| 
|   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
|   | UNIVERSITY DE YAOUNDE II THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES FACULTY OF  ECONOMICS 
AND ET DE GESTION  MANAGEMENT EFFICACITE DES PRIVATISATIONS CAMEROUNAISES : Une analyse à travers la théorie de la gouvernance
partenariale Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (D.E.A) en
Sciences de Gestion, option Finance Par : BIWOLE FOUDA Jean Maîtrise en Finance et
Comptabilité BBA in Accounting and Finance Sous la direction du : Assisté de : Pr. Claude BEKOLO Isaac TAMBA Agrégé des Sciences de Gestion Docteur d'Etat
ès Directeur de L'ENSET de Douala Sciences Economiques Directeur Adjoint de L'ESSEC de Chargé de Cours
à Douala L'Université de Yaoundé II, (FSEG) Juillet 2004 |   |  
|   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   | 

 SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE
........................................................................................
2 PREMIERE PARTIE: ASPECTS THEORIQUES DE LA  RELATION
PRIVATISATION
PERFORMANCE............................................................................
11 CHAPITRE 1
...........................................................................................................................
12 LE CADRE CONCEPTUEL DE LA PRIVATISATION
................................................................ 12 Section 1 : Privatisation : définitions  et objectifs
........................................................... 12 Section 2 : Le Débat sur la Relation Privatisation
Performance .................................... 16 CHAPITRE 2
...........................................................................................................................
26 LA THEORIE DE LA GOUVERNANCE : UN NOUVEAU  CADRE
D'ANALYSE DE LA RELATION P/P
....................................................................................................................
26 Section 1 : Origines et Implications de la TGP
............................................................... 26 Section 2 : LA PRIVATISATION : un changement du
système de gouvernance ............. 32 CONCLUSION PREMIERE
PARTIE...........................................................................
42 CHAPITRE 3
...........................................................................................................................
46 PRIVATISATIONS CAMEROUNAISES : DEROULEMENT ET   METHODE
D' EVALUATION
..............................................................................................................
46 Section 1 : Le processus de privatisation camerounais
................................................... 46 Section 2 : Démarche d'investigation dans le secteur
des entreprises privatisées au Cameroun
.........................................................................................................................
55 CHAPITRE 4
...........................................................................................................................
67 UN APERÇU DES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET
PARTENARIALES DES ENTREPRISES PRIVATISEES AU CAMEROUN
.................................................................
67 Section  1 : Les Résultats du Modèle d'EPP
.................................................................... 67 Section  2 : Interprétations et implications des
résultats du modèle d'EPP .................... 80 CONCLUSION  DEUXIEME PARTIE
.........................................................................
83 CONCLUSION GENERALE
..............................................................................
84 AVERTISSEMENT « L'Université de Yaoundé II
n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions contenues dans ce
mémoire, celles-ci doivent être considérées comme
étant propres à l'auteur » DEDICACES A mes parents : - Mme FOUDA née MBIA MANGA Rébecca - M. FOUDA OBONO Joseph REMERCIEMENTS Un proverbe Beti nous fait savoir que "celui qui dit merci
demande encore". Qu'il me soit permis de dire vivement merci : - au Seigneur Dieu tout Puissant, car il est
à l'origine de tout ce qu'il y a de bon dans ce mémoire ; - à mon Père et ma Mère
à qui je dois tout ; - au Professeur Claude BEKOLO pour la  
très grande disponibilité avec  laquelle  il  a  conduit  ce 
travail,  malgré  ses  nombreuses responsabilités ; - au  Docteur  Isaac  TAMBA,  pour  ses 
précieuses  remarques.  En tant que spécialiste des privatisations, il a
éclairé vivement ce travail ; - aux responsables de la CTPL (Commission Technique de Privatisation et des Liquidations), et particulièrement
à M. Bruno EPOUBE qui a été mon encadreur durant les
quatre semaines de stage effectué dans cette structure ; - aux  responsables  de  la  Direction  de  la  Statistique 
et  de  la Comptabilité  Nationale,  pour  les  données  sur  les
 entreprises privatisées mises à notre disposition ; - à mon grand frère Zéphirin BAHEL pour
toute la logistique mise à ma disposition ; - à mes camarades et amis Mbilli Onana André-marie,
Jean- bosco Effa, Gaston Betsama, Thiery Enoa, Jules Lipouck, Laurent Patrick
Ndenga, Freddy Christel Bekono, et Rosine Bangue Mambo  pour leurs soutiens
multiformes ; - à ma petite soeur Hélène Estelle Ngono
Fouda, pour le climat familial qu'elle a toujours su préservé autour de
moi. - VI - RESUME L'objectif   de   cette   recherche   est   de   savoir  
quel   est   l'impact   de   la privatisation  sur  la  performance 
économique  et  partenariale  des  entreprises privatisées au
Cameroun ? En nous appuyant sur les arguments avancés par les
théories   néo   institutionnelles,   nous   émettons   la
  première   hypothèse   selon laquelle "la privatisation
améliore la performance économique de la firme". La
deuxième  hypothèse  trouve  ses  fondements  dans  la  TGP  et 
affirme  que  "la privatisation  améliore  la  valeur  appropriable  par
 chaque  partenaire".  Une comparaison   des   résultats  
avant/après   la   privatisation   de   12   entreprises camerounaises 
aboutit  aux  conclusions  suivantes.  La  privatisation  accroît  la
performance économique des entreprises ainsi que la valeur appropriable
par les partenaires personnel et bailleurs de fonds. Mots clés : Privatisation --
Performance économique -- Performance partenariale -- Théorie de
la Gouvernance Partenariale - VII - ABSTRACT The objective of this research work is to find the impact of
privatization on economic and stakeholder performance of Cameroon
enterprises. Our first hypothesis, based on the neo-institutional theories is
as follows: "privatization increases economic performance of firm". The second
hypothesis in line with the stakeholder governance theory is that
"privatization increases the assets value of  each  stakeholder".  A  comparative  study  lead  on 
results  before  and  after privatization  of  twelve  firms  in  Cameroon 
confirms  the  validity  of  our  two hypothesis. Key words: Privatization --
Economic Efficiency -- Stakeholder Efficiency-- Stakeholder governance
theory. - VIII - LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS CA Conseil d'Administration CTPL Commission Technique de Privatisation et des Liquidations DSCN Direction de la Statistique et de BICIC   Banque Internationale pour le Commerce
et l'Industrie du Cameroun CAMSHIP :   Cameroon Shipping Lines CAMSUCO   Cameroon Sugar Company Comptabilité Nationale EPP : Efficacité partenariale des CAMTEL MOBILE Cameroon Télécommunications - Mobiles privatisations GE : Gouvernance  d'entreprise Moy A :   Moyenne after Moy B :   Moyenne before P/P : Privatisation /performance RE : Ratio de rentabilité
économique ROE : Return on equity TAG : Théorie de l'agence
généralisée TG : Théorie de la gouvernance TGP : Théorie de la gouvernance
partenariale VA : Valeur ajoutée VBF : Valeur appropriable par les bailleurs de
fonds VE : Valeur appropriable par l'Etat VS : Valeur appropriable par les Salariés CEPER   Centre de Production et d'Edition pour
l'Enseignement et la Recherche CHOCOCAM   Chocolaterie Confiserie
Camerounaise COCAM    Contreplaqués du Cameroun HEVECAM   Hévéa du Cameroun OCB   Organisation Camerounaise de la Banane
ONDAPB   Office Nationale de Développement de
l'Aviculture et du Petit Bétail. REGIFERCAM   Régie Nationale des Chemins
de Fer du Cameroun SCDM   Société Camerounaise de
Métallurgie SEPBC   Société d'Exploitation des
Parcs à Bois du Cameroun SOCAMAC   Société Camerounaise de
Manutention et d'Acconage SOCAPALM   Société Camerounaise
des Palmeraies SOFIBEL   Société
Forestière et Industrielle de Belabo SONEL  
Société Nationale d'Electricité du Cameroun SPFS   Société de Palmeraie de la
Ferme Suisse SRL   Société de Raffinage du
Littoral -IX - LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 2.1 :   Exemple de conflits cognitifs et
contractuels entre partenaires de l'organisation TABLEAU 3.1 :   Evolutions attendues TABLEAU 3.2 :   Données sur les
Entreprises Privatisées TABLEAU 3.3 :   Entreprises
privatisées au Cameroun TABLE 4.1 : Test du ROE TABLE 4.2 : Test du RE TABLE 4.3 :
Test du VS TABLE 4.4 : Test du VE TABLE 4.5 :
Test du VBF TABLE 4.6 : Synthèse des
Résultats - X - LISTES DES GRAPHIQUES Figure 2.1 : Le statut de créancier
résiduel et élargissement de la Gouvernance chez certains auteurs Figure 3.1 : Principales étapes du
processus de prise de décision Figure 3.2 : Techniques contractuelles des
privatisations Figure 3.3 : Modèle d'efficacité
partenariale des privatisations Graphique 1 : Evolution du ROE Graphique
2 : Evolution du RE Graphique 3 : Evolution du VS
Graphique 4 : Evolution du VE Graphique 5 : Evolution du VBF - XI- Introduction generale
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 " Dans une monarchie, la recherche de l'honneur fait mouvoir toutes les parties du corps politique
de sorte qu'il se trouve que chacun va au bien commun, croyant aller à
ses intérêts particuliers" Montesquieu L'esprit des lois INTRODUCTION GENERALES'il est un phénomène économique à
la mode ces deux dernières décades dans tous  les  continents, 
ce  pourrait  bien  être  la  privatisation.  En  effet  elle  a  connu 
une acceptation  mondiale,  au  point  d'en  convaincre  même  les  plus 
sceptiques.  Barber Conable  l'ancien  directeur  de  la  Banque  Mondiale 
trouvait  d'ailleurs  que  l'une  des caractéristiques  les  plus 
remarquables  de  ces  dernières  années  est  le  consensus 
fait autour  des  forces  du  marché  et  l'efficacité 
économique,  comme  étant  le  meilleur moyen d'aboutir à
un développement durable. C'est donc en toute logique que les flux
financiers  générés  par  les  cessions  des  entreprises 
publiques  sous  forme  d'offre publique d'achat ces vingt dernières
années s'élèvent à plus de 400 milliards de
dollars ( Megginson et Netter 1997 ). L'internationalisation du phénomène étant un
fait, il faut cependant relever que les raisons qui poussent les décideurs à choisir
cette option diffèrent selon que celle-ci s'opère dans un pays
développé ou non. Dans le premier cas, la privatisation
répond à une logique de vitalité, à un souci
d'impulser une nouvelle dynamique à l'économie ou encore 
à  une  volonté  des  pouvoirs  publics  d'accroître 
l'actionnariat  populaire.  Bref elle est une politique volontariste de la part
de ces gouvernements. Par contre dans les pays en voie de développement,
en général il est  beaucoup plus question d'entrer dans la  mouvance  du  libéralisme,  se  pliant  ainsi  aux 
exigences  des  bailleurs  de  fonds internationaux  qui  ne  sont 
disposés  à  n'aider  que  ceux  qui  désengagent  l'Etat 
du secteur productif. Le Cameroun n'est pas épargné par ce vent.
Confronté à la fin de la décennie 80 à de graves difficultés
économiques1, il tente dans un premier temps de solutionner
le problème par un ajustement volontaire ( Gankou et Bondoma 2003).
Après l'échec de celui-ci, il entreprend un vaste programme de
privatisation qui, quoique imposé par les créanciers
internationaux vient tout de même sonner le glas d'une gestion
moribonde des entreprises du portefeuille de l'Etat2. 1   En  1990  le  rapport  de  la  SNI  sur  les 
performances  des  entreprises  publiques  camerounaises  révèle 
que  87 d'entre elles ont un déficit de plus de 33.6 milliards
FCFA et des Dettes à court terme de plus de 400 milliards FCFA... 2  - La loi N° 90/004 du 22juin 1990 relative
à la privatisation des Entreprises publiques et parapubliques ; - La loi N° 90/1423 du 03/10/90 portant privatisation de
certaines entreprises du secteur public et parapublic La démarche relative à la définition de la
problématique de la présente étude   s'articule   autour   de   deux   points.  
D'abord   il   sera   question   pour   nous   de mentionner sans entrer dans
les développements quelques fondements théoriques des
privatisations. Ensuite nous retracerons le parcours de la recherche empirique
sur cette thématique en soulignant les limites de chaque étape et
essayerons de nous situer dans ce processus. Il faut remonter en 1776 pour trouver les premiers
écrits officiels en faveur des forces du marché. En effet
à cette époque, la question fondamentale à laquelle il
fallait trouver une réponse était celle de savoir si oui ou non
l'Etat en tant que producteur assurait mieux que quiconque le bien être
des populations. En d'autres termes, serait-il avantageux  pour  le  citoyen 
de  laisser  la  responsabilité  à  l'Etat de  décider 
sur  la qualité, la quantité et le prix des biens et services
à produire ? Ou faudrait-il laisser agir les forces du marché ?
Adam Smith apporte une réponse à cette question à
travers sa  philosophie  du  « laisser  faire ».  Il 
démontre  dans  « The  wealth  of  Nations »  que pour  un 
plus  grand  bien  être  commun,  il est  préférable  de 
limiter  l'intervention  de l'Etat dans l'économie, et de laisser les
mécanismes de marché jouer pleinement. Mill affirmera plus tard
que « le laissez faire en bref doit être la pratique
générale. Chaque manquement  à  cette  règle, 
à  moins  qu'il  ne  soit  nécessaire  pour  un  grand  bien,
représente un certain mal ». Les  arguments  en  faveur  de  la  privatisation  se 
dénombrent  également  sur  un plan  micro  économique 
avec  les  théories  néoclassiques,  particulièrement 
dans  leurs développements néoinstitutionnels (théorie des
droits de propriété, théorie des coûts de
transaction,  théorie  de  l'agence).  Toutes  ces  contributions  se 
prononcent  en  faveur d'une supériorité du système de
propriété privé. Sur  un  plan  purement  empirique,  le  débat  sur 
l'accroissement  de  performance, induit par la privatisation comme le
prévoit la théorie, à toujours suscité une grande
controverse. En effet, les méthodes utilisées par les
différents auteurs pour filmer cette relation  ont  connu  une 
évolution  dont  le  file  conducteur  est  la  recherche  d'une 
plus grande visibilité. On  n'est  parti  des  études  faisant  une  comparaison 
entre  les  entreprises  privées d'une  part  et  les  entreprises  publiques  d'autre 
part3.  Ces  études  ne  portaient  pas directement sur la
privatisation. Et aussi paradoxale que cela puisse paraître, un
très grand nombre d'études sur les privatisations se regroupent
dans cette vague4. Le fait que celles-ci aboutissent à des résultats ambigus
décrédibilise cette méthode. En effet, on  ne  saurait  comparer  des  entreprises 
différentes  dans  leurs  objectifs,  leurs  tailles (petites, 
moyennes,  grandes),  leurs  contextes  (monopole,  concurrente).  La  critique
majeur ici  à notre avis  est que ces recherches comparent des
entreprises, et non pas le phénomène de la  privatisation ou
mieux les effets du passage du public au privé. A la lumière de ces critiques, on a évolué
vers des recherches étudiant l'impact du  transfert  d'une  entreprise  du  secteur  privé 
au  secteur  public.  A  ce  niveau,  si  la comparaison des performances ex
ante et ex post5  est le dénominateur commun, il n'en demeure
 pas  moins  vrai  que  de  nombreux  clivages  persistent  dans  les 
approches  de comparaison. La performance d'une entreprise privatisée
peut être comparée respectivement avec sa propre performance avant
la privatisation, avec d'autres firmes qui  n'ont  pas  encore  été 
privatisées,  avec  la  performance  des  entreprises 
étrangères privatisées ou pas, etc.... Ici les
études de cas sont monnaie courante,   ceci   compte tenu   de   la  
faible   quantité   de   données  disponibles  pour  envisager  
des   modèles économétriques.   La   méthode   mise
  sur   pied   par   Megginson   et   al   (1994)   est particulièrement
  intéressante   et   mérite   d'être   mentionnée. 
 En   effet   ces   auteurs recensent une soixantaine d'entreprises (61) dans
18 pays et 32 industries différentes et comparent leurs performances
avant et après la privatisation sur une période de sept ans (3
ans avant la privatisation et  3 ans après). Une  grosse  critique  faite  à  ces  études  est 
leur  caractère  international.  En effet, «la  diversité 
des  cadres  juridiques  et  réglementaires,  les  particularités
 des économies  nationales  (  par  exemple  le  niveau  de 
développement  ou  la  qualité  de 3  On pourrait également loger dans ce ensemble
(quoique les critiques n'auraient pas la même ampleur), les études qui comparent les performances des firmes
privatisées à celle d'un groupe de firmes non privatisées,
ou à la performance qu'elles auraient réalisées si elles
étaient restées publiques (performance potentielle). C'est la
dimensions transversale selon Charreaux et Alexandre (2001) 4   Blankart(19980),  De  Alesi(1980),  borcherdind
   et  al  (1982),  Millward(1982),  Millward  et  Parker  (1983), Courchesne( 
 1985),   Yarrow(1986),   Domberger   et   Pigott(1986),   Borins   et  
Boothman   et   vining(1987), Donohue(1989), Baily et Pack(1995). 5  Charreaux et Alexandre (2001) designent cette
méthodologie comme étant la dimension longitudinale l'administration  publique6),  la 
comparabilité  des  cadres  comptables »,  sont  autant d'éléments qui réduisent la
fiabilité de telles comparaisons. C'est ainsi que Charreaux souligne  la
 nécessité  de  recourir  à  des  études 
nationales,  tout  au  moins  de  manière complémentaire pour
échapper à ces biais. Notre  étude obéit à
cette logique. Une autre limite que l'on attribue à ces études
est que malgré l'accent qui est mis  sur  le  phénomène 
de  privatisation,  il  reste  quand  même  que  l'ambiguïté 
des résultats, déjà fustigée dans la
première vague de recherche est toujours présente. En effet,
certaines de ces études comme celles de Parker et Martin (1991) Parker
(1993), Bishop et Kay (1989) arrivent à la conclusion que la
privatisation n'est pas forcement synonyme  d'accroissement  de  performance. 
D'autres  par  contre comme  celles  de Galal, Leroy,  Tandon et
Vogelsang(1992) et celle de Megginson, Nash    et Randerborhg (1994)
aboutissent  à une forte   performance consécutive aux
privatisations. Face à cette lacune persistante, on est en droit de se
poser la question de savoir  pourquoi ces  va-et-vient entre prédictions
théoriques  et observations empiriques ? La dernière vague de recherche empirique sur la
privatisation est une tentative de réponse à cette question. Les protagonistes
de ce courant affirment que jusque là la littérature  existante 
sur  la  privatisation  a  partiellement  analysé  le  problème, 
en  le limitant  à  la  question  de  savoir  si  oui  ou  non  le 
système  de  propriété  privée  était
consécutif à une plus grande performance. Pourtant, la
supériorité de cette forme de propriété  sur  la 
forme  publique  en  terme  de  performance  n'est  que  la  condition
nécessaire de l'existence d'une relation positive
privatisation/performance (Villalonga 2000). Mais cette condition n'est pas suffisante. C'est ainsi
qu'on assiste à  la mise sur pied des modèles
économétriques à même de mieux analyser la relation.
Les auteurs introduisent  donc  dans  l'analyse  l'étude  des  facteurs 
temps  (statique/dynamique),  et environnement  (politique  et 
économique).  C'est  le  cas  de  Villalonga  (2000)  qui  fait
l'hypothèse  selon  laquelle  les  effets  de  la  privatisation  sur 
la  performance  sont fonction de la période de temps (plus ou moins
longue) considérée par l'étude. Il  teste cette proposition par un échantillon d'entreprises
espagnoles. C'est le cas également de 6Une  des  limites  est  que  ces  études  font
 l'hypothèse  d'une  gestion  publique  également  inefficace 
dans  les différentes nations. Ce qui est loin d'être vrai. certains auteurs qui intègrent dans le modèle les
variables telles que « le contexte de privatisation, les caractéristiques organisationnelles et
de gouvernance de l'entreprise, et le levier d'efficacité », qui sont de nature
à influencer d'une manière ou d'une autre la performance des firmes privatisées. Cette  dernière  vague  de  recherche  a  beau 
affiné  l'analyse,  l'ambiguïté des résultats --
certaines aboutissant même à un accroissement de performance
quelques années  avant  la  privatisation,  ce  qui  justifie  un 
effort  de  restructuration (  Villalonga 2000,  Charreaux  et  Alexandre  2000)  --  ainsi  que  de 
nombreuses  autres  critiques demeurent  valables : -  les  mesures  de  performance  utilisées  jusque 
là  ne  tiennent  comptent  que  du mesurable, et ne se focalisent que
sur l'actionnaire comme seul créancier résiduel. C'est  à 
ce  titre  qu'elles  privilégient  la  valeur  actionnariale  comme 
indicateur  de mesure d'efficacité. Pourtant, une  conception plus large
de la rente organisationnelle (préconisée  par  la 
théorie  de  la  gouvernance  partenariale), symbolisée  par  la 
« stakeholder  value »  (Charreaux  et  Alexandre  1998,  Figge  et
Schaltegger 2000) devrait également être prise en compte pour une 
 mesure de la performance. Le danger de limiter la valeur crée à
la seule valeur actionnariale est illustré par Charreaux et al (1998) en
faisant une « analogie   avec le domaine de l'enseignement où la
seule note attribuée à un élève ne saurait mesurer
la totalité de la valeur crée par la fonction éducative sur lui
; -  pratiquement  dans  la  même  lancée,  la 
plupart  de  ces  études  ne  prennent  en compte  les  effets  de  la 
privatisation  sur  le  bien  être  des  consommateurs,  des
salariés,  etc....  Cette  critique  est  d'ailleurs  faite  par 
Megginson  et  Netter  (2000), ainsi  que  par  Charreaux  et  al  (2000)  dans
 le  but  d'orienter  la  recherche  vers  ces nouveaux axes ; -  une  autre  critique  et  non  des  moindres  est  que  ces 
études  ne  tiennent  pas compte du sujet auquel ce programme s'applique
à savoir l'entreprise7. Pourtant la privatisation entraîne des bouleversements à
l'intérieur de l'entreprise à même de 7Ceci s'apparente au problème de l'entreprise
« boîte noire» dans le débat sur la théorie de
la firme. donner  un  coup  de  fouet  à  la  performance.  Vouloir 
attribuer  l'accroissement  de performance  au  seul  changement  de 
propriété,  au  temps  et  à  l'environnement
politico-économique  toute  chose  étant  égale  par 
ailleurs  serait  une  considération bien partielle du
phénomène qui pourrait bien justifier
l'hétérogénéité des résultats
empiriques. C'est   pour   contourner   ces   dernières   critiques  
que   Chatelin   (2002   et   2001) rapproche la thématique de la privatisation à la
théorie de la gouvernance partenariale et démontre sa portée explicative dans la
compréhension de la dynamique organisationnelle sous-jacente à la
privatisation. La prise en compte de l'ensemble des partenaires,  et  donc 
l'analyse  de  la  valeur  partenariale  est  ainsi  nécessaire  pour
comprendre le comportement de l'entreprise en matière de performance.
Malgré que cette   approche se heurte aujourd'hui au difficile
problème de la mesure de la valeur partenariale,  notre  étude 
se  réclame  de  cette  nouvelle  tendance.  Elle  s'inspire  des
travaux  des  pionniers  et  se  propose  d'apporter  une  réponse 
à  certaines  questions restées  en  suspens.  Se  limitant  aux 
privatisations  effectuées  au  Cameroun,  elle voudrait savoir 
quel est l'impact de la privatisation sur la performance
économique et  partenariale des  entreprises  camerounaises ?
