiche et Pradet 1996). De très
nombreux paramètres peuvent venir expliquer cette augmentation lors des
deux sessions de tests successives. Tout d'abord, d'un point de vue qualitatif,
les 6 séances par semaines pendant 12 semaines ont peut permettre, non
exhaustivement, les améliorations de
force et flexibilité du complexe muscle tendon, une
meilleure contraction sous tendant les phénomènes de recrutement
préférentiel des UMs II, d'amélioration de la
fréquence de décharge et de la synchronisation de ces
mémes UMs, ainsi qu'une diminution du ratio agonistes / antagonistes
(Ross et al., 2001). Ces différents principes faisant suite a un
entraInement au niveau des membres inférieurs tel que le notre ~~~~~~~
3) permettent a l'athlète de restituer lors de la phase d'appui au
sol
une plus grande force, et ce, que nous soyons dans les 2 ou 3
premiers appuis (influence maximum de la force absolue) ou sur une distance de
cours plus importante d'avantage influencée par la force dynamique.
L'amélioration des propriétés contractiles des
différents systèmes musculo-squelettiques sont en grande partie
responsable du gain de vitesse enregistré.
De plus la spécificité de l'entraInement en
football, répétition de sprints, et autres inclusions d'exercices
propres aux deux filières métaboliques
prépondérantes en match (anaérobie alactique et lactique),
peut expliquer l'amélioration de la vitesse. Nous observons alors
l'effet inverse des résultats de Lyttle et al. (1996), qui n'avaient pas
trouvées d'augmentation significative des vitesses de sprints par manque
de spécificité de l'entraInement. Il faut également tenir
compte de la notion de vélocité. Partant du principe que
l'entraInement du train inférieur développe les membres de cet
étage corporel et que l'entraInement des membres supérieurs
améliore ses propriétés contractiles par un recrutement
préférentiel des UMs II, il n'apparaIt pas comme absurde de
penser que le nombre de cycles de jambes associé au nombre de cycles de
bras a pu être augmenté sur la méme distance, donc, de ce
fait améliorer dans de grande proportion la vitesse maximale sur la
méme distance en seconde partie de notre étude. La plus grande
amélioration de la Vmax en seconde partie d'étude peut
s'expliquer par l'amélioration de l'accélération initiale.
La force explosive initiée au départ du sprint (force absolue)
est un facteur déterminant de la vitesse maximale (ITubiche et Pradet,
1996), nous pouvons donc suggérer que la plus grande différence
enregistrée lors de la dernière session de tests est due a
l'amélioration de l'accélération initiale. Cette
amélioration couplée a une vélocité accrue, aux
paramètres liés a la contractilité musculaire et a la
coordination, constituent alors la meilleure explication concernant les
résultats de vitesse maximale enregistrés.
4.2.4 Temps de passage sur 40 mètres
Bien qu'observant une tendance a la baisse post situation
expérimentale, cette dernière n'apparaIt pas comme
significativement statistique lors des différents tests. Il ne faut
cependant pas perdre de vue qu'un gain de 7 centièmes (7/100) n'est pas
négligeable. Statistiquement non significatif mais sportivement
très important. Le propre méme de la performance est
l'amélioration des résultats, et méme si ce n'est que d'
1/100°s, cela compte. Le jour oü Asafa Powell (06/2005) et Justin
Gatlin (05/2006) battent le record du monde sur 100 mètres détenu
alors par Maurice Green (Tim Montgomery en ayant été
destitué suite a un contrôle anti-dopage) de 2/100 le faisant
ainsi évoluer de 9,79'' a 9,77'', personne n'a porté
intérét a l'éventuelle significativité de
l'amélioration mais bien au résultat en lui-même, qui reste
la priorité d'un préparateur physique ou entraIneur. Sur le
méme principe notre évolution n'est certes pas validée
d'un point de vue statistique, mais ce gain de 7/100°s post situation
expérimentale permet tout de méme d'apprécier
l'intérêt de notre entrainement. Volontairement, aucun apprentis
sage technique n'a été effectué lors de notre
étude. Cet 'oubli' nous permet de quantifier d'avantage les
progrès en fonction de la simple évolution des paramètres
physiques et non de la technique de course. L'accélération
initiale et la vitesse maximale évoluant, ces deux facteurs apparaissent
alors comme paramètres entrant indéniablement en compte dans
l'évolution de la performance. Les phénomènes
physiologiques décrient précédemment influencent sans
conteste les évolutions d'accélération et de vitesse,
impliquant donc l'amélioration du temps de passage sur 40 mètres.
