Xavier LE PRADO MSG Finance
Mémoire de
Maîtrise :
« Le marché obligataire
suisse »
Sous la direction du Professeur SULZER
JUIN 2005
Sommaire
Introduction 3
I - La place financière suisse 5
I-1 Rôle crucial du secret bancaire 6
I-2 Poids de la place financière
helvétique 7
I-3 Les acteurs de la place financière
helvétique 9
II - Architecture et microstructure de la SWX 13
II-1Présentation générale
13
II-2 Les principaux acteurs 16
II-3 Modèle de marché 18
III - Les différents marchés obligataires
et leurs intervenants 26
III-1 Historique du marché obligataire
international 28
III-2 Les devises utilisées dans les
émissions obligataires internationales. 31
III-3 Les émetteurs sur le marché
obligataire international 32
III-4 Les investisseurs sur le marché
obligataire international 34
IV - Particularités du marché obligataire
suisse 37
IV-1 Quelques chiffres 38
IV-1 La liquidité 39
IV-2 Les intervenants 40
IV-3 La récente directive sur la taxation de
l'épargne 43
Conclusion 46
Bibliographie 47
Annexes 48
Introduction
Depuis les années quatre-vingt, les places
financières ont connu de nombreuses transformations. Tout d'abord, un
ensemble de dérégulations ont ouvert les marchés nationaux
vers l'international.
Avant les années quatre-vingt, les marchés
financiers étaient surtout tournés vers l'économie
nationale, principalement en raison du contrôle des changes. Suite
à l'abolition de ce contrôle et suite à l'instauration
d'autres types de dérégulations (ouverture des marchés aux
non-résidents et abolition des taux de commission fixe), l'ouverture des
marchés financiers vers l'international est beaucoup plus importante.
Grâce à la gestion informatisée des
marchés financiers, le développement des
télécommunications et de l'Internet, les marchés
financiers fonctionnent aujourd'hui en continu avec une circulation en temps
réel de l'information concernant les cotations, les ordres d'achat ou de
vente ou les différentes transactions effectuées. L'ouverture
vers l'international des places financières et
l'accélération des flux de capitaux ont abouti à une
concurrence croissante entre les différentes places. En effet, les
barrières à l'entrée ayant disparu, les activités
financières peuvent aujourd'hui arbitrer entre les différentes
places financières pour faire leurs placements. Cette analyse des
avantages et inconvénients de chaque place est facilitée par les
possibilités d'accès rapides aux informations relatives aux
places financières.
Dans ce contexte, les autorités publiques ont un
rôle important à jouer. En effet, elles peuvent mettre en place
des politiques d'attraction des activités financières afin de
faire évoluer les avantages comparatifs entre les différentes
places financières.
Le marché obligataire suisse met en évidence
l'importance essentielle jouée par l'absence de retenue à la
source dans le développement d'un marché secondaire ouvert aux
non-résidents. Les éléments institutionnels sont
prépondérants pour analyser le marché obligataire suisse.
Celui-ci apparaît coupé en deux selon que la retenue à la
source s'applique ou pas sur les revenus versés aux investisseurs.
L'objet de cette étude est de présenter un
état des lieux du marché du marché obligataire suisse.
Cette présentation s'articulera en quatre parties :
- Tout d'abord une présentation générale
des principales caractéristiques de la place financière
helvétique.
- La deuxième partie détaillera l'architecture
du Swiss Exchange et les modalités de transactions des obligations.
- La troisième partie évoquera les
différents compartiments et acteurs des marchés obligataires.
- Enfin, la dernière partie sera consacrée aux
particularités du marché obligataire suisse et aux toutes
récentes évolutions.
I - La place financière suisse
L'ancienneté et l'importance du secteur financier
suisse résident en grande partie sur la notion de secret bancaire.
Depuis plus d'un siècle, la discrétion est une pratique
fondamentale cultivée par l'ensemble de la place financière
helvétique. Ce dernier terme désigne non seulement les
institutions bancaires, mais un ensemble de corps de métiers auxiliaires
appelés « parabancaires ». La croissance de la place
financière suisse au 20e siècle s'est traduite par
l'émergence d'un « agrégat » de
compétences financières diversifiées.
En anglais, de tels agrégats sont appelés
clusters : certaines régions attirent les acteurs
dominants d'une industrie ; Hollywood le cinéma, Silicon Valley
l'informatique, la France la gastronomie, l'Allemagne l'automobile haut de
gamme, etc. La Suisse, elle, est devenue le principal centre mondial de la
gestion de fortune privée, souvent désigné par les
professionnels par le terme anglais de private banking.
I-1 Rôle crucial du secret bancaire
Le secret bancaire est essentiellement une institution de
droit, un mur juridique érigé par la loi suisse autour de la
relation entre la banque et son client afin de la protéger de la
curiosité d'autrui, qu'il s'agisse de personnes privées ou
d'autorités publiques, suisses ou étrangères. Par
extension, le secret bancaire en est venu à désigner un ensemble
de pratiques destinées à assurer la discrétion des
clients.
Le secret bancaire ainsi défini fait de la Suisse un
espace juridique qui offre aux clients de ses banques un degré de
confidentialité inconnu dans la plupart des autres pays. Ce
« devoir de discrétion du banquier » ou cette
« protection de la discrétion », termes
préférés par les professionnels, interdit au banquier de
révéler tout fait parvenu à sa connaissance qui ne soit
pas déjà notoire et dont la divulgation peut affecter la
sphère privée ou économique de son client.
L'élément central du secret bancaire est
l'article 47 de la Loi fédérale sur les banques, adoptée
en 1934 et modifiée dans les années 70. Cet article, punissant de
prison et d'amende ceux qui auraient révélé un secret
appris dans une banque, a beaucoup contribué à établir la
réputation d'inviolabilité du secret bancaire helvétique.
I-2 Poids de la place financière
helvétique.
Le secteur financier suisse occupe une place
prépondérante dans l'économie suisse. Les données
économiques sont éloquentes. En 2003, les quelques 356 banques
helvétiques représentaient 14% de la production de richesses
mesurée par le PIB, ce qui en fait la première branche de
l'économie. Alors que l'économie suisse stagne depuis le
début des années 1990, les banques engrangent, année
après année, des profits confortables : malgré une
conjoncture difficile, leur bénéfice brut s'élevait
à plus de 24 milliards de francs suisses (CHF) en 2002. Le montant des
fortunes qu'elles administrent pour le compte de leurs clients a baissé,
en raison notamment de la chute des marchés boursiers, mais les chiffres
restent impressionnants : les avoirs sous gestion atteignaient 3279
milliards de CHF en 2002, un chiffre inférieur au record atteint en 2000
avec 4127 milliards de CHF, mais qui donnent la mesure de l'importance de ce
secteur. L'argent placé dans les banques suisses
représente environ dix fois l'économie de la Suisse tout
entière.
Ce bref examen des statistiques illustre un fait
fondamental : la Suisse vit très largement de l'argent venu de
l'étranger. Plus de la moitié - 58% selon les chiffres
disponibles en 2003 - de la fortune gérée par les banques a
été placée en Suisse par des clients étrangers. La
gestion de fortune privée, c'est-à-dire l'administration des
patrimoines des clients les plus riches, en majorité étrangers,
représente à elle seule 6% du PIB. Une étude
fréquemment citée par les professionnels, réalisée
en 1998 par les consultants de Gemini, plaçait la Suisse en
tête de la gestion de fortune privée mondiale avec 27% du
marché, contre 19% au Luxembourg, 18% à la Grande Bretagne, 15%
aux paradis fiscaux des Caraïbes. Ces chiffres concernent les fortunes
off-shore, celles qui sont administrées hors des pays de
résidence de leurs propriétaires.
La dépendance des banques suisses envers les fortunes
étrangères est lourde de conséquences politiques. Car le
capital financier n'enrichit pas seulement les banques, mais aussi les Etats.
L'argent déposé dans une banque suisse est souvent soustrait
à un fisc étranger et le phénomène de
l'évasion fiscale affecte directement les revenus des pays d'où
provient l'argent placé en Suisse. Selon les estimations, entre 50% et
70% des avoirs étrangers en Suisse n'auraient pas été
déclarés aux impôts dans les pays où résident
leurs détenteurs. Mais il n'y a pas, dans ce domaine sensible, de
vérité officielle : précisément parce qu'il
est discret et qu'aucune loi ne l'y oblige, le banquier suisse ne demande
jamais à son client si son argent est déclaré ou non.
I-3 Les acteurs de la place financière
helvétique.
a) Diversité du paysage bancaire suisse.
Les quelques 356 banques suisses - définies par la
Banque Nationale Helvétique comme des établissements «qui
acceptent à titre professionnel les dépôts du public
ou font appel au public pour obtenir des fonds en
dépôt » - se divisent en groupes distincts tant par leur
taille que par leur spécialisation et leur culture d'entreprise.
· Les grandes banques
Au sommet de la hiérarchie se trouvent les
« grandes banques ». De huit dans les années 1930,
ces établissements ne sont plus que deux aujourd'hui : l'UBS et le
Credit Suisse Group. Fin 2002, ces deux banques représentaient à
elles seules 60% de la somme des bilans de toutes les autres banques suisses,
et employaient presque 55 000 personnes, alors que l'effectif total du
personnel des banques suisses en Suisse était de 104 000 personnes
environ. Leur position dans le paysage bancaire suisse est donc largement
dominante.