 Autrement  dit  qu'elle  est  son impact sur chacun des partenaires de
l'entreprise ? A qui profite les privatisations menées au Cameroun
? Pour  apporter  une  réponse  à  ces  questions, 
nous  émettons  les  hypothèses suivantes : - H1  « la privatisation
accroît la performance économique de l'entreprise » - H2  « la privatisation  
accroît la valeur appropriable par chaque groupe   de partenaire pris
individuellement » Cette étude nous permet de percevoir des
intérêts aussi bien  sur le plan scientifique que sur le plan pratique. Au  niveau  de  la  recherche  scientifique,  elle  permet 
d'affirmer  la  nécessité  de développer   l'approche  
partenariale   de   la   firme   qui   n'est   qu'émergente   et  
déjà confrontée à une adversité farouche. En
effet, Jensen (2000) considère que celle-ci ne saurait être un
concurrent sérieux de la conception actionnariale de la firme. Pour cet
auteur le fait que cette conception souffre d'un manque d'indicateur de mesure
agrée la  discrédite  énormément.  Il  trouve 
d'ailleurs  qu'elle  n'est  qu'une  résurgence  des approches 
marxistes.  Sternberg  (1997)  dans  le  même  lancée  estime  que
 la  liste  des partenaires étant inépuisable, la rente
potentielle ne sera jamais équitablement repartie. Cette étude se
propose donc de montrer l'importance de l'approche partenariale, car la mesure 
de  l'efficacité  d'une  privatisation  devrait  s'étendre 
à  ses  effets  sur  tous  les partenaires de l'entreprise. Sur le plan de la recherche scientifique également, cette
étude nous permettra de confirmer la véracité de la
relation positive qui semble exister  entre la privatisation et la  performance  dans  les  pays  sous  développés 
en  général  et  au  Cameroun  en particulier. Ainsi elle va
poser les bases d'une tentative d'explication de la réussite ou de l'échec des programmes de privatisation dans ces
économies. Sur un plan pratique, cette étude permettra de porter
un jugement de valeur sur  le programme  de privatisation en cours au Cameroun.
Cette appréciation pourrait ainsi ajuster  le  comportement  du 
Gouvernement  dans  la  négociation  des  contrats  afin  de garantir
une réussite totale aux opérations avenirs. Aussi la
présente étude, parce que faisant   ressortir   dans   une  
certaine   mesure   l'impact   de   la   privatisation   sur   les partenaires 
sociaux  de  l'entreprise  (client,  salariés,  Etat,  Bailleurs  de 
fonds  etc....), permettra au Gouvernement de savoir si la privatisation est un
moyen de  lutte contre la pauvreté, en d'autres termes si elle contribue au
développement. L'objectif de cette recherche est de savoir si la privatisation
permet d'améliorer de manière significative les performances des
entreprises privatisées au Cameroun. Cette préoccupation bien évidemment ne se limite pas
à la seule influence du phénomène sur la  richesse  des  actionnaires.  Elle  cherche  également
 à  connaître  l'impact  de  la privatisation sur les autres partenaires de l'entreprise que sont
les salariés, les clients, les fournisseurs, l'Etat, et les autres bailleurs de fonds. En
d'autres termes elle voudrait être  à  mesure  de  répondre
 au  terme  de  cette  étude  à  la  question  de  savoir  si 
les privatisations  menées  au  Cameroun  permettent  une 
amélioration  des  performances partenariales des entreprises
privatisées. En fin de compte cette étude s'articule autour de deux
axes : -  la  première  partie  est  consacrée 
à  l'étude  théorique  de  la  relation  P/P  et comporte 
deux  chapitres.  Le  premier  s'attelle  à  donner  un  contenu 
à  la  notion  de privatisation et à rappeler quels sont ses
différents objectifs. Il s'agit également dans ce chapitre, 
d'entrer  pleinement  dans  le  débat  sur  la  relation  P/P,  en 
rappelant  les fondements théoriques des politiques de privatisations et
en examinant les raisons de l'ambiguïté des résultats qui
caractérise les recherches empiriques sur la  dite relation. Le  deuxième  chapitre  quant  à  lui  se  consacre
 au  renouvellement  de  l'analyse  de  la relation P/P, à travers la
TGP. - la   deuxième partie qui comporte également
deux chapitres se consacre à la vérification  de  la  relation 
établie,  en  se  penchant  non  seulement  sur  la  performance
économique, mais également sur la performance partenariale.
Ainsi, le chapitre trois entre  dans  les  profondeurs  du  processus  de 
privatisation  camerounais  et  explique  la méthodologie 
utilisée  pour  l'évaluer.  Le  dernier  chapitre  enfin  donne 
un  aperçu  des performances économiques et partenariales des
privatisations menées au Cameroun. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 ASPECTS THEORIQUES DE LARELATION PRIVATISATION PERFORMANCE"Le laissez faire en bref doit être la pratique générale. Chaque manquement à
cette règle, à moins qu'il ne soit  nécessaire pour un grand  bien, représente un certain mal" J.S. Mill PREMIERE PARTIE: Aspects Théoriques de la 
Relation PrivatisationPerformanceParmi  les  phénomènes  qui  ont  marqués 
le  monde  économique  ces  vingt dernières années figure
en bonne place la   faillite du système socialiste avec la chute du mur de Berlin, et la monté en puissance du capitalisme.
Une des manifestations de ce mouvement est la très grande croyance faite aux forces
du marché, et l'abandon par les  Etats  des  moyens  de  production  au  profit  des 
particuliers.  Ce  processus  de « dénationalisation »  qui  prend  pour  la 
première  fois  son  appellation  actuelle de « privatisation »  sous le gouvernement conservateur
de Margaret Thatcher en 1979 en Grande Bretagne, va gagner le monde et modifier
le rôle de l'Etat aussi bien dans les pays développés qu
`en voie de développement. La  vitesse  avec  laquelle  le  phénomène  va 
se  rependre  est  quand  même surprenante.  En  effet,  ni  la 
littérature  théorique  disponible  à  cette 
époque,  ni  les résultats ambigus des quelques recherches
empiriques sur le phénomène ne sauraient justifier  cet
engouement  en  faveur  de  la  privatisation.  Megginson  et  al  (1994)
affirment d'ailleurs que c'est avec foi que les gouvernements des
différents pays ont adopté cette politique. Aujourd'hui, plus de vingt ans après le lancement des
premiers programmes de privatisation,  il  serait  intéressant  de 
s'interroger  d'avantage  sur  le  phénomène.  Si  la
littérature actuelle recense plusieurs fondements théoriques des
privatisations, il reste que les études empiriques n'arrivent pas
toujours à corroborer entièrement l'hypothèse
d'accroissement de performance induite par la privatisation. Quelle est
donc la nature de la relation qui semble exister entre la privatisation et
la performance ? La première partie de cette étude   propose
à la première escale de revisiter le concept de privatisation
dans son  contenu et ses objectifs, de parcourir ses fondements
théoriques  et  de  tirer  les leçons  de  la  dispersion  des 
résultats  empiriques.  Ensuite, nous  rapprochons  la 
thématique  de  la  privatisation  à  celle  de  la  GE  en 
montrant comment  les  évolutions  dans  ce  domaine,  notamment  avec 
l'émergence  de  la  TGP devraient renouveler  notre manière d'analyser la relation
P/P. Page 11 CHAPITRE 1LE CADRE CONCEPTUEL DE LA PRIVATISATIONDans toute économie organisée, il existe un secteur
public et un secteur privée. Le premier est caractérisé par un fort engagement
de l'Etat dans l'activité économique alors que dans le second,
sont les particuliers réunis en groupes ou individuellement qui interviennent. On parlera par exemple d'entreprise
publique (dans laquelle l'Etat détient  la  majorité  du 
capital)  par  opposition  à  l'entreprise  privée.  Le  passage 
d'un secteur à un autre est une opération sous-tendue soit par
une volonté politique, soit par une  exigence  des  bailleurs  de  fonds
 internationaux  qui  l'introduisent  dans  un  grand ensemble  appelé 
programme  d'ajustement  structurel.  En  effet,  la  transition  secteur
privé secteur public porte le nom de nationalisation. Son contraire, la
dénationalisation entendez privatisation, plus fréquente de nos
jours est une politique libérale visant à désengager
l'Etat du secteur productif. Quel est le véritable visage de la
privatisation aujourd'hui ? Quels sont ses fondements théoriques ? Que
pouvons nous retenir des études empiriques sur le
phénomène ? Ce sont là les questions auxquelles ce
chapitre tentera  d'apporter  une  réponse.  Il  est  structuré 
en  deux  sections.  La  première  nous donnera une idée sur le
contenu et les objectifs des privatisations. La deuxième section quant
à elle reviendra sur les va-et-vient entre prédictions
théoriques et observations empiriques et essayera d'en tirer les
leçons qui s'imposent. 
Section 1 : Privatisation : définitions  et
objectifsLe concept de privatisation c'est très souvent vu
attribuer un contenu différent selon les auteurs. Traditionnellement, la
privatisation est définie comme un transfert d'actifs détenus par
les agents publics au profit des agents privés (BÖS 1991).
L'Etat qui détient la propriété d'une
entreprise, se désengage progressivement ou en bloc en cédant 
les  droits  de  propriété  à  des  particuliers  qui 
deviennent  alors  les  nouveaux propriétaires.   Pour   exercer  
efficacement   le   contrôle   de   l'entreprise,   le   nouveau propriétaire  doit  pouvoir  détenir  la 
majorité  du  capital.  Ce  qui  fait  dire  à  certains auteurs que la privatisation est la cession par l'Etat de plus de
la moitié du capital aux privés. C'est donc un transfert du contrôle de
l'entreprise à des agents privés. Cette conception du phénomène de privatisation
justifie l'analyse faite par de nombreuses recherches sur les effets du
transfert de propriété sur la performance de la firme. En effet
pour la majorité d'entre elles, l'accroissement de performance attendue
après chaque privatisation est dû au seul changement   de
propriétaire (public/privé). Mais seulement, les résultats
de ces recherches amènent à penser que la privatisation ne  saurait  se  limiter  à  la  seule  nature  de  la 
propriété  mais  qu'elle  est  d'avantage  à l'origine 
d'un changement organisationnel plus complexe. 1.1. La Privatisation comme modification de
l'architecture organisationnelle En  analysant  l'intérieur  de  la  « boîte 
noire »,  on  se  rend  compte  que  la privatisation engendre des
modifications organisationnelles profondes. Ces Changements s'opèrent
principalement à trois niveaux : - Le processus organisationnel ; - Le système de gouvernance ; - Le  niveau  de  valeur  appropriable  par  les  partenaires  de
 l'entreprise (Chatelin 2001) Williamson (1992) affirme à cet effet que la
privatisation consiste à placer la coopération  sous  la 
gouvernance  du  marché  financier  privé.  Elle  engendre  des
modifications   au   niveau   organisationnel  permettant   à   la  
firme   de   passer   d'une gouvernance  de  la  forme  fonctionnelle  (F-Form)
 à  une  gouvernance  de  la  forme multidivisionnelle (M-Form). Nous
reviendrons en profondeur sur ces relations entre privatisation et gouvernance
dans la suite. Le moins que l'on puisse dire   à ce niveau est  qu'en  analysant  les  modifications  organisationnelles 
internes  consécutives  à  la privatisation,   sa   conception  
traditionnelle   du   seul   changement   de   propriété   est
dépassée. En ce sens, elle constitue également un
transfert des droits décisionnels, et une modification du système de gouvernance. 1.2. Privatisation comme
déréglementation de l'activité A   un   troisième   niveau,   la   privatisation  
pourrait   être   considérée   comme l'ouverture à
la concurrence, la déréglementation d'un secteur. Celle-ci se
manifeste par  la  disparition  des  monopoles  publics  et 
l'entrée  de  nouveaux  opérateurs  dans  le secteur. Ici ni le
contrôle, ni la direction de l'entreprise, encore moins l'architecture
organisationnelle  ne  sont  modifiés.  La  seule  manifestation 
visible  de  cette  forme  de privatisation   est   l'accroissement   de  
l'offre   du   service   ou   du   bien   produit   par l'entreprise. 1.3. Les Objectifs des
Privatisations Les  objectifs  des  programmes  de  privatisations 
diffèrent  selon  que  ceux-ci s'opèrent dans un   pays
développé ou non. Cette distinction naît de celle   qui
existe dans  les  raisons  qui  amènent  à  la  privatisation. 
En  effet  dans  les  pays  développés, comme  le  Japon,  la 
privatisation  va  répondre  à  une  logique  de 
vitalité,  à  un  souci d'impulser  une  nouvelle  forme  de 
dynamisme  à  l'économie  du  pays.  En  France,  la
privatisation répond à trois soucis majeurs : la réduction
de la fiscalité, celle-ci étant devenue trop pressante pour la
classe moyenne la réduction des déficits, la résolution du problème de sous capitalisation des entreprises
publiques  par le développement de l'actionnariat  populaire.  Par 
contre  dans  les  pays  en  voie  de  développement,  on privatise 
pour  entrer  dans  la  mouvance  du  libéralisme,  se  pliant  ainsi 
à  une  des exigences des bailleurs de fonds qui ne sont disposés
à n'aider que ceux qui s'engagent à   désengager   l'Etat  dans  l'économie. 
Ainsi  les  objectifs  assignés  à  la  privatisation sont
fonction du niveau de développement de chaque pays. 1.3.1.   Les Objectifs des privatisations dans les
Pays développés. Dans les pays développés, les privatisations
sont une volonté politique réelle et font partie des programmes
électoraux des partis politiques. Ce sont des instruments de politique
économique qui sont décidés par les gouvernements de
manière autonome. Elles ont pour objectifs : - D'assouplir les contraintes budgétaires ; - De développer l'actionnariat populaire ; - De promouvoir la participation des salariés au capital
des entreprises ; - De   réduire   le   poids   de   l'Etat   dans  
l'économie   et   restaurer   les mécanismes   de   marché
  afin   d'accroître   l'efficacité   du   système
économique global ; - De remédier à la sous capitalisation de certaines
grandes entreprises publiques... Pour atteindre ces objectifs, il existe des structures
d'accueils, un secteur privée dynamique  et  attractif,  une 
épargne  privée,  des  repreneurs,  des  marchés 
financiers développes, un cadre institutionnel adapté, et des
informations disponibles. 1.3.2.   Les Objectifs des Privatisations dans les
Pays en voie de développement Dans ces pays la volonté politique est non
réelle. La privatisation fait partie des politiques  d'ajustement 
structurel  et  devient  même  une  des  conditionnalités  pour
l'octroi  des  prêts  par  les  bailleurs  de  fonds  internationaux. 
Olivier  C.,  Campbell  et Anita  (1998)  mentionnent  que  les  pays 
africains  ont  privatisé  pour  les  raisons suivantes : - Changement politique ; - Un besoin d'octroi d'aide financière de la Banque
mondiale, du FMI et d'autres donneurs ; - La nécessité de mobiliser des fonds en vendant
des entreprises ; - L'état précaire de certaines entreprises
publiques ; - L'impératif de maintenir les niveaux  d'emploi ; - Parfois, la nécessité de satisfaire des
intérêts spéciaux. Au   Cameroun   par   exemple,   le   cadre   légal  
des   privatisations   est   défini conjointement par le décret
n° 89/010 du 04 janvier 1989 portant élargissement des attributions
 de  la  mission  de  réhabilitation  des  entreprises  du  Secteur 
Public  et Parapublic,  et par  l'ordonnance  n°  90/004 du  22  juin 
1990  relative  à  la privatisation  des  entreprises  publiques  et 
parapubliques.  Dans  l'article  2  de  ce dernier  texte,  nous  pouvons  lire
 que  « la  privatisation  à  pour  objectifs  essentiels : l'assainissement  des  finances  publiques,  la  stabilisation 
des  initiatives  privées,  la promotion  des  investissements,  la  restauration  des 
mécanismes  de  marché,  et  la mobilisation de l'épargne nationale vers des
investissements productifs ». 
Section 2 : Le Débat sur la Relation Privatisation
PerformanceLes   recherches   sur   la   nature   de   la   relation   entre
  la   privatisation   et   la performance se caractérisent par de
nombreux va-et-vient entre prédictions théoriques et observations empiriques. En effet plusieurs théories
prédisent un accroissement de performance  consécutif à 
la  privatisation.  Mais  rares  sont  les  études  totalement  en
accord  avec  la  théorie.  Certaines  lui  sont  même 
diamétralement  opposées.  D'où  la
nécessité pour nous de revenir au coeur même   de cette
contradiction, afin de mieux maîtriser  ses  contours,  avant 
d'envisager  des  pistes  de  réconciliation.  Il  sera  donc question
pour nous dans un premier temps  de parcourir les fondements théoriques
des privatisations.  Ensuite,  en  rappelant  d'abord  brièvement  les 
différentes  directions prises par les résultats des
études empiriques, nous allons tirer les leçons de ces
écarts avec la théorie en proposant un élargissement de la
notion de performance. 2.1. Les fondements théoriques des politiques
de privatisation Il faut remonter en 1776 pour trouver les premiers
écrits officiels en faveur des forces du marché. En effet
à cette époque, la question fondamentale à laquelle il
fallait trouver une réponse était celle de savoir si oui ou non
l'Etat en tant que producteur assurait mieux que quiconque le bien être
des populations. En d'autres termes, serait-il avantageux  pour  le  citoyen 
de  laisser  la  responsabilité  à  l'Etat de  décider 
sur  la qualité, la quantité et le prix des biens et services
à produire ? Ou faudrait-il laisser agir les forces du marché ?
Adam Smith apporte une réponse à cette question à
travers sa  philosophie  du  « laisser  faire ».  Il 
démontre  dans  « The  wealth  of  Nations »  que pour  un 
plus  grand  bien  être  commun,  il est  préférable  de 
limiter  l'intervention  de l'Etat dans l'économie, et de laisser les
mécanismes de marché jouer pleinement. Mill affirmera plus tard
que « le laissez faire en bref doit être la pratique
générale. Chaque manquement  à  cette  règle, 
à  moins  qu'il  ne  soit  nécessaire  pour  un  grand  bien,
représente un certain mal ». Ses prises de positions en faveur des
forces du marché ne se  limitent  pas  au  niveau  de  l'économie  prise  dans
 son  ensemble.  Sur  un  plan microéconomique,  bon  nombre  d'auteurs  se  sont 
penchés  sur  la  question.  Nous examinerons les contributions essentielles que sont   les
théories des contrats incomplets,  des  droits  de 
propriété,  celles  de  l'efficience  X,  du  Public  Choice  et 
de l'Agence. 2.1.1.  La théorie des Contrats
Incomplets On  dit  d'un  contrat  qu'il  est  incomplet  si  certaines 
éventualités  ne  sont  pas couvertes par le contrat. En effet il
est difficile,  voir impossible de mentionner tous les évènements
qui peuvent surgir dans l'exécution d'un contrat. Ceci compte tenu de la
rationalité  limitée  des  agents.  Cette 
quasi-impossibilité  de  contrat  complet  pose justement  le 
problème  de  la  véritable  propriété.  Ainsi, 
cette  théorie  distingue  deux aspects  de  la  propriété
:  l'allocation  des  droits  résiduels  et  l'appropriation  des  gains
résiduels (Grossman et Hart 1986 ; Hart et Moore, 1990). · Le « control right » ou allocation des
droits sur l'actif. L'allocation  des  droits  sur  l'actif  correspond  au  droit 
de  prendre  toutes  les décisions concernant l'usage de cet actif qui
ne sont ni contrôlées explicitement par la loi, ni attribuée contractuellement à d'autres
agents. · Le « cash flow right » ou appropriation des
gains L'appropriation  des  gains  est  le  droit  de 
bénéficier  des  gains  associés  à  la possession
de l'actif dont l'affectation n'est pas prévue contractuellement. Ce double aspect de la propriété rendu visible
par l'existence d'un contrat incomplet permet d'identifier l'entreprise
publique comme étant justement la propriété de l'Etat dans
 la  mesure  où  de  prime  abord  il  détient  le  «
control  right »  et  le  « cash  flow right ».  Mais 
le  constat  qui  se  dégage  d'une  analyse  en  profondeur  est  que 
les responsables  politiques  disposent  des  droits  de  décisions 
résiduels  sur  les  actifs publics,  mais  ne  possèdent  pas 
légalement  les  droits  d'appropriation  des  gains résiduels. 
Ces  derniers  appartiennent  au  trésor  public.  C'est  ce 
décalage  entre  les « control rights » et les « cash flow
rights » associé au contrôle politique sur
l'activité économique  qui  serait  à  l'origine  de 
l'inefficacité  de  la  firme  publique  (Shleifer  et Vishny 1993, 1994). 2.1.2.   La théorie des droits de
propriété Grossman  et  Hart  (1986)  définissent  la 
propriété  d'un  bien,  comme  étant  le droit d'exercer
le contrôle sur ce bien dans les situations qui n'auraient pas
été décrites dans le contrat. Cette analyse de la
propriété   met l'accent   comme nous l'avons vu
précédemment sur deux dimensions essentielles de
l'économie des droits de propriété : la vocation de rendement résiduel et la
détention du contrôle  résiduel. Le propriétaire
d'un  actif  pour  maximiser  son  profit  doit  pouvoir  contrôler  la 
totalité  de  ses  droits s'approprier les bénéfices nets
(Alchian (1965) et Demsetz (1967)). Pour que cela soit possible, ces droits
doivent avoir deux attribues essentiels : - L'exclusivité   qui   garantit   à   l'individu  
un   usage   des   biens   non subordonnés à d'autres agents ; - La transférabilité qui permet un libre choix
entre les différents droits. En nous basant sur cette analyse, l'entreprise publique offre le
cas le plus clair de la mise en cause de la propriété. D'abord
parcequ'ici les droits ne peuvent pas être cédés (Boycko et
al 1996). Ensuite ces droits n'étant considérés comme la
propriété d'une   tierce   personne   ont   un   caractère
  diffus.   Ils   sont   alors   sources   de   coûts contractuels plus
importants (Cave 1990, Vichers et Yarrow 1988). Toutes choses qui permettent 
d'affirmer  la  supériorité  du  système  de  droit  de 
propriété  privé  sur  le système de droit de
propriété public. 2.1.3.  La théorie de l'X
efficiency Cette théorie à pour point de départ un
grand nombre d'observations ayant mis en évidence que les firmes aux caractéristiques
techniques identiques pouvaient avoir des différences de coût de
production très importantes. Leibenstein (1966) parle donc d'X
efficiency pour qualifier les facteurs non mesurables qui ont une influence sur
la performance de la  firme. A cet effet il fait état des fortes
pressions qui s'exercent sur les Managers des entreprises publiques, ce qui ne permet pas
à celles-ci de se situer sur leur  courbe  de  coût  minimal. 
C'est  pourquoi  Leibenstein  pense  que  l'entreprise publique est source
d'inefficience X parce que : - Elle évolue dans un environnement économique non
concurrentiel lui permettant de mener une « vie tranquille » ; - Elle bénéficie souvent des subventions lui
permettant de limiter la probabilité de faillite ; - Elle poursuit une multitude d'objectifs souvent incompatibles
avec les contraintes d'efficacité économique. Ainsi étant source d'inefficacité X, l'entreprise
publique est moins performante et devrait être privatisée. 2.1.4.  La théorie du « Public choice
» L'argument de l'école des choix publics est que les
politiques cherchent leurs propres  intérêts  plutôt  que 
ceux  de  la  communauté.  En  effet  ce  courant  de  pensée
relève que la propriété publique est fortement
influencée par la sphère politique. Celle- ci  à  travers  l'entreprise  va  chercher  à 
satisfaire  les  objectifs  qui  lui  assureraient  une
réélection  (embauche  non  justifiée,  investissements 
non  rentables  dans  telle  ou  telle région...) ( Boycko et Vishny
1996, Villalonga 2000). Et comme le démontre Jensen (2001), une firme en
poursuivant plusieurs objectifs à la fois ne poursuit finalement aucun. 
Shapiro  et  Willing  (1990)  pensaient  déjà  que  la 
privatisation  se  justifiait  par l'existence d'informations privées,
c'est à dire détenues par une partie et ne pouvant être
connues ou vérifiées par une autre. En décidant de
privatiser, une firme d'une part limite  ce  pouvoir  discrétionnaire 
des  gestionnaires  publics  et  rend  plus  coûteuse  la recherche de
leurs intérêts particuliers. D'autre part, la privatisation
dépouille la firme de  l'influence  politique  en  éliminant  le 
contrôle  direct  du  dirigeant  public  sur l'entreprise.  Ainsi donc,
la gestion privée est supérieure à la gestion publique. 2.1.5.  La théorie de
l'agence On  parle  de  relation  d'agence  dès  lors  qu'un 
particulier  ou  une  entreprise (principal) confie plus ou moins partiellement
la gestion de ses propres intérêts à autrui (agent).  Dans 
cette  relation,  le  principal  peut  se  trouver  confronté  à 
deux  catégories d'incertitudes : - La première est liée au comportement de l'agent,
qui est difficilement prévisible. Celui-ci compte tenu de son
opportunisme peut en effet choisir de trahir les intérêts de son
principal au profit des siens. On parle alors de « risque moral » ; - La  seconde  naît  de  la  qualité  du 
recrutement  et  de  la,  sélection effectuée   par   le  
principal   qui   dans   un   contexte   d'asymétrie informationnelle 
peut  se  tromper.  Il  y  a  donc  antisélection  ou sélection
adverse. En présence d'une relation d'agence, et donc de telles
incertitudes, l'objet de la théorie   de   l'agence   est   de  
rechercher   des   modalités   de   contrôle   de   l'agent
(monitoring), et d'établir de structures incitatives optimales. C'est le
cas de la relation propriétaire   dirigeant,   où   les  
solutions   suivantes   sont   offertes   au   propriétaire (principal)
pour réduire les conflits avec l'agent : - L'existence d'un marché des droits de
propriété qui donne la latitude au   propriétaire   de   céder   son   droit   s'il
  n'est   pas   satisfait   des performances de l'équipe dirigeante ; - La menace d'absorption - La menace de la faillite. Si   l'existence   d'une   relation   d'agence   et   d'un  
conflit   d'intérêt   entre   les Managers  et  les 
propriétaires  est  une  réalité  dans  les  deux  types 
d'entreprises (publique/privée),  il  faudrait  quand  même 
souligner  que  l'invocation  des  solutions proposées
antérieurement n'est pas possible dans le cas d'une entreprise publique.