Cependant, bien que volontairement exclu de notre expérimentation, le
manque de technique, s'avère être un facteur limitant de la
performance et pouvant ainsi expliquer pourquoi nous n'avons pas observé
de plus grosses améliorations de temps. En effet pour d'avantage mettre
en évidence l'exploitation des gains de puissance musculaire
générés chez les athlètes, il s'avérerait
indispensable de mener en parallèle un apprentissage technique plus
approfondi pour traduire celle ci en terme de performance
chronométrique.
4.3 Limites de l'étude
Bien qu'il y ait indiscutablement des variations concomitantes
entre l'entraInement en musculation des membres supérieurs et
l'augmentation des variables observées au niveau des membres
inférieurs, nous ne pouvons déterminer avec clarté la part
d'amélioration imputable au protocole expérimentale. Ceci est en
fait la principale
limite de notre étude. Comme nous venons de le voire,
la maItrise technique et le rendement mécanique d'un geste sportif aussi
complexe que la course de vitesse, sont des facteurs également
essentiels de la performance. Il conviendrait donc d'être encore plus
vigilant sur les protocoles expérimentaux pour arriver a gommer au
maximum cet 'impact technique'. Les pistes seraient alors a rechercher soient
sur des populations stabilisées au niveau technique (sprinters de haut
niveau), soient en utilisant des situations d'évaluations de la
puissance explosive extrêmement codifiées comme des tests sur
appareil type Cybex® , machine Ariel® ou autres, qui minimisent
l'impact de la maItrise technique du mouvement.
Enfin, ce qui aurait été idéal, aurait
été de pouvoir mener en parallèle cette
expérimentation avec un groupe témoin qui lui, n'aurait pas
été soumis aux charges de travail liées au
développement du train supérieur. Pour des raisons purement
matérielles et sportives, ce protocole n'a pu être mis en
place.
4.4 Perspectives
Les résultats obtenus ouvrent des perspectives
intéressantes. Celles ci se situent essentiellement dans deux secteurs
principaux.
la gestion des blessures dans un processus d'entraInement qui
permettrait de maintenir ou élever un niveau de force sur un membre ou
étage corporel immobilisé
une répartition plus harmonieuse des charges de
travail, protégeant mieux l'intégrité physique des
athlètes pratiquant des sports, oü la sollicitation musculaire et
tres prioritairement orientée sur des masses musculaire
particulières.
Dans l'exemple particulier du football, ce travail a
semblé particulièrement séduire les entraIneurs sur
lesquels nous nous sommes appuyés, dans la mesure oü ce protocole
permet d'envisager des gains de performance directement transférable
dans l'activité sans surajouter des charges de travail sur le train
inférieur ou prendre des risques au niveau de l'entraInement
spécifique de vitesse de course.
Enfin, de même que pour les limites, pouvoir
réaliser la même étude avec en parallèle un groupe
contrôle, nous permettrait d'être plus précis dans l'analyse
des résultats.
5. CONCLUSION
Sans tirer de conclusions définitives et
péremptoires de cette étude somme toute limitée, tant sur
la population choisie que sur l'activité pratiquée, ce
mémoire nous semble soulever des pistes intéressantes sur une
autre forme d'organisation de l'entraInement physique et de la quantification
traditionnellement utilisée pour la gestion des charges de travail. En
effet, l'amélioration des différents paramètres
constitutifs de la qualité de force explosive
(accélération initiale en chef de file) des membres
inférieurs, ainsi que du temps de passage sur 40 mètres faisant
suite a un entrainement des membres supérieurs, suggère des
phénomènes de transfert entre les étages corporels. Il
conviendrait maintenant de l'étendre a un plus grand nombre
d'activités sportives et sur des niveaux d'expertise plus
étendus, afin d'aboutir a des propositions plus
généralisables a l'ensemble de la communauté sportive.
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ANNEXES
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