Si l'on s'en tient au seul secteur de la gestion de fortune
privée, cette domination est même écrasante. L'UBS est la
plus grande banque privée du monde : sa division
« private banking » gérait en 2001 quelques 718
milliards de CHF et comptait, en 2003, environ 350 000 clients
privés. Le Crédit Suisse comptait pour sa part environ
200 000 clients privés pour 473 milliards de CHF sous gestion. Ces
établissements sont très présents au niveau international
et constituent des concurrents sérieux pour les grands groupes bancaires
américains sur leur propre marché, y compris dans les secteurs
autres que la banque privée, comme le financement de fusions et
acquisitions et autres activités de « banque
d'affaires ».
Les deux grandes banques occupent une bonne moitié du
paysage bancaire suisse. Mais toutes les autres banques pratiquent, à
des degrés divers, la gestion de fortune privée et attachent donc
une importance particulière à la préservation du secret
bancaire. C'est le cas des 24 banques cantonales, établissements
à capitaux publics dont l'activité essentielle demeure le
prêt aux entreprises locales, mais qui occupent de 6% à 10% du
marché de la gestion de fortunes privée.
· Les banquiers privés
Mais les spécialistes incontestés sont ceux que
l'on nomme les « banquiers privés ». Ces derniers
dirigent moins des banques que des « maisons » dont les
plus anciennes ont été fondées au milieu du 18e
siècle. Les 15 établissements officiellement recensés
comme « banquiers privés » ne font pas appel au
public pour obtenir des dépôts et ne sont pas tenus de respecter
les obligations qui incombent aux autres banques en matière de
réserves obligatoires et de fonds propres. Ils ne sont pas non plus
tenus de publier leurs chiffres et demeurent, de ce fait, relativement
inconnus. Cependant, lorsqu'ils sont communiqués, les chiffres
révèlent des masses sous gestion considérables : en
2001, les banques privées genevoises Pictet & Cie et Lombard Odier
géraient respectivement 207 et 110 milliards de CHF. Pour son exercice
2003, la Banque Privée Edmond de Rothschild dépassait les 51
milliards de CHF sous gestion.
Les associés des banques privées
répondent de la bonne marche de leurs établissements sur leur
fortune personnelle : toute prise de risque intempestive est donc exclue,
et ce système apparemment archaïque explique en bonne partie
l'extraordinaire longévité de ces
« maisons ». La responsabilité personnelle des
associés explique également le caractère passablement
fermé de ce milieu. Pendant longtemps, les associés
étaient nommés à vie, et la notion de limite d'âge
n'est entrée dans les moeurs que récemment. La tradition
familiale revêt une importance centrale : par exemple, la banque
Lombard Odier Darier Hentsch & Cie, dont l'une des parties constituantes a
été fondée au 18e siècle par Jean
Gédéon Lombard, compte toujours un Lombard et un Odier parmi ses
associés. Il en est de même pour la Banque Privée Edmond de
Rothschild.
Boutiques de luxe de la finance internationale, les banques
privées sont très minoritaires en terme d'effectifs : en
mars 2001, elles ne comptaient qu'un peu plus de 4000 collaborateurs en Suisse.
En revanche, elles ont toujours été à la pointe de la
défense du secret bancaire.
· Les banques
étrangères
L'importance des étrangers pour les banques suisses -
ils représentent environ 60% de la clientèle - et la position de
la Suisse dans le système financier mondial expliquent la forte
présence de groupes bancaires internationaux sur le territoire
helvétique. En 2002, selon la Banque Nationale Suisse, les 143 banques
étrangères actives géraient environ 20% du total des fonds
déposés dans le pays. Plusieurs très grands groupes, tels
qu'HSBC, Deutsche Bank, Barclays, BNP Paribas, ont fait de la Suisse leur
centre mondial pour la gestion de fortune.
Ces établissements très disparates à
capitaux européens, américains, russes, japonais,
israéliens ou arabes, sont des banques servant d' «
antenne » suisse pour leur clientèle nationale, et leurs
dirigeants gèrent souvent leur établissement comme une
entité indépendante. Le secret bancaire interdit en effet
à la filiale d'une banque étrangère en Suisse de
communiquer à sa maison-mère le nom de ses clients.
b) Des auxiliaires indispensables : les
« parabancaires ».
Les banques sont la clé de voûte de tout
système financier puisqu'elles sont responsables de l'existence continue
des dépôts des épargnants. Mais elles n'en sont pas les
seuls acteurs.
· Les intermédiaires financiers non
bancaires.
Les années 1990 ont vu en Suisse une forte croissance
du nombre des intermédiaires financiers non bancaires, aussi
appelés parabancaires. Ils offrent divers services liés
à la gestion de fortune, que les banques ne peuvent ou ne veulent pas
offrir elles-mêmes, notamment dans le domaine sensible du transport et du
transfert de fonds. Ces intermédiaires vivent en étroites
symbiose avec les banques : celles-ci rétribuent les
intermédiaires qui apportent de nouveaux clients, et partagent avec
ceux-ci les bénéfices que rapportent les comptes
gérés en commun. La Suisse comptait en 2003 environ 6100
intermédiaires financiers non bancaires, allant du conseiller financier
travaillant seul à de grandes entreprises comptant plus de 100
personnes. Près de la moitié de ces intermédiaires non
bancaires sont des gestionnaires de fortune indépendants : on peut
les définir comme des conseillers privés en gestion de fortune.
Ce métier n'est pas soumis à l'attribution d'une autorisation
officielle et peut donc être exercé par tout un chacun. Selon
l'Association suisse des gérants de fortune, ces derniers ont la charge
de 8 à 10% de la fortune totale déposée dans les banques
suisses, soit 300 à 400 milliards de CHF.
L'une de leurs missions essentielles est de comparer les
performances des différentes banques pour que les commissions qu'elles
prélèvent au titre des frais de gestion ne soient pas excessives.
Le gérant indépendant peut servir de représentant
auprès des différentes banques. Il donne également des
conseils dans d'autres domaines : optimisation fiscale, prise de domicile
en Suisse, création d'entreprise, conseil immobilier, succession. Pour
cela, il fera appel à d'autres spécialistes, comme les avocats,
qui représentent 20% de la corporation parabancaire. Ils jouent un
rôle important en matière de conseil fiscal et servent souvent
d'administrateurs aux sociétés écrans domiciliés
dans les paradis fiscaux.
· Les fiduciaires
Représentant environ 30% du secteur parabancaire
suisse, les sociétés fiduciaires sont en charge de la
comptabilité de ces sociétés écrans, de leurs
déclarations d'impôts et de certaines transactions
financières. Ce sont des experts des montages de société,
utilisées pour minimiser les impôts ou obscurcir la provenance de
certains fonds.
On pourrait encore citer :
o les structures de Family offices, ou offices de
famille, comparant les meilleures possibilités d'installation et les
offres fiscales entre différents paradis fiscaux, pour le compte de
grandes fortunes
o les apporteurs d'affaires, en principe clients
d'une banque, qui introduisent auprès d'elle une de leurs relations,
moyennant un commissionnement
o des prestataires de services non financiers :
négociants en matières premières, marchands d'art,
bijoutiers, hôteliers, chauffeurs, convoyeurs, etc.
La diversité et la densité de ces
différentes offres spécialisées permettent à la
Suisse d'offrir une gamme complète de services liés à la
gestion de fortune privée, et de tenir, depuis des années, le
premier rang mondial de ce secteur.
II - Architecture et microstructure du Swiss Exchange
(SWX)
II-1 Remarques préliminaires.
La SWX Swiss Exchange est le maillon essentiel de la
chaîne de création de valeur du marché financier suisse
dans la mesure où elle organise et gère des
éléments importants de la structure du marché des
capitaux. Les prestations de la SWX couvrent les domaines d'activités
suivants: marché au comptant, produits d'information,
développement et exploitation des plateformes de négoce ainsi
qu'admission au négoce des papiers-valeurs.
L'histoire de la SWX Swiss Exchange est vieille de plus de 150
ans. En 1996, le négoce entièrement électronique a
remplacé la traditionnelle corbeille de la Bourse de Genève
(fondée en 1850), de la Zürcher Börse (1873) et de la Basler
Börse (1876). Le premier jour de négoce à la bourse actuelle
eut lieu le 6 juillet 1992. En 1994, on dut installer une nouvelle - et
septième - corbeille afin de parer à la forte augmentation du
négoce des options. Après la suppression des bourses de
Genève et de Bâle et la concentration du négoce boursier
à Zurich, le négoce à la criée fut
arrêté et remplacé en 1996 par un négoce totalement
électronique. Depuis lors, la SWX Swiss Exchange est une
pionnière en matière de négoce boursier
électronique totalement intégré.
La SWX compte parmi les bourses leaders sur le plan de la
technologie. Adossée à la puissante place financière
suisse, elle poursuit une stratégie axée sur l'international.
Elle offre une large gamme de produits, ainsi qu'un système
intégré et entièrement automatique de négoce,
clearing et règlement. Un simple clic de souris suffit pour
négocier, payer, exécuter ou confirmer une transaction.
Les actions négociées à
la SWX sont détenues principalement par des investisseurs suisses et
étrangers dans des comptes de dépôt suisses. Sur la
plateforme SWX se traitent en outre des emprunts (obligations
en francs suisses et eurobonds), des fonds de placement
traditionnels, des fonds indiciels (aussi appelés
Exchange Traded Funds ou ETF), ainsi que des dérivés non
standardisés. Rapporté à son chiffre d'affaires
de négoce, la SWX Swiss Exchange dispose du plus grand segment
spécialisé dans les warrants cotés et
négociés au plan européen. Le marché SWX des
warrants se caractérise par la variété de ses produits et
des conditions d'admission avantageuses; très flexible, il s'adapte
rapidement aux besoins des investisseurs.