Ici les  droits  de  propriété  sont  très 
rarement  cessibles.  Par  conséquent  la  menace d'absorption est
nulle. Celle de faillite l'est également ceci compte tenu des concours
financiers  dont  bénéficie  ce  genre  d'entreprise.  Les 
conflits  d'agences  étant  donc moins contrôlés ici,  ces
entreprises sont moins performantes que les firmes privées. Comme nous pouvons le constater, la théorie
reconnaît de nombreuses limites au  système  de  droit  de  propriété 
public.  Mais  cette  théorie  seule  ne  suffit  pas  pour justifier 
une  décision  de  privatisation.  Encore faudrait  -  il  que  tout  le
 bien  dont  elle prédit puisse être effectif après chaque
privatisation. 2.2. Aspects factuels de la relation P/P :
l'ambiguïté des résultats empiriques Dans la définition de notre problématique, nous
avons longuement épilogué sur les différentes méthodologies utilisées
dans les recherches empiriques et les critiques que  l'on  pouvait  faire 
à  celles-ci.  Ici  nous  allons  évoquer  les 
différentes  directions prises par les résultats de ces
recherches avant de tirer les leçons qui s'imposent. 2.2.1.  Rappel des principaux résultats
empiriques En négligeant la méthodologie utilisée,
les recherches empiriques sur la relation privatisation  performances 
aboutissent  à  trois  vagues  de  résultat.  Certaines  montrent
que les entreprises privées sont supérieures aux entreprises
publiques, d'autres que les entreprises  publiques  sont  aussi  moins
performantes  que  les  entreprises  privées,  et enfin   un   dernier  
groupe   qui   indique   que   les   entreprises   publiques   sont   plus
performantes que les entreprises privées. 2.2.1.1. Performance supérieure du
système de propriété privé. Aussi bien dans les études transversales que dans les
études longitudinales, on dénombre de nombreuses recherches
aboutissant à cette conclusion qui, rappelons le, est  celle  prédite  par  la  théorie.  On  les 
rencontre  dans  les  industries  aussi  diverses comme
l'électricité, le transport, la finance, l'éducation, la
santé8... On les dénombre également  dans  de 
nombreux  pays  aux  caractéristiques  différentes  en  niveau 
de développement,  et  en  situation  géographique.  Elles  sont 
de  loin  les  plus  fréquentes. Parmi  celles-ci  nous  pouvons  citer 
entre  autres  celles  de  Galal,  Leroy,  Tandon  et Vogelsang (1992) et celle
de Megginson , Nash et Randenborhg (1994). 2.2.1.2. Performance supérieure du
système de propriété  public Comme  les 
précédentes,  les  études  qui  aboutissent  à 
l'une  ou  l'autre  de  ces conclusions ne saurait être
spécifiées, car on les retrouve dans toutes les grilles. Parmi
celles qui ne trouvent pas de différence significative entre les deux
formes d'entreprise en matière de performance, nous pouvons citer entre autres
les recherches de Parker et Martin (1991), Parker (1993) Bishop et Kay (1989). 8  Pour une revue détaillée de tous ces
travaux, voir le Table2 a et b de Villalonga (2000). S'agissant du dernier cas, il existe plusieurs articles
publiées   c'est vraie dans des   revues  reconnues  pour   leurs   allégeance   au
  néo-libéralisme   (the   Review   of Economic  and Statistcs 
de  l'Université  d'Haward  et  the  National  Tax  Journal  du
Massachusetts Institute of Technology), qui démontrent que les
entreprises publiques sont plus efficaces  que les privées dans certains
cas. L'étude de Pier, Vernon et Wicks sur la collecte des ordures ménagères dans l'Etat
du Montara, arrive à la conclusion selon laquelle les entreprises
publiques sont plus efficaces pour une localité ayant plus de 1750 habitants. Une autre étude qui va dans le
même sens est celle de Meyer sur les coûts de production de
transaction et de maintenance de trente entreprises productrice
d'électricité.  Selon  Meyer,  « tout  semble  indiquer  que
 la  structure  des  coûts  la  plus basse est celle du secteur public
», et il propose, fait rare à souligner, de faire parvenir à qui en fera la demande ses tableaux de chiffres
détaillés. Dans une synthèse de ces études faite par
Villalonga (2000), on dénombre 104 en  faveur  d'une  plus  grande  performance  de  l'entreprise
 privée,  14  contre  et  35  qui sont neutres. A cette classification, 
 nous pouvons ajouter celles des études économétriques  
qui constatent un accroissement de la performance quelques années avant
la privatisation (Villalonga 2000, Charreaux et Alexandre 2001). En somme, aussi bien dans les études transversales que
dans celles longitudinales, les résultats ne permettent pas de se
prononcer absolument en faveur d'un accroissement de la performance induite par
la privatisation.   La question est de savoir pourquoi ce décalage avec
la théorie ? Nous pensons pouvoir répondre à cette
question en revisitant le contenu de la notion de performance. 2.2.2.  Les leçons à tirer de
l'ambiguïté des résultats empiriques A  la  question  de  savoir  pourquoi  cet  écart 
entre  théorie  et  observations,  nous pouvons apporter plus d'une
réponse. Le fait que les résultats des études empiriques
soient  aussi  divergents  d'une  méthode  à  une  autre  nous 
pousse  quand  même  à constater que le problème n'est pas
forcement au niveau de son opérationnalisation. Il faudrait 
peut-être  chercher  dans  sa  conception  ou  dans  celle  des 
variables  prises  en compte dans les analyses pour trouver ses origines. 2.2.2.1. Le biais dû à la
diversité des environnements concurrentiels Généralement, la privatisation s'accompagne de
modifications dans l'environnement concurrentiel et réglementaire.
Vichers et Yarrows (1988) remarquent d'ailleurs  que  la  privatisation  est 
optimale quand  les  entreprises  évoluent  dans  un marché
concurrentiel. En effet la concurrence à pour effet d'accroître
l'incitation du manager.  Car  sur  le  marché  de  bien  et  service, 
l'entreprise  doit  pouvoir  offrir  à  la demande  des  produits 
capables  de  s'imposer.  L'opportunité  des  décisions  prises
permet  ainsi  la comparaison  des  managers.  Egalement  sur  le 
marché  du  capital humain, l'absence de concurrence entre   managers
aurait pour effet de diminuer leur incitation   et   d'augmenter   leur  
propension   à   satisfaire   leurs   propres   intérêts  
au détriment  de  ceux  des  propriétaires.  La 
possibilité  de  leur  trouver  des  substituts nécessitant
d'énormes coûts liés au caractère spécifique
de cet actif. Ainsi donc, deux entreprises privatisées n'auraient pas le
même comportement en  matière  de  performance  si  elles  évoluent
dans  des  environnements  concurrentiels différents.  Pourtant  un  bon
 nombre  de  recherches  empiriques  sur  la  privatisation n'intègrent
pas le degré de concurrence  propre à chaque entreprise.
Même dans le cas des études nationales, cette négligence
des effets de la concurrence sur la performance pourrait   être  
préjudiciable   à   l'harmonie   des   résultats.   Ces  
études   intégrant   des entreprises exerçant dans des
secteurs d'activité bien différents les uns des autres, avec des 
intensités  concurrentielles  différentes.   A  priori  nous 
pouvons  dire  qu'une étude qui introduit dans son modèle une variable mesurant le
degré de la concurrence propre à chaque entreprise aurait pour effet de diminuer la
divergence des résultats. Même  en unifiant  les  environnements  concurrentiels, 
on  annulerait  pas le résidu. Il faudrait encore s'interroger sur la
capacité des différents indicateurs utilisés dans les
différents modèles à rendre compte de l'évolution
des variables interpellées. 2.2.2.2. Les limites du cadre théorique
traditionnel d'analyse de la relation P/P Traditionnellement,  les  études  sur  la  privatisation 
analysent  les  effets  du changement de propriété
(publique/privée) sur la performance de la firme. Celle-ci est le  plus  souvent  mesurée  par  les  indicateurs  de 
rentabilité,  de  profitabilité,  ainsi  que ceux  de  politique  financière  et  de  politique  de 
dividendes  (Megginson  et  al,  1994  ; Parker 1994 ; Charreaux et Alexandre
2001). Ici, l'actionnaire est traditionnellement considéré  
comme   le   seul   créancier   résiduel.   Dans   l'approche  
originelle   de   la gouvernance il assure seul l'intégralité des
pertes de l'entreprise et perçoit la totalité des  gains 
résiduels.  Voilà  pourquoi  toutes  les  mesures  de 
performance  dans  cette approche sont fondées sur la maximisation de la
richesse des actionnaires. Celle-ci se matérialise classiquement par la
capitalisation boursière, ou la valeur de marché   des actions 
de  l'entreprise  (Chatelin,  Trebucq  2003).  La  valeur  crée  dans 
ce  cas  est assimilée  à  la  valeur  actionnariale 
(shareholder  value) et  c'est  à  juste  titre  que plusieurs
études se fondent sur la notion de valeur actuelle nette pour la
mesurer. La shareholder value repose donc sur la notion d'évaluation des
entreprises dans l'optique des propriétaires ( Copeland et al. 1993).
Elle découle du point de vue méthodologique du calcul dynamique de l'investissement. Il s'agit de
déterminer la valeur de marché du capital propre de l'entreprise. Pour ce faire, on escompte les
« free cash flow » qui seront vraisemblablement disponibles
pour rémunérer les actionnaires. Une  seconde  vague  des  études  intègre  dans 
l'analyse  de  la  performance, l'influence des variables environnementales.
Ainsi selon cette approche, la propriété ne serait  pas  le  seul
 facteur  explicatif  de  la  performance.  Pour  Villalonga  (2000)  par
exemple, la performance serait liée à la période de temps
considérée par l'étude. Voilà pourquoi  son 
analyse  est  effectuée  en  statique  (avant,  après  la 
privatisation)  et  en dynamique (sur toute la période). Au  vu  de  ce  cadre  d'analyse  théorique,  on 
pourrait  critiquer  le  fait  que  les mesures de performances (donc
d'efficacité)   utilisées ne soient orientées que sur les
seuls actionnaires. Pourtant, les décisions de la firme entraînent
des conséquences sur l'ensemble  des  SH.  Voilà  pourquoi  selon
 le  principe  d'efficacité, la  mesure  de  la performance
devrait s'étendre sur tous ces SH. D'autre  part  ces  mesures  de  performance  ne  cadrent  pas 
avec  les  nouvelles représentations théoriques de la firme. En
particulier elles sont incompatibles avec la représentation contractuelle qui présente la firme 
comme étant un noeud de contrats. CONCLUSION Dans ce chapitre, il a été question pour nous de
mieux connaître ce qu'est la privatisation  et  de  savoir  quels  sont 
ses  différents  objectifs. Nous  avons  également parlé 
des  fondements  théoriques  des  politiques  de  privatisations, ainsi 
que  des résultats  que  fournissent  les  études  empiriques 
sur  ce  phénomène  à  la  mode. Sans pour  autant 
prétendre  évacuer  toute  la  polémique  née 
autour  de  l'infidélité  des observations  à  la 
théorie,  il  nous  a  semblé  nécessaire  de  pointer  du
 doigt  non seulement  le  cadre  théorique  traditionnel 
utilisé  pour  analyser  la  relation  P/P, mais également  les 
indicateurs  utilisés  pour  mesurer  la  performance.  Le  constat  de 
la nécessité du  renouvellement de ce cadre théorique a
été fait. Ainsi, l'élargissement de la notion de performance matérialisée par la
mesure de la valeur partenariale telle que préconisée  par  la 
TGP  pourrait  aboutir  à  une  réconciliation  entre  la 
théorie  et  la recherche  empirique.  Cette  avancée  ne  peut 
être  possible  que  si  l'on  réussit  à démontrer
comment un renouvellement de l'analyse de la relation P/P est possible à
partir  de  la  TG.  Le  chapitre  qui  suit  se  penche  sur  cette  question 
en  examinant particulièrement les apports de la TGP. CHAPITRE 2LA THEORIE DE LA GOUVERNANCE : UN NOUVEAU  CADRE
D'ANALYSE DE LA RELATION P/PLa  représentation  classique  de  la  firme,  qui  la 
considère  comme  une  "boîte noire",  reconnaît 
à  celle-ci  un  seul  objectif,  la  maximisation  de  la  richesse  de
l'actionnaire. Cette conception réductrice de la firme et ses
conséquences sur la mesure de la performance est de moins en moins acceptée
aujourd'hui. En effet, le consensus semble  se  dégager  autour  de  la 
pluralité  de  l'entreprise  et  de  la  reconnaissance  de l'homme 
comme  étant  sa  richesse  essentielle  (Caby  et  Hirigoyen,  2001). 
Ainsi,  la firme  est  considérée  aujourd'hui  comme  un 
noeud de  contrats  au  centre  duquel  se trouve le dirigeant. Au
primat des shareholders, succède celui des stakeholders, et la
maximisation  de  la  valeur  actionnariale  de  la  firme,  on  observe  un 
déplacement théorique  vers  la  maximisation  de  la 
stakeholder  value,  préconisée  par  la  TGP.  Le renouvellement
 de  l'analyse  de  la  relation  P/P  étant  recherché,  nous 
nous  posons  la question de savoir comment est-il possible à partir de
cette théorie ? En privilégiant la mesure  de 
l'efficacité  organisationnelle,  synonyme  de  performance 
partenariale, la TGP  semble  mieux  éclairer  cette  relation. Nous 
trouvons  nécessaire  de  revenir  dans une  première  section 
sur  les  origines  de  la  TGP.  Ensuite  nous  analyserons  dans  la
deuxième  section  les  changements  que  la  privatisation 
entraîne  dans  le  système  de gouvernance dont dépend la
performance organisationnelle. 
Section 1 : Origines et Implications de la TGPIl faudrait remonter en 1776 avec la publication de l'Essai
sur la Richesse des Nations pour trouver les premières
appréhensions formulées  sur le conflit d'intérêt
qui existe entre mandants et mandatés. Adam Smith estimait
déjà à cette époque que « l'on ne  peut  guère  s'attendre  à  ce  que  les 
régisseurs  de  l'argent  d'autrui  y  apportent  la même
vigilance exacte et soucieuse que les associés d'une
société apportent souvent dans le maniement de leurs fonds
propres ». Ce débat va véritablement émerger avec Berle  et  Means  (1932)  qui  s'interrogent  sur  les 
conséquences  de  la  séparation  des fonctions de propriété et de décision dans
les grandes sociétés (firmes managériales). Plus de quarante années après quand Jensen et
Meckling (1976) parlent de « relation d'agence »  pour  qualifier  la
 relation  entre  le  dirigeant  (agent)  d'une  part  et  le
propriétaire (principal) d'autre part, on se rend compte que les
appréhensions de leurs prédécesseurs sues-cités
étaient justifiées. En effet Jensen et Meckling qualifient
toute « relation d'agence », comme source de
conflits et par conséquent de coûts d'agence. A l'origine la corporate governance  va donc se
concentrer sur la seule relation dirigeants/ actionnaires, en cherchant
à trouver les mécanismes visant à faire coïncider les intérêts de ces derniers. Mais compte tenu de la
relative impuissance des solutions proposées par la théorie
(Cohen, 2002)9, les auteurs ont été amenés
à élargir le champ de  la  GE  à  toutes  les  questions  liées 
à  la  répartition  du  pouvoir  dans  l'entreprise. Aujourd'hui,
 elle  se  définit  comme  étant  l'ensemble  des 
mécanismes  (spontanés comme les marchés, intentionnels
comme le CA, le système d'information comptable, ou le système de rémunération) qui
contrôle et contraignent le processus décisionnel. La  TAG  étant  considérée  comme  la 
racine  de  cette  nouvelle  conception  de  la gouvernance, nous l'analysons
avant d'évoquer les implications de la TGP. 1.1 La Théorie de l'Agence
Généralisée de Hill et Jones La TAG de Hill et Jones est une représentation
séduisante de la firme pluraliste qui vient  rompre  avec  le  cadre 
traditionnel  de  la  théorie  de  l'agence.  En  effet,  cette
représentation place le dirigeant au centre des liens contractuels et
lui attribue le rôle de médiateur actif exerçant une influence sur le
processus de création et de répartition de la valeur. Les points suivant consacrent
particulièrement cette nouvelle vision : - tous les stakeholders sont explicitement pris en compte
: ici tous les groupes ou agents   qui ont   une   "créance  
légitime"   sur   la   firme   sont   considérés   comme
stakeholders.   Cette   "créance   légitime"   peut   être 
 liée   à   l'apport   d'une   ressource financière,  
matérielle,   humaine,   infrastructurelle   etc....   Dans   cette  
vision,   les dirigeants qui sont en relation avec toutes les autres parties
sont considérées comme leur agent. Leur rôle est donc d'assurer les
intérêts de l'ensemble des stakeholders. 9  Cohen affirme qu'on était persuadé
d'avoir trouvé un système faisant coïncider les
intérêts des actionnaires et ceux des dirigeants. Mais ces
derniers manipulent le CA et le mécanisme de stock-option n'a rien
arrangé. - Les phénomènes de pouvoir réglementent les
relations dans cette représentation. En effet, ses auteurs expliquent la notion de dépendance
qui caractérise une relation entre deux agents par le
différentiel de pouvoir.  Il y a dépendance de B vis à vis
de A si le différentiel de pouvoir entre A et B est en faveur
de A, c'est à dire que B dépend plus fortement de A que de B. - Ces phénomènes de pouvoir qui
réglementent la répartition de la rente et de la quasi-rente
peuvent aboutir à des situations de déséquilibre dans
lesquelles on observe des hold up (situations dans lesquelles un
partenaire s'accapare d'une partie de la  rente qui revient à l'autre), de renforcement du pouvoir
discrétionnaire des dirigeants, ainsi que l'acquisition des positions
dominantes. Dans ce dernier cas par exemple, un agent peut investir pour
acquérir un différentiel de pouvoir afin d'accroître la
dépendance des autres stakeholders par rapport à lui et ainsi
s'approprier les rentes. Cette  théorie  représente  donc  l'entreprise 
comme  un  ensemble  de  relation  où chaque partenaire, y compris les
dirigeants exploite les inégalités qui existent entre les
transactions avec l'autre pour s'approprier une plus grande part de la valeur
crée. Ainsi cette  théorie  est  considérée 
à  juste  titre  comme  étant  à  l'origine  d  la  TGP 
dans  la mesure où tous les stakeholders sont pris en compte. Egalement,
la valeur crée et sa répartition  entre  les  différents 
partenaires  résulte du  processus  décisionnel  dont  le
caractère optimal conditionne l'efficacité organisationnelle dans
la TGP. 1.2. Les implications de la TGP La TAG étant considérée comme à
l'origine de la TGP, nous nous interrogeons actuellement sur la  notion
même de créancier résiduel, directement   liée
à la mesure de  la  performance.  Nous  tentons  également  à 
la  suite  de  certains  auteurs  de  donner quelques caractéristiques 
de la TGP. 1.2.1.  La révision du statut de
créancier résiduel Selon  la  théorie  des  contrats  incomplets,  la 
véritable  propriété  est  celle  qui rassemble le «
control right » et le cash flow right. Le créancier résiduel
en référence à cette considération est donc le
véritable propriétaire. Il est le seul bénéficiaire
du droit et  assume  toutes  les  altérations  possibles.  C'est 
donc  à  juste  titre  que  ce  statut privilégier   est   attribué   à  
l'actionnaire,   faisant   de   lui   l'unique   propriétaire   de l'entreprise.  Ceci  se  justifie  non  seulement  dans  les 
études  relatives  à  la  théorie  de l'agence,  mais 
également  dans  celles  sur  la GE.  Les  premières  font  de 
l'actionnaire pratiquement l'unique « principal » et les secondes
accordent un rôle primordial dans la recherche des mécanismes de protections de leurs
intérêts. Une autre perspective de cette gouvernance actionnariale
 qui fait de l'actionnaire l'unique créancier résiduel est celle
qui insiste particulièrement sur la préservation de la
propriété du capital financier (Shleifer et Vishny, 1997). Au-delà de cette vision, et en ne s'éloignant pas
du contenu initialement donné au  concept  de  créancier  résiduel,  on  peut 
se  rendre  compte  justement  que  ceux  qui assument   les   pertes  
résiduelles   et   bénéficient   des   gains   de  
même   nature   sont nombreux. En effet, aussi bien les salariés
que les autres bailleurs de fonds, les clients et l'Etat pour ne citer que ceux là, subissent  les
conséquences des décisions prises et des  choix  faits  par 
l'entreprise.  L'entreprise  étant  une  coalition 
d'intérêts,  le  retrait d'un maillon pour une raison ou une autre
peut causer de lourds préjudices et aboutir même  au 
dénouement  du  noeud.  Et  parce  que  détenteurs  d'information
 spécifiques, ces partenaires devraient participer dans le meilleur des cas
à la ratification et même à la  surveillance des décisions prises dans l'entreprise.
Et quand on sait que la fonction de contrôle regroupe la ratification et la surveillance des
décisions, on déduit en toute logique que le statut de
créancier résiduel  devrait leur être attribué. La
figure suivante nous montre comment a évolué le statut de
créancier résiduel depuis 1930. Créanciers résiduels Gouvernance élargie Autres groupes d'intérêts, gouvernement Fournisseurs Clients Hill Jones 92 Zigales 98 Char reaux Desb rières 98 ZIGA LES 00 Salariés Dirigeants Créanciers Financiers Actionnaires Jensen Meckli ng 76 Castani as Helfat 91 Blair 95 Shleife r Vishny 97 1930 source : Chatelin, Trebucq (2003) 2000's Figure 2.1 : le statut du créancier
résiduel et l'élargissement de la gouvernance chez certains
auteurs 1.2.2.  Les caractéristiques de la
GP La révision du statut de créancier
résiduel vient donner à la théorie positive de l'agence 
son  sens  initial  tel  qu'attribué  par Jensen  et  Meckling  (1976). 
En  effet,  ces auteurs  appréhendent  l'organisation  comme  une 
coalition  d'intérêts  divergents  qui interagissent   sur  la 
coopération   entre  différents  partenaires.  C'est  ce  qui 
justifie  le paradigme de « noeud de contrats ». Les travaux
sur la GP ne s `éloignent  pas de cette logique. Ils considèrent
l'entreprise comme un ensemble de relations  au centre duquel se  trouve  le  dirigeant.  Le  système  de 
gouvernance  permet  à  chaque  partenaire d'exercer une influence sur
le comportement de ce dernier. L'approche de la GP est alors à l'origine
d'une série complexe de conflits tant contractuels que
cognitifs10.  Le tableau suivant nous fait ressortir ces conflits potentiels. 10  Un conflit contractuel est fondé sur
l'asymétrie d'information alors qu'un conflit cognitif est fondé
sur une interprétation des informations existantes construites à
partir du modèle cognitif propre à l'individu (Charreaux 2002). 
