II- Les nombres de pages :
Les périodiques ont été exclus des
documents considérés pour leur nombre de pages, puisqu'il leur
arrive fréquemment d'en changer. Pour les livres contenant un nombre de
pages composé, comme le document n° 192343, j 'ai
additionné les différents nombres donnés, puisqu'ils
comprennent soit des annexes, soit des documents joints, soit ils
représentent une division au sein du livre. Le nombre de pages varie
extrêmement d'un document à l'autre selon différentes
caractéristiques, parmi lesquelles on peut citer le type de
document344 ou le format. Néanmoins, des traits
généraux se forment, notamment à partir de la
Révolution, et il faut les découvrir. Pour cela, nous allons voir
que certaines classes sont particulièrement courantes, notamment
à certains moments de la période, mais qu'il existe aussi des
classes de nombres de pages qui sont plus rares. Pour commencer, le graphique
ci-dessous, établi à partir des chiffres du tableau de l'annexe
n° 7, permet d'observer les classes de nombres de pages des documents :
Les nombres de pages
1787 1788 1789 1790 1791 1792 1793 1794 1795 1796 1797 1798
1799
160
140
120
100
40
20
60
80
0
Années
1 à 10 11 à 20 Supérieur à 20
343 Procès-verbal de la session du Conseil
général du département de Mayenne et Loire de 1791,
Mame, 1791.
344 Voir supra, chapitre 4.
A- Les classes les plus répandues :
Le mode est la catégorie statistique la plus
représentée. Dans le cas du nombre de pages, on remarque
aisément345 que le mode est la classe comprise entre 1 et 10
: pour l'ensemble de la période, elle comprend 532 ouvrages sur un total
de 773, ce qui revient à une proportion de 68,34 %. Les nombres de pages
les plus fréquents dépendent aussi des formats : les documents
in-quarto sont obtenus à partir d'une feuille in-plano pliée en
quatre et comprennent donc huit pages, tandis que le même texte de format
in-plano comptera un nombre de pages équivalent au quart de ce dernier.
La catégorie la mieux représentée ensuite est celle qui
comprend les document de 11 à 20 pages : bien qu'elle ne comprenne que
91 textes, alors que la classe des documents supérieurs à 20
pages en comprend 121, elle compte un panel moins important de nombre de pages
différents. Si une classe supplémentaire était faite pour
les documents comprenant de 21 à 30 pages, de 31 à 40 (...), on
remarquerait que plus on augmente dans les nombres de pages et moins les
imprimés sont nombreux. Ce fait est en grande partie du à la
forte proportion de documents administratifs.
Une nouvelle fois, l'évolution des nombres de pages au
sein de la période est empreinte de ses différentes phases : de
1787 à 1789, la situation est approximativement équilibrée
entre les différentes classes ; de 1790 à 1799, la production
d'imprimés inférieurs à 11 pages prédomine
largement, avec une exception pour l'année 1791. Comme nous l'avons
remarqué346, les années 1793 à 1795 sont les
plus importantes concernant la production administrative, ce qui se
reflète sur les nombres de pages : durant ces trois années, la
proportion d'imprimés inférieurs à 11 pages est la plus
importante de la période étudiée, avec des rapports de
85,96 % de la production en 1793, de 75,27 % pour 1794 et de 77,67 % en 1795.
Cela se comprend bien par la relation faite au début du
chapitre347
B- Les catégories les plus rares :
A l'opposé du mode, représenté par le
nombre de pages compris entre 1 et 10, certaines catégories de nombres
de pages sont beaucoup moins représentées : ce sont les
catégories en contenant un plus grand nombre. Ce fait est normal,
puisque la population, généralement alphabétisée
depuis peu de temps, ne s'engage pas à des lectures longues. De plus, ce
fait s'explique également par la forte présence des documents
administratifs. Cependant, le type de production fait aussi fortement varier ce
facteur. En effet, les livres personnels contiennent
345 Consulter l'annexe n° 6.
346 Voir le chapitre 5.
347 Voir le I- Les formats ; A- Les formats courants.
facilement une centaine de pages, voire plus, cependant que les
documents administratifs, largement majoritaires sur l'ensemble de la
période, en contiennent généralement peu.
C- Le nombre de volumes :
A la fin de l'Ancien Régime et durant la période
révolutionnaire, un tome est considéré comme une division
du livre faite par l'auteur, tandis que le volume est une partition choisie par
l'imprimeur348. Néanmoins, il reste impossible de savoir si
cette séparation est voulue par l'auteur ou si elle reste le choix de
l'éditeur. Cependant, le faible nombre d'ouvrages publiés en
plusieurs volumes pendant la période étudiée ne permet pas
d'établir de statistique fiable pour les comparer entre eux, puisque la
majorité des références obtenues sur le nombre de volumes
concerne les volumes de journaux assemblés et reliés pour faire
des livres. En effet, seuls six périodiques sont concernés
(documents n° 776, 777, 779, 780, 781 et 783). De plus, nous ne sommes pas
certains du nombre de parutions annuelles de la plupart de ces journaux.
348 SARRAZIN, Véronique, Histoire du livre et de l
'utilisation du livre en histoire, Cours de maîtrise d'histoire,
Angers, 2001.
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