Autre importante mission remplie par la SWX Swiss Exchange,
elle crée les conditions-cadres régulatoires,
les met en pratique et veille à leur application. En tant qu'institution
organisée en association, la SWX défend les intérêts
de la place financière et garantit l'égalité de traitement
entre tous les acteurs du marché.
La SWX est soumise au droit suisse. Le
principe d'autorégulation étant ancré dans la loi
fédérale sur les bourses et le commerce des valeurs
mobilières LBVM, la SWX a l'obligation de tenir compte des standards
internationaux. L'organe chargé de sa surveillance est la Commission
fédérale des banques (CFB).
CA par segment de produits 2003 (2002)
Participants
Grâce à son économie libérale
stable, la Suisse jouit d'une excellente réputation en tant que plaque
tournante financière majeure et la place boursière et
financière helvétique occupe une place de leader au niveau
mondial. Cette position se fonde sur son activité de gestion de fortune
internationale. En effet, environ 40 % de la gestion de fortune mondiale
transfrontalière des clients privés est gérée en
Suisse. Il n'est donc guère surprenant que la Suisse compte quelque 400
banques, dont 170 établissements étrangers.
100 participants environ négocient sur la plateforme
SWX. La majeure partie d'entre eux est d'origine suisse. Les autres viennent de
Grande-Bretagne, d'Allemagne ainsi que des autres pays européens. Pour
constituer son cercle de participants, la SWX a développé des
modèles de connexion flexibles et avantageux.
Deux types de participation à la SWX sont possibles.
· Participation
Toutes les banques, suisses et étrangères,
pratiquant le négoce commercial des valeurs mobilières peuvent
déposer une demande de participation. Le participant doit établir
que ses fonds propres au sens de l'ordonnance sur les banques se montent au
moins à 10 millions de francs et observer les dispositions de la loi et
de l'ordonnance sur les banques concernant les fonds propres, la
liquidité, la répartition des risques et les crédits aux
organes.
· Participation associée
Ce type de participation a été institué
afin que les négociants en valeurs mobilières qui ne participent
pas au négoce des titres à la SWX puissent remplir plus
facilement les obligations légales en matière de reporting et ce
par le biais d'un software de reporting appelé RSD
développé par la SWX. Ce software, qui est mis gratuitement
à disposition des participants associés, facilite la transmission
des données via Internet.
II- 2 Structuration du compartiment obligataire.
Les notions d'emprunt à taux fixe, de valeur à
revenu fixe, d'obligation et d'emprunt obligataire sont souvent employés
de manière synonyme pour désigner les valeurs portant
intérêts. Le marché des emprunts à la SWX Swiss
Exchange couvre l'ensemble des droits de créance traditionnels, des
"straight bonds" (emprunt obligataire classique) jusqu'aux "convertible bonds"
(obligation convertible).
Les emprunts sont généralement cotés en
pourcentage, ce qui signifie qu'ils ne sont pas négociés par
unité mais à leur valeur nominale. Les cours sont toujours
exprimés en pourcentage. Assorti d'un taux d'intérêt fixe,
l'emprunt possède une durée et un type d'amortissement
définis à l'avance. L'acheteur est donc le créancier
tandis que l'émetteur est le débiteur. En tant qu'investissement,
les emprunts peuvent produire deux types de rendement: l'un sous forme de
paiement d'intérêts versé par l'émetteur, et l'autre
sous forme de plus-value.
L'emprunt est fractionné en montants
partiels s'appuyant sur un fondement juridique uniforme. Le bailleur de fonds a
droit au remboursement et au paiement des intérêts du capital mis
à disposition conformément aux conditions de l'emprunt.
Le débiteur endosse généralement la
responsabilité des engagements contractés sur l'ensemble de ses
actifs. Les obligations d'emprunt permettent au débiteur de se
constituer un capital à long terme meilleur marché qu'un
crédit bancaire. L'investisseur dispose d'un placement en capital
facilement réalisable et stable par rapport aux droits de participation.
A la SWX Swiss Exchange, le marché des emprunts est
structuré de la façon suivante:
Emprunts en CHF
Ce segment inclut tous les emprunts cotés en CHF tels
que les straight bonds, les emprunts convertibles (y compris les exchangeable
bonds) et les obligations avec certificats d'option - que l'émetteur
soit suisse ou étranger. L'intensité des échanges dans le
domaine des emprunts traditionnels suisses et étrangers en francs est
fondée sur un volume d'émission qui se maintient en permanence
à un niveau élevé.
Emprunts internationaux (Eurobonds)
Les emprunts internationaux sont des emprunts émis dans
une monnaie étrangère (pas en CHF) par un débiteur
étranger. La SWX a rassemblé ces emprunts sur le segment de
marché des emprunts internationaux.
Sur le plan de la cotation, on distingue deux
catégories d'emprunts internationaux:
· soit l'emprunt international est coté
auprès d'une bourse étrangère reconnue par la SWX, et
là on parle d'emprunt international non coté à la
SWX. En matière de droit de cotation, c'est le
règlement
concernant l'admission au négoce des emprunts internationaux à la
SWX qui s'applique à cette catégorie. Ces titres sont admis
au négoce de la SWX mais non cotés.
· soit l'emprunt international est coté
auprès de la SWX elle-même. On parle alors d'emprunt
international coté à la SWX. Du point de vue du droit de
la cotation, c'est le
Règlement
complémentaire de cotation des emprunts qui s'applique. Ces titres
sont alors considérés comme cotés à la SWX.
Grâce à un arrêté
fédéral urgent, les transactions sur les emprunts internationaux
pour le compte de clients non suisses sont exemptées de la taxe sur le
chiffre d'affaires (droit de timbre).
La moitié environ des emprunts internationaux sont
finalement placés auprès de gestionnaires de fortune ou
d'établissements suisses de private banking. Le réseau des
participants SWX crée une interface idéale entre les market
makers (sell-side) et le private banking (buy-side). Lorsqu'il s'agit de
régler automatiquement le flux des opérations de détail,
la plateforme de négoce et de clearing totalement intégrée
de la SWX s'impose comme une évidence.
CA des produits à revenus fixes (en millions
de CHF.)
II- 3 Modèle de marché.
Pour les emprunts comme pour tous les segments de
négoce sur la plateforme de négoce de la SWX, le négoce
s'effectue par le biais d'un carnet d'ordres (pour chaque titre, et régi
par les ordres) suivant les principes du «Best Buy - Best Sell»
basés sur le modèle du marché permanent (Continuous
Trading).
La formation des prix sur le marché boursier est
déterminée par les règles de formation des prix (matching
rules) fixées par la SWX Swiss Exchange et applicables à tous les
participants.
La SWX applique trois procédures de conciliation
distinctes:
1) Pré ouverture :
Conciliation théorique des ordres se trouvant dans le
carnet d'ordres pour le calcul du cours d'ouverture. Les ordres du carnet sont
hypothétiquement conciliés (c'est-à-dire qu'aucune
transaction n'est exécutée) de manière à pouvoir
calculer un cours d'ouverture théorique (le cours d'ouverture qu'il y
aurait eu si l'ouverture avait eu lieu à cet instant).
Selon le calcul du cours d'ouverture théorique, le
carnet d'ordres peut entrer dans une des trois phases suivantes:
o Non ouverture (Non-Opening).
Si un ou plusieurs ordres au mieux pour des unités de
cotations minimales (round lots) ne trouvent pas de contrepartie
correspondante, il est impossible de calculer un cours d'ouverture
théorique. Il y aura donc une «non ouverture»
(Non-Opening).
o Ouverture différée (Delayed Opening).
Lorsque le cours d'ouverture théorique est en dehors de
la marge de fluctuation fixée par la bourse, l'ouverture est
différée de 5 ou 15 minutes. Les marges de fluctuation et les
délais sont arrêtés par la Bourse dans le
Guide SWX.
o Admissible à l'ouverture.
Si tous les ordres au mieux pour des unités de
cotations minimales (round lots) trouvent des contreparties, et si l'ouverture
n'a pas été différée pour des raisons liées
au cours d'ouverture théorique, le carnet d'ordres peut être
ouvert.
2) Ouverture.
Conciliation des ordres dans le carnet d'ordres afin de
déclencher des exécutions au cours d'ouverture.
Les ordres dans le carnet d'ordres sont conciliés de
manière à déclencher des exécutions au dernier
cours d'ouverture théorique, calculé lors de la conciliation
(matching) théorique de pré ouverture; celui-ci devient le cours
d'ouverture effectif. Le carnet d'ordres est mis à jour au fur et
à mesure du matching.
3) Marché permanent.
Conciliation d'un nouvel ordre avec ceux se trouvant
déjà dans le carnet afin de déclencher des
exécutions. Le nouvel ordre est concilié avec les ordres qui se
trouvent déjà dans le carnet d'ordres de manière à
déclencher des exécutions. Le cours d'exécution est
déterminé pour chaque transaction. Un seul ordre peut donc
déclencher plusieurs exécutions à des cours
différents. Le carnet d'ordres est mis à jour pendant le
matching.
Définitions des conditions.
1) Priorité prix-heure
Avant la conciliation, les ordres sont classés de
chaque côté du carnet d'ordres selon leur prix et l'heure de leur
saisie, quelle que soit la procédure de conciliation qui a
été utilisée:
· Par ordre de priorité décroissant du prix
le plus élevé au prix le plus bas (priorité du prix)
o Achat: ordres au mieux avant les ordres limités (avec
les ordres limités classés par ordre décroissant du prix
le plus élevé au prix le plus bas).
o Vente: ordres au mieux avant les ordres limités (avec
les ordres limités classés par ordre croissant du prix le plus
bas au prix le plus élevé).