 
| TABLEAU 2.1. Exemples de conflits cognitifs et
contractuels entre partenaires de l'organisation |   |  
|   | Dirigeants | Actionnaires | Salariés | Clients | Fournisseurs | Environnement |  
| Dirigeants | Conflits cognitifs entre dirigeants généraux
intermédiaires inférieurs Opportunité/cho ix
d'investissement | Type d'investissement politique de financement Conflits Contractuels et cognitifs | Gestion des ressources humaines (rémunération, recrute-ment,
conditions  de travail, choix d'investissement en    recherche    et
développement production... conflits contractuels   et cognitifs | Qualité globale coût Conflits contractuels et cognitifs | Coût qualité industrielle conflits contractuels  et cognitifs | Rentabilité   Engagement éthique, Pollution, développement local... Conflits
cognitifs |  
| Action naires |   | Conflits cognitifs : minoritaires/majorita ires individuels, collectifs Dividende, choix d'investissement prix de cession | Conflits    sur    les choix de rationalisation des coûts,    répartition
de valeur Dissonance cognitive  et conflits contractuels | Conflits indirects en     fonction     des arbitrages opérés entre 
rentabilité  et qualité des produits | Conflits    contractuels et cognitifs Coûts | Rentabilité Engagement éthique, pollution, développement local... Conflits cognitifs |  
| Salariés |   |   | Concurrence interne, surveillance mutuelle Conflits   cognitifs et contractuels verticaux et
horizontaux | SAV , qualité de la prestation    conflits et contractuels | Qualité,   coût   de   la prestation, coopération conflits    cognitifs    et
contractuels | Rentabilité   Engagement éthique, Pollution ,développemen t local... Conflits cognitifs |  
| Clients |   |   |   | Conflits cognitif Comportement    du consommateur et critère de choix | Conflits  cognitifs  sur, le     produit,     matière première | Engagement éthique, Pollution ,développemen t local... Conflits cognitifs |  
| Fournis seurs |   |   |   |   | Conflits  cognitifs  sur produit organisation | Engagement éthique, Pollution ,développemen t local... Conflits cognitifs |  
| Environnement |   |   |   |   |   | Conflits   cognitifs   entre groupes d'intérêts | 
Source :  Chatelin et Trebucq 2003 Williamson  (1985)  en  analysant  les  différents 
mécanismes  qui  permettent  de gérer  les  différentes  transactions  entre  la
 firme  et  les  stakeholders,  donne  une  autre caractéristique 
à  la  GP.  En  retenant  le  concept  de  coûts  de 
transaction  comme fondamental (au lieu de conflit
d'intérêt), il définit l'objectif de la GP comme
étant la minimisation  des  coûts  de  transactions dans  toute 
relation  avec un  partenaire.  Il analyse  particulièrement  les 
relations  de  la  firme  avec  les  salariés,  les  créanciers
financiers,   les actionnaires, et oppose les mécanismes intentionnels
aux mécanismes spontanés11. En caractérisant
les actifs par leurs spécificités, il arrive à la
conclusion que les mécanismes intentionnels sont appropriés
pour la gestion des actifs fortement spécifique,  alors  que  les  actifs  facilement 
redéployables  sont  mieux  protégés  par  les
mécanismes spontanés. Cette première section nous a permis de savoir les
origines  les caractéristiques et  les  implications  de  la  TGP  dans  l'étude  de 
la  performance.  Toutes  ces  analyses resteraient sans objet pour notre
étude si nous nous arrêtons là. Afin de les rentabiliser
nous   les   intégrons   dans   l'examen   des   privatisations,   car  
elles   permettent   un renouvellement de la lecture du
phénomène. Ce nouvelle aidera plus tard dans l'étude de la performance partenariale des privatisations. 
Section 2 : LA PRIVATISATION : un changement du
système de gouvernanceL'un des arguments souvent avancés pour justifier
l'accroissement de performance   consécutive   à   une  
privatisation   est   qu'elle   renforce   les   différents
mécanismes de gouvernance. On peut classer ces mécanismes de
plusieurs manières. Ils   peuvent   être   regroupés   selon   leur  
nature   et   là   on   parlera   de   mécanismes
réglementaires  par  opposition  aux  mécanismes  contractuels. 
On  peut  également  les classer par rapport à leur
spécificité, et là on distinguera les mécanismes
spécifiques des  non  spécifiques.  Dans  cette  dernière 
classification,  une  autre  distinction  entre mécanismes intentionnels et mécanismes
spontanés à l'intérieur de chaque groupe est 11  Les mécanismes intentionnels sont ceux
nés d'une volonté de contrôle de nature intentionnelle
(environnement légal et réglementaire, contrôle direct des
actionnaires, le CA, structure formelle...), alors que les mécanismes
spontanés sont de nature contractuelle (les différents
marchés, l'intermédiation financière, surveillance
mutuelle, la culture d'entreprise, la régulation interne...). possible. Enfin les mécanismes de gouvernance peuvent
être internes ou externes, et dans un cas comme dans l'autre, la privatisation entraîne
des changements profonds justifiant ainsi son caractère
d'opération véritablement complexe. 2.1. Le renforcement des mécanismes externes
de GE Parmi les mécanismes de gouvernance externe nous
pouvons citer entre autres l'environnement législatif, les syndicats
nationaux, les auditeurs légaux, les associations  de  consommateurs, 
mais  également  les  différents  marchés  (des  biens  et
services,  financiers,  du  travail,  de  la  formation,  du  capital  humain).
 Nous  analysons respectivement  le  marché  financier,  le 
marché  de  bien  et  service  et  le  marché  du capital humain,
compte tenu de leur impact plus direct dans l'encadrement du dirigeant de l'entreprise. 2.1.1.  Renforcement de la discipline du
Marché financier Williamson (1992) affirme que la privatisation permet de financer
la firme par la dette. Son acquisition est rendue possible par l'existence
d'un marché financier qui est un mécanisme de gouvernance indéniable. En
effet par l'émission d'un emprunt, l'entreprise donne un signal fort de
sa santé financière et de la qualité de sa gestion. Les
attributs de mécanisme de gouvernance  efficace reconnus à la
dette sont amplifiés quand on fait face à des actifs non
spécifiques comme les équipements et les édifices.
Voilà  pourquoi  le  défaut  de  satisfaire  techniquement  les 
tests  de  solvabilité  et  de viabilité donne droit aux
prêteurs de liquider les actifs ou de forcer la réorganisation
de la firme. Ainsi, en considérant le fait que les
entreprises publiques se financent par des créneaux  autres  que  la 
dette  (et  quand  bien  même  cette  solution  est  envisager,  les
potentiels   prêteurs   serraient   moins   intéressés  
sachant   que   dans   les   pays   sous développés  en 
particulier,  s'attaque  à  l'Etat  est  un  exercice  très 
périlleux),  on comprend bien combien le changement du statut de
l'entreprise renforce le contrôle du dirigeant, via la dette. De  manière  plus  directe,  la  privatisation a  pour 
conséquence  de  soumettre l'entreprise  sous  la  discipline  du 
marché  financier.  Car  en  remplissant  sa  fonction d'évaluation  objective,  il  impose  à  la 
nouvelle  société  privée  des  exigences  de performances,  de  publication  de  l'information 
financière,  ce  qui  n'était  pas  le  cas vraisemblablement dans le passé. Le marché
financier influence également de manière positive   le 
système  d'incitation  du  dirigeant.  Non  seulement  il  permet 
d'aligner  les intérêts ces derniers à ceux des
actionnaires en rendant possible  la pratique de stocks options, mais  
également il fait planer la menace d'une prise de contrôle qui
pourrait lui être préjudiciable. 2.1.2.  Renforcement de la discipline du
marché des biens et services et du marché du capital
humain Très  souvent  la  privatisation  est  accompagnée 
d'une  déréglementation  du secteur d'activité de la firme privatisée. La
privatisation elle-même est parfois perçues non pas comme un
transfert de propriété mais comme une
déréglementation et donc une ouverture à la concurrence.
Cette ouverture impose une certaine exigence dans la qualité des biens
et services produits, un respect des normes liés à
l'environnement et une plus grande écoute des besoins de la
clientèle. Ainsi la privatisation en entraînant une
déréglementation du secteur d'activité privatisé,
modifie le système de gouvernance en renforçant
l'intensité concurrentielle (Charreaux et Alexandre, 2001). Ceci  est 
en  principe  plus  vrai  pour  les  économies  africaines  où 
la  majorité  des entreprises privatisées étaient  en
situation de monopole. La déréglementation auquel il faudrait 
ajouter  la  libéralisation  du  commerce  international  fait  que 
l'offre  devient abondante et par respect au principe de sélection
naturelle, les entreprises sont obligées d'accroître la
qualité de leurs produits pour survivre. Pour ce qui est du marché du capital humain, les
conditions de recrutements de promotions dans les entreprises publiques sont de
nature à donner au salarié de mener une « vie tranquille
». Cette situation se vérifie mieux dans les pays sous
développés où  le  politique  pour  assuré  sa 
réélection impose  des  recrutements  qui  ne  sont  pas
motivé par une logique économique. On se   retrouve dans
certaines situations où soit le personnel, n'est pas compétent (et dans ce cas les
coûts d'apprentissage sont élevés), soit en face d'une
mains d'oeuvre oisive. Egalement dans les entreprises publiques, la promotion
obéit à des critères qui sont de natures à faire tomber l'incitation du
salarié. Si ce n'est pas par affinité qu'elle intervient, le plus souvent c'est par ancienneté. Et le
grand nombre de fonctionnaires que  l'on  retrouve  dans  les  rangs  des  cadres  des 
entreprises  publiques,  vient quelque peu  brouiller  les  choses.  Car 
malgré  les  hautes  responsabilités  que  très  souvent 
ils occupent, cette catégorie se caractérise plus par une inertie
manifeste justifiée par leur dépendance à la fonction
publique. Et bien plus leur présence est souvent
considérée par la direction générale comme celle d'un
espion que le gouvernement envoie dans l'entreprise.  Ainsi  la  privatisation 
renforce  la  discipline  exercée  par  le  marché  du capital 
humain.  En  effet,  en  rendant  le  salarié  méritant  de  son 
recrutement,  de  sa promotion  et  le  cas  échéant  responsable
 de  son  licenciement,  elle  augmente  son incitation.  Parcequ'attirant  une
 main  d'oeuvre  plus  qualifiée  et  en  lui  offrant  des conditions
de travail plus favorables à l'innovation, la privatisation amène
le personnel à se sentir concerné, responsable de la survie
de l'entreprise. Et très souvent la cession d'une  entreprise 
s'accompagne  d'un  plan  social  qui  attribut  une  part  du  capital  au
personnel. Ce qui est vrai pour les salariés l'est également
pour les dirigeants. Le marché de  dirigeants  n'exerce  en  principe  aucune  influence  sur
 la  gestion  d'une  firme publique, dans la mesure où c'est le
politique qui nomme les personnes en charge de cette gestion. Ce qui n'est pas
le cas dans l'entreprise privée dans laquelle le dirigeant est soumis à une obligation de bons résultats. Ceci
entre autres parce que sa quotte sur le marché des dirigeants est fonction de la qualité
de la gestion de l'entreprise dont il est  à  la  tête.  L'existence  de  potentiels 
concurrents  entraînant  la  possibilité  d'être
préféré à un autre mieux quotté sur le
marché est un facteur qui va influencer, encadrer son comportement. La  privatisation  semble  t-il  accentue  la pression 
disciplinaire  des  mécanismes externes  de  gouvernance.  Le  dirigeant
 d'une  entreprise  privatisée  se  trouve  non seulement  mieux 
contrôlé,  mais  également  dispose  d'une  liberté 
plus  grande  lui permettant d'engager des actions à même de
satisfaire les propriétaire et donc de lutter pour son  maintien.  Mais 
il  existe  également  des  mécanismes  internes  capables  de discipliner le comportement du dirigeant. 2.2. Le renforcement des mécanismes internes
de gouvernance : la modification de l'architecture
organisationnelle Au-delà du renforcement des mécanismes internes
de gouvernance, la privatisation a comme effet de modifier l'architecture
organisationnelle de l'entreprise. Celle-ci  peut  être 
considérée  comme  étant  l'ensemble  des  systèmes
 d'allocation  de décision  et  de  contrôle.  En  effet,  Jensen 
et  Fama  (1983a  et  b)  identifient  quatre composantes   essentielles   du  
processus   de   décision   en   matière   d'allocation   de
ressources et de création de valeur : l'initiative de la
décision, sa ratification, sa mise en  oeuvre  et  enfin  sa  surveillance.  Dans  les 
organisations  complexes  ces  auteurs remarquent  une  distinction  entre 
l'initiative  et  la  mise  en  oeuvre  d'un  côté,  la
ratification  et  le  contrôle  de  l'autre.  L'architecture 
organisationnelle  se  trouve  donc modifiée dans sa composante
fonctionnelle liée à la ratification et au contrôle (le
C.A), ainsi que dans  sa structure générale
représentée par le processus décisionnel. 2.2.1.  Le renforcement du rôle du conseil
d'administration Le  CA  est  le  mécanisme  interne  de  gouvernance 
le  plus  souvent  évoqué.  En principe  son  rôle 
principal  est  de  contrôler  directement  le  dirigeant.  Mais  comme 
le montre  Charreaux  (1991)  son  efficacité  dépend  de  celle
des  autres  mécanismes  de gouvernance comme la structure de
propriété. En effet dans le cas où il n'y a aucun
actionnaire   majoritaire,   le   rôle   du   CA   est   battue   en  
brèche   quelque   soit   sa composition12. S'agissant
particulièrement des entreprises publiques, le CA y joue un rôle de gouvernance bien négligeable. Ceci est vrai
dans les pays développés13, et plus vrai dans les pays du tiers monde. Au Cameroun par exemple, les
CA des entreprises publiques ressemblent plus à des chambres de
validation qu'à celles de contrôle. Nous en voulons pour preuve, la quasi-inviolabilité dans la 
périodicité (un an) de  tenue de ces  conseils,  malgré  les  situations  de  crises  dans 
lesquelles  ces  sociétés  se  trouvent souvent   (situations  
qui   en  principe   devraient   conduire  à   la   tenue   d'un  
conseil 12  l'indépendance du CA
appréciée par sa composition en administrateurs internes
/externes est souvent considérée implicitement comme facteur
déterminant de son efficacité (Charreaux, 1991, Charreaux et
Pitol- Berlin ,1990) 13  Charreaux (1997) dans le cas du Crédit
Lyonais  en France montre que le CA joue un rôle de gouvernance bien
mineur. d'administration extraordinaire). Ainsi la privatisation vient
rompre avec cet immobilisme. Le capital de l'entreprise étant ouvert au
public, on devrait s'attendre à un  accroissement  de  l'actionnariat  populaire  conduisant 
en  toute  conséquence  à  la dispersion du capital. On peut donc
observer un accroissement du nombre de tenu du CA, et des missions d'audit
qu'il recommande. Tout ceci nous amène à affirmer qu'en principe,
la privatisation entraîne un accroissement de l'efficacité du
CA. 2.2.2.  Les modifications du processus
décisionnel et ses conséquences Le  processus  décisionnel  est  caractérisé
 par  une  séparation  fonctionnelle  plus ou moins prononcée. L'efficacité organisationnelle
qui dépend de l'allocation optimale de  chaque  type  de  décision  ne  peut  être 
atteinte  que  si chaque  partenaire  de  la coopération 
détenant une information spécifique se voit attribuer un droit
décisionnel. Il  semble  que  la  privatisation  favorise  cette 
efficacité  et  par  conséquent  modifie favorablement  le niveau
de valeur appropriable par chaque groupe de partenaire. 2.2.2.1.Evolution du processus
décisionnel Afin  de  réduire  les  coûts  contractuels,  les
 droits  décisionnels  doivent  être alloués de
manière optimale. Cela sous-entend  qu'on attribue ce droit à
tout détenteur d'une information spécifique. La
conséquence d'une telle d'une telle opération est la
décentralisation du processus décisionnel. Or l'entreprise
publique se caractérise entre autre par une centralisation par les
pouvoirs publics du processus de décision (Chatelin 2001).  Le  rôle  du  CA,  véritable  organe  de 
contrôle  étant  limité,  et  la  fonction  de, gestion 
qui  regroupe  l'initiative  et  la  mise  en  oeuvre  de  la  décision 
étant  sous l'influence forte de la même personne (les pouvoirs
publics), les allocations de droits décisionnels sont loin d'être
optimales. La privatisation va permettre le transfert total ou partiel des droits détenus par les pouvoirs publics aux
particuliers, et diminuer ainsi la centralité du processus décisionnel. En  considérant  que  chaque  niveau  de  la 
hiérarchie  détient  des  informations spécifiques
liées à son activité, et conformément au principe
d'efficacité organisationnelle,  l'initiative  de  la  décision 
doit  lui  être  attribuée.  En  effet  déjà  au sommet de la hiérarchie, une démarcation claire
devrait être faite entre la fonction de gestion  déléguée  au  dirigeant  et  la 
fonction  de  contrôle  qui  est  du  ressort  de compétence de
l'actionnaire. Le dirigeant s'en sort ainsi avec une latitude
décisionnelle plus grande. De même, les vendeurs étant
considérés comme situés à un niveau plus bas de la
hiérarchie, ils devraient être à l'origine des
décisions en rapport la qualité du produit, parcequ'étant au contact de
la clientèle. Ainsi « la privatisation en tant que processus de réallocation de droits de
propriété conduit à une séparation fonctionnelle 
plus  nette »  et  implique  une  décentralisation  du  processus 
décisionnel. Cette réallocation des droits de
propriété entraîne évidemment  des modifications
dans la répartition de la valeur crée. 2.2.2.2. La dynamique de la répartition de la
valeur crée La modification de l'architecture organisationnelle de la firme
qui se manifeste par  l'influence  qu'exerce  désormais  chaque 
partenaire  dans  le  processus  décisionnel nous  amène 
à  considérer  la  valeur  crée  ici  comme  valeur 
partenariale.  En  effet,  la rupture de la coopération suite à
la sortie d'un partenaire insatisfait par la rente reçue, conduit le
dirigeant à repartir cette valeur de manière à assurer la
continuité. Ainsi, plus l'influence d'un partenaire est grande, plus la
valeur appropriable par ce dernier l'est aussi. Il est vrai que le
marché  qui est alternatif à la coopération peut aussi
bien accueillir   les   partenaires   insatisfaits   qu'en   être  
pourvoyeur,   et   ainsi   assurer   la continuité  de  la 
coopération  malgré  l'existence  de  coûts  liés 
au  changement.  Voilà pourquoi  l'influence  d'un  partenaire  dans  le
 partage  de  la  valeur  sera  tributaire  de l'état   des  
différents   marchés   (Charreaux   et   Desbrières,  
1998).   Nous   analysons comment  les  différents  groupes  de 
partenaires  s'approprient  une  partie  de  la  rente, suite à une
privatisation. · La valeur appropriable par les
salariés Les  salariés  disposent  principalement  de  deux  modes 
de  contrôle  de  leurs intérêts : le système de
rémunération, et la participation au capital. Le système de rémunération (système
de bonus) concerne la partie du revenu du salarié  qui  est  indexée  à  la 
performance.  Il  permet  de  récompenser  le  supplément
d'effort fourni par le salarié. Ce dernier est ainsi incité
à une et c'est la productivité qui ainsi  s'améliore. 
L'entreprise  dans  le  but  de  contrôler  la  performance  des 
salariés, devrait renforcer la responsabilité des organes
chargés de ce contrôle, dans la mesure où ils deviennent de véritables centres
décisionnaires, parce que détenant l'information
spécifique.   Ce   mécanisme   interne   de  
rémunération   presque   inexistant   dans   les entreprises
publiques serait limité dans le cas où il existe par la forte
centralisation qui les caractérise.  La  privatisation  à  travers 
la  dynamique  du  processus  décisionnel qu'elle entraîne aboutit
à une plus grande décentralisation et favorise ainsi la mise en
application de ce mécanisme. La participation des salariés au capital est
également un mécanisme de contrôle particulièrement
incitatif. D'abord parcequ'il permet de diminuer, voir d'annuler le conflit 
qui  existe  entre  les  actionnaires  et  les  salariés14, 
en  faisant  converger  leurs intérêts.  Ensuite  il  permet 
à  l'entreprise  de  garder  en  son  sein le  capital  humain
spécifique  et  d'éviter  les  coûts  liés  à
 la  recherche  de  telles  compétences.  Voilà pourquoi
Desbrières (1997) trouve que la participation est
particulièrement incitative. Malheureusement cette stratégie
n'est pas fréquente dans les entreprises publiques en
général,  et  particulièrement  dans  notre  contexte 
camerounais.  C'est  pourquoi  le passage du public au privé est particulièrement
intéressant, surtout que le plus souvent la réglementation sur ce transfert recommande
l'entrée des salariés dans le capital. En somme nous pouvons affirmer avec Chatelin (2001) que la
privatisation  à travers les modifications de l'architecture
organisationnelle qu'elle entraîne permet à priori aux
salariés d'accroître le niveau de valeur qu'ils peuvent
s'approprier, à fortiori les salariés actionnaires au capital humain fortement 
spécifique de la firme. · La valeur appropriable par les
clients La  privatisation,  nous  l'avons  dit  antérieurement 
peut  simplement  être  conçu comme étant l'ouverture d'un
secteur (jadis réservé à une seule entreprise d'Etat)
à la 14  D'après le tableau ci-dessus  entre les
actionnaires et les salariés, il existe un conflit sur le choix de la
rationalisation des coûts, la répartition de la valeur, la
dissonance cognitive et les conflits contractuels. concurrence.  Et  même  quand  il  y  a  juste  transfert 
de  la  gestion,  la  privatisation  est toujours synonyme de déréglementation   et 
d'accroissement de l'intensité concurrentielle.  Nous  avons 
également  souligné  antérieurement  que  cette  nouvelle
donne augmentait le contrôle exercé par le marché des biens
et services. En effet ce renforcement est le  résultat de l'action du
client. Dans un environnement concurrentiel,  les  clients  peuvent 
décider  de  rompre  leur  lien  avec  la  firme  à  tout moment,
  surtout   si   les   coûts   de   sortie   sont   faibles.   Ainsi   la
  forte   intensité concurrentielle donne aux clients un droit de
contrôle sur la valeur crée par la firme, dans la mesure où
ils peuvent influencer considérablement celle-ci. Par  ailleurs,  la  privatisation  donne  la 
possibilité  à  certains  clients  de  devenir actionnaires.
Ainsi, ce nouveau statut leur offre un droit de contrôle plus vaste sur
la valeur  crée.  En  plus,  étant  au  courant  de 
l'information  interne  de  l'entreprise,  ils augmentent leur satisfaction en
diminuant l'asymétrie informationnelle qui a toujours
caractérisée les échanges entre clients et vendeurs.
Egalement la décentralisation des droits  décisionnels 
consécutive  à  la  privatisation  va  entraîner  une 
prise  de  décision plus  optimale  par  le  décideur.  Ceci 
dans  la  mesure  où  l'actionnaire  client  détient
l'information spécifique nécessaire à la prise d'une
décision véritablement optimale. Finalement c'est  le niveau de
valeur appropriable par le client qui va s'accroître suite à tous ces changements rendu possible par la
privatisation. · La valeur appropriable par les
fournisseurs Plusieurs  situations  sont  possibles  en  ce  qui  concerne 
la  relation  avec  le stakeholder   fournisseur.   Quand   on   est   en  
présence  d'un   fournisseur   unique,   le comportement  du  dirigeant
de  la  firme  publique  ne  se  démarque  pas  de  celui  du dirigeant
de la firme privée. Ils sont tous dans l'obligation d'accepter les
conditions d'échange  qui  leur  sont  proposées  par  le 
fournisseur.  Par  contre  face  à  plusieurs fournisseurs, le dirigeant
va rechercher le plus offrant, c'est à dire celui qui lui permet de  minimiser au  mieux  ses  coûts  et  donc 
d'accroître  sa  rentabilité.  Sous  cette hypothèse, le
comportement du dirigeant diffère selon le type d'entreprise qu'il
dirige. Le  dirigeant  à  la  tête  d'une  entreprise 
publique  est  moins  incité  et  parfois  sous  la pression de l'Etat, qui base ses choix sur des critères
non économiques. C'est ainsi que le droit d'un tel fournisseur sur la valeur crée peut
s'amortir suite à   la privatisation d'une entreprise publique. Mais la privatisation en offrant la possibilité aux
fournisseurs d'entrer dans le capital de l'entreprise réduit le risque
de perte de contrôle sur la valeur crée. En effet en étant fournisseur actionnaire il va exercer un
contrôle optimal dans la mesure où les décisions de la
firme en rapport avec la relation entreprise fournisseurs font de lui un
détenteur  de  l'information  spécifique.  C'est  dans  ce  sens 
qu'une  privatisation  peut accroître la valeur appropriable par le
fournisseur. CONCLUSION Ce  chapitre  nous  a  permis  dans  un  premier  temps  de 
mieux  appréhender certains  aspects  du  débat  sur  la  GE, 
surtout  dans  sa  nouvelle  approche  de  GP, particulièrement
intéressante pour l'étude de la performance partenariale. Ensuite
nous nous sommes arrêtés véritablement sur la relation
privatisation GE. Il en ressort que la privatisation   en   étant  
source   de   modifications   organisationnelles   considérables,
renforce le rôle de mécanismes de gouvernance et donne la
possibilité aux partenaires autres  que  les  actionnaires  d'influencer
 le  comportement  du  dirigeant  en  matière  de répartition  de
 la  valeur  créée  par  la  firme.  Ainsi,  parcequ'on  a  une 
influence  plus grande sur le processus décisionnel dans l'entreprise,
on s'en tire avec une part plus importante de la valeur crée. La mesure
de l'efficacité ou de la performance qui est un synonyme  de  la  valeur
 crée  dans  le  langage  actuel  (Charreaux  et  Alexandre  2000)
devrait pouvoir intégrer cette vision partenariale de la firme. A
priori, la privatisation a un  effet  positif  sur  l'efficacité  partenariale.  Afin
 de  nous  prononcer  avec  plus d'assurance  sur  la  nature  de  cette 
relation,  il  nous  semble  nécessaire  de  la  passer  à l'épreuve des faits. CONCLUSION PREMIERE PARTIE Au terme de la première partie de cette étude,
nous savons que la privatisation n'est pas seulement synonyme de transfert de
droit de propriété, ou de déréglementation.   Elle
est également modification de l'architecture organisationnelle avec  
tout   ce   que   cela entraîne   dans   le   processus  
décisionnel,   le   système   de gouvernance  et  la 
répartition  de  la  valeur  crée.  Nous  savons 
également  que  la  TGP permet un renouvellement de l'analyse de la
relation P/P, capable d'atténuer dans une certaine  mesure 
l'ambiguïté  des  résultats  empiriques  qui  semble 
caractériser  cette relation. En effet, parce que cette théorie
privilégie une lecture globale de l'entreprise, notamment avec la mesure
de la performance  partenariale, elle permet de dépasser le cadre  
théorique   traditionnellement   utilisé   dans   les  
études   qui   reposent   sur   la maximisation  de  la  valeur 
actionnariale.  Ainsi,  la  privatisation  semble  à  priori
accroître la performance partenariale de la firme en augmentant la valeur
appropriable par   chaque   groupe   de   partenaire.   En   faisant  
l'hypothèse   que   la   performance partenariale, mesurée par la
valeur partenariale, est la somme des valeurs appropriables par chaque
partenaire impliqué dans la coopération, il ne nous reste plus qu'à vérifier la véracité de cette
relation dans le cas des privatisations camerounaises. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Impact de la privatisation sur la performance économique et partenariale : le cas du Cameroun "Nous devons construire des relations de confiance pas simplement dans les entreprises mais aussi au sein de la société. Par relation de confiance, j'entends
la reconnaissance d'un objet commun pour lequel nous travaillons ensemble et
dont nous bénéficions tous. Il s'agit d'une économie
partenariale (stakeholder economy) dans laquelle les opportunités sont
accessibles à tous, l'avancement se fait au  mérite et de laquelle aucun groupe ni classe  n'est mis à part ou
exclu" Tony Blair Discours prononcé en Janvier 1996 à Singapour DEUXIEME PARTIE: Impact de la privatisation sur la
performance économiqueet partenariale : le cas du  CamerounL'histoire politique de la majorité des Etats africains
nous apprend que c'est au début des années soixante qu'ils ont
acquis leurs indépendances. En tant que nouveaux Etats
indépendants, ces anciennes colonies ont commencé à faire
face aux problèmes liés  à  leur  nouveau  statut.  Dans 
un  monde  d'après  guerre  caractérisé  par  un  fort
consensus  fait  autour  du  secteur  public  comme  étant  le  seul 
véritable  moteur  de croissance économique et de
stabilité sociopolitique, ces nouvelles républiques ne vont pas 
inventer  de  nouvelles  politiques  macroéconomiques.  Mues  par  le 
souci  d'opérer des  allocations  efficientes  de  ressources  dont 
elles  disposent,  et  faisant  face  à  un secteur privée
quasi-inexistant (compte tenu du volume d'investissements dépassant la
capacité de mobilisation du secteur privé), les dirigeants de ces
nouveaux pays vont amener l'Etat à produire lui-même les biens et
services nécessaires à la satisfaction des besoins  individuels 
et  collectifs  des  citoyens.  On  assiste  ainsi  à  la 
création  de nombreuses  entreprises  publiques  capables  d'assumer  ce
 rôle.  Au  Cameroun  par exemple,  ce  mouvement est  marqué  en 
1963  par  la  création  de  la  SNI,  véritable
société holding dont le rôle est de favoriser le
développement et l'industrialisation du pays,  en  créant  des 
entreprises  qui  une  fois  rentables  seront 
rétrocédées  au  secteur privé national. Un peu moins de trente ans après, la situation de ces
sociétés du portefeuille de l'Etat  n'est  guerre  luisante. 
Prenant  en  compte  le  contexte  économique  pas  du  tout favorable  
de   la   décennie   80,   le   Gouvernement   lance   un   vaste  
programme   de rétrocession de ces entreprises. Le décret n°
90/004 du 22 juin 1990 fixe les règles du jeu des privatisations au Cameroun, pendant que celui n°
90/1423 du 13 octobre 1990 donne la première liste des entreprises
concernées par l'opération. C'est  donc en toute logique  que  le
 premier  appel  d'offre  est  lancé  le  13  octobre  1990  et  la
première convention signée le 15 février 1991. Treize  années  ont  passé  depuis  cette  date 
et  le  processus  de  privatisation  est toujours en cours. Rien de plus
normal pour nous de pouvoir s'arrêter un instant, le temps de nous poser
la question de savoir si du point de vue de l'efficacité
économique et partenariale, les fruits ont tenu la promesse des fleurs.
Quel bilan pouvons nous faire des  privatisations  menées  au  Cameroun ?  Quel  est
 son  impact  sur  les  différents partenaires de l'entreprise ? Il nous semble nécessaire de revisiter au
préalable le processus de privatisation camerounais,  et  d'expliquer 
clairement  la  démarche  que  nous  allons  utiliser  pour mesurer  son
 efficacité.  Nous  essayerons  d'atteindre  cet  objectif  dans  le 
premier chapitre de cette partie. Le deuxième chapitre quant à
lui se penchera véritablement sur l'établissement du bilan de cette opération au
Cameroun. CHAPITRE 3PRIVATISATIONS CAMEROUNAISES : DEROULEMENT ET METHODE
D' EVALUATIONLe  processus  de  privatisation  en  cours  au  Cameroun 
soulève  aujourd'hui  de vives réactions de la part du grand
public. Pour l'homme de la rue, la privatisation est un  pire  cauchemar.  Les  désagréments 
observés  depuis  la  reprise  de  la  SONEL  par l'américain
AES, notamment avec le phénomène de "délestage"
n'a fait que conforter cette opinion. A la Commission Technique de
Privatisation et de Liquidation, on est plutôt préoccupé
par les opérations en cours, et on promet de leur assurer un  
succès tout  aussi  retentissant  que  celui  des  opérations 
antérieures.  En  effet  dans  un  des bulletins
périodiques15  publiés par cette entité, on
peut se rendre compte du fait que la concession   des   chemins   de   fer   du
  Cameroun   et   la   reforme   du   secteur   des
télécommunications sont présentées comme
étant un succès. Par ailleurs, on observe dans   le   paysage  
économique   camerounais,   la   naissance   d'une   catégorie  
bien particulière d'institutions, il s'agit des Agences de
régulations. Toute cette dynamique pousse quand même à s'interroger en profondeur
sur le phénomène. Quelles sont les règles du jeu des
privatisations au Cameroun ? Comment arrive-t-on à la décision de
privatiser  ?  Et  dans  la  mesure  où  nous  sommes  appelés 
à  évaluer  l'efficacité  du processus en cours, quelle
démarche allons nous employer pour le faire ? Ce chapitre apporte  une 
réponse  à  ces  questions  en  présentant  dans  une 
première  partie  le processus  de  privatisation  camerounais,  et 
dans  une  seconde  la  méthode  qui  sera utilisée pour
l'évaluer. 
Section 1 : Le processus de privatisation camerounaisPour  un  succès  optimal  de  tout  programme  de 
privatisation,  il  est  urgent  de définir  les  règles  qui 
vont  le  régir.  En  effet,  par  la  mise  sur  pied  d'un  cadre
réglementaire,  les  initiateurs  cherchent  à  répondre 
aux  questions  suivantes :  Quels 15  Il s'agit du n°01/mai 2000 de
"Privatisations News" objectifs voulons  nous  atteindre ?  Quelles  techniques  de 
privatisation  allons  nous retenir ? Quelles entreprises devons nous privatiser, à
qui et à quel prix ? Il s'agit pour nous dans cette section, de montrer
quelles sont les règles du jeu et les procédures de
privatisations définies par l'Etat camerounais. 1.1. Le cadre légal et principes directeurs
des privatisations camerounaises Les règles du jeu des privatisations au Cameroun
comprennent non seulement l'ensemble des textes de lois qui conditionnent la
procédure de privatisation et donne la liste  des  entreprises 
concernées,  mais  également  les  principes  directeurs  qui 
sont observés lors de cette procédure. 1.1.1.  Le cadre légal des Privatisations au
Cameroun On pourrait  situer  la  genèse  de  la 
réglementation  de  la  privatisation  au Cameroun à la date du 03 juin 1986, avec la signature par
le chef de l'Etat du décret n° 86/656  portant  création  d'une  Mission  de 
Réhabilitation  des  Entreprises  du  Secteur Public  et  Parapublic 
(MRESPPP).  La  quintessence  de  cet  acte  réglementaire  nous permet
de lire déjà dans les intentions du gouvernement, la
volonté de solutionner le problème de la mauvaise santé
des entreprises de son portefeuille, avec notamment la mise  en  place  des 
structures telles  que  la Commission  Technique  et  le  Comité
interministériel, tous deux organes de la mission de
Réhabilitation. Cette intention va mieux s'afficher dans le
décret n° 89/010 du 04 janvier 1989 portant élargissement
des attributions de la MRESPPP. En effet dans son article premier, nous pouvons
lire que la Mission " veille à la mise en oeuvre du programme de
privatisation et de liquidation des entreprises publiques et parapubliques
arrêté par le gouvernement". Jusqu'ici, bien que la mise sur pied d'un programme de
privatisation soit déjà évoquée, la question du
comment est encore sans réponse. Il faudra attendre le 22 juin 1990,  avec  la  signature  de  l'ordonnance  n°  90/004 
relative  à  la  privatisation  des entreprises publiques et
parapubliques  pour y voir plus claire. Ce texte, véritable code en matière de privatisation dans notre pays mentionne
d'abord ce que l'Etat attend des privatisations.  Ensuite,  il  liste  les 
personnes  concernés  par  l'opération,  définit  les
différents objectifs assignés à celle-ci, choisit les
techniques qui seront utilisées, et fixe les modalités juridiques financières et fiscale qui
devront guider l'opération.  Le décret d'application de cette importante ordonnance est
référencé au n° 90/1257 du 30 août 1990. La première liste des entreprises sujettes
à cette opération est contenue dans le décret  90/1423  du
 03  octobre  1990.  Ainsi  se  sont  15  entreprises  appartenant  à
différents  secteurs  d'activité  qui  sont  pointées  du 
doigt.  Les  décrets  n°  94/ du  14 juillet  1994  et  n° 
99/210  du  22  septembre  1999  viennent  compléter  cette  liste  en 
y ajoutant  respectivement  15  et  7  autres  entreprises.  Au  total  se 
sont  37  entreprises (auxquelles il faudrait ajouter trois
établissements financiers)  qui ont déjà faits l'objet
d'une volonté manifeste  de rétrocession de la part du
Gouvernement. 1.1.2.   Les principes directeurs des privatisations
au Cameroun Dans le but de créer et de renforcer les conditions de
transparence et de saine concurrence dans le processus de privatisation, les
principes suivants sont respectés : - L'évaluation préalable et objective de
l'entreprise ; - L'appel à la concurrence ; - la publicité L'évaluation préalable est systématique
avant chaque opération de privatisation de manière à ce
que l'Etat sache ce qu'il vend et que les candidats investisseurs aient une
information  fiable  et  complète  sur  chaque  entreprise.  L'appel 
à  la  concurrence  se traduit par des appels d'offres lancés au
plan international afin de susciter le plus grand intérêt  de  la 
part  des  investisseurs.  La  publicité  quant  à  elle  est 
destinée  à  informer aussi bien l'opinion nationale que les
investisseurs camerounais et étrangers.   Elle se fait à toutes
les phases du processus, depuis l'admission de l'entreprise à la
procédure de privatisation, jusqu'à la sélection provisoire
et définitive du repreneur. A ces principes résultant de la  loi, il faudrait
ajouter une pratique complémentaire consistant  à  assurer  un 
traitement  égal  à  tous  les  candidats,  notamment  en  ce 
qui concerne l'accès à l'information et l'assujettissement aux
conditions prescrites par les cahiers  de  charges.  Ces  principes  de 
transparences  et  d'égalité  de  traitement  des candidats  ont 
été  étendus  au  processus  de  recrutement  des 
Cabinets  d'Etudes  et  de Banques  d'affaires  qui  assistent  le 
gouvernement  dans  la  conduite  des  opérations  de privatisation. 1.2. Le Processus de prise de
décision Le décret n° 90/004 du 22 juin 1990   dans son
article 3 prévoit comme mode désengagement  de  l'Etat  non 
seulement  les  opérations  de  privatisation  (peuvent s'effectuer   de
  plusieurs   manières),   mais   également   celles   de  
liquidation   et   de dissolution. Pour pouvoir décider du mode de
désengagement à utiliser, il existe tout un processus qui comprend plusieurs étapes. 1.2.1.  La liquidation De manière très simple liquider une entreprise
c'est vendre tout son actif afin de couvrir dans un certain pourcentage et
selon un ordre légal de préférence son passif. En  effet  c'est  une  opération  qui  intervient  quand 
l'entreprise  souffre  d'un  sérieux déséquilibre
financier, et ne peut plus faire face à ces engagements à court
terme. Pour ce  qui  est  du  processus  camerounais  de 
rétrocession,  les  étapes  préalables  qui
déclenchent le processus de prise de décision sont celles de
l'analyse en profondeur et de l'évaluation de l'entreprise. Cette
évaluation est effectuée dans le but d'informer l'Etat et les
candidats investisseurs sur la valeur de ce qui va être vendu. Au bout de
cette étape, on peut savoir si l'entreprise est viable et si elle a
réellement des chances de subsister. Dans le cas contraire, on décide de liquider
l'entreprise. 1.2.2.   La restructuration Après une analyse en profondeur et une
évaluation de l'entreprise, si on se rend compte que celle-ci n'est que
convalescente, autrement dit qu'avec quelques efforts de gestion elle peut
encore subsister, alors on l'engage dans un processus de restructuration.  La 
restructuration  est  une  opération  par  laquelle  l'Etat  s'engage 
à rendre l'entreprise mieux vendable soit  en durcissant sa gestion,
soit en engageant des opérations assainissement, capables de la ramener 
 sur le chemin de la prospérité. Si l'opération  de 
restructuration  (qui  peut  être  plus  ou  moins  longue) 
s'avère  être  une réussite à terme, l'Etat aura
ainsi contribué à rendre l'appel d'offre plus attrayant. Et la
concurrence  entre  les  potentiels  repreneurs  parce  que  plus 
incités  est  de  nature  à augmenter le prix de cession de l'entreprise. Il peut
également arriver qu'au bout  d'une opération de restructuration, l'Etat   n'ait pas
réussi à améliorer la santé financière de l'entreprise. Dans ce cas, la solution précédente,
celle de la liquidation est la seule à pouvoir être
envisagée. 1.2.3.   De la stratégie de Privatisation
à la signature du contrat Maintenant  que  l'on  est  fixé  sur  le  sort  de 
l'entreprise,  il  faudrait  établir  une stratégie de
privatisation qui soit adaptée à ses spécificités.
Il faudrait également lancer l'appel d'offre et aboutir à la
signature de la convention de vente. 1.2.3.1. La préparation de la stratégie
de Privatisation Les études faites au préalable auront permis
d'avoir les informations nécessaires à la définition des conditions et des
modalités par lesquelles la privatisation devra être faite pour
atteindre les objectifs qui lui sont assignés. Ainsi comptes tenus des
forces et des faiblesses de l'entreprise, de ses contraintes et atouts
spécifiques, des conventions qui la lient avec les tiers, ou avec certains associés,
l'Etat va adopter une stratégie. Il s'agira par exemple de
négocier un plan social lorsque celui-ci est prévu,
d'harmoniser les points de vue des différents stakeholders avec
lesquels l'entreprise est liée, avant de passer  à  la  phase 
cruciale  de  lancement  d'appel  d'offre.  Par ailleurs  la  stratégie 
de privatisation en intégrant dans ses coefficients directeur les
informations fournies par les  études  antérieures  déterminent 
une  valeur  de  référence  à  l'entreprise  qui  est
destinée à servir de repère dans l'appréciation des
résultats de l'appel d'offre, ou dans la négociation.  Car  le 
prix  réel  de  l'entreprise  est  celui  issu  de  la  confrontation 
entre l'offre et la demande. 1.2.3.2. L'Appel d'offre L'opération  d'appel  d'offre  est  une  étape 
fondamentale dans  le  processus  de privatisation  d'une  entreprise.  Dans 
son  quatrième  article,  le  décret  n°90/004  du  22 juin
1990 stipule "qu'afin d'assurer la transparence des opérations   de
privatisation, et dans  un  souci  d'obtenir  un  juste  prix  pour  l'Etat, 
elles  devront  être  effectuées conformément aux principes directeurs" parmi lesquels
l'appel à la concurrence. Les différentes informations concernant l'entreprise, le
secteur d'activité dans lequel exerce l'entreprise, sont contenus dans le dossier d'appel d'offre. Une   fois   l'appel   d'offre   lancé,   la   gestion 
 du   processus   de   sélection   de l'adjudicataire  est 
organisée  par  rapport  à  chaque  dossiers.  Les  offres 
reçus  sont évaluées aussi bien sur les aspects techniques
que financiers, pour la désignation de l'adjudicataire provisoire avec
qui il convient de négocier. 1.2.3.3. Signature de la convention de
cession Les  résultats  des  négociations  avec 
l'adjudicataire  provisoire  sont  sanctionnés par une convention qui définit les conditions et
modalités de la cession. Ces conditions sont  souvent  contenues  dans 
un  cahier  de  charges.  La  convention  étant  signée,  le
transfert de propriété entre l'Etat et l'acheteur est
effectué. En somme, les principales étapes du processus de
privatisation sont résumées dans le schéma suivant : FIGURE 3.1 : PRINCIPALES ETAPES DU PROCESSUS DE PRISE DE DECISION Analyse en profondeur et évaluation de
l'entreprise L'entreprise est-elle viable et a-t-elle réellement des chances de
subsister ? NON LIQUIDATION OUI L'entreprise peut-elle être privatisée en l'état
? OUI NON RESTRUCTURATION La restructuration NON Préparation de la stratégie de Privatisation OUI est-elle réussie ? Est-il prévu un plan social ? NON OUI Négociation du plan social Lancement de l'appel d'offres Evaluation des Offres techniques et financières DESIGNATION DE L'ADJUDICATAIRE Négociation Signature de la Convention de Cession source : "Privatisation News", n°01/mai 2000 1.3. Les Techniques de
privatisations Ces  techniques  de  privatisation  tiennent  compte  des 
caractéristiques  propres à l'entreprise,  du  secteur  où  celle-ci 
opère  et  de  la  structure  de  son  marché.  Elles peuvent
prendre l'une des formes suivantes selon qu'il existe un marché
financier ou non : la vente d'éléments d'actifs, la vente
d'actions, l'ouverture de capital, le contrat de gestion et la concession. 1.3.1.  La vente d'éléments
d'actifs Cette  technique  est  généralement 
utilisée  pour  les  entreprises  à  structure financière
déséquilibrée et dont le redressement nécessite des
moyens importants. Elle porte sur la cession d'unités autonomes
d'exploitation. Cette technique, de moins en moins  utilisées, 
cède  progressivement  la  place  à  la  technique  de  vente  de
 blocs d'actions. 1.3.2.  Vente de blocs d'actions Les  ventes  de  blocs  d'actions  se  font  en  recourant 
à  la  concurrence,  soit  par appel  d'offres  sur  la  base  d'un 
cahier  des  charges,  soit  à  la  criée  par  le  biais  de  la
bourse des valeurs mobilières. Elle peut aussi prendre la forme d'une
vente d'un bloc de  contrôle  combinée  avec  une  offre 
publique  de  vente  (O.P.V).  Cette  pratique  est utilisée   pour  
les   entreprises   financières   saines   et   disposant   d'un  
potentiel   de croissance. Dans ce cas, la vente d'un bloc de contrôle
est combinée avec la réalisation d'une  O.P.V.  Cette technique 
est  de  nature  à  assurer  une  large  diffusion  de l'actionnariat et
l'introduction en bourse de nouveaux titres. 1.3.3.  L'ouverture du capital Cette technique consiste à procéder à
l'ouverture du capital de certaines grandes entreprises publiques avec pour
objectif de leur permettre de s'assurer de l'appui d'un partenaire  à 
haut  potentiel,  soit  technique,  soit  financier,  de  dynamiser  le 
marché financier et de promouvoir l'actionnariat populaire. 1.3.4.  La concession Elle consiste en un transfert de la gestion et de
l'exploitation d'une activité traditionnellement  assurée  par 
une  entité  publique,  à  une  personne  ou  une  entité
privée,  et  ce  pour  une  période  déterminée  (+
 de10  ans)  au  cours  de  laquelle  le concessionnaire réalise et
finance les investissements. Elle offre un grand avantage aux pouvoirs publics
dans la mesure où ils n'assurent aucun engagement financier. Mais elle
ne va pas sans inconvénients. La possibilité qu'elle offre
à l'investisseur de partitionner   les   activités   de  
l'entreprise   peut   déboucher   à   une   situation   peu
confortable dans laquelle les activités non rentables resteraient la
propriété de l'Etat. 1.3.5.  Le contrat de gestion et
l'affermage Dans ce cas, l'Etat demeure propriétaire des actifs et
ne cède que la gestion de l'entreprise  au  secteur  privé 
approprié,  la  durée  du  contrat  n'excédant  pas  cinq 
ans. Ainsi, l'Etat continue à assurer les risques commerciaux de
l'activité et les charges de maintenance  de renouvellement et
d'extension des investissements. Dans le cas où la gestion de l'entreprise et l'entretien
des équipements sont sous la  responsabilité de l'investisseur privé, on
parle plutôt de contrat d'affermage. Celui- ci à une durée de cinq à dix ans et le
concessionnaire supporte tous les risques liés à son
activité. Le diagramme ci-dessous montre combien le niveau de
délégation ou le risque  transféré  est 
positivement  corrélé  au  volume  d'investissements 
financiers réalisés par l'opérateur privé et la
durée du contrat. Investissements, Répartition des
risques Privé Public 0 Affermage Location gérance Régie intéressée Contrat de gestion Sous-traitance source : Bulletin d'information du CREDDA n°13 Concessions Privatisation Durée illimitée Figure 3.2 Techniques contractuelles de privatisation Section 2 : Démarche d'investigation dans le
secteur des entreprises privatisées au Cameroun Il  existe  de  nombreuses  démarches  pour  rendre 
compte  de  l'efficacité  des privatisations. Celle que nous utilisons
ici est empruntée à Megginson et al (1994) et
réadaptée  en  fonction  non  seulement  du  contexte 
camerounais,  mais  également  de l'aspect  partenarial  sur  lequel 
l'étude  s'étend.  Avant  de  présenter 
concrètement  cette démarche,   nous   rappelons   d'abord   la  
problématique,   les   hypothèses   de   cette recherche, ainsi
que le modèle élaborée et ses ingrédients. 2.1. Rappel de la Problématique et des
hypothèses de recherche Il s'agit pour nous à ce niveau de rafraîchir la
mémoire du lecteur, afin de lui permettre de mieux appréhender
les développements qui vont suivre. La présentation
schématique du modèle à la fin de ce paragraphe
obéit également à cette logique. 2.1.1.  La problématique de la relation P/P au
Cameroun La revue de la littérature sur la relation privatisation
performance montre que celle-ci  est  encore  controversée.  En  effet 
il  existe  de  nombreuses  ambiguïtés  non seulement entre la
théorie et la recherche empirique, mais également entre les
résultats des  diverses  recherchent  qui  sont  loin  de 
s'accordés.  Cette  situation  nous  pousse  à rechercher  dans 
le  contenu  donné  à  la  notion  de  privatisation,  mais 
surtout  à  la performance qui ne devrait pas se limiter à sa
seule connotation économique. Fort de ce  constat,  et  plus  d'une  dizaine  d'années 
après  le  lancement  du  programme  de privatisation camerounais, il
nous a semblé nécessaire de s'interroger sur ses
résultats. Ainsi cette étude se pose la question de savoir
quel est l'impact de la privatisation sur la performance économique des entreprises, sur les
bailleurs de fonds, sur l'état, et sur le personnel ? En d'autres termes, à qui profite la
privatisation ? 2.1.2.   Base des hypothèses et
Hypothèses recherche Pour   pouvoir   résoudre   ce   problème,  
nous   nous   appuyons   sur   la   théorie néoclassique,  et  en
 particulier  dans  ses  développements  néo  institutionnels, 
qui affirment la supériorité du système  de
propriété privé. Ainsi notre première
hypothèse s'intitule comme suit : H1: "la privatisation accroît
la performance économique des entreprises
privatisées". La TGP est le fondement de notre deuxième
hypothèse. En effet cette théorie considère tout partenaire étant en possession
d'information spécifique, comme devant être à l'origine
d'une décision. Et comme l'entreprise est désormais
considérée comme un noeud de contrat au centre duquel se trouve le dirigeant,  ce
dernier subit l'influence de  chacun  dans  la  prise  de  ses  décisions 
notamment  en  matière  de  répartition  de  la valeur
crée. Compte tenu du fait que la privatisation accroît cette
latitude de chaque partenaire à discipliner le dirigeant,  elle permet
par conséquent une amélioration de la part  de  chacun  dans  le 
partage  de  la  valeur  globale  crée  par  l'entreprise.  D'où
l'hypothèse suivante : H2   :  "la  privatisation  accroît  la  valeur 
appropriable  par  chaque  groupe  de partenaire pris
individuellement". Pour faciliter l'opérationnalisation de cette
dernière hypothèse, nous l'éclatons en trois sous hypothèses : H2a : " la privatisation accroît la valeur appropriable
par les salariés". H2b : " la privatisation accroît la valeur appropriable
par les Bailleurs de fonds". H2c : " la privatisation accroît la valeur appropriable
par l' Etat". Le schéma suivant résume donc l'ensemble de nos
propositions: Performance économique (H1) PRIVATISATION (*) (H2a) (H2b) (H2c)
(H2d) Valeur appropriable par les salariés Valeur appropriable par les Bailleurs de fonds Valeur appropriable par l'Etat Valeur appropriable par les clients Relation d'accroissement (*)  Cette relation ne sera pas vérifié
dans notre étude 2.1.3.  Présentation schématique du
modèle d'EPP Au regard de ce qui précède, nous pouvons
schématiser le modèle de la manière suivante: PRIVATISATION Accroissement de la discipline exercée par chaque groupe
de  partenaires sur le dirigeant, d'où accroissement de la valeur appropriable
par chacun d'eux. * Déréglem entation Transfert de la Propriété Modification de l'Architecture
organisationnelle Accroissement de la discipline du Conseil d'Administration Processus décisionnel plus décentralisé. (H1) (H2) Performance économique (H2a) (H2b)
(H2c) Valeur appropriable par les salariés Valeur appropriable par l'Etat Valeur appropriable par les Bailleurs de fonds Performance Partenariale Relation d'accroissement Relation d'égalité *Aspect de la modification de l'architecture
organisationnelle vérifié dans cette étude FIGURE 3.3 : Modèle d'efficacité Partenariale des
privatisations 2.2. Les Ingrédients du Modèle
d'EPP Par  ingrédient  du  modèle,  nous  entendons 
les  différentes  variables  prises  en compte ainsi que les indicateurs
choisis pour pouvoir les approximer. Nous présentons également un
tableau des différentes évolutions attendues 2.2.1.  Les Indicateurs de mesure des Variables du
modèle d'EPP A  l'instar  des  études  antérieures  sur  la 
privatisation  (Megginson  et  al  1994, Villalonga 2000,  Carreaux  et 
Alexandre  2001),  nous  optons  pour  l'utilisation  des indicateurs 
comptables.  Malgré  les  nombreuses  critiques  notamment  celles 
liées  aux possibilités d'habillage ou de manipulation des
résultats, ils semblent être les seuls à pouvoir 
approximer  la  performance  actionnariale  et  partenariale  surtout  dans  un
environnement économique marqué par l'absence d'un marché
financier. Pour mesurer la performance économique, nous allons
utiliser deux ratios: i) le taux de rentabilité des Capitaux
propres Return On Equity (ROE)= Résultat
Net/Capitaux Propres Ce  ratio  reste  le  seul  indicateur  qui  soit 
fondé  en  tant  qu'approximation comptable   de   la   valeur  
actionnariale, véritable   mesure   de   la   rentabilité   de
l'entreprise.  Il  consacre  effectivement  l'idée  selon  laquelle 
l'actionnaire  est  le  seul créancier résiduel et affirme en
toute rigueur que le résultat net n'est secrété que par les  capitaux  propres.  L'inconvénient  de  ce  ratio 
est  qu'il  est  très  sensible  aux manipulations comptables.