· A l'intérieur du classement par leur prix, les
ordres sont classés d'après l'ordre chronologique de saisie en
commençant par le premier saisi (priorité de l'heure).
o Pour les ordres limités à un prix
déterminé, le système donne priorité aux ordres qui
se trouvaient dans le carnet d'ordres en premier.
2) Conciliation selon la taille des ordres.
Entre deux ordres conciliables, c'est d'abord le plus petit
des deux qui sera exécuté en totalité. L'ordre le plus
important est ensuite exécuté partiellement et se réduit
ainsi de la taille que l'ordre de la contrepartie a pu absorber.
Market makers
Sur le segment des emprunts internationaux, plusieurs teneurs
de marché proposent en permanence des cours
· avec un volume d'offre minimum (EUR/USD 250'000)
côté offre et côté demande (Buy/Bid et
Sell/ouverture)
· avec un spread maximum (écart de cours entre Buy
et Sell) de 0.5 % à 0.75 % (50 à 75 points de base
selon la variante contractuelle),
Et ce pendant au moins 30 % de la durée de
négoce officielle (09h30 à 17h00).
Heures de négoce
Heures de négoce applicables au négoce des
emprunts à la SWX:
Remarque: les emprunts ne sont pas soumis à un fixing
de clôture.
Taxes relatives à l'utilisation du
SWX.
1) Taxe sur le chiffre d'affaires
La SWX prélève la taxe sur le chiffre d'affaires
sur toutes les transactions en valeurs mobilières admises chez elle au
négoce, transactions effectuées en et hors bourse. Sont
exemptés de la taxe sur le chiffre d'affaires les emprunts
internationaux cotés à la SWX. La taxe est calculée en
fonction des chiffres d'affaires réalisés. Pour les transactions
clients, la taxe sur le chiffre d'affaires se monte à 10 centimes pour
chaque tranche de CHF 1 000 de chiffre d'affaires entamées.
Les opérations pour compte propre sont soumises
à une taxe nostro à calculer séparément. Le montant
de cette taxe dépend du chiffre d'affaires et du segment de
marché dans lequel la transaction a lieu ; de plus, il est
diminué en fonction de la part du client au chiffre d'affaires total
mensuel de chaque participant. Tout d'abord, chaque transaction individuelle
négociée sur compte nostro est taxée en fonction du
chiffre d'affaires et du segment de marché (titres de créance,
titres de participation, produits dérivés) sur la base du chiffre
d'affaires. Le pourcentage de la taxe décroît à mesure que
le chiffre d'affaires augmente et plafonne à partir d'un certain
montant :
· obligations : CHF 20 par transaction à partir de
CHF 2,5 millions de CA,
· actions : CHF 24 par transaction à partir de
CHF 1 millions de CA,
· dérivés : CHF 12 par transaction à
partir de CHF 0,5 millions de CA.
Si un ordre est réalisé en plusieurs
exécutions partielles, on retient, pour calculer la taxe, le chiffre
d'affaires cumulé de toutes les exécutions partielles. Comme base
de calcul, on recourt à la valeur au cours du jour (valeur nominale
multipliée par le cours pour les obligations). Chaque partie au contrat
(acheteur et vendeur) est tenue d'acquitter une taxe sur le chiffre d'affaires.
La taxe est prélevée sur toutes les transactions auxquelles un
négociant en valeurs mobilières participe en tant que partie
contractuelle ou comme intermédiaire.
La taxe sur le chiffre d'affaires est prélevé
par la SWX sur une base mensuelle et facturée chaque mois ou dès
que le seuil de 250 unités de n'importe quelle monnaie est atteint, mais
au plus tard à la fin de l'année civile. La taxe sur le chiffre
d'affaires doit être virée dans un délai de 30 jours
après facturation sur le compte bancaire indiqué par la SWX. La
taxe minimale sur le chiffre d'affaires est de CHF 20 000.
Pour les émissions :
La SWX prélève une taxe sur les émissions
de valeurs mobilières, dont elle autorise le négoce. La taxe est
de 10 centimes pour CHF 1 000 de valeur nominale.
En Suisse, les émissions suivantes sont soumises
à la taxe:
a. La prise ferme d'obligations suisses: la taxe est due par
le négociant effectuant la prise ferme (lead manager, chef de
syndicat).
b. Le placement d'obligations suisses sans prise ferme
(placement direct et en commission): la taxe est due par le négociant
qui procède au placement.
Les émissions à l'étranger sont
exemptées de la taxe. Ne sont pas soumis à la taxe:
a. La cession et la prise de sous-participations;
b. L'attribution aux souscripteurs;
c. L'émission d'obligations de caisse des banques;
d. L'émission de bons de caisse de la
Confédération, des cantons et des communes;
e. L'émission de parts de fonds de placement
suisses;
f. L'émission d'obligations de débiteurs
étrangers.
Pour les emprunts internationaux :
La SWX prélève une taxe sur les emprunts
internationaux cotés sur la Plateforme SWX soit selon le
"Règlement concernant l'admission au négoce des emprunts
internationaux à la SWX Swiss Exchange", soit selon le "Règlement
complémentaire de cotation des emprunts.
La taxe est prélevée sur les deux parties
contractuelles à chaque transaction effectuée en emprunts
internationaux, c.-à-d. sur les transactions du vendeur et de
l'acheteur. Sont exclues de la taxe les transactions conclues hors bourse
à l'aide de la fonction, Reported Trades".
Les tarifs applicables sont les suivants:
Monnaie
|
Valeur (sans intérêts prorata)
|
Taxe (en %)
|
EUR
|
Jusqu'à 24 999,99
|
3,5
|
EUR
|
Dès 25 000 00 et au-delà
|
6,5
|
USD
|
Jusqu'à 24 999,99
|
3,5
|
USD
|
Dès 25 000 00 et au-delà
|
6,5
|
GBP
|
Jusqu'à 14 999,99
|
2,1
|
GBP
|
Dès 15 000,00 et au-delà
|
3,9
|
AUD
|
Jusqu'à 39 999,99
|
6
|
AUD
|
Dès 40000,00 et au-delà
|
11
|
CAD
|
Jusqu'à 39 999,99
|
5
|
CAD
|
Dès 40 000,00 et au-delà
|
10
|
NOK
|
Jusqu'à 199 999,99
|
29
|
NOK
|
Dès 200 000,00 et au-delà
|
54
|
NZD
|
Jusqu'à 44 999,99
|
6
|
NZD
|
Dès 45 000,00 et au-delà
|
12,2
|
SEK
|
Jusqu'à 224 999,99
|
32
|
SEK
|
Dès 225 000,00 et au-delà
|
59
|
ZAR
|
Jusqu'à 224 999,99
|
28
|
ZAR
|
Dès 225 000,00 et au-delà
|
52
|
DKK
|
Jusqu'à 119 999,99
|
17
|
HUF
|
Jusqu'à 5 999 999.99
|
860
|
HUF
|
6 000 000.00 et au-delà
|
1600
|
PLN
|
Jusqu'à 99 999.99
|
14,2
|
PLN
|
100 000.00 et au-delà
|
26,4
|
La taxe sur les transactions en emprunts internationaux est
prélevée par la SWX sur une base mensuelle et facturée aux
participants chaque mois ou dès que le seuil de 250 unités de
n'importe quelle monnaie dans laquelle a été conclue la
transaction est atteint. En cas de restitution ou de retrait de l'autorisation
de négociant en valeurs mobilières et de restitution ou de
retrait de la qualité de participant à la SWX, la taxe est
immédiatement exigible.
2) Taxe unique d'admission.
La taxe unique d'admission à la SWX est de CHF 20 000
par participant. La SWX peut réduire le montant de la taxe unique
d'admission, voire en dispenser le participant s'il dispose déjà
d'une admission à virt-x. La taxe unique d'admission doit être
acquittée avant tout négoce à la Bourse. Tout
remboursement intégral ou partiel de la taxe unique d'admission est
exclu.
3) Taxe annuelle de participation.
La taxe annuelle de participation à la SWX est de CHF
20 000 par participant. La SWX peut réduire le montant de la taxe
annuelle de participation, voire en dispenser le participant s'il dispose
déjà d'une admission à Virt-x.
4) Taxe annuelle d'infrastructure
Les taxes annuelles perçues au titre de l'utilisation
du système de bourse varient en fonction le type de connexion
choisi par le participant ou le Connectivity Provider. Elles sont dues quelle
que soit l'activité de négoce du participant.
III - Les différents marchés obligataires
et leurs intervenants.
Avant propos.
Sur chaque marché obligataire domestique, on peut
distinguer des compartiments offrant des titres à statut international,
et d'autres moins ouverts aux investisseurs étrangers. Le marché
obligataire mondial peut donc apparaître comme une mosaïque de
secteurs séparés les uns des autres par des frontières
poreuses.
La Banque des Règlements Internationaux recourt
à deux critères pour définir et qualifier d'internationaux
les instruments de dettes qui sont émis par des emprunteurs. Le tableau
ci dessous indique que ces critères sont le lieu de résidence de
l'émetteur et la monnaie utilisée pour libeller
les titres.
|
Émissions obligataires réalisées
par des résidents
|
Émissions obligataires réalisées
par des non-résidents
|
En monnaie nationale
|
A
|
B
|
En devise étrangère
|
C
|
D
|
Pour un pays donné quelconque :
ï les titres regroupés dans la case A sont des
émissions domestiques effectuées par des
résidents dans la monnaie nationale du pays ; ces titres n'ont aucune
caractéristique internationale ;
ï les titres regroupés dans la case B sont des
obligations étrangères ; elles sont
effectuées par des non-résidents dans la monnaie nationale du
pays où se fait l'émission ;
ï les titres regroupés dans les cases B + D sont
des obligations extérieures (cross border bonds)
; elles sont émises par des non-résidents dans la monnaie du
pays où se fait l'émission ou dans une devise
étrangère ;
ï les titres regroupés dans les cases C + D sont
des euro-obligations ; émises par des résidents
ou des non-résidents, elles sont libellées dans une devise
différente de la monnaie nationale ;
ï les titres regroupés dans les cases B + C + D
constituent les obligations internationales.
L'appréciation du caractère international d'un
titre de crédit se base sur des critères objectifs :
· L'encours unitaire des émissions
doit être important. Une émission d'un trop faible
montant ne générera pas un marché suffisamment actif. Un
investisseur international ne peut se permettre de disperser ses avoirs
à l'étranger sur de multiples lignes obligataires.
· La qualité du débiteur
doit être a priori reconnue. Un investisseur étranger
connaîtra moins bien que son homologue domestique les différences
de qualité qui peuvent exister entre les différentes
émissions sur un marché obligataire. La réputation du
débiteur est un élément important dans le choix
d'investissement.
· La simplicité des actifs
financiers sera privilégiée par l'investisseur étranger,
dans la mesure où il aura une parfaite maîtrise des
caractéristiques techniques. La trop grande complexité de
certaines obligations joue en leur défaveur. Le goût pour
l'exotisme n'est pas de mise.
· La neutralité fiscale est un
élément capital. L'investisseur international achetant des titres
sur un marché obligataire étranger ne peut accepter de faire
l'objet d'un traitement fiscal discriminatoire par rapport à un
investissement dans son propre pays. Les revenus perçus ou la plus-value
réalisée ne doivent pas faire l'objet d'une double imposition.
L'existence de traités fiscaux bilatéraux vient atténuer
l'impact fiscal. En revanche, des titres dont le traitement fiscal introduirait
une distinction entre investisseurs résidents et investisseurs
étrangers seront négligés par le gérant
obligataire.
· La liquidité du marché
est peut être l'exigence fondamentale d'un investisseur obligataire
international : celui-ci exigera de pouvoir sortir du marché quand
bon lui semble, et avec des coûts de transaction limités.
III-1 Historique du marché obligataire
international.
L'obligation est l'un des instruments les plus anciens du
système financier international. De tout temps, et grâce à
des émissions étrangères, des non-résidents ont
emprunté des sommes importantes sur certains marchés nationaux en
se conformant à la réglementation du pays où se
réalisait l'émission. Une émission obligataire
effectuée par une entreprise française sur le marché de
Zurich et un emprunt réalisé par une entreprise allemande sur le
marché obligataire de New York sont deux exemples d'opérations
qui présentent les caractéristiques d'une émission
étrangère. Souscrite par un syndicat de banques et d'institutions
financières du pays où s'effectue l'émission, cette
dernière est généralement libellée dans la devise
du pays.
Le terme « euro-obligation » est le nom qui fut
donné en 1963 aux émissions réalisées à
Londres par des emprunteurs européens à partir de ressources en
dollar. Par la suite, cette dénomination s'est étendue aux
emprunteurs de toute nationalité, opérant sur d'autres places
financières à partir de devises diverses.
Une euro-obligation est un titre de créance doté
d'un statut fiscal privilégié, émis par un syndicat de
banques internationales et placé dans des pays différents de
celui dont la monnaie est utilisée pour libeller l'emprunt. Cette
dernière caractéristique est toutefois théorique, car de
nombreux titres sont finalement placés auprès d'investisseurs
dont la nationalité correspond à celle de la devise
utilisée par l'emprunteur.
La présence d'un syndicat d'émission
constitué de banques internationales et l'exemption de la retenue
à la source de la part du pays où se fait l'émission sont
deux éléments essentiels pour définir une émission
euro-obligataire et la distinguer d'une émission nationale. Le syndicat
permet d'assurer une diffusion internationale des titres. Le statut fiscal
dérogatoire est une condition nécessaire à l'existence
d'euro-obligations, car dans tous les pays du monde le fisc retient à la
source une partie des intérêts contractuels.
À l'époque où les autorités
américaines mettaient en place la taxe de péréquation, les
filiales européennes des entreprises américaines étaient
conduites à se tourner vers le marché international pour financer
leurs investissements. L'ampleur de leurs besoins de financement,
l'étroitesse de la plupart des marchés de capitaux
européens et les entraves érigées par certains
gouvernements locaux étaient trois raisons qui les contraignaient
à se tourner vers ce nouveau marché.
L'instauration de la taxe de péréquation des
taux d'intérêt a sans aucun doute favorisé le
développement du marché euro-obligataire sur lequel les
émissions sont effectuées en dehors de toute
réglementation édictée par les pouvoirs publics. Cette
taxe, qui devait être une mesure temporaire, ne fut supprimée
qu'au 1er janvier 1974. Pendant ces dix ans, plus de 30 milliards de
dollars furent empruntés sur le marché euro-obligataire et le
volume des émissions dépassa celui des émissions
étrangères réalisées à New York.
Beaucoup d'observateurs crurent que la suppression des mesures
restreignant l'accès des non-résidents au marché de New
York allait être une menace immédiate pour le marché
euro-obligataire, et plus spécialement pour sa composante dollar. Ils
pensaient que ce marché ne pourrait pas survivre à la suppression
de la taxe de péréquation. En fait, la levée de cette taxe
n'a pas freiné son dynamisme. Le marché des euro-obligations a
poursuivi, bien au contraire, un développement parallèle au
renouveau des émissions étrangères à New York et
à leur essor sur les places de Zurich, de Francfort et de Tokyo.
La suppression en juin 1984 de la retenue à la source
sur les titres émis sur le marché obligataire américain
aurait pu freiner le développement du marché euro-obligataire. En
fait, tel ne fut pas le cas, puisque le volume des émissions a
littéralement explosé, passant de 50 milliards de dollars en 1983
à 735 milliards en 1997. Ces chiffres prouvent que le marché
euro-obligataire avait acquis en quelques années une réelle
autonomie et qu'il apportait des services spécifiques aux
emprunteurs.
De 1980 à 1997, plus de 85 % des émissions
étrangères furent effectuées sur les marchés de
Zurich, de New York et de Tokyo. Les émissions en franc suisse
représentaient à elles seules plus de 45 % des émissions
étrangères entre 1980 et 1991. Le pourcentage a fléchi
depuis 1992, même si le montant global des emprunts libellés en
franc suisse s'est légèrement accru. Cette importance s'explique
par l'interdiction notifiée par les autorités monétaires
suisses aux banques helvétiques d'utiliser le franc suisse comme monnaie
de libellé d'éventuelles euro-émissions. Ne pouvant
obtenir des francs suisses sur les marchés internationaux, il ne restait
aux emprunteurs que la possibilité de se présenter sur le
marché national en respectant les procédures locales. Comme le
note Hubert de La Bruslerie (1997, p 956), « Le caractère national
des émissions n'est cependant qu'une apparence. Le marché suisse
ne fait que prêter sa structure à des émissions qui sont en
réalité placées auprès d'investisseurs
étrangers. La grande majorité des souscriptions ne provient pas
des résidents suisses mais de capitaux internationaux
gérés par les banques suisses ». Ce qui est vrai du franc
suisse l'est également, dans une large mesure, des autres devises.
Les euro-obligations ne doivent pas être confondues avec
les obligations étrangères, mais elles en sont le prolongement.
La distinction entre les deux instruments est particulièrement floue. Il
arrive en effet que des non-résidents souscrivent, parfois massivement
à un emprunt étranger. La proportion des titres placés en
dehors du pays d'émission peut dépasser 20 %. Par ailleurs, une
fois émis, ces titres ont des caractéristiques très
proches de celles des euro-obligations. Pour bien les distinguer des
émissions nationales et euro-obligataires, les émissions
étrangères effectuées sur le marché
américain sont dénommées yankee bonds ; celles
effectuées sur le marché japonais sont cataloguées en tant
que samurai bonds. En Grande-Bretagne, on les appelle des bulldog
bonds et en Suisse des chocolate bonds.
Avec la relative uniformisation des procédures
d'émission et l'homogénéisation croissante des
emprunteurs, des titres émis et des investisseurs, distinguer une
émission étrangère d'une euro-émission devient une
véritable gageure. De la même façon, distinguer une
émission internationale d'une émission nationale de grande
ampleur souscrite par des investisseurs internationaux ou des
non-résidents (nous pensons aux émissions de titres publics
à Paris et à New York) est un exercice aussi difficile. À
l'exception des conditions réglementaires qui sont
(légèrement) plus contraignantes pour les emprunts
réalisés dans un cadre national, il n'y a plus de réelles
différences entre les émissions étrangères, les
euro-émissions et les émissions nationales souscrites par des non
résidents. Ces trois catégories de titres émis par les
mêmes émetteurs, souscrits par les mêmes investisseurs,
syndiqués par les mêmes banques, remplissent les mêmes
fonctions économiques et financières. Ce sont des
émissions obligataires internationales.
III-2 Les devises utilisées dans les
émissions obligataires internationales.
Toutes les monnaies internationales, soit environ 25 devises
différentes, ont été utilisées depuis la naissance
en 1963 du marché euro-obligataire. La devise américaine a
été la première monnaie à servir de support aux
émissions internationales. Jusqu'en 1982, plus de 80 % des titres
étaient libellés en dollar. Depuis cette époque,
l'importance relative de cette devise s'est réduite à environ 40%
des émissions, au profit de l'euro, de la livre sterling, du yen...
Comme nous l'avons déjà mentionné, le franc suisse fait
figure d'exception ; les autorités helvétiques refusant en
effet de permettre aux emprunteurs d'utiliser leur monnaie sur les
marchés internationaux. L'émission de titres libellés en
franc suisse doit se faire dans le cadre du marché domestique, au titre
des émissions étrangères.