Voilà pourquoi nous l'accompagnons d'un autre ratio. ii ) Le ratio de rentabilité
économique (RE)= Excédent Brut
d'Exploitation (EBE)/Capitaux
Permanents L'  EBE  incorporant  les  frais  financiers,  le  ratio 
permet  de  mesurer  la  rentabilité obtenue  de  l'ensemble  des 
capitaux  investis  par  les  investisseurs  actionnaires  et créanciers
financiers. Pour  ce  qui  est  de la  valeur  appropriable  par  les 
différents  partenaires,  de nombreuses  difficultés  demeurent 
quant  à  l'utilisation  d'un  indicateur  agrée  par  la
communauté  scientifique.  Ceci  vient  du  fait  que  pour  certains 
partenaires  les  flux monétaires  avec  l'entreprise  sont  unidimensionnels 
(Figge  et  Schaltegger,  2000). L'autre  difficulté  est  liée  à  la 
nature  même  de  la  valeur.  En  effet  celle-ci  n'est  pas toujours
quantifiable et nécessite l'utilisation des stratégies
d'investigation   qualitative pour être tout au moins approximée.
Pour le client par exemple, la valeur appropriable peut  dépendre  du 
prix,  mais  également  de  la  qualité  du  service 
commerciale.  En faisant l'hypothèse d'un attachement commun de tous les
clients aux mêmes valeurs, il reste  que  la  mesure  des  indicateurs 
de  cette  valeur  serait  difficilement  quantifiable. Ceci justifie le fait
que la valeur appropriable par les clients ne soit pas analysée dans
cette étude. Cette dernière reste donc à explorer. Pour ce qui est des autres partenaires, l'analyse du partage
de la valeur ajoutée nous  semble  être  assez  significative 
pour  approximer la  valeur  reçue par  chaque partenaire.  Patrice 
Vizzavona  trouve  en  elle  l'indicateur  permettant  de  mesurer  au mieux
l'efficacité de l'entreprise et la combinaison des facteurs qui sont mis
en oeuvre pour son fonctionnement et sa survie. La principale critique faite
à la valeur ajoutée comme  mesure  de  la  valeur  crée 
est  qu'elle  ne  tient  compte  que  des  prix  et coûts explicites. 
Pourtant,  l'une  des  raisons  de  l'écart  entre  coûts  prix 
explicites  et  ceux d'opportunité est l'asymétrie d'information
qui existe entre deux cocontractants. Voilà pourquoi  la 
réduction  de  cette  asymétrie  informationnelle  a  pour  effet
 d'améliorer l'approximation  de la valeur partenariale  par la valeur
ajoutée. Cela dit la valeur ajoutée étant retenue comme
indicateur de valeur créée pour les trois groupes de partenaires concernés par notre
étude, les ratios suivantes mesurent la valeur appropriable par chacun d'eux:  Valeur appropriable par les salariés VS = Frais de
personnel(FP) Valeur ajoutée(VA)  Valeur appropriable par les bailleurs de fonds VBF = Intérêts
Versés(IV) Valeur ajoutée  Valeur appropriable par l'état Impôts et Taxe(IT) VE = Valeur ajoutée 2.2.2.  Les Evolutions Attendues En  rapprochant  chaque  indicateur  de  la  variable  qu'il  est
 sensé  mesurer,  nous pouvons élaborer le Tableau suivant,
véritable tableau de bord qui nous permettra de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses: 
 
| Tableau 3.1 Evolutions attendues |   |  
| HYPOTHESES | VARIABLES | INDICATEURS | EVOLUTION ATTENDUE* |  
| H1 | Performance Economique et Financière | ROE= RN CP RE=   EBE 
 CPerm. | ROEA >ROEB REA >REB |  
| H2 | H2a | Valeur appropriable  par le personnel | VS=
FP VA | VSA >VSB |  
| H2b | Valeur appropriable  par les   bailleurs   de fonds | VBF = IV  VA | VBFA  > VBFB |  
| H2c | Valeur appropriable  par l'Etat | VE= IT  VA | VEA > VEB | 
Source : l'auteur *L'indice A signifie « After privatisation »,
après privatisation *L'indice B signifie « Before
Privatisation », avant la privatisation 2.3. La Méthode d'évaluation de
l'Efficacité : une approche longitudinale La  littérature  sur  la  privatisation permet  de 
dénombrer  quatre  principales  démarches utilisées  pour 
évaluer  l'efficacité  des  privatisations  :  la  mesure  de 
l'efficacité,  la  dimension
transvesalité/longitudinalité, les effets temporels de la
privatisation, et la modélisation du lien privatisation  performance 
(Charreaux  et  Alexandre,  2001).  Si  pour  la  dernière 
démarche  le difficile  accès  aux  données  quand  bien 
même  elles  existent  et  l'absence  d'un  marché financier16 justifie son abandon, celle qui la
précède directement nous semble moins adaptée à notre  étude.  En  effet  cette  démarche  dite 
d'effets  temporels  correspond  aux  études  dont 16   Dans  cette  démarche,  les  variables 
comme  l'appartenance  à  un  indice  boursier   mesurent 
l'intensité  de  la discipline  exercées  par  le  marché 
financier.  Elles  sont  explicatives  des  performances  dans  la  mesure 
où  cette appartenance entraîne une attention renforcée des
investisseurs et des autorités boursières. l'objectif est de montrer l'influence du temps dans la
réussite d'une privatisation. La méthode dite d'approche longitudinale est en quelque sorte une
synthèse des deux premières. Avant de décrire 
l'échantillon  et  les  tests  qui  seront  effectués,  nous 
allons  d'abord  présenter  cette méthode. 2.3.1.  Présentation de la méthode dite
d'approche longitudinale C'est  une  approche  proposée  par  Megginson  et  al 
(1994).  Elle  consiste  à comparer  les  valeurs  prises  par  certains
 indicateurs  des  variables  concernées  par l'étude, avant et
après la privatisation. En effet on constitue deux
sous-échantillons, un pour les données des trois années
avant la privatisation et un autre pour celles des trois années  les 
plus  récentes  (dans  la  base  de  donnée)  après  la 
privatisation.  Ensuite  on détermine  pour  chaque  entreprise  et 
pour  chaque  indicateur  une  série  des  moyennes dans chacun des sous
échantillons. Ces deux séries de moyennes nous permettent de
caractériser l'évolution en médiane et en moyenne de
chaque indicateur avant et après la privatisation. Ainsi, pour chacun des indicateurs, nous aurons
une moyenne et une médiane avant et après la privatisation. 2.3.2.  Présentation de la population
d'entreprises privatisées au Cameroun, et méthode
d'échantillonnage La population d'entreprises privatisées à ce jour
dans notre pays est constituée de 18 entreprises (Tableaux 3.3). Ces entreprises se recensent
dans tous les secteurs d'activité. Pour pouvoir retenir un
échantillon  d'entreprises concernées finalement par
l'étude, nous faisons un sondage exhaustif selon les critères
suivants : · La date de privatisation Notre étude portant sur une durée de sept ans,
(trois ans avant la privatisation, et trois ans  après),  les 
entreprises  dont  la  date  de  privatisation  se  situe après  le  01 
janvier 2001 sont écarté de l'échantillon final.
Ceci non seulement parce que les trois années, après celle de la
privatisation ne sont pas encore échues, mais également à
cause des réaménagements survenu au cours de l'année 2002
au Cameroun, avec l'arrimage de l'année budgétaire à
l'année civile, conformément aux prescriptions de l'acte OHADA
actuellement en vigueur dans notre pays ; · La disponibilité des informations Nos besoins en informations sont résumés dans le
Tableau 3.1. ci dessous : Tableau 3.2. : Données sur les entreprises
privatisées 
 
| RAISON SOCIALE
................................................................... |  
| Eléments | Avant la privatisation | N Année de privatisation | Après la privatisation |  
| N-3 | N-2 | N-1 | N+1 | N+2 | N+3 | ............... | 2001/2002 |  
| Résultat Net |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Capitaux propres |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Excédent brut d'exploitation |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Capitaux permanents |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Frais de personnel |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Intérêts versés |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Impôts et taxes |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   |  
| Valeur Ajoutée |   |   |   |   |   |   |   |   |   |   | 
Source : l'auteur Ainsi, grâce à la collaboration de la Direction
de la Statistique, et de la CTPL (Commission Technique de Privatisation et de
Liquidation) nous avons pu collecter les données qui seront
analysées dans la suite. Et c'est par rapport à la
disponibilité de ces informations que finalement notre étude ne
portera que sur  12 entreprises mentionnées dans le tableau suivant : Tableau 3.3   Entreprises privatisées au
Cameroun 
 
| Entreprises | Secteur d'activité | Date de lacement de l'appel d'offre | De signatur e du contrat de vente | Acquéreurs | % du secteur privé étrange r | Montan t   de   la vente en millions de CFA |  
| O.C.B | Production et commercialisatio n de la banane | Le 13 octobre 1990 | Le 15 Février 1991 | Compagnie Fruitière de Marseille | 70 France | 2,281 |  
| SOCAMAC * | Manutention et Acconage | Le 16 Avril 1991 | Le 03 Octobre 1993 | CCEI Devenu GEODIS | 51 France | 849,243 |  
| CHOCOCAM* | Transformation Du cacao | Le 16 Avril 1991 | Le 12 Décembr e 1995 | Groupe Barry sa | 70 France | 258,112 |  
| SEPBC* | Exploitation du parc à bois | Le 16 Avril 1991 | Le 12 Avril 1991 | Investisseurs étrangers | 70 France | 1,813 |  
| ONDAPB | Aviculture Et petit bétail | Le 16 Janvier 1992 | Le 23 Février 1995 | Groupe Fadil(Yaound é) Daniel YOK Muyoka | 34 France | - |  
| SCDM* | Industrie métallurgique | Le 16 Avril 1991 | Le 30 Juin 1994 | HOBUM AFRIKA | 86,6 Alleman d | 300 |  
| SOFIBEL | Industrie Du bois | Le 26 décembre 1991 | Le 13 décembre 1995 | Groupe Fadil | Moins de 50 | 1,425 |  
| CEPER | Impression et édition | Le 10 Mars 1992 | Le 24 Septembr e 1998 | MUPEC | 0 | 500 |  
| COCAM* | Transformation Du bois | De décembre 1991 à Septembr e 1992 | Le 29 Décembr e 1992 | Société Khoury | 87,6 Inde et Pakistan | 500 |  
| CAMSUCO | Culture et transformation de la canne à | 1991, 1993, 1995, | Le 22 Décembr e | SOSUCAM | 98,12% | 11,000 |  
|   | sucre | 1998 | 1998 |   |   |   |  
| SPFS* SRL* | Raffinerie Huile de palme | Le 01 Mai et Janvier 1993 | Le 23 Février 1995 | Groupe Fadil Et autres Partenaires étrangers | 63,49 Suisse | - |  
| CAMSHIP* | Transport Maritime | Le 14 Juillet 1994 | Le 13 Février 1997 | Groupe privés | 48,41% | 3,000 |  
| HEVECAM* | Culture et Commercialisati on De l'hévéa | Le 14 Juillet 1994 | Le 09 Décembr e 1996 | GMG | 90 USA | 23,000 |  
| SOCAPALM* | Culture et Transformation De l'huile de palme | Le 14 Juillet 1994 | Le 12 Février 1999 | COGEFAR CAMPALM | 90 France | 25,000 |  
| REGIFERCA M* | Transport ferroviaire | Le 14 Juillet 1994 | Le 01 Mars 1999 | SAGA COMA ZAR | 77 France et Afrique du sud |   |  
| CAMTEL* MOBILE | Téléphone mobile | Le 08 Septembr e 1998 | Le 15 Février 2000 | MTN | 100 Afrique du Sud | 40,635 |  
| SONEL* | Electricité | Octobre 1999 | Le 18 juillet | AES | 51 USA | 23,000 |  
| BICIC | Secteur bancaire |   |   | - Banques populaires | 71 France | - | 
Source : Monkam et Nzomo 
(2002), Tamba (1996), Tsafack Nanfosso et Touna Mama
(2000). * Entreprises concernées par les
tests 2.3.3.  Description du test de différence de
médiane Pour pouvoir confirmer ou infirmer nos hypothèses, nous
faisons recours au test de différence de médiane, le test de Wilcoxon. Ce
test non paramétrique nous permet de cerner l'impact de la privatisation sur les indicateurs
d'efficacité utilisés. De manière plus  explicite, quatre 
étapes  permettent  de  parcourir  le  test  dans  le  cas  où 
N,  le nombre de paire d'observations non nulles  est inférieur ou
égal à 30: - Etape  1  :  on  détermine 
les  différences  DI   et  on  les  classe  dans  l'ordre croissant de
leur valeur absolue en écartant les différences nulles. Si nous revenons à notre étude,  DI  = MoyAI  -
MoyBI Avec :  MoyAI, la moyenne du sous
échantillon après la privatisation pour l'entreprise i : MoyBI, la moyenne du sous échantillon
avant la privatisation pour l'entreprise i - Etape 2 : on fait la somme des rangs
des différences positives qu'on note T+, et celle des différences négatives en valeur
absolue notée T-. - Etape 3 : pour la suite du test, nous
prenons la valeur minimale entre T+ et T-. Cette valeur notée T sera  utilisée pour
prendre notre décision. - Etape 4 : on décide. On lit
dans la table de Wilcoxon, la valeur critique de T  correspondant à N et à un seul de
significativité. Si  T  est  inférieur  ou  égal  à  la 
valeur  critique  lue  sur  la  table,  on  rejette l'hypothèse
nulle. En prenant l'exemple de notre première hypothèse :
"la privatisation accroît la performance économique des
entreprises  privatisées",  nous aurons : HO  : pas de différence entre les situations avant  ou
après la privatisation. (dans ce cas notre hypothèse n'est pas
vérifiée). H1  : il y a une différence entre les deux situations.
Et particulièrement dans notre étude, cette différence
doit être positive pour signifier un accroissement. Il faudrait ainsi que
T+ soit supérieur à T-. Ainsi  après  lecture  dans  la  table  de  la  valeur 
critique  de  T, nous  pouvons  nous prononcer de la manière suivante
: 
| T  valeur critique lue sur la
table | On rejette HO |  
| T > valeur critique lue sur la table | On accepte HI | 
CONCLUSION Ce chapitre nous a permis de savoir quels sont les textes de
droit et les principes qui régissent  la  privatisation  dans  notre 
pays.  Une  entreprise  publique en  situation financière  critique 
peut  soit  être  liquidée,  soit  être  privatisée. 
Nous  avons  vu  que  la liquidation  pouvait  intervenir  immédiatement
 ou  à  l'issue  d'une  restructuration  non concluante.  Il a également été question
dans ce chapitre de démarche, de méthodologie appropriée  pour  l'étude  que  nous  menons. 
Compte  tenu  de  la  réalité  camerounaise, caractérisée  par l'absence  d'un  marché
 financier,  la  priorité  a  été  accordée  aux
indicateurs  comptables,  qui  sont  utilisés  dans  une  approche 
longitudinale dite  de comparaison  avant/après  privatisation. 
Ainsi  nous  savons  qu'une  valeur  partenariale globale  n'est  pas 
calculée,  mais  qu'une  approximation  lui  sera  faite  par  la 
valeur appropriable  par  chaque  partenaire.  Les  douze  entreprises  qui 
sont  en  fin  de  compte concernées par l'étude sont
également connues, ainsi que  les tests qui seront effectués.
Tous ces ingrédients étant rassemblés, il ne nous reste
plus qu'à les mettre ensemble et à  les  exploiter  pour  aboutir  à  des 
résultats,  véritable  point  culminant  de  cette  partie Page  67 CHAPITRE 4UN APERÇU DES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET
PARTENARIALES DES ENTREPRISES PRIVATISEES AU CAMEROUNLe programme privatisation camerounais est lancé en 1990
avec l'appel d'offre de l' O.C.B. Depuis cette date, pratiquement une double dizaine
d'anciennes entreprises publiques exerçant dans des secteurs
d'activité aussi différents les uns des autres ont été vendues et actuellement dix de ces entreprises
sont en cours de privatisation17. Le cadre  d'analyse  utilisé  pour  justifier 
l'efficacité  des  privatisations  est  principalement issu  des 
théories  néo-  institutionnelles  (théorie  du  droit  de
 propriété,  théorie  de l'agence...). Ces
dernières affirment la supériorité du système de
propriété privée sur celui de propriété
publique. Si ces arguments ont déjà été
abordés antérieurement, il reste  que  dans  le  contexte 
camerounais  nous  ne  les  avons pas  encore  passés à
l'épreuve des faits. Pour avoir montrer la nécessité
d'étendre l'analyse de l'efficacité à sa large conception de performance partenariale, la
véritable interrogation à laquelle il faudrait apporter une
réponse est celle de savoir quels sont les effets de la privatisation
non  seulement  sur  l'entreprise  et  les  actionnaires  mais 
également  sur  le  personnel, l'Etat et les autres Bailleurs de fonds ?
Nous présentons dans une première section les résultats 
du  modèle  d'EPP.  La  deuxième  section  quant  à  elle 
se  penchera  sur l'interprétation et les implications qu'ils
imposent. 
Section  1 : Les Résultats du Modèle
d'EPPLes  résultats  du  modèle  sont 
présentés  dans  le  Tableau  4.6.  Pour  chaque indicateur, sont
calculés les moyennes et les médianes obtenues à partir de
deux séries de  moyennes  (Avant  et  après  la  privatisation).  En 
effet  en  calculant  des  indicateurs agrégés,  nous  avons  une
 série  de  valeurs  avant  la  privatisation  et  une  série 
après  la privatisation.  Compte  tenu  de  la  difficulté  à
 obtenir  toutes  les  données  et  en  nous 17  Le PAD (Port Autonome de Douala), la CDC (Cameroon
Development Cooporation), la CAMTEL (Cameroon
Télécommunications), la SODECOTON, la SNEC (Société
Nationale des Eaux de Cameroun), la CAMAIR (Cameroon Airlines), la SCDP
(Société Camerounaise des Dépôts
Pétroliers). appuyant sur  les  conclusions  l'étude  de  Villalonga 
(2000)  qui  a  démontré  que  la visibilité de l'effet de la privatisation est fonction
du temps, nous avons utilisé comme valeurs après la
privatisation, les trois (3) valeurs les plus récentes dans notre base.
Si nous prenons l'exemple d'HEVECAM, la date de privatisation effective est
celle du 09 décembre   1996,   soit   l'exercice   1996/1997;   notre  
base   de   données   ayant   les informations depuis cette date
jusqu'à l'exercice 2001/2002, nous retenons les trois (3)
dernières années après la privatisation soit 2001/2002,
2000/2001 et 1999/2000 ;  nous les comparons donc aux données des trois années qui
précèdent la privatisation. Compte  tenu  également  de  la  variation 
inexplicable  des  capitaux  propres  de l'entreprise  CAMSHIP  au  cours  de 
l'exercice  2000/200118,  nous  avons  à  certains moments 
exclu  cette  entreprise  de  l'analyse,  car  cette  variation  n'influence 
pas  la relation étudiée ici. Par rapport à tous ses
ajustements, les tests de Wilcoxon   ont été appliqués aux
cinq (5) indicateurs. Pour chacun d'entre eux, nous présentons d'abord
graphiquement une évolution annuelle en moyenne et une tendance en
médiane. Puis sous forme de tableau nous parcourons toutes les
étapes de la procédure du test. 1.1. Présentation graphique des
évolutions et des Tableaux  des Tests Pour  chaque  indicateur,  nous  faisons  au  préalable
 une  analyse  graphique  de l'évolution  globale  avant/après 
la  privatisation.  Ensuite  pour  approfondir  l'analyse, nous parcourons les
étapes du test non paramétrique de Wilcoxon. 18  Les capitaux propres de CAMSHIP passent de
1988847344 en 1998/1999 à -42860000 en 2000/2001   Présentation graphique de
l'évolution  du ROE Graphique 1 0,4 0,3 0,2 0,1 N+2 0 N-3 N-2 N-1 N -0,1 -0,2 -0,3 -0,4 -0,5 Evolution de la N+1 Moyenne N+3 Tendance de la Médiane Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Ce  graphique  nous  présente  l'évolution  du 
taux  de  rentabilité  moyen  annuel des capitaux propres sur la
période une période de sept ans. Afin de mieux visualiser
l'effet de  la  privatisation,  nous  faisons  une 
réinitialisation  à  l'année  de  privatisation.  Ainsi
pour ce qui est de cet indicateur, nous pouvons constater que la privatisation
a eu un effet positif considérable sur la performance. En effet pour
l'évolution en moyenne, le ratio passe de la zone des résultats
négatifs avant la privatisation à la zone de résultats
positifs après la privatisation. Et pour contourner les limites dues
à l'utilisation de la moyenne nous calculons la médiane de chaque
sous échantillons, et trouvons l'allure de son évolution. Nous  constatons  à cet effet
que  la médiane avant est supérieure à la médiane
après, ce qui est synonyme d'une amélioration du ratio
après la privatisation. Donc en se limitant à l'analyse de ce
graphique, la privatisation améliore la rentabilité des capitaux propres.  Présentation du test du
ROE TABLE 4.1 
 
| TEST DU ROE |  
| SUBJEC2T.1.1 | MOY A | MOY B | Differences | Signed Ranks |  
| CAMSHIP | 0,0529 | 0,1213 | -0,0684 | -4 |  
| HEVECAM | -0,0010 | -0,5423 | 0,5413 | 9 |  
| CAMTEL | 0,0390 | 0,0104 | 0,0286 | 3 |  
| SOCAMAC | 0,2219 | 0,2205 | 0,0014 | 1 |  
| SEPBC | 0,3004 | 0,1427 | 0,1577 | 8 |  
| SPFS | 0,2911 | 0,3076 | -0,0166 | -1,5 |  
| REGIFERCAM | 0,0845 | -0,0294 | 0,1139 | 5 |  
| CHOCOCAM | 0,1555 | 0,0363 | 0,1192 | 6 |  
| SCDM | 0,2883 | -4,4024 | 4,6907 | 11 |  
| SOCAPALM | 0,0173 | 0,0007 | 0,0166 | 1,5 |  
| SRL | 0,1449 | 0,2949 | -0,1500 | -7 |  
| COCAM | 0,9254 | 0,0000 | 0,9254 | 10 |  
| T+  ) | 54,5 |   |   |   |  
| T- | 12,5 |   |   |   |  
| N | 12 |   |   |   | 
Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Pour  les  douze  entreprises  concernées  par  le 
calcul  de  cet  indicateur,  trois  (3) seulement ont des rangs négatifs. La somme de ces
rangs   en valeurs absolues nous donne 12,5  (  4  +  1,5  + 
7)  soit  T-  de  TABLEAU  4.1  ;  les  rangs  positifs  quant 
à  eux  donnent  une somme de 54,5 soit T+ de TABLE
5.1. Pour prendre une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T= 12,5   présentation graphique de
l'évolution du RE Graphique 2 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 N-3 N-2 N-1 N 0 Evolution de la Moyenne N+2 N+3 Tendance de la Médiane N+1  Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Pour ce ratio qui mesure la rentabilité économique,
nous constatons également une amélioration aussi bien en moyenne,
qu'en médiane. En effet, de 0,1 à l'année N-1, la dernière avant la privatisation, nous passons à
plus de 0,3 l'année N+1. La médiane du sous échantillon avant la privatisation est
sensiblement égale à 0,1 alors celle de l'échantillon 
après  la  privatisation  est  supérieure  à  0,15.  Ainsi
 à  la  lumière  de  ce graphique   nous pouvons   confirmer  
l'hypothèse   d'accroissement   de   rentabilité économique après la privatisation.   Test de la Rentabilité Economique
(RE) TABLE 4.2 
 
| TEST DU RE |  
| SUBJECT | MOY A | MOY B | Differences | Signed Ranks |  
| HEVECAM | -0,0010 | -0,5423 | -0,0458 | -2 |  
| CAMTEL | 0,0390 | 0,0104 | 0,1388 | 5 |  
| S,E,P,B,C | 0,3004 | 0 | 0,6630 | 9 |  
| SPFS | 0,2911 | 0,3076 | 0,0946 | 3 |  
| REGIFERCAM | 0,0845 | -0,0294 | 0,2640 | 7 |  
| CHOCOCAM | 0,1555 | 0,0363 | 0,2066 | 6 |  
| SCDM | 0,2883 | -4,4024 | 0,8408 | 10 |  
| SOCAPALM | 0,0173 | 0,0007 | -0,1243 | -4 |  
| SRL | 0,1449 | 0,4629 | -0,0328 | -1 |  
| COCAM | 0,9254 | 0,0000 | 0,2877 | 8 |  
| T+ | 34 |   |   |   |  
| T- | 7 |   |   |   |  
| N | 10 |   |   |   | 
Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Pour les dix entreprises concernées  (après
avoir sorti la CAMSHIP et la SOCAMAC) par le calcul de cet indicateur, trois
(3) seulement ont de rangs négatifs et la somme de ces rangs en valeurs
absolues nous donne 7 (2+ 4 +
1) soit T- de TABLE 4.2 ; les rangs positifs quant à eux
donnent une somme de  34  soit T+ de TABLE 4.2. Pour prendre
une décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit
T= 7   présentation graphique de
l'évolution du VS Graphique 3 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 N-3  N-2  N-1 N N+1 N+2 N+3 Evolution de la Moyenne Tendance de la Médiane  Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Pour  ce  qui  est  de  ce  ratio  qui  approxime  la  part 
de  valeur  qui  revient  aux salariés dans la valeur globale
crée,  nous constatons qu'en moyenne, son évolution est difficile
à apprécier. En effet, après une hausse
considérable la première année après la
privatisation,  sa  valeur  semble  chuter  les  deux  années 
après.  Mais  en  analysant l'évolution en médiane en
terme de tendance, nous nous rendons bien compte que la médiane  des 
valeurs  avant  la  privatisation  est  inférieure  à  la 
médiane  après  la privatisation.   D'où  
l'évolution   observée   sur   le   graphique.   La  
médiane   étant   un indicateur  plus  fiable,  nous  pouvons 
conclure  partiellement  que  la  privatisation  a amélioré la valeur appropriable par les clients.   Test de la Valeur Salariale
(VS) 
 
|   | TABLE 4.3 |  
|   |  
| TEST DE LA  VS |   |  
| SUBJECT | MOY A | MOY B | Differences | Signed Ranks |  
| HEVECAM | 0,6730 | 0,6430 | 0,0301 | 3 |  
| CAMTEL | 0,2685 | 0,1795 | 0,0889 | 4 |  
| SOCAMAC | 1,5841 | 0,5016 | 1,0824 | 10 |  
| S,E,P,B,C | 0,4528 | 0,0000 | 0,4528 | 9 |  
| SPFS | 0,4059 | 0,5563 | -0,1504 | -8 |  
| REGIFERCAM | 0,7621 | 0,6457 | 0,1165 | 6 |  
| CHOCOCAM | 0,4744 | 0,4903 | -0,0159 | -1 |  
| SCDM | 5,1208 | 5,0131 | 0,1077 | 5 |  
| SOCAPALM | 0,4303 | 0,3065 | 0,1238 | 7 |  
| SRL | 0,3181 | 0,2884 | 0,0297 | 2 |  
| T+ | 44 |   |   |   |  
| T- | 9 |   |   |   |  
| N | 10 |   |   |   |  
|   | 
Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Pour les dix entreprises concernées   (après
avoir sorti la CAMSHIP et la COCAM) par le calcul de cet indicateur, deux (2)
seulement ont des rangs négatifs et la somme de ces rangs  en  valeurs 
absolues  nous  donne  9  (8  +  1)  soit  T-
 de  TABLE  4.3  ;  les  rangs  positifs quant à eux donnent une somme
de  44  soit T+ de TABLE 4.3. Pour prendre une
décision, nous retenons la valeur de T la plus petite soit T=
9   Présentation de l'évolution du
VE Graphique 4 0,14 0,12 0,1 0,08 0,06 0,04 0,02 N-3 N-2 N-1 N N+1 0 Evolution de la Moyenne N+3 Tendance de la Médiane N+2  Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Ce ratio connaît une évolution à la hausse
en dents de scie. En effet après une forte progression la
première année après la privatisation, nous observons une
baisse la deuxième puis une nouvelle hausse la troisième
année après. Mais en nous basant sur l'analyse en médiane,
on constate que la tendance est à la hausse car, la médiane des
observations avant la privatisation est inférieure à celle
d'après. Ce qui nous amène à conclure avec quelques
retenues quand même à une hausse de la valeur prise par ce ratio après la privatisation.   Test de la Valeur Etat TABLE 4.4 
 
| TEST DE LA VE |  
| SUBJECT | MOY A | MOY B | Differences | Signed Ranks |  
| CAMSHIP | -0,0435 | 0,0215 | -0,0650 | -7 |  
| HEVECAM | 0,0635 | 0,0186 | 0,0450 | 6 |  
| CAMTEL | 0,0137 | 0,0069 | 0,0069 | 2 |  
| SOCAMAC | 0,0903 | 0,0352 | 0,0551 | -1 |  
| S,E,P,B,C | 0,0392 | 0,0000 | 0,0392 | 5 |  
| SPFS | 0,0375 | 0,1306 | -0,0931 | -9 |  
| REGIFERCAM | 0,3912 | 0,0003 | 0,3909 | 10 |  
| CHOCOCAM | 0,0414 | 0,0341 | 0,0072 | 3 |  
| SCDM | 0,0600 | 0,1801 | -0,1200 | -12 |  
| SOCAPALM | 0,0941 | 0,0165 | 0,0776 | 8 |  
| SRL | 0,0607 | 0,0386 | 0,0221 | 4 |  
| COCAM | 0,2250 | 0,0955 | 0,1295 | 11 |  
| T+ | 49 |   |   |   |  
| T- | 29 |   |   |   |  
| N | 12 |   |   |   | 
Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Pour  les  douze  entreprises  concernées par  le 
calcul  de  cet  indicateur,  quatre  (4) seulement ont des rangs négatifs et la somme de ces en
valeurs absolues nous donne 29 (7+ 1+9+12) soit T- de TABLE 4.4 ; les
rangs positifs quant à eux donnent une somme de 49
soit T+ de TABLE 4.4 Pour prendre une décision, nous
retenons la valeur de T la plus petite soit T= 29   Présentation de l'évolution de
la VBF Graphique 5 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 N-3 N-2 N-1 N 0 Evolution de la N+3 Moyenne N+2 Tendance de la Médiane N+1  Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN En  observant  l'évolution  en  moyenne  de  ce  ratio, 
on  peut  se  rendre  compte  qu'à l'instar des autres, l'année
après celle de la date de privatisation est toujours
bénéfique. En  effet  on  passe  de  0.15  l'année  avant  la 
privatisation  à  0.25  un  an  après  la privatisation, puis
à plus de 3 l'année d'après. Ce n'est qu'à la
troisième année après que  l'on  observe  une  chute.  En 
observant  la  tendance  en médiane,  l'évolution  à  la
hausse est bien visible. Ces analyses graphiques nous donnent une première
idée, quoique pas très fiable de l'impact du phénomène de privatisation sur les
variables de performances retenues. Il convient donc pour nous de les compléter avec l'analyse
des résultats des différents tests effectués.   Test de la Valeur Bailleurs de Fonds
(VBF) TABLE 4.5 
 
| TEST DE LA VBF |  
| SUBJECT | MOY  A | MOY B | Differences | Signed Ranks |  
|   |   |   |   |   |  
| HEVECAM | 0,0795 | 0,0209 | 0,0586 | 10 |  
| CAMTEL | 0,0046 | 0,0079 | -0,0032 | -3 |  
| SOCAMAC | 0,0534 | 0,0247 | 0,0287 | 7 |  
| S,E,P,B,C | 0,0112 | 0,0000 | 0,0112 | 6 |  
| SPFS | 0,0680 | 0,0649 | 0,0030 | 1 |  
| REGIFERCAM | 0,0567 | 0,0637 | -0,0070 | -5 |  
| CHOCOCAM | 0,0029 | 0,0079 | -0,0050 | -4 |  
| SCDM | 1,7721 | 1,0792 | 0,6929 | 11 |  
| SOCAPALM | 0,1078 | 0,0573 | 0,0505 | 9 |  
| SRL | 0,1665 | 0,1316 | 0,0349 | 8 |  
| COCAM | 0,0272 | 0,0241 | 0,0031 | 2 |  
| T+ | 54 |   |   |   |  
| T- | 12 |   |   |   |  
| N | 11 |   |   |   | 
Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN Pour  les  onze  (11) entreprises  concernées   par le
 calcul  de  cet  indicateur,  trois  (3) seulement ont des rangs négatifs et la somme de ces en
valeurs absolues nous donne 12 (3+ 5+4) soit T- de TABLE 4.5 ; les
rangs positifs quant à eux donnent une somme de 54 soit
T+ de TABLE 4.5 Pour prendre une décision, nous retenons
la valeur de T la plus petite soit T= 12 TABLE 4.6 1.2. Synthèse  des
Résultats 
 
| Indicateurs | Nombre d'entreprises | Médianes (Moyennes) avant | Médianes (Moyennes) après | Différences Médianes (Moyennes) | Test de Wilcoxon | (%) de firmes évoluant comme prévu |  
| ROE | 12 | (-0,2732) (-0,3241) | 0,1753 0,2023 | 0,4485 0,5264 | 12,5** | 12-3/12=3/4 d'où 75% |  
| RE | 10 | 0,2136 0,1145 | 0,2621 0,2733 | 0,4757 0,1588 | 7** | 10-3/10=7/10 d'où 70% |  
| VS | 10 | 0,8516 0,8979 | 0,9285 0,8454 | 0.0769 (-0,0525) | 11* | 10-2/10=8/10 d'où 80% |  
| VE | 12 | 0,0359 0,0568 | 0,0516 0,0885 | 0,0157 0,0317 | 29 | 12-4/12=8/12 d'où 66,67% |  
| VBF | 11 | 0,1235 0,1346 | 0,2413 0,1914 | 0,1179 0,0567 | 12* | 11-3/11=8/11 d'où 72,72% | 
Source : l'auteur, sur la base des
données reçues de la DSCN * Test rejetant l'hypothèse nulle
d'absence de différence de médiane au seuil de 10% ** Test rejetant l'hypothèse nulle
d'absence de différence de médiane au seuil de 5% Le  Tableau  4.6  nous  donne  les  résultats  du 
modèle.  La  première  colonne rappelle  juste  les  indicateurs 
utilisés.  La  deuxième  donne  le  nombre  d'entreprises
finalement  concernées  par  le  calcul  de  cet  indicateur.  Les 
colonnes  3  et  4  montrent respectivement les moyennes et médianes
avant et après la privatisation ; la colonne 5 fait apparaître les
variations des valeurs moyenne/médianes des indicateurs   alors que la colonne 6 présente les résultats du test de
Wilcoxon. La dernière colonne du tableau donne le pourcentage de firmes ayant évoluées selon
nos prévisions 
Section  2 : Interprétations et implications des
résultats du modèle d'EPPLes différentes tables de test, ainsi que le tableau de
synthèse des résultats nous donnent  une  idée  de 
l'évolution  des  indicateurs  de  mesure  des  variables  du 
modèle. Mais pour une compréhension plus accessible, et pour
rendre potentiellement utilisable ces  résultats,  nous  les  interprétons  et 
mentionnons  quelques  implications  qui  en découlent. 2.1. Interprétation des Résultats du
modèle d'EPP De  prime  à  bord,  la  privatisation  semble 
être  bénéfique  non  seulement  pour l'entreprise, 
considérée  comme  une  entité,  mais  également 
pour  les  trois  groupes  de partenaires  concernés  par 
l'étude.  En  effet,  les  différents  indicateurs 
d'efficacité économique   (ROE,   RE)   ainsi   que   ceux  
d'efficacité   partenariale   (VS,   VBF,   VE) s'améliorent en
moyenne et bien plus en médiane. En dehors de la Valeur salariés
qui présente  une  différence  négative  synonyme  d'une 
baisse,  tous  les  autres  connaissent une évolution conforme à
nos prévisions. Cette première analyse   souffrirait de
naïveté si nous nous limitons à ce niveau. Le test de différence de médiane est
effectué   pour annuler les biais que l'utilisation d'un  indicateur 
comme  la  moyenne  peut  introduire  dans  l'analyse.  En  effet  en  nous
basant  sur  cet  indicateur,  une  variation  de  même  ampleur  mais 
de  sens  opposé aboutirait à la conclusion selon laquelle le
phénomène étudié n'a pas d'effet. En  nous  appuyant  sur  les  résultats  de  ce test,  on 
se  rend  bien  compte  que  la valeur appropriable par l'Etat ne connaît
pas une évolution significative. Autrement dit, la  privatisation  n'accroît  pas  la  part  en  valeur 
relative  des  sommes  qui  reviennent  à l'Etat.  Pour  ce  qui  est 
des  autres  variables  le  test  confirme  l'accroissement  de  leurs valeurs,
consécutive à la privatisation. Ceci est plus vrai pour le ROE
qui mesure la rentabilité  des  capitaux  propres  et  le  R.E  qui  lui
 mesure  la  rentabilité  économique. Pour ces deux indicateurs
le test est concluant aussi bien à un seuil de significativité
de 10% qu'à celui de  5%. 2.2 Les implications des résultats du
modèle d'EPP Les  résultats  de  cette  étude  nous 
permettent  d'interpeller  non  seulement  les maîtres   d'oeuvre   du  
programme   de   privatisation   en   cours   au   Cameroun,   mais
également les partenaires sociaux concernés par
l'étude. 2.2.1   Implications au niveau de l'état et du
processus de privatisation en cours La  présente  étude  devrait  amener  les 
maîtres  d'oeuvre  du  programme  de privatisation en cours  au Cameroun
à l'accélérer. En effet, l'étude ayant
révélée que la privatisation  améliore 
significativement  la  performance  économique  des  entreprises
concernées  par  l'opération,  l'Etat  devrait  au  plus  vite 
les  céder  au  secteur  privé.  La Camair pour ne citer que cet
exemple, connaît actuellement de nombreux problèmes financiers qui
rendent perceptibles la difficile restructuration à laquelle se heurtent
les dirigeants  de  cette  firme.  En  moins  de  dix  ans,  cette 
société  a  connu  trois  équipes dirigeantes. Et l'actualité la plus récente sur le
"Dja" 19  , vient confirmer cet Etat de convalescence dans lequel se trouve cette compagnie
aérienne. Les  maîtres  d'oeuvre  du  programme  de  privatisation
 au  Cameroun  devraient également  privilégier  les 
investisseurs  nationaux  dans  la  cession  des  sociétés  du
portefeuille de l'Etat, car comme nous le montre la présente
étude, la privatisation est bénéfique aux bailleurs de
fonds. Nous constatons malheureusement que la très grande
majorité des repreneurs sont étrangers. Ainsi cet avantage
consécutif à la privatisation ne profite qu'aux étrangers. L'Etat en mettant sur pied
des mesures qui accorderaient la priorité  aux  investisseurs  nationaux
 sans  pour  autant  fermer  la  porte  aux  étrangers, limiterait
considérablement cette fuite de capitaux. 2.2.2   Implications au niveau de partenaires de
l'entreprise Pour les partenaires de l'entreprise, la principale
implication des résultats de la présente  étude  est 
qu'ils  devraient  se  mettre  ensemble  pour  bénéficier  au 
mieux  des retombés de la privatisation. Les investisseurs nationaux,
compte tenu de l'effet positif de la privatisation sur la valeur appropriable par les bailleurs
de fonds doivent former 19  Le Dja, c'est le nom de baptême
d'un des avions de la CAMAIR. Il assure les vols régionaux et nationaux.
En l'espace d'une semaine, il a été d'abord annoncé comme
ayant été restitué à son propriétaire
(Cameroon Tribune n° 8284/4409 du 24 juin 2004), avant d' être
finalement recupéré par la société (Cameroon
Tribune n°8128/4413 du  30 juin 2004). des  blocs,  afin  d'associer  leurs  avoirs  et  leurs  savoirs 
pour  pouvoir  faire  face  à  la concurrence imposée par le caractère internationale
des appels d'offre. Les résultats de l'étude nous montrent que le
personnel aussi est bénéficiaire du changement  de 
propriété.  Il  serait  donc  plus  opportun  pour  lui  de  se 
regrouper  en association, en syndicat, ou en amicale, afin de parler d'une
seule voix et surtout de favoriser  l'acquisition  des  savoirs 
spécifiques.  Car  ceux-ci  valorisent  le  personnel, augmentent   la  
valeur   qui   lui   revient   et   rendent   son   limogeage   coûteux  
pour l'entreprise. CONCLUSION Ce  chapitre  nous  a  permis  de  passer  les 
différentes  propositions  émises  à l'épreuve des
faits, d'interpréter et de tirer les leçons des résultats
du modèle d'EPP. Au terme  de  cette  confrontation,  il  ressort  que 
la  privatisation  a  effectivement  un  effet positif sur la performance
économique des entreprises privatisées au Cameroun. Pour ce qui est de l'effet sur les partenaires, de prime à
bord (analyse graphique), tous les trois profitent de ce changement. Mais une
analyse plus approfondie (les tests), révèle que  deux  des 
trois  groupes  étudiés  sont  en  conformité  avec  nos 
prévisions.  Il  s'agit notamment des bailleurs de fonds et des
salariés qui voient la part de valeur qui leur revient
s'accroître. Seule le partenaire Etat semble rester indifférent
à la privatisation. Cela peut être compréhensible dans la
mesure où cette opération diminue le pouvoir et la discipline que l'Etat exerce sur le dirigeant. Ainsi, celui-ci
étant au centre du noeud de  contrat,  et  ayant  sous  son  arbitrage la  distribution 
de  la  valeur  crée,  il  va marginaliser l'Etat dans la mesure
où celui-ci exerce une discipline relativement faible sur   les   décisions   qu'il   prend.   Malgré 
 cet   argument   il   reste   quand   même   que l'amélioration 
des  performances  économiques  consécutive  à  la 
privatisation  devrait entraîner  un  accroissement  des  impôts 
et  taxes  payés.  Voilà  pourquoi  nous  pouvons attribuer ce
bémol aux différents biais liés à
l'incomplétude des données, et surtout à
l'incapacité de l'indicateur valeur appropriable par l'Etat à
filmer la totalité des effets de  ce  changement.  Car  cette  valeur  ne  peut  que 
s'améliorer  dans  la  mesure  où  non seulement les impôts
et les taxes versés à l'Etat devraient augmenter, mais ce dernier
reçoit également des fonds dus à la cession des
entreprises et fait des économies de subvention. CONCLUSION  DEUXIEME PARTIE Les questions posées au début de cette partie
étaient celles de savoir quel bilan on  peut  faire  des  privatisations  menées  au 
Cameroun  et  quel  est  l'impact  de  ce phénomène sur les
partenaires de l'entreprise ? S'agissant du bilan, nous l'avons fait en deux 
points,  sur  le  plan  économique,  et  sur  le  plan  partenariale. 
Pour  ce  qui  est  du premier point, il est satisfaisant dans la mesure
où la privatisation a permis d'améliorer les performances économiques des entreprises qui ont faits
l'objet de cette opération. En terme de bilan partenariale, ce qui rejoint la deuxième
préoccupation posée au début de cette partie, nous pouvons dire que la
privatisation a été bénéfique pour le personnel et
les bailleurs de fonds. Et s'il faut s'en tenir aux résultats de cette  
étude, elle n'a pas changé grand chose pour l'Etat. C'est
à ces trois catégories de partenaire que nous avons restreint la présente étude. Conclusion Générale CONCLUSION GENERALELa principale interrogation à l'origine de cette
étude était celle de savoir si les privatisations  menées 
au  Cameroun  ont  été  efficaces.  En  adoptant  l'approche  de 
la firme  partenariale,  un  tel  questionnement  ne  saurait  se  limiter 
à  la  seule  mesure  de l'efficacité économique. C'est
pourquoi, s'interroger sur l'efficacité des privatisations menées
au Cameroun revient à étudier l'impact du phénomène
aussi bien sur la firme, sur  les  actionnaires  que  sur  les  autres  partenaires. 