III-3 Les émetteurs sur le marché
obligataire international.
De manière générale, les émetteurs
obligataires sur le marché international sont de bonne qualité.
De 1983 à 1993, près de 95 % des émissions obligataires
internationales furent le fait d'entités localisées dans les pays
développés, la moitié du solde étant celui
d'institutions financières internationales comme la Banque Mondiale. La
ventilation des émissions obligataires révèle que les
entreprises privées sont avec les banques et les institutions
financières les plus importants emprunteurs sur le marché
international. Le marché international des capitaux est aujourd'hui
quasi exclusivement dédié aux émetteurs privés,
qu'il s'agisse de banques, d'institutions financières ou d'entreprises.
À côté des corporates, un autre ensemble
d'émetteurs est constitué des agences publiques (à ne pas
confondre avec les entreprises publiques), bénéficiant souvent de
la garantie (de droit ou de fait) de l'État, et des émetteurs
supranationaux.
Les obligations gouvernementales forment le
coeur des marchés obligataires, à la fois sur le plan quantitatif
et dans l'analyse de l'ensemble des titres. Grâce aux déficits
publics massifs et durables depuis les années 70, les marchés
obligataires ont pu être alimentés par une offre
régulière de titres de bonne qualité, et qui
correspondaient à la demande des investisseurs à la fois
institutionnels et particuliers. Le fait qu'à la faveur de la croissance
économique les pays européens redécouvrent la vertu
budgétaire n'est paradoxalement pas une nouvelle excellente pour les
investisseurs. La conséquence en est un assèchement de l'offre de
titres obligataires de grande qualité : ceux proposés par
les Etats des grands pays développés. Par une sorte d'effet
d'éviction inversée, cette tendance peut bénéficier
au développement des obligations corporate.
La deuxième catégorie d'émetteurs publics
est celle des collectivités publiques non
étatiques. Leur importance relative dépend directement
des modes d'organisation des institutions politiques. Les Etats
confédérés, pays où la décentralisation est
importante, laissent leurs collectivités territoriales
accédées au marché obligataire pour financer leurs
besoins. C'est le cas par exemple des comtés aux Etats-Unis, des
provinces au Canada, ou des cantons en Suisse... Par définition, cette
catégorie d'émetteurs publics a une audience largement
domestique.
Les obligations
corporate correspondent le plus
généralement à des émissions de grandes
entreprises, privées ou publiques, industrielles, bancaires ou
intermédiaires financiers.
Les obligations internationales
renvoient au secteur des obligations étrangères
(foreign bonds) et celui des euro-obligations. Ce sont des
titres dont la vocation est de dépasser l'univers limité des
investisseurs d'un marché domestique. Le développement rapide de
ce type de créances depuis la fin des années 90 est la
manifestation de la tendance à la mondialisation de la gestion
obligataire moderne.
III-4 Les investisseurs sur le marché
obligataire international.
II est difficile de recueillir des informations
précises sur les investisseurs qui opèrent sur le marché
obligataire international, car l'information est rare et peu fiable. Deux types
d'investisseurs dont l'importance relative s'est beaucoup modifiée dans
le temps doivent être distingués : les individuels et les
institutionnels. En fait, seuls ces derniers sont véritablement
présents en tant que donneurs d'ordres sur les marchés
obligataires internationaux.
Au sein des investisseurs individuels, les grandes fortunes
privées ont progressivement supplanté les petits investisseurs.
Ces derniers n'ont pourtant pas disparu. Leurs achats sont motivés par
des raisons fiscales tenant à l'absence de retenue à la source,
par l'anonymat qui est de règle sur les marchés financiers
internationaux et par la volonté de protéger des fonds contre le
risque de change. La gestion de portefeuille de ces investisseurs est
caractérisée par une grande passivité : l'anonymat et
la tranquillité sont plus recherchés que la rentabilité,
ce qui explique la faible rotation des portefeuilles.
Les investisseurs européens de taille moyenne, ou
« dentistes belges », méritent d'être décrits,
même si leur importance diminue. Ce type d'investisseurs a
été à l'origine de l'expansion du marché
euro-obligataire entre les années 1960 à 1990. Ce personnage
mythique correspond au comportement d'épargne de la classe
européenne aisée qui souhaite détenir un Portefeuille de
valeurs mobilières étrangères.
La motivation du « dentiste belge » est largement
d'origine fiscale. Elle rejoint le désir de disposer d'un patrimoine
mobilier anonyme localisé à étranger. C'est ainsi
qu'historiquement, de nombreux épargnants belges ont ouvert des comptes
à Luxembourg en y déposant des fonds avec d'autant plus de
facilité que ces deux pays ne sont séparés par aucune
frontière douanière. Protégés par le secret
bancaire local, ces fonds ont été largement investis en
euro-obligations dans la mesure où ces titres ne sont soumis à
aucune retenue à la source. Ces investisseurs internationaux
perçoivent les revenus bruts de leurs portefeuilles sans avoir à
acquitter d'impôts dans le pays où leurs fonds sont
localisés. Le ressort fiscal et l'anonymat ont ainsi poussé de
nombreux investisseurs italiens, français britanniques à
expatrier leur patrimoine mobilier dans des pays où le secret bancaire
permettait une domiciliation anonyme de leurs portefeuilles. Cette expatriation
de fonds est le plus souvent illégale. La présence de
frontières douanières et de contrôle des changes n'a pas
empêché la Suisse, le Luxembourg, le Liechtenstein ou les
îles anglo-normandes de voir régulièrement affluer des
capitaux provenant des pays voisins (ou de pays plus lointains). Dans le
même moment, le système bancaire des pays destinataires
s'efforçait d'attirer les fonds étrangers en cultivant une image
de marque de sécurité et de discrétion. Les banques
suisses constituent un exemple extrême de ce type de comportement.
Le « dentiste belge » peut ainsi se caricaturer
comme un épargnant européen qui dispose à
l'étranger, dans un pays financièrement accueillant, d'un
portefeuille dont la taille est comprise entre 100 000 et 500 000 dollars.
Celui-ci est souvent investi en obligations exemptes de retenue à la
source. Ce patrimoine anonyme répond essentiellement à une
motivation fiscale. Cela signifie que l'investisseur particulier était
assez peu sensible à la performance de son portefeuille, et était
indifférent au montant des frais de gestion et des commissions
prélevés par les banques des pays d'accueil. Celles-ci en ont
parfois profité en instaurant des barèmes qui tiennent souvent du
cartel professionnel.
La gestion de portefeuille pratiquée est celle qui
correspond à la notion de « père de famille ». Cette
catégorie d'investisseur particulier se manifeste sur le marché
primaire lors de la souscription des titres. Les obligations acquises sont
souvent détenues de manière stable jusqu'à leur
échéance finale.
À mi-chemin entre les investisseurs individuels et les
investisseurs institutionnels, les sociétés privées
peuvent acheter des titres obligataires pour utiliser des fonds
momentanément sans emploi et protéger des ressources contre le
risque de change.
Au début des années 1980, les investisseurs
institutionnels sont devenus les plus importants acheteurs de titres
obligataires internationaux, car le marché secondaire qu'ils animaient
leur a permis de mettre en place une gestion dynamique de leurs portefeuilles.
Ces investisseurs ont différents visages. En font partie les grandes
banques internationales et plus précisément les banques
commerciales et les banques d'investissement qui interviennent pour leur propre
compte ou en tant que gestionnaires pour le compte de tiers. Les banques
centrales qui souhaitent placer dans les meilleures conditions de
sécurité et de rentabilité leurs réserves de change
constituent un deuxième type d'investisseurs institutionnels. Les fonds
d'investissement sont des opérateurs de premier ordre sur les
différents compartiments du marché obligataire international.
À l'origine créés par les grandes banques suisses, ces
premiers fonds ont été rejoints par les mutualfunds
américains, les Sicav et FCP français, les units trusts
britanniques et les fonds de même nature des autres pays
développés. Les fonds de pension et les caisses de retraite sont
probablement les opérateurs les plus actifs et les plus importants quant
au montant des investissements sur le marché primaire. Enfin, et il ne
faut pas négliger leur poids, les compagnies d'assurance-vie et de
réassurance placent une partie de leurs réserves techniques sur
le marché obligataire international.
IV - Particularités du marché obligataire
suisse
Le marché secondaire des émissions
étrangères en CHF est organisé autours du Swiss
Exchange. Il s'agit d'une place de marché peu liquide, mais
d'une grande transparence tant en terme d'offre que de demande. Les principaux
acteurs sont en effet clairement identifiés. Du coté de l'offre
de papier, on mentionnera les émissions obligataires des cantons et des
régions suisses, de la Confédération, les emprunts des
banques cantonales et de certaines grandes corporates de
renommée internationales (Nestlé...). Du coté de la
demande, on évoquera principalement des fonds de pensions suisses, ainsi
qu'une part importante d'investisseurs internationaux.
L'encours total des obligations d'Etat ne représentait
en 1990 qu'environ 15 milliards de CHF, montant stable voire déclinant
légèrement compte tenu de l'excédant financier du budget
fédéral. Les obligations d'Etat voient leurs revenus
amputés par une retenue à la source de 35%, et les
investisseurs étrangers ne peuvent passer à 5% qu'à la
condition de dévoiler leur identité. Ils ne sont donc en fait que
peu nombreux à y souscrire. Le véritable marché des titres
à revenu fixe en CHF prend appui sur les émissions
étrangères, dont l'encours de plus de 200 milliards de CHF
présente une surface suffisante pour attirer les investisseurs
internationaux.