L'efficacité  ici  devient  donc synonyme de performance
partenariale. Compte   tenu   de   cette   considération   peut-on  
conclure   au   terme   de   cette recherche que les privatisations
menées dans notre pays ont été efficaces ? Au regard des
résultats obtenus par les indicateurs de performance économique
à savoir le ROE (Taux de rentabilité des capitaux propres) et le
RE (taux de rentabilité économique), nous   pouvons   affirmer  
qu'en   terme   d'efficacité   économique   les   privatisations
camerounaises sont satisfaisantes. Ce résultat interpelle l'Etat
à accélérer le processus de privatisation en cous au Cameroun, en se débarrassant
au plus vite des sociétés dont le processus de restructuration continue à être
infructueux. S'agissant de l'efficacité partenariale, cette
étude permet de nous prononcer par rapport  à  trois  groupes  de
 partenaires.  Le  personnel  et  les  bailleurs  de  fonds  des entreprises
privatisées au Cameroun sortent bénéficiaire de cette
opération car la part prise  par  eux  dans  la  valeur  crée 
est  en  nette  augmentation.  Ainsi,  pour  ces  deux partenaires, les
privatisations menées au Cameroun sont efficaces. Pour
bénéficier de ce changement, le regroupement en association afin de mieux
défendre leurs intérêts est   nécessaire.   L'Etat   pourrait  
également   mettre   sur   pieds   des   conditions   qui favoriseraient
les  bailleurs  de  fonds  nationaux,  dans  le  cas  où  ceux-ci 
feraient  des offres aussi intéressantes que les étrangers. Pour ce qui est du troisième partenaire concerné
par l'étude à savoir l'Etat, la privatisation n'apporte pas un
changement significatif dans la valeur qui lui revient. Ce résultat
quoique compréhensible dans la logique de la discipline exercée
par chaque partenaire  sur  le  dirigeant  prête  quand  même 
à  confusion.  En  effet,  la  privatisation entraîne  un  bon  volume  de  rentrées  dans  les 
caisses  de  l'Etat  en  terme  d'impôts  et Conclusion  générale taxes et en terme de cession d'actifs. Et parce qu'elle permet
également une économie de subvention accordée par les pouvoirs publics aux
entreprises, on est en droit de se poser des questions sur la fiabilité
de ce dernier résultat. On pourrait particulièrement pointer  un 
doigt  accusateur  en  direction  des  indicateurs  utilisés  pour 
mesurer  cette Valeur Etat ( Impôts et taxes / Valeur Ajoutée).
Parce que cet indicateur n'intègre pas toutes ces variations, il ne rend
pas compte d'une proportion bien importante de la part de valeur qui revient à l'Etat. Ceci nous amène
justement à évoquer les limites de cette étude. La première de ces limites est qu'on ne saurait
véritablement parler d'efficacité partenariale des privatisations
sans se prononcer sur le partenaire client ; tant il est vrai que ce dernier
est celui qui consomme l'output produit par l'entreprise. Il est de ce fait
pleinement  affecté  par  les  décisions  prises  au  sein  de 
celle-ci.  Le  phénomène  de délestage qui a court au
Cameroun actuellement en est une parfaite illustration dans le sens  où 
se  sont  les  populations  qui  en  sont  victimes.  Ainsi,  compte  tenu  de 
la complexité  que  pose  la  mesure  de  la  valeur  appropriable  par 
cette  catégorie  de partenaire, notre étude ne l'a pas
intégré. Nous pensons pouvoir examiner cet aspect du problème dans nos recherches futures. On peut aussi reprocher à cette recherche d'avoir
abandonnée involontairement un  nombre  non  négligeable  d'informations.  En 
effet,  la  population  d'entreprises privatisées au Cameroun est de 18
entreprises, mais la présente recherche ne concerne que 12 d'entre
elles, soit 6 entreprises absentes. Ce qui pourrait être à
l'origine d'un biais non négligeable ; quoique le caractère non
aléatoire de cet échantillon vienne le réduire. Ainsi,  on  pourrait  se  poser  la  question  de  savoir  si 
ces  limites  devraient conduire à la contestation des résultats
de cette étude et la rendre par conséquent sans
intérêt.  Nous  ne  le  pensons  pas.  D'abord  parce  que  les 
résultats  obtenus  viennent confirmer considérablement
l'hypothèse d'accroissement de performance consécutive à
une  privatisation  comme  le  prévoit  la  théorie. 
L'ambiguïté  des  résultats  empiriques observés dans
les recherches antérieures ( celles-ci étant faites pour la
plupart dans les pays  développés),  s'en  trouve  ainsi 
atténuée.  Cette  amélioration  pourrait  trouver  une explication dans le fait que la gestion publique est plus lourde
et génératrice de coûts Conclusion Générale de transaction   énormes dans les pays sous
développés. La privatisation   a donc des effets escomptés plus nets dans les économies en
voie de développement comme celle du Cameroun parcequ'elle libère les entreprises de cette
lourdeur et de ces coûts. Enfin  parce  que  ces  résultats  confirment  le  bien 
fondé  du  programme  de privatisation  en  cours  au  Cameroun,  ils 
devraient  encourager  les  initiateurs  et  les maîtres d'oeuvres de ce programme à le
poursuivre. BIBLIOGRAPHIEAlchian,  A.A.,  (1965),  «The 
basis  of  some  recent  advanced  in  the  theory  of management of the
firm» , Journal of industrial Economics,   November, pp. 30- 41. Alexandre H., Charreaux G. (2001),
"Les entreprises privatisées sont-elles plus
performantes  ?"  ,  Colloque  de  l'association  française  de 
finance,  juin  2001, Namur. Alibert  J.,  (1987),  "La  privatisation  des 
entreprises  publiques  en  Afrique  sub- saharienne", Note n°221, AEOM,
janvier. Blair M.M., (1995), «Ownership and Control:
Rethinking Corporate Governance for the Twenty-First Century", Washington
Brookings. Berle  A.A.  et  Means  G.C.  (1932),  "The 
Modern  Corporation  and  Private Property", Macmillan: NY. Bõs D. (1991), "Privatization: A
Théorical treatment", Clarendon press, Oxford. Bortolotti B., Fantini M., Siniscalco D. , (1998),
"Privatisations and Institutions :  A  Cross-Country  Analysis  ",  Working  Paper, 
Fondazion  ENI-Enrico  Mattei (FEEM), Milan. Boubakri N. Cosset J.C., (2002), "Does
privatisation meet the expectations in developing countries? A survey and some
evidence from Africa", The Journal of Afrcan Studies, Vol. 11, AERC
Supplement 1, February, pp. 111-140. Boycko  M.,  A.  Shleifer,  R.  Vishny,  (1996), 
"A  theory  of  Privatization", Economic Journal, 106, 306-319. Caby J. et Hirigoyen G. (2001), "La
création de valeur", Economica Paris. Castanias  R.  P.,  Helfat  C.E.,  (1991) 
«Managerial  Ressouces  and  Rents" , Journal of Management, vol 17, n° 1. Catelin  C.,  Chatelin  C  (2001), 
"Privatisation,  gouvernement  d'entreprise  et processus 
décisionnel  :  une  interprétation  de  la  dynamique 
organisationnelle  à travers le cas de  France Telecom ", Finance
contrôle stratégie, vol. 4, n°2, p.63- 90. Charreaux  G., (1997a), "Le gouvernement
d'entreprise", Economica, Paris Charreaux   G., (1997b),   "L' entreprise
publique est-elle nécessairement moins efficace ? ", Revue Française de Gestion,
n°115, Septembre - Octobre, p. 38 -56. Charreaux  G., (1999), "La théorie
positive de  l'agence, lecture et relecture ", in G. Koenig (coordinateur), De nouvelles théories pour
gérer l'entreprise du XXIè siècle, Economica,  p.
61 - 141. Charreaux G.,  (2000),  "La  théorie 
positive  de l'agence  :  positionnement apports   ",   Revue  
d'économie   industrielle,   numéro   spécial   92,  
2ème    -3èmé trimestre, p. 193 -  214. Charreaux G.,  Desbrières  P.,  (1998), 
"Gouvernance  des  entreprises  :  valeur partenariale contre valeur
actionnariale", Finance contrôle stratégie, vol. 1,
n°2, p. 57 - 88. Charreaux G., Pitol-Belin J.P., (1985), "Image
et réalité du conseil d'administration ", Revue
Française de Gestion, n°74, p. 51- 61. Chatelin   C.,   (2001),   "Privatisation  
et   architecture   organisationnelle   :   une contribution à la
théorie de la gouvernance à partir d'une approche comparative des
formes  organisationnelles  publiques  et  privées  «, 
Thèse  de  Doctorat, Université de Bourgogne. Chatelin C., (2002), "Gouvernance partenariale
et performance organisationnelle :  les  enseignements  des  privatisations  passées  ", 
Colloque  international New Research in Corporate Governance, Centre Warocqué ,
Université de Mons, 12- 13 mars, Belgique. Chatelin C., Trebucq S., (2003), 
"Stabilité et Evolution du cadre conceptuel en Gouvernance 
d'Entreprise :  un  essai  de  synthèse", Communication  pour  les
neuvièmes journées d'histoire de la comptabilité et du
management, CREFIGE- Université  Paris-Dauphine. Demsezt,  (1967), «Toward  a  theory  of 
property  rights»,  American  Economics Review, vol. 57, pp. 347-359. Dewenter K. et Malatesta  P.H., (1997)  "
Public Offerings of Stat-Owned And Privately-Owned  Enterprises  :  An 
International  Comparison  "  ,  Journal  of Finance, vol. 52,
n°4, , p. 1659-1679. D'Souza  J., Mengginson W.L,  Nash R., (2000) 
"Determinants of Performance Improvements  in  Privatized  Firms  : 
The  Role  of  Restructuring  and  Corporate Governance", University of
Oklahoma,  Working Paper, March. Epstein E. M., (1999),   «The
countinuing Quest for Accountable, Ethical, and Humane Corporate Capitalism», Business and Society,
vol. 38, n° 3. Fama  E.F.,  (1980),  "Agency  problems  and 
the  theory  of  the  firm",  Journal  of Political Economy, vol.88, n°2, April,
p.532-550. Fama  E.F.,  Jensen  M.C.  (1983a),  "Separation
 of  ownership  and  Control" Journal of Law and Economics, vol.26, June,
p.301-326. Fama  E.F.,  Jensen  M.C.  (1983a),  "Agency 
Problem  and  Residual  Claims, Journal of Law and Economics, vol.26, p.327-350. Figge F., Shaltegger S., (2000), "Qu' est-ce que
la Stakeholder Value ? Du mot- clé   à   sa   quantification",   Published   in  
association   with   the   United   Nation Environment Progamme, Pictet, Universität Lüneburg. Gankou  J.M.,  Bondoma  Y.D.,  (2003), 
«les  privatisations  dans  le  processus d'ajustement   structurel   au  
Cameroun ?   "   Dynamiques   de   Développement, Mélanges en
l'honneur de Georges Walter Ngango, Collection Grands colloques,
Montchrestien. Goetzmann,  W.N.,  Garstka  S.J.,  (1999),
«The  Development  of  Corporate Performance Measure : Bencmarks before EVATM»,
Yale ICF Working Paper, n° 99-06. Gordon M.J., (1962), «The Savings,
Investment and Valuation of a Corporation» The review of Economics and Statistics, vol. 44,
n°1. Grossman  S.,  Hart  O.  D.,  (1986),  «The
 Cost  and  Benefits  of  ownership  :  a theory of vertical Integration»,
Journal of political Economy, vol. 94, n° 4. Hart  O.D.,  Moore  J.,  (1990),  «Property
 Rights  and  the  Nature  of  the  Firm» Journal of Political Economy, vol. 98. Hill  C.W.L.,  Jones  T.M.  (1992), 
"Stakeholder-agency  theory",  Journal  of Management Studies, vol. 29, n°2. P.131-154. Jensen M.C., (1998), "Foundation of
Organizational Strategy" Harvard University Press, Cambridge, Massachusetts, London, England. Jensen  M.C.,  Meckling  W.H.,  (1976), 
"Theory  of  the  Firm  :  Managerial Behavior,   Agency   Costs   and
  Ownership   structure",   Journal   of   Financial Economics. Jensen  M.C.,  Meckling  W.H.,  (1992), 
"Specific  and  Geeral  Knowledge  and Organisational  Structure",  in  Werin  L.,  Winjkander  H. 
Contracts  Economics, Blackwell. Jensen   M.C.,   (2001),   "Value  
Maximisation,   stakeholder   theory,   and   the corporate objective
function", European Financial Management, vol. 7, n°3, Pp. 297-317. Kikeri S., Nellis J., and Shirley M., (1994),
«Privatization : lessons from market economy» the world Bank
Research Observer, vol. 9, n° 2 July, pp. 241-272. Leibenstein  H.,  (1966),  «Allocative 
efficiency  versus  X-efficiency»  American Economic Review, vol.26, pp. 392-415. Mario F. Triola, Leroy A. Franklin, (1994),
"Business Statistics, understanding populations   and   process",  
Annotated   Instructor's   Edition,   Addison   Wesley Publishing Company. Martel  Jean.,  Nadeau  R.,  (1988), 
"Statistique  en  Gestion  et  en  Economie" Edition revue et
corrigée, Gaëtan morin. Megginson  W.L.,  (2000), "Sample  Firms 
Privatized  Through  Public  Share Offerings", University of Oklahoma , 
http://faculty- staff.ou.eu/M/William.L.Megginson-1. Megginson W.L,   Nash R., et Van Radenborgh M.,
(1994), "The Financial and  Operating  Performance  of Newly 
privatized  Firms  :  An  International Empirical Analysis ", Journal of 
Finance, vol. 59, n°2, p. 403-452. Megginson W.L. et Netter J.M., (2000), "From
State to Market : A Survey of Empirical Studies on Privatization", Journal
of Economic Literature, vol. 39, n°2, p.321-389.  OCDE,  "Recent 
Pravatisations  Trends",  Financial  Market  Trends, n°76,  Saxonhouose 
G.R., "Estimated  parameters  as  Dependent  Variables", American Economic
Review, vol.66, n°1, 1976, p. 178-183. Milgrom  P.,  Robert  J.,  (1972), 
«Eonomics,  Organisation  and  Management»,
Prentice-Hall. Mill J. S., (1909) «Principles of Political
economy» Londres, Asley Edition. Monkam  A.,  Nzomo  J,  (2002),  "'Privatisation
 des  entreprises  publiques  et parapubliques : parlons en ", Conjoncture
PME, n° 20, Mars, pp. 46-63. Plane P., (1994), «La privatisation dans
les pays en développement : qu'avons- nous appris ?" Revues
Françaises d'Economie, vol IX, n° 2, pp.147-185. Plane P., (1995), "Les fondements
théoriques des politiques de privatisation dans les PED"  Problèmes économiques, n°
2. 411, 15 fevrier, pp.13-17. Tamba I., (1991), «Déterminants
de la performance des entreprises publiques en Afrique  subsaharienne : 
l'exemple  du  Cameroun »,  Thèse  de  Doctorat  de 
3ième cycle. Tamba  I.,  (1996),  "Crise  et 
déréglementation  dans  le  secteur  des  entreprises publiques"
in Touna Mama (dir), Crise économique et politique de
déréglementation au Cameroun" l'Harmattan, Paris, pp.135-193. Tsafack N., Touna M., (2000), "Ajustement
structurel et désindustrialisation au Cameroun",  in  Sagara  A.,  "Qui 
contribue  à  la  désintrialisation  des  régions
fragilisées",  CEDIMES-Neuchâtel, EDES,  Sofiiski  Novini 
Edition,  Sofia,  pp. 185-230. Smith A., (1776), «The wealth of
Nations», Galsgow. Shleifer A., Vishny R.W. (1997), «A Survey
of Corporate Governance», Journal of Finance, vol. 52. Vizzavona   P.,   "Gestion   Financière  
:   analyse   statique,   analyse   dynamique, Principe, étude de cas,
solution", deuxième édition, Litec. Villalonga B., (2000), " Privatisation an
Efficiency :   Differentiating Ownership Effects   from   Political,  
Organizational,   and   Dynamic   Effects",   Journal   of Economic
Behavior and Organization, vol.42, p. 43-74. Williamson O.E.,(1985), «The Economic
Institutions of Capitalism», New York, The Free Press. Williamson O.E., (1991), "Comparative Economic
Organization : The Analysis of  Discrete  Structural  Alternatives",  Administrative 
Science  Quarterly,  vol.  36, June, p. 269-296. Williamson  O.E.,  (1999),  "  Public  and 
Private  Bureaucraties  :  A  Transaction Cost  Economic  Perspective  ", 
Journal  of  Law  Economics  and  Organization, vol.15, n°1, p.
306-347. Zigale  L.,  (2002),  «In  search  of  New 
Foundations»  the  Journal  of  Finance,  vol.  LV, n°4. Lectures spécialisées"Bulletin  social",  CREDDA  n°13, 
bulletin  d'information  sur  le  développement durable en Afrique,
septembre 2001. "Privatisation News", n° 01/Mai, bulletin périodique
d'information publié par la Commission Technique de Privatisation et des Liquidations. Décret n°   86/656 du 03 juin 1986   portant
création d'une Mission de Réhabilitation de Entreprises du secteur Public et
ParaPublic. Décret n°89/010 du 04 janvier 1989 portant
élargissement des attributions de la Mission de Réhabilitation de Entreprises du secteur Public
et ParaPublic. Ordonnance n° 90/004 du 22 juin 1990 relative à la
privatisation des Entreprises Publiques et ParaPubliques. Décret   n°   90/1423   du   03   octobre   1990  
portant   Privatisation   de   certaines Entreprises du secteur Public et Para-Public. Décret   n°   99/210   du   22   septembre   1999  
portant   admission   de   certaines entreprises du secteur Public et
Para-Public à la procédure de Privatisation. Acte  uniforme  portant  organisation  et  harmonisation  des 
comptabilités  des entreprises sises dans les Etats-parties au
traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique. TABLE DES MATIERES SOMMAIRE
.......................................................................................................................
III DEDICACES
.......................................................................................................................
V
REMERCIEMENTS..........................................................................................................
VI RESUME
............................................................................................................................VII
ABSTRACT
.....................................................................................................................
VIII LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
....................................................................
IX LISTE DES
TABLEAUX....................................................................................................
X LISTES DES
GRAPHIQUES............................................................................................
XI INTRODUCTION GENERALE
........................................................................................
2 PREMIERE PARTIE: ASPECTS THEORIQUES DE LA  RELATION
PRIVATISATION
PERFORMANCE............................................................................
11 CHAPITRE 1
...........................................................................................................................
12 LE CADRE CONCEPTUEL DE LA PRIVATISATION
................................................................ 12 Section 1 : Privatisation : définitions  et objectifs
........................................................... 12 1.1. La Privatisation comme modification de
l'architecture
organisationnelle.......................................................................................................
13 1.2. Privatisation comme
déréglementation de l'activité
.............................. 14 1.3. Les Objectifs des Privatisations
.................................................................
14 1.3.1. Les Objectifs des privatisations dans les Pays
développés. ............ 14 1.3.2. Les Objectifs des Privatisations dans les Pays en voie
de développement
........................................................................................................
15 Section 2 : Le Débat sur la Relation Privatisation
Performance .................................... 16 2.1. Les fondements théoriques des politiques
de privatisation ................... 16 2.1.1. La théorie des Contrats
Incomplets..................................................... 17 2.1.2. La théorie des droits de
propriété
...................................................... 18 2.1.3. La théorie de l'X
efficiency...................................................................
18 2.1.4. La théorie du « Public choice »
........................................................... 19 2.1.5. La théorie de
l'agence...........................................................................
19 2.2. Aspects factuels de la relation P/P :
l'ambiguïté des résultats empiriques
..................................................................................................................
21 2.2.1. Rappel des principaux résultats
empiriques....................................... 21 2.2.1.1. Performance supérieure du
système de propriété privé.
.............. 21 2.2.1.2. Performance supérieure du
système de propriété  public ............
21 2.2.2. Les leçons à tirer de
l'ambiguïté des résultats empiriques ..............
22 2.2.2.1. Le biais dû à la
diversité d'environnement concurrentiels .......... 23 2.2.2.2. Les limites du cadre théorique
traditionnel d'analyse de la relation P/P
........................................................................................................
23 CHAPITRE 2
...........................................................................................................................
26 LA THEORIE DE LA GOUVERNANCE : UN NOUVEAU  CADRE
D'ANALYSE DE LA RELATION P/P
....................................................................................................................
26 Section 1 : Origines et Implications de la TGP
............................................................... 26 1.1 La Théorie de l'Agence
Généralisée de Hill et Jones
............................. 27 1.2. Les implications de la TGP
.........................................................................
28 1.2.1. La révision du statut de créancier
résiduel ........................................ 28 1.2.2. Les caractéristiques de la GP
.............................................................. 30 Section 2 : LA PRIVATISATION : un changement du
système de gouvernance ............. 32 2.1. Le renforcement des mécanismes externes
de GE .................................. 33 2.1.1. Renforcement de la discipline du Marché
financier.......................... 33 2.1.2. Renforcement de la discipline du marché des
biens et services et du marché du capital humain
....................................................................................
34 2.2. Le renforcement des mécanismes internes
de gouvernance : la modification de l'architecture organisationnelle
................................................ 36 2.2.1. Le renforcement du rôle du conseil
d'administration ....................... 36 2.2.2. Les modifications du processus décisionnel et
ses conséquences ... 37 2.2.2.1.Evolution du processus décisionnel
.................................................. 37 2.2.2.2. La dynamique de la répartition de la
valeur crée .......................... 38 CONCLUSION PREMIERE
PARTIE...........................................................................
42 CHAPITRE 3
...........................................................................................................................
46 PRIVATISATIONS CAMEROUNAISES : DEROULEMENT ET   METHODE
D' EVALUATION
..............................................................................................................
46 Section 1 : Le processus de privatisation camerounais
................................................... 46 1.1. Le cadre légal et principes directeurs
des privatisations Camerounaises
..........................................................................................................
47 1.1.1. Le cadre légal des Privatisations au
Cameroun................................ 47 1.1.2. Les principes directeurs des privatisations au
Cameroun .............. 48 1.2. Le Processus de prise de décision
.............................................................
49 1.2.1. La liquidation
.........................................................................................
49 1.2.2. La restructuration
.................................................................................
49 1.2.3. De la stratégie de Privatisation à la
signature du contrat .............. 50 1.2.3.1. La préparation de la stratégie
de Privatisation .............................. 50 1.2.3.2. L'Appel d'offre
....................................................................................
50 1.2.3.3. Signature de la convention de cession
............................................ 51 1.3. Les Techniques de privatisations
..............................................................
53 1.3.1. La vente d'éléments d'actifs
................................................................. 53 1.3.2. Vente de blocs d'actions
.......................................................................
53 1.3.3. L'ouverture du
capital...........................................................................
53 1.3.4. La concession
.........................................................................................
54 1.3.5. Le contrat de gestion et
l'affermage.................................................... 54 Section 2 : Démarche d'investigation dans le secteur
des entreprises privatisées au Cameroun
.........................................................................................................................
55 2.1. Rappel de la Problématique et des
hypothèses de recherche................. 55 2.1.1. La problématique de la relation P/P au Cameroun
.......................... 55 2.1.2. Base des hypothèses et Hypothèses
recherche.................................. 55 2.1.3. Présentation schématique du
modèle d'EPP ...................................... 57 2.2. Les Ingrédients du Modèle d'EPP
............................................................
58 2.2.1. les Indicateurs de mesure des Variables du
modèle d'EPP.............. 58 2.2.2. Les Evolutions Attendues
......................................................................
60 2.3. La Méthode d'évaluation de
l'Efficacité : une approche ....................... 60 longitudinale
..............................................................................................................
60 2.3.1. Présentation de la méthode dite
d'approche longitudinale .............. 61 2.3.2. Présentation de la population d'entreprises
privatisées au Cameroun, et méthode d'échantillonnage
.......................................................... 61 2.3.3. Description du test de différence de
médiane .................................... 64 CHAPITRE 4
...........................................................................................................................
67 UN APERÇU DES PERFORMANCES ECONOMIQUES ET
PARTENARIALES DES ENTREPRISES PRIVATISEES AU CAMEROUN
.................................................................
67 Section  1 : Les Résultats du Modèle d'EPP
.................................................................... 67 1.1. Présentation graphique des
évolutions et des Tableaux  des Tests ...... 68 1.2. Synthèse  des
Résultats.................................................................................
79 Section  2 : Interprétations et implications des
résultats du modèle d'EPP .................... 80 2.1. Interprétation des Résultats du
modèle d'EPP ........................................
80 2.2 Les implications des résultats du
modèle d'EPP ..................................... 81 2.2.1 Implications au niveau de l'état et du processus
............................... 81 de privatisation en
cours.......................................................................................
81 2.2.2 Implications au niveau de partenaires de l'entreprise
...................... 81 CONCLUSION  DEUXIEME PARTIE
.........................................................................
83 CONCLUSION GENERALE
..............................................................................
84 BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................
87 TABLE DES
MATIERES...............................................................................
93 Table des matières Page 84 |