IV-1 Quelques chiffres.
|
Total nominal value (m)
|
|
USD
|
CAD
|
AUD
|
NZD
|
EUR
|
GBP
|
DKK
|
NOK
|
SEK
|
ZAR
|
JPY
|
1998
|
175 190
|
|
|
|
-
|
-
|
|
|
|
|
|
1999
|
371 410
|
|
|
|
119 166
|
-
|
|
|
|
|
|
2000
|
432 512
|
|
|
|
287 577
|
22 500
|
|
|
|
|
|
2001
|
529 371
|
|
|
|
520 692
|
35 253
|
|
|
|
|
|
2002
|
594 124
|
|
|
|
659 645
|
48 738
|
|
|
|
|
|
2003
|
737 634
|
31 425
|
12 275
|
10 160
|
874 670
|
71 100
|
|
65 800
|
38 425
|
|
1 678 000
|
2004
|
842 103
|
30 475
|
12 575
|
9 960
|
1 856 945
|
77 636
|
5 682
|
45 900
|
29 975
|
198 292
|
1 353 000
|
A partir des données disponibles sur le site internet
du Swiss Exchange, on peut décrire les grandes tendances animant le
marché obligataire suisse. Ainsi, en terme de valeur nominale, les
montants des obligations cotées en dollar sur le SWX ont
été multipliés par 5 environ, tandis que les montants des
obligations en euro étaient multipliés par 16. Cette dynamique
est à mettre en perspective avec une baisse sensible depuis quelques
années du nombre d'émetteurs et du nombre des nouvelles
émissions.
IV-2 La liquidité.
· Définition et éléments
d'appréciation.
Le degré de liquidité peut être
définit comme la facilité avec laquelle une obligation peut
être négocié, à la vente comme à l'achat. La
seule facilité d'acquisition ne permet cependant pas de
considérer qu'une émission obligataire est liquide.
De nombreux éléments permettent de mesurer ce
degré de liquidité :
o Au niveau du titre : le montant de
l'émission, le montant « outstanding »
(c'est-à-dire le solde de la dette encore échu), l'appartenance
du titre à un ou plusieurs indices, la monnaie dans laquelle le titre
est libellé, la simplicité du produit,
o Au niveau de l'émetteur : la
qualité de l'émetteur, de sa dette, la présence de titres
comparables sur le marché,
o Au niveau du marché : le nombre de
contributeurs ou contreparties (intervenants cotant l'obligation), le
spread (différentiel entre le prix offert et le prix
demandé).
On peut ainsi citer quelques exemples, issus des statistiques
2004 de la Banque Privée Edmond de Rothschild :
o Les Treasury Bonds (émission du Trésor
américain) sont très liquides, avec un spread très
étroit de 1/32ème %, voire 1/64ème
%.
o Les obligations domestiques des principaux pays
industrialisés sont liquides, avec un spread de 0,10% à 0,05%.
o Les obligations de bonne qualité dans
l' « Euromarché » sont assez liquides, avec un
spread de 0,20% à 0,40%.
o Les obligations libellées en CHF et cotées sur
le SWX sont peu liquides avec un spread de l'ordre de 0,50%.
o Les obligations à haut rendement sont très peu
liquides, avec un spread de 1% en temps normal pouvant monter jusqu'à
10% lors d'incertitudes.
· Rôle du
spread.
Evoquons à présent les particularités
techniques du marché obligataire suisse, à travers les notions de
spread, c'est-à-dire la différence existant entre le
prix offert (bid price) et le prix demandé (ask
price).
On constate un phénomène particulier de
spread plus large que ce que l'on peut observer sur les autres
marchés obligataires, et ce compte tenu de la faible liquidité du
marché. En effet, il n'y a que peu de contreparties traitant le papier,
et la taille des émissions est souvent faible (autours d'une centaine de
millions de CHF). Le spread est large car la banque qui fait le marché
est en position de force ; elle peut donc plus facilement imposer son prix
d'une part, et son gain est dit pur, c'est-à-dire sans frais
d'intermédiation puisqu'elle agit directement sur le marché
(à l'inverse du marché action).
IV-3 Les intervenants.
· Poids des deux grandes banques
helvétiques.
Représentant à elles seules 60% de la somme des
bilans de toutes les autres banques suisses, Crédit Suisse et
UBS occupent une position largement dominante dans le paysage bancaire
suisse. Ceux sont deux acteurs incontournables des transactions
s'opérant sur le marché obligataire suisse. Ces deux grandes
banques suisses d'envergure internationale réalisent non seulement la
grande partie des opérations de syndication réalisées sur
le marché primaire des émissions, mais sont également les
principaux acteurs du marché secondaire de l'occasion. Il apparaît
comme difficile dans le cas d'importants montants à souscrire sur le
marché secondaire de ne pas passer par ces deux acteurs incontournables.
On peut parler d'un presque monopole de ces deux institutions.
A cause du monopole, de la faible taille du marché et
d'un manque de liquidité, les clients ne sont pas en position de force
pour négocier les titres sur le marché suisse, et les banques
peuvent donc se permettre de pratiquer des prix plus chers et de proposer de
plus faibles rendements.
On peut observer ce phénomène à travers
les transactions opérées pour le compte de la Banque
Privée Edmond de Rothschild. Une banque privée ne traite pas
énormément de volume, et n'arrive pas sur le marché avec
d'énormes montants à traiter. Elle n'est ainsi vraiment pas en
position de force pour traiter des papiers détenus par exemple par des
traders de UBS ou de Credit Suisse, qui ne sont d'ailleurs guère
intéressés. En revanche, le fond de pension d'une grande
multinationale comme Nestlé aura davantage de poids, compte tenu de ses
montants considérables à disposition. Ce sont d'ailleurs
généralement les fonds de pension, qu'ils soient suisses ou
internationaux, qui représentent les plus gros clients en CHF sur le
marché obligataire.
Non affichage de l'identité de la contrepartie.
Il existe un autre élément intéressant
inhérent à la pratique du marché obligataire suisse. Au
niveau de la bourse suisse, du Swiss Exchange, les prix et les
montants des papiers sur l'offre et la demande sont bien évidement
visibles, mais dans 99,9 % des cas on ne verra pas l'identité de la
contrepartie ; on ne le verra qu'une fois la transaction traitée.
Pour rappel, est appelé « contrepartie » la personne
avec qui l'on traite sur le Swiss Exchange. C'est-à-dire qu'avant de
réaliser la transaction, on ne verra que les limites de prix
fixées, contrairement à ce qui peut se pratiquer sur d'autres
marchés.
Cet anonymat des contreparties dans les transactions n'a que
peu d'incidences sur le marché. On est amené, tout d'abord,
grâce à l'expérience et la pratique à
reconnaître les différents intervenants sur le marché. De
plus, les transactions passées sur le Swiss Exchange ne peuvent
être sujettes au risque de « default », car le Swiss
Exchange se porte garant des transactions passées par son
intermédiaire. Les agents émetteurs d'obligations doivent en
effet déposer un dépôt de garantie sur un compte
réservé à cet usage. Le titre ainsi traité ne
supporte donc pas de risque de contrepartie, mais permet en revanche de
protéger l'anonymat de l'interlocuteur avec lequel la transaction est
traitée.
Rôle des cantons.
L'étude sur les cantons 2005 («Kredithandbuch
Schweizer Kantone 2005») publiée par le Credit Suisse donne un
aperçu de la qualité de crédit et du marché
obligataire des cantons. A fin janvier 2005, 21.9 milliards de CHF soit presque
9 % du volume des emprunts en cours dans le segment suisse du marché CHF
des capitaux échoyaient aux cantons. Ainsi, les cantons comptent parmi
les acteurs les plus importants en matière d'emprunts après la
Confédération, les banques, sociétés
financières et centrales de lettre de gage.
Alors qu'au niveau de la Confédération, le
budget 2005 laisse prévoir une diminution de moitié du
déficit par rapport à 2004, les besoins financiers des cantons
sont toujours élevés. Le déficit de financement inscrit au
budget 2005 pour tous les cantons s'établit au total à 2,7
milliards de CHF (2004: 2,9 milliards de CHF). Par conséquent,
l'endettement global des cantons continue d'augmenter. Les recettes fiscales se
ressentent encore du manque d'élan de la conjoncture, et les rappels
d'impôts de périodes fiscales précédentes sont
également moins élevés que prévu jusqu'ici. Les
cantons constituent une catégorie de débiteurs importante sur le
marché suisse des capitaux.
Mais les 26 cantons ne sont de loin pas tous actifs sur le
marché obligataire suisse. Fin janvier 2005, seuls 15 d'entre eux
avaient des emprunts en cours. Les cinq cantons Bâle Ville, Berne,
Genève, Vaud et Zurich totalisaient à eux seuls CHF 16.8
milliards d'emprunts, soit trois quarts du volume total. Leur taille (nombre
d'habitants, volume budgétaire), leurs déficits, soit d'ordre
conjoncturel et/ou structurel, ainsi que les problèmes des banques
cantonales de Berne, Genève et Vaud dans les années 90, sont les
raisons principales de la forte présence des cinq cantons sur le
marché.
Plusieurs cantons sont notés par l'agence de notation
américaine Standard and Poor's (rating) en matière de
solvabilité. Zurich et Bâle- Campagne obtiennent la meilleure note
possible avec AAA. Quelques cantons comme Argovie, Schwyz et Grisons sont
notés AA-. Les cotes de crédit les plus faibles reviennent
à Vaud et Genève avec un single A. De tels ratings sont le
résultat d'un processus d'évaluation au moyen duquel les
spécialistes du rating analysent toute une série de facteurs (par
exemple, le revenu par habitant, la diversification de l'économie,
l'endettement du canton ou les engagements conditionnels).
IV-4 La récente directive sur la taxation de
l'épargne.
Historique.
C'est à partir de janvier 2001 que la Suisse a
entamé des négociations bilatérales avec l'Union
Européenne concernant de nombreux sujets, dont les impôts, la
taxation de l'épargne, la lutte contre la fraude et le blanchiment,
l'application des accords Schengen... Le 17 mai 2004, le Conseil des Ministres
de l'Union Européenne et le Conseil Fédéral Suisse ont
approuvés les résultats de ces négociations
bilatérales. Les accords bilatéraux furent signés à
Luxembourg le 26 octobre 2004. Le Parlement suisse fédéral a
approuvé le 17 décembre 2004 l'accord bilatéral relatif
à la taxation de l'épargne, et le récent
référendum approuvé par le peuple suisse a
entériné sa mise en application.
L'accord bilatéral sur la taxation de l'épargne
est important pour les deux parties. Pour l'Union Européenne, cela
représente la mise en oeuvre des mesures
« réciproques » évoquées dans la
Directive intracommunautaire de 2003 relatives à la taxation des revenus
de l'épargne. Cette Directive conditionne l'application de telles
mesures à l'extension de ces mêmes mesures aux partenaires
frontaliers que sont la Suisse, le Liechtenstein, Saint Marin et les
principautés de Monaco et d'Andorre. Pour la Suisse, cet accord
bilatéral est le fruit d'un compromis entre l'introduction de mesures
relatives à la sécurisation de la taxation des
intérêts réalisés dans l'Union Européenne, et
la sauvegarde du secret bancaire.
Contenu.
En juin 2003, le Conseil des Ministres de l'Economie de
l'Union Européenne (ECOFIN) a arrêté une Directive en
matière de fiscalité de l'épargne visant à imposer
les paiements transfrontaliers d'intérêts. D'après la
Directive, tous les Etats membres de L'UE (à l'exception du Luxembourg,
de la Belgique et de l'Autriche) devront introduire un système
d'échanges automatique d'informations pertinentes sur le plan fiscal.
Pour les trois pays précités, de même que pour certains
pays tiers dont la Suisse, la Directive prévoit une alternance à
l'échange d'informations sous la forme d'une retenue à la source
sur les paiements d'intérêts passant progressivement de 15%
à 35%.
La Suisse et l'Union Européenne ont signé un
texte en date du 25 juin 2004, comprenant un accord de base sur l'adoption par
la Suisse de mesures équivalentes à la Directive communautaire.
Au sens de cet accord, la Suisse mets en place un système alternatif
privilégiant ainsi la confidentialité du client grâce
à l'introduction d'un système de retenue à la source, de
sorte qu'en l'état, le secret bancaire est préservé.
L'accord doit rentrer en vigueur au 1er juillet 2005, sans
réserve depuis l'approbation du dernier référendum par le
peuple suisse.
Les taux de retenue à la source applicables sur les
produits d'intérêts seront les suivants : 15% dès
l'entrée en vigueur de la Directive ; 20% dès le
1er janvier 2008 ; et 35% à partir du 1er
janvier 2011. La retenue d'impôts européens sera
prélevée sur les produits d'intérêts des clients
personnes physiques ayant leur résidence dans l'Union Européenne,
et détenant un compte bancaire en Suisse.
Les revenus soumis à la retenue européenne sont
les revenus sous forme d'intérêts comme les obligations, les
dépôts fiduciaires, de même que tous les autres titres de
créance, les revenus de fonds de placements investis en produits
générant des intérêts sous toutes leurs formes
(intérêts courus ou capitalisés), quelque soit le pays
d'émission et quelque soit la devise utilisée. Les obligations
domestiques et internationales et titres négociables émis
après le 1er mars 2001, ainsi que ceux émis avant le
1er mars 2001 pour lesquels des tranches supplémentaires ont
été émises après le 1er mars sont ainsi
concernés.
S'agissant des fonds de placements, ceux-ci obéissent
à des règles spécifiques et plus complexes. De
façon générale, les fonds de capitalisation investis
à moins de 40% (25% à partir de 2011) en titres
générant des intérêts et les fonds dits de
distribution dont la part de titres générant des
intérêts est inférieure à 15% ne sont pas
concernés par la Directive.
Mode d'application.
Dès l'entrée en vigueur de l'accord, chaque
personne physique entrant dans le champs de la Directive pourra choisir entre
deux modes d'application : l'échange d'information d'une part ou la
retenue à la source d'autre part. Le système d'échange
d'informations sera applicable sur demande écrite spécifique.
Dans un souci de protection de la sphère privée, de nombreuses
banques helvétiques ont décidé que le système de
retenue à la source serait appliqué par défaut en
l'absence de demande écrite spécifique. La demande
d'échange d'informations est une levée du secret bancaire
autorisé par le client. Les informations suivantes seront transmises
à l'autorité compétente du lieu de domicile des clients
des banques suisses : nom et domicile du client, numéro du compte,
nom et adresse de la banque, montant de l'intérêt payé et
éventuellement identification de la dette donnant droit à
l'intérêt.
Il va sans dire que c'est le principe de la retenue à
la source qui sera privilégié par le plus grand nombre, dans un
souci de confidentialité. Pour le calcul de la retenue à la
source, et en vue de déterminer l'assiette d'imposition, il sera
nécessaire d'avoir en sa possession les montants des
intérêts présents dans les dividendes, pour chaque
dividende versé, soit le TID (Taxable Income per Distribution), ainsi
que le montants des intérêts dans la valeur liquidative, pour
chaque cession, rachat ou remboursement, soit le TIS (Taxable Income per
Share).
Conséquences.
La mise en application d'une telle mesure vient bouleverser un
des principes de base qui prévalait jusqu'alors en matière
d'investissement pour des non-résidents suisses. Le marché
secondaire suisse des emprunts obligataires s'est longtemps
développé grâce à l'absence de retenue à la
source dont jouissaient les non-résidents. L'impact fiscal est un
élément prépondérant dans l'analyse du
marché obligataire suisse, qui apparaît comme coupé en deux
selon que la retenue à la source s'applique ou pas sur les revenus
versés aux investisseurs. Les obligations d'Etat sont dans le premier
cas : c'est la raison pour laquelle, bien que bénéficiant de
solides garanties émanant de la Confédération
Helvétique, elles n'attirent pas les investisseurs étrangers.
L'avènement au 1er juillet 2005 d'une
taxation de l'épargne pour les citoyens de pays membres de l'Union
Européenne mets donc à mal ce principe. On ne peut pas pour le
moment évaluer quelles seront les conséquences exactes de cette
réforme sur les décisions et comportements des investisseurs
non-résidents. Sans que le secret bancaire soit remis en cause,
l'investisseur pouvant librement choisir une retenue à la source,
celui-ci devra intégrer dans l'évaluation du rendement de son
placement l'impact fiscal, dont le montant apparaît comme loin
d'être négligeable.
Conclusion
La mondialisation a donné naissance peu à peu
à un marché financier global, planétaire. La
frontière devient pour les places financières une notion vague.
La déréglementation a encouragé le développement
des transactions internationales. Les produits financiers sont proposés
à des clients « mondiaux », sur un marché global, dans
lequel les contraintes techniques ou réglementaires locales sont
devenues secondaires.
Toutes les places financières d'envergure mondiale
bénéficient de certains atouts sur le plan réglementaire,
comme par exemple des régimes fiscaux ou de surveillance particuliers,
une législation sur les trusts ou une forme de secret bancaire. La
qualité des conditions cadres offertes par l'Etat reste un
critère nécessaire, mais non suffisant, pour la viabilité
à long terme d'une branche. Aussi, doit-il assurer une certaine
stabilité politique, une prévisibilité en matière
de réglementation et une surveillance répondant aux exigences
modernes. La Suisse semble en avoir fait durablement la preuve comme l'en
atteste la confiance affichée des investisseurs.
Le marché obligataire suisse bénéficie,
encore aujourd'hui, des avantages comparatifs qui lui ont permis, au cours de
ces dernières décennies, de connaître un remarquable
développement. Cependant, en raison des profonds bouleversements,
d'autres facteurs prennent aujourd'hui une importance déterminante dans
la compétitivité de cette place financière.
Nous avons vu que le marché obligataire suisse
possède des atouts considérables en particulier en matière
fiscale. Cependant, divers obstacles se dressent en terme de
liquidité, de frais de commission. Certains bouleversements
extérieurs, comme la récente directive de taxation de
l'épargne, représentent de réels risques de fuites de
capitaux.
Bibliographie
Ouvrages :
· Braillard P., La place financière
suisse, Genève, GEORG, (1987).
· De La Bruslerie H., Gestion Obligataire
Internationale, Economica (1997).
· Besson S., L'argent secret des paradis fiscaux,
Paris, éditions du Seuil, (2002).
· Simon Y., Lautier D., Techniques Financières
Internationales, Economica (2003).
· Sulzer J.R., Adéléké S., Finance
Long Terme, Economica (2001).
· Mathis, Marchés des capitaux et théorie
financière, Economica (2002).
Revues spécialisées :
· Les Fiches Techniques Obligataires de la
Banque Privée Edmond de Rothschild.
· Les documents édités par les
départements Investment Research des banques UBS et Credit
Suiss (ci-joints en annexe).
Sites internet:
· Le rapport d'activité 2004 du Swiss
Exchange, ainsi que les nombreuses sources et documents disponibles sur
son site,
www.swx.com,
ainsi que sur le site www.virt-x.com
· Les ressources et documents disponibles sur les
sites :
www.geneve-finance.ch,
www.edubank.ch,
www.fefsi.org,
(Fédération européenne des Fonds et Sociétés
d'Investissement).
Annexes
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